Les témoignages de Dieu
Il y a 7 différents moyens par lesquels Dieu se plaît à rendre son témoignage :
Témoignage muet mais éloquent, il est suffisant pour rendre l'homme inexcusable, tant qu'il est sur la terre (Rom. 1 : 20). Dieu appelle toutes choses à l'existence (1 Tim. 6 : 13), par sa Parole (Héb. 13 : 1). C'est la foi qui peut seule saisir ces merveilles, car « elle est l'assurance des choses qu'on espère, et la conviction de celles qu'on ne voit pas » et « c'est par elle que nous comprenons que les mondes ont été formés par la Parole de Dieu, de sorte que ce qui se voit n'a pas été fait de choses qui paraissent » (Héb. 11 : 1, 3). Les savants se perdent en explications et en théories, mais Dieu ne répond pas à la curiosité et aux raisonnements de l'homme ; Il s'adresse aux besoins du coeur et à la foi. Et la foi conduit à l'adoration.
Malgré la chute de l'homme et la malédiction qui a suivi sur la terre, la création témoigne encore de la sagesse de Dieu.
Avant que le péché soit commis, dans l'état d'innocence de l'homme de Genèse 1 et 2, tout ce que Dieu avait fait était « très bon » : Dieu s'est reposé au septième jour. Dans cette scène de pureté, il n'y a pas de témoignage car un témoignage contraste avec un environnement qui lui est contraire. Un témoignage est rendu afin d'être cru. Il subsistera durant tout le temps de la responsabilité de l'homme sur la terre. Dieu se révèle à sa créature par son témoignage ; son but est d'approcher sa créature de Lui-même, afin que l'homme croie et connaisse ses pensées.
Romains 8 nous enseigne qu'à partir du moment où le péché est entré dans le monde, la création, asservie à la servitude de la corruption, soupire et est en travail (v. 22). Bien qu'étant touchée par les conséquences du péché et sous la malédiction, la création n'est pas coupable car elle n'a pas péché ; elle sera purifiée. Par contre, l'homme a péché et est coupable ; il faut qu'il soit purifié et justifié. Dieu s'est occupé d'abord des coupables.
La création sera restaurée partiellement dans le millénium, puis entièrement dans les nouveaux cieux et la nouvelle terre.
La première mention d'un témoignage écrit dans un livre se trouve en Exode 17, pour garder le souvenir de la victoire de Josué sur Amalek. La Parole vivante et permanente a les mêmes caractères que Dieu.
La révélation des pensées de Dieu a été progressive ; ce qui a été révélé à Moïse, sous la loi, n'atteint pas la mesure donnée à l'apôtre Paul concernant les pensées de Dieu et la nature des relations de Dieu avec l'homme après l'accomplissement de l'oeuvre de la rédemption.
Si le témoignage de la création est immense (« leur cordeau, s'étend par toute la terre » - Ps 19 : 4), celui du Livre, de la Parole, est encore plus grand car il témoigne de Christ. Dieu a toujours en vue la personne de son Fils et son oeuvre. En lisant l'Ancien Testament, à la lumière du Nouveau et avec le secours de l'Esprit, nous sommes émerveillés de voir que Christ est la pensée dominante des Ecritures. Nous le constatons en particulier en découvrant les ordonnances du tabernacle. De la même manière, la première pensée du Fils est pour son Père ; Il veut lui amener les adorateurs que son coeur cherche (Jean 4 : 23) ; en vertu de l'oeuvre de Christ, nous sommes devenus cette famille d'adorateurs (Apoc. 1 : 6).
La Parole est un trésor incomparable ; plus nous la sondons, plus nous prenons conscience de ne rien savoir.
Au verset 7 du psaume 19, il est question de la loi qui restaure l'âme ; c'est la Parole qui restaure l'âme, et non la création.
Dans le psaume 119, nous trouvons 21 fois l'expression « tes témoignages » (3 x 7) ; triple plénitude du témoignage du Père, du Fils et du Saint Esprit. Nous retrouvons ce triple témoignage dans Aggée 2 : 4-5 : « Je suis avec vous… la Parole… et mon Esprit demeurent au milieu de vous ».
Dans Nombres 10, sont mentionnées 2 trompettes d'argent (témoignage de l'Ancien Testament et du Nouveau Testament) pour communiquer au peuple la pensée de Dieu ; la Parole de Dieu tout entière doit être sondée, méditée, « mangée » (selon l'expression de Jér. 15 : 16). Le Seigneur disait : « Sondez les écritures… ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5 : 39). « La foi est de ce que l'on entend, et ce qu'on entend par la parole de Dieu » (Rom. 10 :17).
Satan s'est attaqué aux 2 témoignages que nous venons de citer :
- celui de la création (par la théorie de l'évolution)
- la Parole (en la citant incomplètement, pour la déformer).
