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APPRENDRE LE CHRIST (2)
 
 
 
Son amour
 
            Dans son épître aux Ephésiens, l'apôtre Paul demande à Dieu que les croyants connaissent « l'amour du Christ qui surpasse toute connaissance » (Eph. 3 : 19) ; il n'a rien de plus excellent à demander au « Père de notre Seigneur Jésus Christ » en leur faveur.
            Où nous instruire de cette connaissance sans égale ? Nous trouvons la réponse sous la plume de l'apôtre Jean : « Par ceci nous avons connu l'amour, c'est que Lui a laissé sa vie pour nous... ». L'exhortation suit : « Enfants, n'aimons pas de parole ni de langue, mais en action et en vérité » (1 Jean 3 : 16-18).
            L'amour du Christ qui nous est proposé en exemple n'est pas une vérité abstraite, théorique, proclamée du haut du ciel ; il a été démontré, constaté, rendu visible. Il fait partie de ce que des témoins ont vu, contemplé, touché, entendu, avant de nous l'annoncer (1 Jean 1 : 1-3). Appliquons-nous donc à l'admirer dans ses manifestations envers nous, envers l'assemblée, envers les hommes et envers Dieu.
 
            C'est d'abord la venue du Fils de Dieu ici-bas qui a fait éclater cet amour divin, le Créateur prenant la forme de sa créature pour s'approcher de celle-ci, dépouillant la gloire divine pour mieux gagner la confiance de l'homme, prenant place dans un monde souillé pour en accomplir la rédemption.
 
            C'est ensuite dans la vie de Jésus que l'amour se déploie, revêtant autant d'aspects qu'il rencontre de besoins :
                        - sympathie et consolation pour les soeurs de Béthanie et pour la veuve de Naïn ;
                        - tendresse envers les petits enfants qu'il prend entre ses bras ; 
                        - compassion pour les foules qui sont comme des brebis sans berger ;                         - sollicitude envers ses disciples craintifs et désemparés ;
                        - confiante liberté de l'Ami fidèle qui ouvre son coeur et fait part à ses intimes des plus secrètes communications ;
                        - miséricorde prenant à coeur les multiples misères humaines ;
                        - grâce pardonnant au pécheur repentant ;
                        - bonté qui se penche sur les besoins de sa créature ;
                        - longanimité qui supporte l'ignorance, le manque de foi et de mémoire.
                        - affectueuse répréhension ;
                        - questions directes sondant la conscience ou même admonestations   véhémentes toujours dictées par cet amour sans égal.
 
            En vérité, jamais Jésus n'a soulagé une détresse, guéri une infirmité, délivré un prisonnier de Satan, sans éprouver avec une sensibilité parfaite, dans sa cause et dans ses effets, la douleur morale à laquelle Il vient apporter la réponse de l'amour divin (Es. 53 : 4). En chaque occasion la profondeur du besoin rencontré souligne la profondeur de la grâce qui veut s'en charger.
 
            C'est un amour qui vient à bout des entreprises les plus hautes, en même temps qu'il s'abaisse – sans condescendance – à s'occuper tendrement des détails pratiques qui remplissent notre vie quotidienne. Du même coeur procède l'amour puissant qui donne la vie et l'amour attentif, fidèle, qui entretient la vie qu'Il a donnée.
            Lorsque Jésus vient de ramener à la vie la fille de Jaïrus et de la rendre à ses parents, Il s'inquiète encore qu'on lui donne à manger : détail auquel ses parents eux-mêmes n'auraient peut-être pas veillé sans cette injonction. Preuve qu'Il aime plus qu'une tendre mère !
            Après avoir appelé Lazare hors du sépulcre, Jésus ne manque pas d'ordonner qu'il soit délié de ses liens, associant ainsi les siens à son travail d'amour.
            Lors de la  multiplication des pains,  en fidèle admirateur de ce qui appartient à Dieu et pour en faire profiter d'autres, Il commande de rassembler les restes « afin que rien ne soit perdu ».
 
            Varié dans ses manifestations, l'amour incomparable de Christ ne l'est pas moins dans les objets de son intérêt.
            Il s'exprime tour à tour envers diverses personnes :
                        - un jeune homme noble, riche, bien disposé (Marc 10 : 21)
                        - des publicains et des pécheurs.
                        - une famille (Jean 11 : 5), en spécifiant que chacun de ses membres en est l'objet personnel : « Jésus aimait Marthe, et sa soeur et Lazare ».
                        - ses disciples, de façon collective, comme envers l'un d'eux en particulier (Jean 13 : 1, 23).
 
            Mais, si précieux que soit l'amour de Jésus pendant sa vie alors qu'Il passait de lieu en lieu faisant du bien, le verset cité plus haut dit expressément : « Par ceci nous avons connu l'amour, c'est que lui a laissé sa vie pour nous... » (1 Jean 3 : 16).  C'est à la croix que l'amour du Christ a donné toute sa mesure ; c'est là qu'il a triomphé dans l'opprobre, l'abandon et la mort. Beaucoup d'eaux n'ont pu l'éteindre et des fleuves ne l'ont pas submergé (Cant. 8 : 7). En vérité, « personne n'a un plus grand amour que celui-ci, qu'il laisse sa vie pour ses amis » (Jean 15 : 13). Or nous étions ses ennemis. Et ceci donne une portée encore plus haute au verset de 1 Jean 3 : 16.
            La croix nous a révélé l'amour de Christ non seulement dans son intensité, mais dans sa nature et sa source divines. Par ceci nous avons la révélation de l'amour divin de Jésus en ce qu'il se manifeste au moment où l'homme, lui, se révèle parfaitement haïssable ;  il montre qu'il n'y a rien en lui d'aimable. Toutes les classes de la société, du gouverneur au misérable brigand, montrent combien le coeur humain est vil, pervers, révolté contre Dieu... Abîme de méchanceté mis à découvert, qui souligne la gloire de l'amour de Celui qui, dans le même moment, se livre pour de tels pécheurs !
 
            « ... Lui a laissé sa vie pour nous ; et nous, nous devons laisser nos vies pour les frères », poursuit le verset 16 de 1 Jean 3. Nous sommes surpris par cet enchaînement : passer ainsi sans transition de lui à nous, de son oeuvre glorieuse et infinie à notre responsabilité. Pourtant il s'agit du même amour  « versé dans nos coeurs par l'Esprit Saint » (Rom. 5 : 5) ;  Dieu s'attend à ce qu'il produise un fruit de même nature.
            Sans doute peu de croyants sont appelés à « exposer leur propre cou » pour un frère, comme Prisca et Aquilas pour l'apôtre Paul (Rom. 16 : 3, 4). Mais laisser notre vie « en détail » pour les frères, nous renoncer nous-mêmes pour les servir, c'est accomplir le commandement du Seigneur et demeurer dans son amour (Jean 15 : 10, 12).
 
            Si nous n'aimons que ceux qui nous aiment, à la manière humaine, alors notre cercle d'affections aura un rayon bien limité ! Mais si nous aimons de l'amour de Jésus, sans chercher de motifs autres que les besoins et les misères, alors cet amour-là trouvera dans ce monde souillé, comme aussi dans l'assemblée, mille occasions de s'exercer. Et qui en serait aujourd'hui le canal sinon ceux qui sont en relation avec la source et qui y boivent pour eux-mêmes ?
 
(A suivre)
 
 
                        D'après J.K. – article paru dans le « Messager évangélique » (1969)