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La parole de l'Eternel qui vint à SOPHONIE,
celui que l'Eternel cache et protège
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Le grand jour de l'Eternel
 
 
 
 
Sophonie, l'un des derniers prophètes avant la captivité de Juda

    Sophonie a prophétisé sous le règne de Josias en même temps que Jérémie et Habakuk. Ce trio remarquable de serviteurs très différents a certainement été une grande aide pour ce roi. Une page des voies de Dieu envers son peuple est sur le point d'être tournée. Après le règne affreux de Manassé, suivi de celui d'Amon tout aussi détestable, l'Eternel doit prendre une décision irrévocable à l'égard de Juda : un jugement va fondre sur le pays (Jér. 1 : 13-16).
 Et pourtant, même si Sophonie n'en parle pas vraiment, Dieu permet encore, dans sa grâce, un ultime réveil ! Il se sert du jeune roi Josias, pourtant le fils d'Amon ; dès l'âge de seize ans, celui-ci commence à rechercher l'Eternel ! Le règne de ce roi pieux et fidèle durera trente-huit ans et sera une grande bénédiction pour Israël. La loi est retrouvée dans le temple, au cours des travaux de restauration (2 Chr. 34). Josias s'empresse d'en faire profiter l'ensemble du peuple. Il doit toutefois l'obliger à servir l'Eternel. Son retour s'avère superficiel et insuffisant (2 Chr. 34 : 29-33 ; Jér. 3 : 10). C'est un signe inquiétant : l'obéissance devrait toujours découler de l'amour pour Dieu. Si sa grâce est méprisée, il n'y a plus de remède, mais il reste seulement « une certaine attente terrible de jugement » (Héb. 10 : 27 ; 2 Chr. 36 : 15-16).

    Le message que l'Eternel avait mis dans la bouche de Jérémie était destiné à regagner le coeur de son peuple oublieux, trop fidèle image de notre propre coeur ! Dans son amour, l'Eternel châtie son peuple (Jér. 6 : 29-30) ; mais Il le fait en vain car celui-ci refuse de revenir ! (Jér. 5 : 3 ; Soph. 3 : 2). Dieu instruit Habakuk, angoissé par la marée montante du mal : le juste, au milieu de l'épreuve, vivra de foi. Son compagnon de service, Sophonie, met l'accent sur la jalousie de Dieu, qui fait partie de ses perfections (Soph. 1 : 18 ; 3 : 8 ; Deut. 5 : 9). Comment pourrait-Il supporter que des rivaux lui disputent les affections des siens ? Hélas, ne nous faut-il pas souvent confesser que d'autres seigneurs ont dominé sur nous ? Que nous puissions alors exprimer le désir formé par la repentance : « Par toi seul, nous ferons mention de ton nom » (Es. 26 : 13).
 
    Au début du livre de Sophonie, la généalogie du prophète est donnée : celle-ci montre qu'il était de haute lignée, un descendant probable du roi Ezéchias. Avec ses parents, il avait traversé une période de grande persécution, mais l'Eternel avait veillé sur lui.
 
 

 
Sophonie 1

Dieu est déterminé à exécuter son jugement

 
1- La sentence prononcée contre Juda et Jérusalem est motivée par leur idolâtrie
 
    Sophonie suscité avant l'exil, reçoit la parole de Dieu et intervient avec énergie. Il délivre un message très solennel : « Je détruirai » (Soph. 1 : 2-7)… « Je punirai » (Soph. 1 : 8-11)… « Je fouillerai » (Soph. 1 : 12-13)… « Je ferai venir la détresse » (Soph. 1 : 14-18).

    Le déclin spirituel du peuple est intense. Il s'adonne au culte de Baal et à celui de « l'armée des cieux », lié à l'astrologie (Jér.8 : 2). Les princes et les fils du roi affichent leur déloyauté envers l'Eternel : en particulier, ils adoptent les manières de se vêtir en usage à ce moment-là au milieu des nations idolâtres (Soph. 1 : 8) ! Quelle est notre façon de nous vêtir, nous qui faisons profession de servir Dieu ? Est-elle toujours en accord avec la pudeur et la modestie dont parle l'Ecriture (Rom. 12 : 2 ; 1 Pier. 3 : 3 ; 1 Tim. 2 : 9) ?

