Réunions de prière
Enseignements tirés du chapitre 4 du livre des Actes
L'absence à la réunion de prière
Enseignements tirés du chapitre 4 du livre des Actes
L'absence à la réunion de prière
La puissance divine se trouve manifestée par le moyen de Pierre et Jean, dans la miraculeuse guérison d'un homme boiteux dès le ventre de sa mère. Cette délivrance, opérée « au nom de Jésus Christ le Nazaréen », soulève l'opposition des chefs du peuple, des anciens et des scribes, avec le souverain sacrificateur à leur tête. Ils n'ont pourtant « rien à opposer » (Act. 4 : 14), car ils ont devant eux un double témoignage, suffisant selon la loi : d'une part, l'homme guéri (3 : 9), et d'autre part, le discours prononcé par Pierre (4 : 8-12). Mais, s'ils conviennent qu'un « miracle notoire » a été accompli par le moyen des apôtres, un miracle qu'ils ne peuvent nier, ils veulent cependant que « cela ne soit pas répandu davantage parmi le peuple » (v. 17) ; ils interdisent donc aux apôtres « de parler et d'enseigner au nom de Jésus ». Pierre et Jean ne peuvent accepter d'obéir à un tel ordre : « nous ne pouvons pas », disent-ils, « ne pas parler de ce que nous avons vu et entendu » (v. 20). Malgré cela, par crainte de s'aliéner le peuple, les chefs les relâchent, non sans les avoir menacés (v. 21).
Pierre et Jean vont-ils aussitôt continuer à rendre leur fidèle témoignage parmi les Juifs ? Non. En premier lieu, c'est vers « les leurs » qu'ils se dirigent (v. 21) : ils ne considèrent pas leur service comme leur affaire propre, ils ont à coeur de le poursuivre avec la conviction de leur responsabilité personnelle devant Dieu sans doute, mais aussi avec la communion de l'assemblée, accompagné du secours de ses prières.
Combien il est désirable que le service soit toujours rempli dans un tel esprit ! Sans oublier sa propre responsabilité, placer devant les frères, devant l'assemblée, dans certains cas, les circonstances rencontrées, les difficultés éprouvées pour en faire, ensemble, un sujet de prières. C'est ce que nous devons réaliser dans le service du Seigneur !
Les apôtres rapportèrent à leurs frères tout ce que les principaux sacrificateurs et les anciens leur avaient dit (v. 23). Alors, sans attendre, la prière de l'assemblée monte vers Dieu : « Et l'ayant entendu, ils élevèrent d'un commun accord leur voix à Dieu » (v. 24). Plusieurs se trouvaient là réunis : c'est une seule voix qui s'adresse à Dieu. Celui qui prie est la bouche de l'assemblée, ce qu'il exprime c'est ce qui remplit tous les coeurs. Le « commun accord » pleinement réalisé, la prière prononcée est celle de l'assemblée et non celle d'un seul frère.
Dans cette circonstance particulière, il y avait sans doute un besoin précis et connu de tous avant que la prière ne soit formulée. Lorsqu'il en est ainsi, le « commun accord » est certainement plus facilement réalisé, mais ne devrait-il pas l'être aussi dans toutes les réunions de prières, qu'elles aient ou non un objet précis et préalablement connu de tous ? Pourquoi n'est-ce pas toujours le cas ?
Nous venons à la réunion de prières ayant été occupé de différents besoins et ayant à coeur de les exposer à Dieu. C'est une très bonne chose, mais est-ce suffisant ? Sommes-nous certains d'ailleurs que tel besoin doive être présenté lors de la réunion de prières de l'assemblée ? Peut-être serait-il préférable, pour une raison ou pour une autre, qu'il fasse l'objet de prières individuelles ?
N'arrive-t-il pas que nous venions à la réunion de prières sans avoir été occupé de besoins particuliers, mais simplement pour entendre les prières qui y seront exprimées, avec sans doute le désir de nous y associer ? N'est-ce pas le cas aussi des soeurs ? Elles font partie de l'assemblée et ne doivent jamais perdre de vue que puisque c'est l'assemblée qui est réunie pour la prière, elles ont part à la prière de l'assemblée si même elles n'ont pas à ouvrir la bouche en public (sauf pour ajouter leur amen, prononcé dans le sentiment de la position de réserve qui est celle de la femme en général et, plus particulièrement, dans l'assemblée).
