Jésus, centre d'attrait et de gloire
La personne du Seigneur Jésus, son oeuvre et ses conséquences, n'est-ce pas ce qui constitue la première pensée de Dieu ? C'est comme un fil ininterrompu qui parcourt toutes les Ecritures. Si nous avons lu une page de la Parole de Dieu sans y trouver quelque chose de Christ, c'est que nous l'avons mal lue.
Dans ce passage de Proverbes 8, nous avons le Seigneur avant l'incarnation, avant même la création du monde de toute éternité. Il faisait les délices du Père ; par Lui, le conseil éternel de Dieu allait se réaliser parfaitement, par Celui dont « les délices étaient dans les fils des hommes » (v. 31).
L'homme, créature de Dieu, faite à son image, est tombé dans le péché, à cause de la transgression du commandement divin et fut chassée du jardin de délices. Mais les ressources de la grâce de Dieu allaient être manifestées. C'est l'Eternel qui revêtit Adam et Eve de vêtements de peau : l'homme pécheur aura ainsi, par ce qui préfigure le sacrifice de Christ, le moyen donné par Dieu de s'approcher de Lui.
Dieu veut non seulement sauver ses créatures perdues, mais aussi les rassembler et habiter au milieu de son peuple racheté. Dans le livre de la Genèse, nous n'avons pas de collectivité qui marche avec Dieu, mais la mention d'une marche par la foi individuelle, comme celle d'Hénoc, de Noé par exemple. C'est dans l'Exode, le livre de la rédemption, que nous voyons un peuple de Dieu constitué, après avoir été mis à l'abri du jugement par le sang de l'agneau. Dieu peut déclarer : « j'habiterai au milieu d'eux » (Ex. 25 : 8 ; 29 : 45-46). Cette présence divine n'était pas encore celle que nous avons le privilège de réaliser maintenant : Dieu se tenait dans le lieu très saint, dans l'obscurité profonde, alors que maintenant, par « le chemin nouveau et vivant » qui nous a été ouvert par le sang de Jésus, les croyants ont « une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints » (Héb. 10 : 19).
La venue du Messie, du Roi d'Israël avait été annoncée par les prophètes mais ils ne furent pas écoutés de sorte que Celui qui vint au milieu de son peuple ne fut pas reçu (Jean 1 : 11).
Le Seigneur Jésus devra dire : « Jérusalem ... j'ai voulu rassembler tes enfants ..., et vous ne l'avez pas voulu » (Matt. 23 : 37 – Luc 13 : 34). Mais Il dira aussi : « Si je suis élevé de la terre, j'attirerai tous les hommes à moi-même » (Jean 12 : 32). Il faudra l'oeuvre de la croix pour rendre possible l'habitation de Dieu avec ses créatures ; alors se réalisera le propos divin incomparable à ce qui était établi sous la loi, plus précieux encore que sa promesse d'être au milieu des Siens assemblés en son nom (Matt. 18 : 20), lorsque l'habitation de Dieu sera avec les hommes, éternellement (Apoc. 21 : 3). Le plaisir de Dieu dans les fils des hommes sera alors pleinement trouvé !
Retenons ces trois pensées relatives au désir de Dieu, que nous venons d'évoquer : sauver les hommes perdus, les rassembler et habiter au milieu d'eux.
Aucun intérêt n'a été manifesté par Israël lorsque le Seigneur, ayant revêtu un corps humain, est apparu dans ce monde. Pourtant, des coeurs sont rendus sensibles : ces humbles bergers dans leurs champs vont connaître le signe de la venue du Sauveur dans ce monde. C'est « un petit enfant emmailloté et couché dans une crèche ». Dans la plus profonde humilité apparaît Celui qui « a vécu dans la pauvreté pour nous afin que par sa pauvreté nous soyons enrichis » (2 Cor. 8 : 9).