    Parmi les hommes du peuple d'Israël, certains « sautaient par-dessus le seuil », considéré comme hanté par des divinités néfastes (1 Sam. 5 : 5). Satan se cache sous ces pratiques superstitieuses pour mieux séduire les coeurs. Même aujourd'hui, de nombreux chrétiens s'attachent secrètement aux horoscopes, aux talismans. Ils « touchent du bois », comme le font les gens de ce monde, sous prétexte de se prémunir contre des dangers potentiels. Il faut rejeter avec une sainte énergie toutes ces vaines spéculations de l'esprit humain. L'Eternel seul peut nous garder de tout mal (Ps. 121 : 3-8 ; Job 1 : 9-10). 

    Le prophète déclare qu'ils remplissent la maison de leur Seigneur de violence et de fraude (Soph. 1 : 9). Aussi annonce-t-il le jugement de tous ces idolâtres, de ceux qui se montraient doubles de coeur (Jac. 4 : 7-8), en cherchant à servir simultanément l'Eternel et Moloch (une affreuse idole, appelée ici Malcam, à laquelle on offrait des sacrifices humains et même des enfants brûlés vifs -2 Rois 16 : 3 ; 21 : 6) !

    Parmi eux, il y avait ceux qui se détournaient délibérément de l'Eternel, et d'autres, plus nombreux, qui affichaient leur indifférence (Es. 1 : 4). On retrouve toujours ces deux catégories de personnes : ensemble, elles courent (1 Cor. 15 : 34) vers le même terrible jugement.
 
 
2- Le « jour de l'Eternel » présenté sous l'aspect d'un sacrifice :
 
Au verset 7 de ce premier chapitre, Sophonie se sert d'une figure hardie, ironique. Il annonce : « l'Eternel a préparé un sacrifice, il a sanctifié ses conviés ». Les Chaldéens vont être les instruments de sa vengeance (Soph. 1 : 7 ; Jér. 46 : 10 ; Apoc. 19 : 17-21).

    En effet, les prophéties de Sophonie vont recevoir un accomplissement partiel avec l'invasion de Babylone, en 606 avant Jésus Christ. Toutefois, le terrible « grand jour de l'Eternel », si fortement évoqué dans ce livre, est encore à venir. Ses caractères effrayants sont largement mis en évidence (Soph. 1 : 14-16). La venue de ce jour annoncée depuis plus de 2 500 ans par les prophètes, a été confirmée par le Seigneur Jésus dans les évangiles et par les apôtres dans les épîtres. Dans le Nouveau Testament, il est appelé « le jour du Seigneur ».

    Il commencera aussitôt après l'enlèvement de l'Eglise « à la rencontre du Seigneur en l'air ». « Les fils de la lumière » n'ont aucune raison de le redouter, mais il en va tout autrement pour ceux qui sont encore dans les ténèbres (1 Thes. 4 : 17 ; 5 : 4, 9) !

    Toutefois, l'imminence de cette juste rétribution du mal doit ouvrir les yeux de chaque croyant sur la violence et la corruption qui règnent dans ce monde, et les amener à s'en séparer de façon beaucoup plus nette (2 Pier. 3 : 10-12).
 
 
 
Sophonie 2 : 1-3

L'appel à la repentance de Juda
 
 
    La nation « sans honte » est encore appelée à se rassembler pour chercher l'Eternel : « peut-être serez-vous à couvert », déclare le prophète. En tout cas, Dieu reste leur seul recours, « avant que le décret n'enfante, avant que le jour passe comme la balle, avant que ne vienne sur vous le jour de l'ardeur de la colère de Dieu » (Soph. 2 : 1-2 ; 3 : 7).

    La main de l'Eternel
(Es. 5 : 25) doit s'étendre contre sa propre ville. Plus tard, nous voyons le Seigneur pleurant sur elle en disant : « Si tu eusses connu, toi aussi, au moins en cette tienne journée, les choses qui appartiennent à ta paix » ! (Luc 19 : 41-42). Les coins et les recoins des rues et des maisons seront fouillés « avec des lampes ». Alors tous ceux qui reposent sur leurs lies (voir Jér. 48 : 11-12) et qui osent dire dans leur coeur : « L'Eternel ne fera ni bien ni mal » (Soph.. 1 : 12), n'échapperont pas au jugement. Ils verront leurs biens devenir une proie et leurs maisons détruites !
 