Nous avons un ensemble de témoins (avant et après le déluge, avant et sous la loi) de toutes les économies :
- Avant le déluge, le premier témoin nommé est Abel. Il a rendu témoignage que seul un sacrifice sanglant peut être agréable à Dieu, en raison de l'introduction du péché (témoignage à la rédemption).
- Ensuite, c'est Hénoc, qui a marché 300 ans avec Dieu (nous avons de la peine à marcher un seul jour !). C'est le type de la marche du croyant consécutive à la rédemption. Il fut enlevé pour qu'il ne vît pas la mort. Tous les hommes meurent, mais pour le croyant, la mort n'est pas obligatoire pour être introduit dans la gloire, parce que pour lui, elle a déjà passé sur le vieil homme : « vous êtes morts » (Col. 3 : 2) ; « nous les vivants qui demeurons, nous serons ravis ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur en l'air » (1 Thes. 4 : 17).
- Noé et sa famille constituent un petit témoignage collectif de 8 personnes, mis à l'abri dans l'arche (la grâce) alors que le monde allait subir le jugement (la justice). C'est lui qui a bâti le premier autel à l'Eternel (Gen. 8) ; c'est la première fois qu'il est parlé d'holocaustes. Dieu a flairé une odeur agréable (odeur de repos), car l'holocauste parle de la valeur de l'oeuvre de Christ à la croix pour Dieu.
- Abraham, le père de la foi, justifié par sa foi sans réserve dans les promesses divines (Rom. 4 : 18-22)
- Israël, peuple suscité par la grâce de Dieu, était détenteur du témoignage de Dieu (les tables de la loi, placées dans l'arche du témoignage – Ex. 25 : 16). Moïse a manifesté les caractères de Dieu ; l'Eternel se révélait directement à lui, « comme un homme parle à son ami » (Ex. 33 : 11 ; Nom. 12 : 8). Quel témoignage de la part de Dieu ! En dépit de la désobéissance de ce peuple, de son idolâtrie même, Dieu ne s'est pas laissé sans témoignage. Un témoin fidèle manifeste, comme Moïse, les caractères divins dans une scène où tout est opposé à Dieu.
- Les différents prophètes, Esaïe en particulier, annonçaient la venue du Messie. En dépit de ces nombreux témoignages, le peuple n'attendait pas son Messie, pas plus que l'Eglise professante n'attend aujourd'hui le retour du Seigneur.
- Quelques fidèles tels que Zacharie, Elisabeth, Marie, Siméon, Anne, attendaient la Consolation
Jean le baptiseur, dernier témoin de l'économie de la loi, rend témoignage du Seigneur lui-même. Quand cesse le témoignage de Jean-Baptiste (celui qui vient de la terre), le Seigneur (celui qui vient du ciel) rend témoignage à son tour sur la terre de « ce qu'il a vu et entendu » dans le ciel. Il a été « envoyé » du ciel (expression qui se trouve 40 fois dans l'évangile de Jean) pour « rendre témoignage » (32 fois). Il est sur la terre le vrai témoin du Père. Il n'y a jamais eu de témoin plus parfait pour révéler les pensées de Dieu et le révéler comme Père. Que ce soit sa personne, sa marche, ses paroles, tout en lui était sans faille. Les disciples ont eu leur attention portée sur Lui ; ils l'ont vu marcher, l'ont entendu parler, et cela a suffi pour qu'ils le suivent.
Dans l'Apocalypse, il est nommé le « témoin fidèle » (1 : 5), le « témoin fidèle et véritable » (3 : 14).
Sa personne : L'épître aux Hébreux nous décrit sa personne comme « le resplendissement de sa gloire et l'empreinte de sa substance » (1 : 3). Quand la gloire habite avec des créatures, c'est une grâce. Quand elle (la gloire) habite dans le Seigneur, Il la rend resplendissante (Héb. 1 : 3). Il en est de même des caractères de la nature divine ; dans le croyant, c'est une grâce alors qu'en Christ c'est un plaisir. C'est un plaisir (en Lui, toute la plénitude s'est plue à habiter…en Lui, habite toute la plénitude de la déité corporellement – Col. 1 : 19 ; 2 : 9).
Sa mission : « Il fait toutes choses bien » (Marc 7 : 37). « Jamais homme ne parla comme cet homme » (Jean. 7 : 46).Les principaux sacrificateurs et les pharisiens le jugeaient comme un témoin gênant. Plus on témoigne, moins on est compris ; ce fut la part du Seigneur Jésus sur la terre. Considérons, dans les évangiles, le Seigneur marchant sur la terre ; le parfait serviteur dans Marc, l'homme parfait dans Luc, le Fils de Dieu dans Jean. Sa personne est l'aliment de nos âmes (Ps. 16 : 11).
