L'unité selon Dieu
L'UNITE DE FAMILLE : JEAN 1 : 12-13 ; 11 : 51-52 ; 17 : 11, 20-23
L'UNITE DU CORPS : 1 CORINTHIENS 12 : 13, 18-20, 25-27
L'UNITE DE L'ESPRIT : EPHESIENS 4 : 1-4
L'UNITE DE LA FOI : EPHESIENS 4 : 13
Nous aimerions considérer quelques aspects de l'unité, selon la Parole :
- unité de famille
- unité du corps de Christ
- unité de l'Esprit
- unité de la foi
Les hommes recherchent les unions : s'associer dans un but profitable, pour s'enorgueillir, s'élever (c'est le but que se propose la chair). Dans la Parole, le but divin n'est pas l'union des enfants de Dieu mais l'unité.
Quel merveilleux privilège, pour le croyant, que celui d'être appelé « enfant de Dieu » ! C'est le sujet de louange qu'exprime l'apôtre Jean : « Voyez de quel amour le Père nous a fait don, que nous soyons appelés enfants de Dieu ». Il ajoute : « Bien-aimés, nous sommes maintenant enfants de Dieu » (1 Jean 3 : 1-2). Cette relation est établie maintenant, déjà sur la terre. Marie de Magdala a été chargée par le Seigneur ressuscité de porter ce message aux disciples : « Va vers mes frères, et dis-leur : Je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20 : 17).
Caïphe avait prononcé cette prophétie en Jean 11 : 51-52 : Jésus devait mourir « pour rassembler en un les enfants de Dieu dispersés ». Ce but, ainsi que le résultat divin, n'est pas restrictif ; il concerne toutes les nations. Dieu voulait, non seulement sauver les hommes, mais aussi les rassembler et habiter au milieu d'eux.
Dans sa prière sacerdotale de Jean 17, le Seigneur présente les siens au Père. Etant les auditeurs de cet entretien, introduits par sa grâce dans cette intimité, nous découvrons la place bénie qu'occupent dans cette prière les rachetés du Seigneur. Nous avons relevé plusieurs versets relatifs à l'unité de famille :
- v. 11 : l'unité fait appel à la relation d'enfant avec le Père mais aussi à la sainteté (« Père saint, garde-les en ton nom ..., afin qu'ils soient un comme nous ») : c'est l'union simple des apôtres, des disciples.
- v. 20 : ces paroles traduisent la réalité glorieuse que l'identité de nature entre le Père et le Fils est reportée sur ceux qui sont nés de nouveau. Etant enfants du Père « duquel est nommée toute famille dans les cieux et sur la terre », ils participent de la nature divine, « ayant été créés dans le Christ Jésus » (Eph. 3 : 15 ; 2 : 10).
- v. 21 : le but de cette identité est présenté, c'est d'être un témoignage dans ce monde, envers ceux qui ne sont pas introduits dans cette relation filiale, afin qu'ils soient amenés à croire. Dans quelle mesure y a-t-il un témoignage visible dans le monde de cette relation vitale de nos âmes avec le Seigneur et du lien qui nous unit en Lui, qui l'incite à croire ?
- v. 22 : cette unité sera démontrée de manière glorieuse au jour de l'apparition du Seigneur avec les siens, lorsqu'Il viendra établir son règne. Elle n'aura plus alors pour effet de conduire à croire car le temps de la patience de Dieu aura pris fin, mais de faire connaître que ceux qui étaient méprisés du monde sont les enfants du Père.
- v. 23 : les croyants « consommés en un », glorifiés et accompagnant le Seigneur lors de son apparition en gloire, sont les objets d'un amour qui a pour mesure l'amour dont le Seigneur a été aimé du Père, comme homme sur la terre (ce n'est pas l'amour éternel du Père pour son Fils unique).
L'unité de famille présente le côté de l'amour et des affections, de la relation filiale des rachetés avec leur Père.
L'image du corps est donnée dans la Parole pour présenter l'organisme spirituel formé de tous les rachetés du Seigneur sur la terre. L'apôtre Paul illustre son fonctionnement en le comparant à celui d'un corps physique dans lequel il distingue :
- la tête : le Seigneur glorifié dans le ciel
- les membres : les croyants vivant sur la terre
Le corps de Christ, à l'exemple d'un corps humain, est appelé à manifester la santé spirituelle. Si un membre souffre, tous les membres souffrent. Notons que la souffrance est liée à notre passage sur la terre. L'assemblée, vue dans son ensemble, comporte tous ceux qui auront cru, depuis le jour de la Pentecôte jusqu'à la venue du Seigneur, alors que dans le corps, ne sont vus que les croyants encore sur la terre (les croyants délogés ne sont plus dans son fonctionnement). L'apôtre Paul est le seul à développer cet aspect du corps : déjà lorsqu'il fut arrêté sur le chemin de Damas, la révélation de cette pensée du corps lui fut donnée par ces mots : « Je suis Jésus que tu persécutes » (Act. 9 : 5). Il a appris que Jésus glorifié dans le ciel et les siens qu'il persécutait ne sont qu'un. Il y a là une anticipation de ce qui va être l'essentiel de son ministère.