 
 
Sophonie 2 : 4-15

La destruction des nations
 
    Même si Dieu ne punit pas toujours aussitôt la méchanceté des hommes, leur châtiment viendra inévitablement, s'ils refusent de se repentir (Ps. 50 : 16-17, 21-22) ! Quand « les hommes diront : « paix et sûreté », alors une subite destruction viendra sur eux, comme les douleurs sur celle qui est enceinte, et ils n'échapperont point » (1 Thes. 5 : 3). Les nations connaîtront l'ardeur de la colère divine : le malheur va fondre sur elles. La leçon tacite qui s'en dégage pour les Juifs est celle que Jésus Christ adresse plus tard à ses contemporains : « Si vous ne vous repentez pas, vous périrez tous de la même manière » (Luc 13 : 3, 5).

    Il est question du jugement des Philistins (Soph. 2 : 4-7). Ce petit peuple farouche a été utilisé, de même que les Assyriens, comme une verge dans la main de Dieu (Es. 10 : 5). Il les a souvent autorisés à empiéter sur les possessions pourtant inaliénables d'Israël. Ce dernier se détournait de l'Eternel qui le livrait dans la main de ses ennemis (Juges 10 : 7 ; 13 : 1 ; 1 Sam. 9 : 12) ! La malédiction est prononcée sur « ceux qui habitent les côtes de la mer ». Il n'y aura plus d'habitants et ces côtes seront « pour le résidu de la maison de Juda » ! L'Eternel, leur Dieu, dans sa miséricorde, visitera Juda et rétablira ses captifs (Soph. 2 : 5-7). Cette mention anticipée de la captivité de Juda et de la fin de leur exil est remarquable.

    Ces Philistins sont une image de la chrétienté apostate. Il faut reconnaître que le monde religieux asservit souvent les chrétiens, à cause de leurs infidélités répétées (2 Cor. 11 : 20) !
Puis le prophète désigne directement Moab et Ammon. Malgré leurs liens de famille étroits avec le peuple de Dieu, ils ont eu une conduite indigne à l'égard d'Israël : ils l'ont outragé et insulté de façon permanente, faisant d'injustes tentatives pour s'emparer de son territoire (Soph. 2 : 8-11) ! Leur ruine va être semblable à celle de Sodome et de Gomorrhe, après leur destruction par le feu. Lot, leur ancêtre, y avait vécu ! Ils deviendront « un lieu couvert d'orties et des carrières de sel et une désolation à toujours » (Soph. 2 : 9) ! Et là encore, il est précisé que « le résidu de mon peuple les pillera et le reste de ma maison y habitera ». Cette prophétie sera pleinement réalisée, à cause de leur orgueil, pendant le millénium : « toutes les îles » (des nations) aussi devront se prosterner devant le Seigneur (Soph. 2 : 11 ; Mal. 1 : 11).

    Il est question enfin de la destruction de l'Ethiopie et de l'Assyrie (Soph. 2 : 12-15 ; Ezé. 30 : 4-9). Ces deux puissantes nations idolâtres représentent l'homme, inconscient de son état et plongé entièrement dans des ténèbres morales. Pour l'Assyrie, le jugement annoncé va s'abattre sur ce pays tel qu'il existait alors, sous l'action conjuguée de Babylone et des Mèdes ; mais il l'atteindra encore, tel qu'il sera à la fin des temps (Es. 10 : 12-15 ; Ezé. 31 : 3, 11-14)! 
La ville de Ninive « disait en son coeur », comme Babylone, dans son égoïsme et son fol orgueil : « Moi, et à part moi, rien d'autre ». Enivrée par sa prospérité passagère, elle s'égayait, se montrait dissolue, se croyant en sécurité. Et pourtant la désolation était « sur le seuil » ! (Soph. 2 : 14). Nahum avait déjà annoncé que cette grande ville, dont Dieu avait eu pitié quand elle s'était repentie du temps de Jonas (Jon. 3 : 11 ; Jér. 18 : 7-10), allait maintenant devenir « un gîte pour les bêtes » (Soph. 2 : 13-15).
 