Avant de venir à la réunion, chacun (frère ou soeur) devrait « se préparer ». Il convient d'avoir de l'intérêt pour l'assemblée, pour tous les saints comme aussi pour l'oeuvre de l'évangélisation. Cela nécessite un exercice personnel et des prières individuelles, tout cela réalisé dans la dépendance et sous la direction du Saint Esprit. S'il en est ainsi, le Saint Esprit orientera les pensées et les coeurs vers les circonstances, les difficultés, les besoins qui doivent être placés devant Dieu par l'assemblée réunie. Il y aura alors un « commun accord » au sujet des requêtes à présenter et sur tout ce qu'il convient de demander à Dieu.
Ce « commun accord » ne résulte donc pas d'une sorte d'entente préalable faisant suite à des entretiens fraternels –bien qu'ils puissent être utiles, nécessaires parfois, en relation avec certaines circonstances- mais essentiellement de l'action de l'Esprit dans les coeurs. Le même Esprit agissant dans le coeur de chaque frère et de chaque soeur produira une unité de pensées, de sorte que « la communion du Saint Esprit » sera vraiment réalisée et la prière exprimée ne sera pas une sorte de prière individuelle prononcée en public, mais véritablement la prière de l'assemblée : ce sera la présentation de besoins qui sont sur tous les coeurs et à l'égard desquels chacun a été exercé. Alors, de plein coeur, l'assemblée peut ajouter son amen.
Que les soeurs, tout comme les frères, « préparent » les réunions de prières de l'assemblée. Il y aura de la puissance dans de telles réunions et de merveilleuses réponses à nos prières. Matthieu 18 : 19 se trouvera vérifié.
La prière de l'assemblée ne comporte certes pas un exposé de doctrine comme la prière individuelle d'ailleurs –mais elle peut, comme ce fut le cas dans la circonstance rapportée dans Actes 4, s'appuyer sur l'Ecriture, citée avec intelligence et à propos. D'autre part, nous voyons ici l'assemblée demander non pas l'exercice d'une action puissante contre les chefs du peuple ou la délivrance des apôtres menacés, mais l'intervention de Dieu pour que la Parole puisse être annoncée « avec hardiesse ». L'assemblée ne prie pas en vue du châtiment des ennemis, ni pour obtenir des circonstances plus favorables ; elle prie pour que l'oeuvre du Seigneur se poursuive avec puissance, quelles que soient les circonstances.
Enfin, cette prière est brève : dans un moment très difficile, une courte prière, présentée dans les conditions que nous venons de rappeler, permet de faire appel à la puissance divine ; elle est entendue et exaucée. N'oublions pas, à ce sujet, ce que le Seigneur a dit Lui-même : « Et quand vous priez, n'usez pas de vaines redites, comme ceux des nations, car ils s'imaginent qu'ils seront exaucés en parlant beaucoup. Ne leur ressemblez donc pas, car votre Père sait de quoi vous avez besoin, avant que vous le lui demandiez » (Matt. 6 : 7, 8).
En considérant un tel sujet, on peut regretter que la réunion de prières soit pratiquement abandonnée par bien des frères et soeurs, ou que nous réalisions si mal ce qu'est véritablement la réunion de prières de l'assemblée.
Que Dieu, dans sa grâce, veuille nous réveiller et nous exercer à cet égard !
D'après P. Fuzier - article paru dans le « Messager Evangélique » (1968 p. 260)
Qui a remarqué mon absence ce soir à la réunion de prière ?
Mon Sauveur et Seigneur, tout d'abord, mais aussi mes amis en Christ, mes compagnons travaillant tant à la grande oeuvre d'évangélisation qui se poursuit dans le monde entier, qu'à la sanctification, à la mise à part de l'Eglise pour Dieu.
Qu'est-ce qui a manqué à mes frères ?
Ma présence, là où se trouvait ma vraie place, ma voix dans le chant des cantiques, ma communion dans les aspirations des coeurs. Ainsi d'autres ont souffert de mon absence.
Et moi-même, qu'ai-je manqué ?
Je me suis privé de la bénédiction de Dieu, de l'approbation de la conscience, de la communion avec mes frères et soeurs, et de la paix profonde émanant de ces réunions.
Pourquoi étais-je absent ?
Ai-je oublié l'heure ? Etais-je occupé à des bagatelles ? Ai-je pensé à ma fatigue ? Peut-être ai-je supposé que ma présence n'était pas vraiment nécessaire ? Pour dire la vérité, j'étais dans un mauvais état, l'indifférence s'était glissée dans mon âme, et mon coeur était sourd à la prière.
Que désormais rien ne m'empêche, si ce n'est de par Dieu, d'aller aux réunions de prière, à la fois par amour pour Christ, dont le glorieux nom est invoqué dans de telles réunions, par amour pour mes frères et soeurs, et pour le bien de ma propre âme, dont la prière est la force (Héb. 10 : 25).
Message d'un de nos frères en Afrique.