Le Seigneur Jésus est au centre de ces 7 canaux du témoignage divin.
« Le père aime le Fils » ; cette expression se trouve 7 fois dans l'évangile de Jean : 3 : 35 ; 5 : 20 ; 10 : 17 ; 15 : 9 ; 17 : 23, 24, 26.
« Le Père qui m'a envoyé, lui, a rendu témoignage de moi » (Jean 5 : 37), dit Jésus.
Le Père rend témoignage à son Fils sous les formes les plus variées et dans tous les temps (nous pensons en particulier aux ordonnances lévitiques, au tabernacle où tout parle de Christ, de son oeuvre et des conséquences de celle-ci).
Aux disciples d'Emmaüs, le Seigneur soulève un voile : « commençant par Moïse et par tous les prophètes, il leur expliquait dans toutes les écritures, les choses qui le regardent » (Luc 24 : 27). Par la diversité des types et des figures, la Parole tout entière nous démontre la place qu'occupe le Fils bien-aimé dans le conseil et les voies de Dieu le Père, qu'il s'agisse des choses, des sacrifices, des épisodes ou des personnes. De surcroît, le Père sauvegarde jalousement la gloire de son Fils, à sa naissance, pendant sa vie, une fois l'oeuvre accomplie.
Le témoignage de Dieu est au sujet de son Fils (1 Jean 5 : 10-12), la vie éternelle est en Lui. Il en est la source et demeure l'objet de ses délices de toute éternité.
L'Esprit de Dieu agissait déjà comme puissance conductrice et opérante dans l'Ancien Testament, en Josué par exemple, mais non comme personne agissante. Dans le Nouveau Testament, c'est une personne vivante qui agit et habite dans le croyant et dans l'assemblée. Dans la période apocalyptique, les saints connaîtront une condition relationnelle différente, néanmoins beaucoup d'entre eux démontreront un attachement au Seigneur et une fidélité qui nous confondent.
L'Esprit, qui est descendu sur la terre le jour de la Pentecôte (Act. 2 : 1-4), convainc le monde de péché, de justice et de jugement (Jean 16 : 8). Mais pour le croyant, il ouvre les trésors de la grâce et la perception des pensées de Dieu. L'objet essentiel du Saint Esprit est de rendre témoignage de Christ (Jean 15 : 26) et de nous entretenir de Lui (Jean 16 : 14). Sans le Saint Esprit, on ne peut pas comprendre les révélations divines. Ce n'est qu'après avoir reçu le Saint Esprit à la Pentecôte, que les disciples comprirent enfin la nécessité et la valeur de la croix. Soyons libérés de tout obstacle charnel pour que nous puissions bénéficier de son action.
Le « mystère caché » du Christ et de son assemblée est révélé par l'Esprit (Eph. 3 : 4). L'Esprit Saint est appelé « l'Esprit de vérité » (Jean 16 : 13).
Dans 1 Jean 5 : 6, il est dit que c'est l'Esprit qui rend témoignage parce que « l'Esprit est la vérité », confirmant le témoignage de Dieu lui-même. Le travail de l'Esprit, c'est la vérité. « Il y en a trois qui rendent témoignage : l'Esprit, l'eau et le sang ; et les trois sont d'accord pour un même témoignage ». En Jean 19, le soldat romain a percé le côté du corps du Seigneur mort, et il en est sorti du sang et de l'eau. L'eau parle de l'aspect moral de son oeuvre (effet purificateur) ; le sang de l'aspect judiciaire (effet salvateur). Le Saint Esprit a un effet agissant. L'Esprit, l'eau et le sang sont un seul témoignage rendu à la valeur de l'oeuvre de Christ.
Jésus a dit à ses disciples : « Et vous aussi, vous rendrez témoignage (de moi) parce que dès le commencement vous êtes avec moi » (Jean 15 : 27).
Mission difficile que d'être un témoin qui doit contraster avec le monde. Il ne rendra pas le croyant populaire. On ne peut être un témoin pour Christ qu'à condition d'être séparé du monde.
« Le témoignage du Christ a été confirmé au milieu de vous (ou en vous) », écrit l'apôtre Paul aux Corinthiens (1 Cor. 1 : 6) ; malgré leur état moral répréhensible, il souligne d'abord chez eux ce qui est de la grâce de Dieu et qui ne l'empêchera pas de leur parler sévèrement : avec la vérité, il joint la grâce (cet équilibre parfait trouvé dans le Seigneur).
Les Corinthiens étaient donc une expression collective du témoignage maintenu par grâce, en dépit de leurs faiblesses et de l'opposition. Bien entendu le témoignage collectif est constitué de la somme des témoignages individuels.
Quels sont les 7 caractères d'un témoignage collectif selon la pensée de Dieu ?