 
 
Sophonie 3 : 1-7

Le malheur va fondre sur Jérusalem !

 
    Dieu se tient au milieu de Jérusalem et Il met chaque matin en lumière son juste jugement, tout en multipliant encore les appels à la repentance : « Crains-moi seulement, reçois l'instruction » (Soph. 2 : 1-2 ; 3 : 7) !

    Hélas, « l'inique ne connaît pas la honte ». Quelle est la triste réponse de ces coeurs endurcis ? « Ils se sont levés de bonne heure et ils ont corrompu leurs actions » (Soph. 3 : 5-7). Aussi un « malheur » solennel est soudain prononcé avec force contre cette ville rebelle, corrompue, oppressive (Soph. 3 : 1 ; Ezé. 24 : 9). Et les reproches qui suivent (Soph. 3 : 2) pourraient, hélas, s'adresser aussi à un enfant de Dieu, qui néglige la Parole de Dieu (« elle n'écoute pas la voix, elle ne reçoit pas l'instruction ») et qui délaisse la prière (« elle ne se confie pas dans l'Eternel, ne s'approche pas de son Dieu »).

    Toutes
les classes responsables de la société à Jérusalem se sont corrompues et s'adonnent à la violence. Quel sinistre tableau ! Les princes sont comparés à des lions rugissants (Prov. 28 : 15) et les juges, à des loups affamés (Hab.1 : 8) qui dévorent leurs proies de façon gloutonne. Les prophètes ne sont que des vantards perfides : ils trompent le peuple par de fausses promesses. Enfin, les sacrificateurs profanent le lieu saint et violent la loi (Soph. 3 : 3-4) !      

    C'est pourquoi le jour de la vengeance est imminent et l'Eternel fait part à Israël du décret qu'Il a prononcé : « Attendez-moi…pour le jour où je me lèverai pour le butin ! » (Soph. 3 : 8). Le Seigneur est représenté comme un vainqueur dépouillant ses ennemis. Il est déterminé à verser son indignation et l'ardeur de sa colère sur les peuples. C'est dans ce but qu'Il les rassemblera. Israël, lui aussi, connaîtra la grande tribulation. C'est la fin du temps des nations qui est évoquée ici ; ailleurs, il est précisé que Christ, la pierre détachée sans main, frappera la grande statue et remplira à son tour toute la terre (Dan. 2 : 34-35).
 
 
 
 
Sophonie 3 : 8-20

Un message de consolation au résidu juif pieux qui se confie en Dieu
 
    Comme dans plusieurs livres prophétiques, les plus douces et les plus consolantes promesses succèdent maintenant brusquement à l'annonce de ces jugements effrayants. Dans ce chapitre 3, à partir du verset 9, rien n'empêche désormais les abondantes grâces de Dieu de se répandre sur son peuple. Le prophète s'occupe désormais avec joie du résidu pieux, formé par les débonnaires du pays. Ils avaient déjà été appelés à chercher l'Eternel, à rechercher la justice, à pratiquer ce qui est juste à ses yeux, avec l'espoir d'être mis à l'abri « au jour de la colère de l'Eternel » (Soph. 2 : 3). Le résidu devra montrer la même attitude à l'heure où Dieu déversera toute l'ardeur de sa colère sur la terre.

 
1- La confusion de Babel est ôtée (Soph. 3 : 9)
 
    La première promesse divine concerne les nations. Dieu déclare : « Alors je changerai la langue des peuples en une langue purifiée ». Les conséquences de la confusion de Babel seront ôtées (Gen. 11 : 1-9). Leurs lèvres étaient jusqu'alors profondément souillées : elles proféraient sans cesse les noms des faux dieux ! Mais il n'y aura plus d'idolâtrie : leurs lèvres seront purifiées « pour qu'ils invoquent tous le nom de l'Eternel pour Le servir d'un seul coeur ou d'une même épaule », marchant d'un même pas. La pensée exprimée est celle d'un fardeau porté ensemble, mais ici cela est accompli avec joie (Soph. 3 : 9).