Alors que la terre est indifférente à la venue du Fils de Dieu, le ciel éclate en louange (v. 13). Lors de la création, « tous les fils de Dieu éclataient de joie » (Job 38 : 7). A la naissance du Seigneur Jésus, la louange céleste exalte Celui qui apporte la paix(v. 14) à ceux que le péché a faits ennemis de Dieu ; « Il a fait la paix par le sang de sa croix » (Col. 1 : 20). En son Fils bien-aimé, Dieu trouve son plaisir ; c'est ce que la voix du Père a proclamé à deux reprises (Luc 3 : 22 ; 9 : 35). La gloire de Dieu et le « bon plaisir dans les hommes » (v. 14) sont unis dans la personne du Fils et dans son oeuvre.
Dieu sauvegarde la gloire de son Fils. Ainsi nous pouvons contempler, à travers les évangiles, la personne glorieuse de Celui qui demeurera éternellement l'objet central de la louange de ses rachetés glorifiés.
Les mages conduits par Dieu viennent rendre hommage au Roi des Juifs, alors que son peuple reste indifférent à sa venue. Venus de loin, ils désirent honorer Celui que son propre peuple ignore. Ne peut-on pas dire aujourd'hui que la chrétienté professante n'attend pas davantage le Seigneur que le peuple d'Israël n'attendait le Messie ?
Les mages se prosternent devant l'enfant Jésus. Ils lui présentent l'offrande qui traduit les trois caractères du Fils de Dieu :
- l'or évoquant les perfections divines de cet enfant, ce que l'on offre à un roi
- l'encens, ce parfum du sanctuaire dont la bonne odeur allait monter vers Dieu durant toute la vie de Jésus, ce que l'on présente à la divinité
- la myrrhe, image des souffrances du Seigneur qui sera l'homme de douleurs (Es. 53 : 3).
Les mentions concernant l'enfance du Seigneur sont rares dans la Parole de Dieu. Nous le voyons ici accompagnant ses parents à la fête. La place centrale, au milieu des docteurs, lui est réservée. Toutefois, Il ne sort pas de la position qui convient à son âge : Il ne les enseigne pas mais Il les interroge. Il démontre ainsi sa perfection, de sorte que « ceux qui l'entendaient s'étonnaient de son intelligence et de ses réponses » (v. 47).
Jésus retourne ensuite avec Marie et Joseph à Nazareth. « Il leur était soumis » : malgré sa seigneurie, Il ne se soustrait pas à l'obéissance. Quel exemple encourageant pour nos enfants que celui de la soumission parfaite de Jésus !
« Au milieu de vous il y en a un que vous ne connaissez pas, celui qui vient après moi , duquel moi je ne suis pas digne de délier la courroie de la sandale ». Celui que Jean le baptiseur va désigner comme « l'agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » n'est pas reçu (v. 11), n'est pas connu (v. 26) !
Nous nous sommes peut-être réunis, semaine après semaine, nous avons chanté des cantiques et joint notre « amen » aux prières, sans avoir connu personnellement Celui qui était là, sans avoir été introduits dans une relation vitale avec le Seigneur.
Il s'agit de la 7ème pâque mentionnée dans les Ecritures. « J'ai fort désiré de manger cette pâque avec vous, avant que je souffre » : le Seigneur va se livrer afin que le conseil de Dieu trouve sa réalisation, par son sacrifice dont la pâque était la figure depuis la sortie d'Egypte jusqu'à la croix.
Il s'était « toujours proposé l'Eternel devant lui » (Ps. 16 : 8), pouvant déclarer : « je fais toujours les choses qui lui plaisent » (Jean 8 : 29). En Luc 22 : 27, Il dit à ses disciples : « je suis au milieu de vous comme celui qui sert ». Quel modèle que celui du parfait serviteur dans son abaissement et son dévouement pour les siens ! Celui qui « n'est pas venu pour être servi, mais pour servir et pour donner sa vie en rançon pour plusieurs » (Matt. 20 : 28), servira éternellement les siens (Luc 12 : 37).