Il n'y a pas de division dans le corps (1 Cor. 12 : 25), son unité est inaliénable. Cette unité était préfigurée dans l'ordonnance relative à la Pâque lorsqu'il est dit à propos de l'agneau pascal : « vous n'en casserez pas un os » (Ex. 12 : 46). Alors que le Seigneur déjà mort était encore sur la croix, les soldats ne lui rompirent pas les jambes (Jean 19 : 33-37). Dieu veillait sur le corps de son Fils. Il n'a pas permis que son saint voie la corruption (Ps. 16 : 10). Il sauvegarde la gloire de son Fils.
Dans plusieurs instructions et diverses circonstances du peuple d'Israël, la pensée de l'unité est donnée :
- les douze pains sur la table d'or, dans le sanctuaire (Lév. 24 : 5)
- les douze pierres dans le Jourdain et sur le rivage (Jos. 4 : 3, 9)
- les douze pierres de l'autel construit par Elie au mont Carmel (1 Rois 18 : 31-32)
- les douze sacrifices pour le péché offerts lors de la dédicace de la maison de Dieu (Esd. 6 : 7).
En dépit de sa dispersion, Dieu voit toujours son peuple dans son unité. Chaque enfant de Dieu est un membre individuel du corps de Christ. Il n'est pas membre d'une assemblée locale, comme celle-ci n'est pas un membre du corps de Christ (1 Cor. 12 : 27).
L'adverbe « maintenant » employé de nombreuses fois est digne de notre attention : par exemple, en Romains 8 : 1 ; 1 Jean 3 : 2 ; 1 Corinthiens 12 : 18. L'appartenance au corps n'est pas liée à la connaissance que l'on en a. Beaucoup de rachetés ignorent cette réalité, mais comme enfants de Dieu ils en font partie.
Le baptême mentionné au verset 13 de 1 Corinthiens 12 est celui d'Actes 2 : il a eu lieu une fois pour toutes le jour de la Pentecôte, selon la promesse du Seigneur faite avant de quitter les siens. Chaque conversion fait entrer le croyant dans ce cercle d'unité : chaque fois qu'une personne reçoit par la foi Jésus comme Sauveur, elle est ajoutée au corps de Christ (comme aussi à la famille du Père).
Dieu a placé les membres du corps « comme il l'a voulu » (1 Cor. 12 : 18). Notre but est-il de rester dépendants pour discerner la place et la fonction que Dieu désire nous confier ? Il le fait « en vue de l'utilité » : alors que beaucoup de choses sont déclarées inutiles par la Parole, nous y trouvons ce qui est utile (par exemple, « le vase utile au maître » en 2 Tim. 2 : 21).
En Luc 22 : 19, lors de l'institution de la Cène, le Seigneur déclare à ses disciples : « Ceci est mon corps qui est donné pour vous ». Il y a, dans le seul pain de la Cène, non seulement la signification du corps dans lequel le Seigneur a souffert et s'est livré pour ses rachetés mais aussi la pensée de l'unité de tous ceux qui lui appartiennent sur la terre, faisant partie d'un seul corps spirituel. L'unité indestructible du corps de Christ reste vraie, en dépit de tous les fractionnements qui existent dans la chrétienté. Cette réalité inaltérable, qu'exprime la déclaration « comme il y a un seul pain, il y a un seul corps » (1 Cor. 10 : 17), peut être encore proclamée, à la gloire de son Auteur. Elle n'est pas à confondre avec la réalisation pratique de la communion à la table du Seigneur, qui ne peut être réalisée en dehors de ce que nous appelons le terrain de l'unité du corps.
L'unité du Corps présente l'aspect fonctionnel : le Corps de Christ, organisme vivant qui se développe en raison de son union avec la tête (Christ) et de l'apport spirituel de chacun de ses membres dans sa mesure (Eph. 4 : 16).
Il n'est jamais demandé dans la Parole de garder l'unité du Corps : elle ne dépend, grâce à Dieu, pas de nous, il n'y a donc rien de plus sûr que cette unité.
En revanche, il nous est demandé de nous appliquer à garder l'unité de l'Esprit (Eph. 4 : 3), car rien n'est plus vulnérable que celle-ci.
La position du racheté en Christ est parfaite et inattaquable : Dieu voit toujours les siens en Christ qui ne paraît jamais sans les siens devant Dieu. Mais la réalisation de la communion avec le Seigneur demande un exercice continuel.
L'unité de l'Esprit est conditionnée aux caractères évoqués dans les versets qui précèdent le verset 3. Cela requiert un exercice permanent : « marcher d'une manière digne de l'appel dont nous avons été appelés, avec toute humilité et douceur, avec longanimité, nous supportant l'un l'autre dans l'amour» (v. 1-2).