 
2- Le retour des dispersés d'Israël (Soph. 3 : 10-13)
 
    Le résidu juif, ceux que Dieu appelle « mes suppliants, la fille de mes dispersés » (Soph. 3 : 10), vont apporter une offrande à l'Eternel. Ils sont ramenés dans le pays d'au-delà des fleuves de l'Ethiopie (Es. 18 : 1). Purifié de son iniquité par l'oeuvre de Christ à la croix, le résidu régénéré ne sera plus honteux de sa conduite passée. En ce jour-là, il saura qu'il est pardonné. Tout le chapitre 36 d'Ezéchiel parle de cette conversion d'Israël. Il devient un peuple juste, qui ne commet pas d'iniquité et ne dit plus de mensonge (Soph. 3 : 13). Les nouveaux caractères de ce résidu seront la sainteté et la vérité. Quand le Seigneur se présente à Philadelphie, c'est justement comme le Saint et le Véritable (Apoc. 3 : 7) et celui qui vaincra dans cette assemblée revêtira les mêmes caractères. La sainteté est une grande nécessité parmi les chrétiens aujourd'hui. Il peut y avoir beaucoup de piété apparente sans réelle sainteté (1 Jean 3 : 3) !

    « Ils paîtront et se coucheront ; et il n'y aura personne qui les effraye » (Soph. 3 : 13). Le contentement et la tranquillité seront enfin la part du résidu. Dans la première partie du Psaume 23, l'âme est satisfaite : elle reçoit tout ce qui répond à ses besoins et à ses désirs ; dans la seconde partie, elle réalise qu'elle est en paix même en présence de ses ennemis ! 

    Présentement, cette nation est encore «  répandue loin et ravagée… un peuple merveilleux dès ce temps et au-delà…une nation qui attend, attend, et qui est foulée (Es.18 : 2). Mais sur le chemin du retour vers Jérusalem, ce peuple sera épuré : les rebelles, les orgueilleux et ceux qui étaient « hautains à cause de ma montagne sainte » (c'est-à-dire à cause de Sion), seront ôtés (Soph. 3 : 11). Le plus fâcheux signe d'orgueil est de se vanter des dons reçus par un effet de la faveur de Dieu. L'homme naturel a toujours en vue sa propre gloire : il se considère comme un centre. On peut facilement se laisser entraîner sur une telle pente. Sachons bien que celui qui est véritablement né de nouveau ne redeviendra jamais un homme naturel ou animal (1 Cor. 2 : 14), mais qu'il peut encore facilement être ou devenir un chrétien charnel, comme l'étaient les croyants à Corinthe (1 Cor. 3 : 1-3). Ils s'enorgueillissaient « d'avoir été enrichis en Lui en toute parole et en toute connaissance » au lieu d'y voir un effet de la seule grâce de Dieu (1 Cor. 1 : 4-5) ! Prenons garde à rejeter toute arrogance dans le domaine spirituel. De toutes les formes d'orgueil, c'est la pire !

    L'Eternel annonce : « Je laisserai au milieu de toi un peuple affligé et abaissé, et ils se confieront au nom de l'Eternel » (Soph.3 : 12) ! Le résidu n'a aucune importance ni aucune influence dans le monde. Il est composé de gens qui n'ont pas grande valeuraux yeux des incrédules (1 Cor. 1 : 26). Ils ressemblent à Celui qui n'a jamais fait valoir ses droits ici-bas, ils ont peu de force, mais ils gardent sa Parole et ne renient pas son nom. Dans leur faiblesse, ils se confient en Lui. Demandons au Seigneur de détacher nos coeurs de tout ce qui nous entoure afin que Lui seul ait toute la place.

 
3- La joie du résidu au moment de la seconde venue de Christ (Soph. 3 : 14-16)
 
    Quelle merveilleuse joie nouvelle animera le résidu quand il habitera le Pays : « Exulte, fille de Sion ; pousse des cris, Israël ! Réjouis-toi et égaye-toi de tout ton coeur, fille de Jérusalem ! » Quels sont donc les motifs d'une si grande joie ? L'Eternel « a éloigné tes jugements, il a écarté ton ennemi ». Mais par-dessus tout, la joie suprême provient de la présence du roi d'Israël : Il est « au milieu de toi » – expression qui revient par deux fois – (Soph. 3 : 15, 17) ! Gardé par la puissance de l'Eternel, le résidu n'a plus rien à craindre. Ses heureuses brebis ne verront plus le mal. Il n'y aura plus lieu de hurler à l'approche du jour de l'Eternel ! Alors leurs mains étaient sans force aucune (Es. 13 : 6-8). Maintenant, Sion entend cette exhortation : « Que tes mains ne soient pas lâches » ! Celles-ci peuvent être employées au service du Roi (Es. 35 : 3-4 ; Apoc. 22 : 3) !