« Elevé de la terre » (Jean 12 : 32), le Seigneur occupe sur la croix la place centrale : « ils le crucifièrent, et deux autres avec lui, un de chaque côté, et Jésus au milieu » (v. 18). Dans l'évangile de Jean, présentant le Fils de Dieu, il n'est pas parlé de malfaiteurs ou de brigands, mais de « deux autres avec lui ». En présence du crime inouï accompli par les Juifs et l'humanité tout entière, les hommes, devant le Fils de Dieu, sont tous au même niveau (SP).
Le Seigneur est venu prendre cette place en grâce, au milieu des pécheurs ; « compté parmi les transgresseurs » (Es. 53 : 12), donnant sa vie, Il fut cloué sur la croix, ses mains et ses pieds ont été percés (Ps. 22 : 16). Son oeuvre accomplie, Jésus ressuscité montrera ses mains et son côté à ses disciples et leur dira : « Paix vous soit » (Jean 20 : 19).
Le Seigneur, qui jusque là était le seul homme en relation de nature avec Dieu, pouvait maintenant introduire des créatures sauvées dans la même relation que lui, comme homme, avec son Dieu. C'est le message que Marie a le privilège d'aller annoncer aux disciples (v. 17). Les résultats de l'oeuvre de Christ sont acquis (« C'est accompli » Jean 19 : 30) : la relation d'enfant de Dieu est la part de tout croyant. Nous n'attendons pas de lui être « semblables », car « nous sommes maintenant enfants de Dieu » (1 Jean 3 : 2).
Remarquons qu'il ne dit pas « je monte vers notre Père » mais « mon Père et votre Père » : le Seigneur garde la primauté.
« Il souffla en eux, et leur dit : Recevez l'Esprit Saint ». Ici, c'est la vie de l'Esprit, la vie du nouvel homme communiquée en vertu de la mort et de la résurrection de Christ. Ce n'est pas encore l'Esprit comme personne, venu après la glorification du Seigneur (Act. 2).
« Jésus vint et se tint au milieu d'eux » (v. 19). Il apparaît à ses disciples et apporte la paix qu'Il vient d'obtenir et qui est basée sur son oeuvre parfaite. Quelle joie en résulte pour le coeur de ses chers disciples (v. 20) ! Elle est aussi la nôtre lorsque nous nous réunissons autour du Seigneur Jésus qui a promis : « Là où deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d'eux » (Matt. 18 : 20).
Le Fils de l'homme apparaît ici au milieu des sept lampes d'or : Il est le Juge de toute la terre, « vêtu d'une robe allant jusqu'aux pieds » (v. 13), non relevée pour la marche ou le service. Au regard de Celui dont « les yeux sont comme une flamme de feu » (Apoc. 2 : 18), rien n'échappe. Il prend connaissance de l'état de chacune des assemblées. Combien cette pensée est solennelle et devrait nous remplir de crainte !
Dans le ciel, durant l'éternité, subsistera le souvenir de l'abaissement de notre Sauveur, de Celui que Jean a pu contempler, tel « un agneau qui se tenait là comme immolé » (v. 6). Dans cette scène future d'Apocalypse 5, l'Agneau est « au milieu », seul centre des pensées de Dieu et de la louange de ses rachetés glorifiés.
Autrefois, centre du mépris de l'homme, Il a été crucifié « au milieu », entre deux malfaiteurs. Aujourd'hui, Il est « au milieu » des deux ou trois assemblés en son nom. Que ce soit dans le passé, pour le présent ou dans l'avenir, Il est toujours « au milieu », c'est-à-dire à la place d'honneur, « la première place » (Col. 1 : 18) (SLE).
Sachons reconnaître ce seul centre d'autorité, désirant respecter jalousement ses droits sur nos coeurs et sur sa maison !
P.C. – notes prises lors d'une méditation (26/09/05)
Fils bien-aimé, pur objet de délices,
Centre béni de l'amour paternel,
Tu devins homme, et par ton sacrifice
Nous connaissons cet amour éternel.
Centre de gloire et de magnificence
Agneau de Dieu, de splendeur couronné,
Tout l'univers proclame ta puissance,
Ton peuple élu t'adore prosterné.