Lorsqu'il y a une réelle recherche de ces vertus, les frères « habitent unis ensemble », l'unité de Esprit étant gardée ; ils savourent la communion de l'Esprit, dont l'huile est une image, « l'huile précieuse, répandue sur la tête, qui descendait sur la barbe, sur la barbe d'Aaron, qui descendait sur le bord de ses vêtements » (Ps. 133 : 1-2). Mais dès que ces caractères font défaut, dès que l'amour se refroidit, le « lien de la paix » se desserre, puis se brise et l'unité de l'Esprit n'est plus gardée. Nous comprenons donc quelle est la véritable cause de la désunion de la famille de Dieu et de la dispersion des membres du corps de Christ, comme aussi, ce qu'il convient de faire si nous voulons retrouver « l'unité de l'Esprit ». Avant tout, un travail de Dieu doit être accompli dans les coeurs et les consciences, afin que puissent être manifestés les caractères d'Ephésiens 4 : 2. (PF)
Garder l'unité de l'Esprit ne peut pas provenir d'un accord entre les chrétiens mais de la réalisation d'une même pensée selon la Parole. A ce sujet, nous trouvons dans l'Ancien Testament plusieurs fois cette mention : « comme un seul homme », qui exprime la même disposition, « une même pensée » (Phil. 2 : 2).
En Juges 20 : 21, c'est malheureusement pour combattre contre leurs frères que les fils d'Israël se sont levés « comme un seul homme ». A l'opposé de ce triste exemple, il y a celui d'Esdras 3 : 1, 9 : il s'agit là d'un désir commun de retrouver les bases qui conditionnent la louange rendue à Dieu. Dans cette scène de réédification et de restauration, les fidèles agissent « comme un seul homme ». Si la grâce permet une restauration, il n'y a pas de relâchement autorisé : surveillance et vigilance sont nécessaires ! Lorsque des vérités précieuses concernant le rassemblement nous sont rappelées, cela produit-il de la reconnaissance et des cris de joie (comme en Esd. 3 : 12), notamment dans la jeune génération ?
La restauration de ce qui avait été ruiné étant réalisée, et les droits de Dieu ayant été respectés, la Pâque peut être à nouveau célébrée (Esd. 6 : 16-18). La grâce du Seigneur nous permet aussi de réaliser que Christ, notre pâque, a été sacrifiée (1 Cor. 5 : 7). Ici encore (Esd. 6 : 20), du fait que les sacrificateurs et les lévites s'étaient purifiés « comme un seul homme », la joie liée au souvenir de la délivrance est éprouvée. Les ressources de la grâce sont à notre disposition, mais il y a la nécessité de la purification. L'unité du peuple est proclamée, bien que tout au plus, deux tribus soient présentes. C'est sur un terrain de purification du mal que nous célébrons la Cène à la table du Seigneur.
La source de la joie de ce résidu fidèle d'Esdras 6 est donnée : « l'Eternel les avait rendus joyeux » (v. 22).
Alors que l'unité de famille et l'unité du corps existent et ne sont pas à créer, ne pouvant être détruites, l'unité de l'Esprit doit être gardée, impliquant donc notre responsabilité.
L'unité de la foi ne se réfère pas à la foi qui sauve mais concerne la foi comme ensemble des vérités divines. Cette déclaration du verset 13 est précédée de la diversité des dons de grâce faits à des hommes (v. 8), pour l'assemblée. Ces dons sont « en vue du perfectionnement des saints, pour l'oeuvre du service, pour l'édification du corps de Christ » (v.12). La croissance de tous les membres du corps est liée à l'exercice de ces dons. Parvenir à « l'état d'homme fait » (v. 13), c'est avoir ses pensées et son but fixés sur Christ qui désire pour les siens la conformité à Lui-même.
« Tous », nous devons croître spirituellement. La mesure, que certes nous n'atteindrons pas mais vers laquelle nous devons tendre, c'est Christ. Il s'agit de le connaître Lui, c'est-à-dire de la connaissance du Fils de Dieu (v. 13). « Pour marcher d'une manière digne du Seigneur », la connaissance de sa volonté est nécessaire (Col. 1 : 9-10), alors que la croissance résulte de la connaissance de la Personne.
La faiblesse qui nous caractérise doit nous conduire à nous rejeter sur la plénitude des ressources divines, afin que, « étant vrais dans l'amour, nous croissions en toutes choses jusqu'à lui qui est le chef, le Christ » (Eph. 4 : 15).
Que, comprenant mieux la pensée de Dieu révélée dans sa Parole, nous puissions répondre, malgré notre extrême faiblesse, à ce que le Seigneur attend de ceux qui font partie de la famille du Père et du corps de Christ. Que nos coeurs embrassent dans leurs affections tous les rachetés du Seigneur, en proclamant l'indestructible unité de son Corps.
Désirons ardemment nous tenir sur le terrain de la séparation du mal, nous appliquant toujours à « garder l'unité de l'Esprit par le lien de la paix ».
Bientôt, dans la maison du Père, aucun ne manquera et tous jouiront alors parfaitement de l'amour divin. Christ se présentera à Lui-même son assemblée telle que son coeur la désire, dans sa parfaite unité.
P.C. – notes prises lors d'une méditation (29/09/05)