 
4- La joie du Seigneur : « Il se reposera dans son amour » (Soph. 3 : 17)
 
    Mais il faut rappeler que la joie du Seigneur sera beaucoup plus grande encore : toutes ses affections seront enfin satisfaites ! Il verra ce que son coeur réclame ! « Il se réjouira avec joie à ton sujet ». Il n'est pas parlé dans Sophonie de son oeuvre accomplie mais toutes les bénédictions reposent sur elle. Après le travail de son âme à la croix (Es. 53 : 11), quand Il verra son peuple terrestre dans la paix et la bénédiction, « Il se reposera dans son amour ». Il pourra se reposer Lui-même dans l'accomplissement, par son ineffable amour, de ses merveilleux desseins de grâce. « Il s'égayera en toi avec chant de triomphe ». Il y a des joies tellement élevées que le langage ordinaire se refuse à les traduire. La plénitude de leur expression se trouve dans le chant. Le Seigneur a chanté à la fin du repas pascal, avant les douleurs indicibles et la mort de la croix. Il chantera la victoire de l'amour dans le repos éternel de l'amour (Matt. 26 : 30 ; Soph. 3 : 17).

    Certainement ce verset s'applique d'abord au moment du règne de Christ sur la terre pendant la période millénaire, mais n'éveille-t-il pas un écho dans le coeur de chacun de ses rachetés, qui seront avec Lui dans l'éternité bienheureuse ? Ce qui est vrai du peuple terrestre l'est aussi pour l'Eglise, et d'une manière plus bénie encore, puisqu'elle occupe une place de choix dans le coeur de Christ.

    Pensons beaucoup plus à son bonheur : Il a répandu la semence en pleurant sur cette terre. Il va revenir avec chant de joie, portant ses gerbes (Ps. 126 : 6). Il jouira éternellement, et les siens avec Lui, du repos parfait de l'amour.

 
5- L'accomplissement du propos de Dieu envers son peuple (Soph. 3 : 18-20)
 
    Même ceux qui se sont lamentés d'être privés des assemblées solennelles (Ps. 42 : 3-4), seront à nouveau rassemblés. Sur eux a pesé l'opprobre : leur tristesse sera changée en joie (Jean 16 : 20). Telle est aussi notre attente, après ce temps d'épreuve ici-bas. Nous l'exprimons dans un cantique : « Quel moment solennel pour ta sainte assemblée, quand tu l'introduiras dans les célestes lieux ! De ta paix, de ta gloire, elle sera comblée, au banquet nuptial, à la face des cieux ».

    Ce précieux livre se ferme sur de belles promesses : « Je sauverai celle qui boitait, et je recueillerai celle qui était chassée, et je ferai d'elles une louange et un nom…Je vous amènerai … je vous rassemblerai…je rétablirai vos captifs » (Soph.3 : 19-20). Chrétiens, nous appartenons à une autre économie, mais combien il est précieux de faire nôtres de telles promesses, dans les temps difficiles qui précèdent son retour ! Si ses rachetés font leurs délices dans le Seigneur et Lui obéissent, Il trouvera aussi en eux ses délices et les comblera de biens (Prov. 8 : 21). « Je guérirai leur abandon de moi et je les aimerai librement » (Osée 14 : 4).
 
                                                                                              Ph.L. 21. 12. 05           
 
 
            De sa divine présence, Jésus remplira l'univers ;
            Il étendra sa puissance sur tous les rivages des mers.
            Gloire à sa bonté suprême ! diront les peuples triomphants.
            Les cieux béniront la terre et la terre aux cieux répondra.
            Toute chair dans la poussière devant Lui se prosternera.