1 – La présence du Seigneur : nous sommes réunis autour du Seigneur et à son nom. Il est le centre d'attrait et c'est un avant-goût de notre condition éternelle. L'expression « à son nom » a une profonde signification qui comporte le respect de sa volonté, de ses buts, de ses avoirs, de ses droits. C'est agir comme Lui agirait. En agissant en son nom, nous engageons son honneur, ses intérêts. C'est une condition précieuse, qui réclame tout le secours de sa grâce. Comme Il est le centre, il n'y a aucune place pour l'homme ou l'organisation de l'homme.
2 – L'autorité de la Parole. Elle attache nos coeurs à Dieu, et elle a un pouvoir d'autorité sur nos consciences (cf. le règlement de propriété ou d'un logement ; il y a un propriétaire dont nous devons respecter les biens ; il y a des règles à respecter ; nous ne sommes pas chez nous, mais chez lui ; c'est sa maison). L'assemblée est la colonne et le soutien de la vérité (1 Tim. 3 : 15), mais elle n'est pas la vérité, d'où sa faillibilité. Aujourd'hui, la chrétienté est un champ de ruines au milieu duquel le Seigneur maintient une colonne.
3 – Le Saint Esprit : nous avons le Saint Esprit qui nous conduit dans la vérité, nous fait saisir la volonté du Seigneur. Si nous nous réclamons de son nom, comment laisser agir la chair ? Tout ce qui se fait dans l'assemblée l'est par l'Esprit : nos chantons et nous prions par l'Esprit et l'intelligence (purifiée -1 Cor. 14 : 15) et nous rendons culte par l'Esprit (Phil. 3 : 3) ; tous les dons et les ministères sont distribués par le même Esprit (1 Cor. 12 : 4).
4 – La sainteté pratique : il y a la sainteté « positionnelle », car nous sommes saints ; les Corinthiens étaient des « saints appelés » (1 Cor. 1 : 2 - position acquise une fois pour toutes), mais l'apôtre va les rendre sensibles à ce qui convient à une telle position. Cette sainteté pratique, qui n'est jamais acquise, réclame une vigilance permanente.
5 – Se rassembler sur le terrain de l'unité du corps de Christ : tous les croyants constituent une unité indivisible, celle du corps de Christ (ensemble des enfants de Dieu vivant sur la terre). Il en résulte que tous les croyants qui se réunissent sur les mêmes bases enseignées par la Parole de Dieu sont en communion entre eux, tant individuellement que collectivement. Ces divers rassemblements locaux sont interdépendants les uns des autres, se reconnaissent réciproquement. L'indépendance des assemblées locales est la négation de l'unité du corps de Christ.
Sur cette base, ces assemblées célèbrent chaque dimanche la mort du Seigneur. La cène du Seigneur, c'est le souvenir (mémorial) de sa Personne et de son oeuvre accomplie à la Croix. Le seul pain exprime la réalité de l'unité du corps de Christ, alors que le vin rappelle l'efficacité du sang précieux de Christ (1 Pier. 1 : 19).
6 – La gloire du Seigneur engagée dans son assemblée : « Faites tout pour la gloire de Dieu » (1 Cor. 10 : 31). Comme déjà dit, l'honneur du divin Maître est engagé dans sa maison. La conscience de ses droits, de sa souveraineté doit produire tout à la fois dans nos coeurs une sainte crainte de le déshonorer et la conscience de la faveur qui nous est faite d'être des gens de la maison de Dieu (Eph. 2 : 19). Dans son temple, tout dit « Gloire » (Ps. 29 : 9).
« A lui gloire dans l'assemblée dans le Christ Jésus pour toutes les générations du siècle des siècles, Amen » (Eph. 3 : 21).
7 – L'attente du retour du Seigneur : la réalisation du témoignage tant individuel que collectif est pour le temps de notre passage ici-bas, dans l'attente de la venue du Seigneur. Dans la maison du Père, dans une scène céleste et sans danger de souillure, là où le péché et la mort ne seront plus, il n'y aura plus de témoignage à rendre. Tout sera en parfait accord avec la nature divine.
Que le Seigneur nous accorde, malgré notre petitesse, nos faiblesses (et même nos tristesses parfois), d'avoir à coeur de maintenir ce qu'Il nous a confié, dans la vie du rassemblement. Qu'Il puisse nous dire, lorsqu'Il nous prendra auprès de lui : « Bien, bon et fidèle esclave… entre dans la joie de ton maître » (Matt. 25 : 21), comme s'Il nous disait : « Viens partager ma propre joie » ! Nous pourrons alors contempler Celui qui a été le « témoin fidèle et véritable » et lui adresser éternellement la louange, la reconnaissance et l'adoration.
P. C. - Notes prises lors d'une méditation (28/10/06)