Régénérés et nourris par la Parole de Dieu
La Parole de Dieu, moyen de notre régénération et de notre nouvelle naissance
La Parole de Dieu, nourriture du croyant
La Parole de Dieu, moyen de notre régénération et de notre nouvelle naissance
La Parole de Dieu, nourriture du croyant
« Ayant purifié vos âmes par l'obéissance à la vérité, pour que vous ayez une affection fraternelle sans hypocrisie, aimez-vous l'un l'autre ardemment, d'un coeur pur, vous qui êtes régénérés, non par une semence corruptible, mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente parole de Dieu : parce que « toute chair est comme l'herbe, et toute sa gloire comme la fleur de l'herbe : l'herbe a séché et sa fleur est tombée, mais la parole du Seigneur demeure éternellement. Or c'est cette parole qui vous a été annoncée ».
Rejetant donc toute malice et toute fraude, et l'hypocrisie et l'envie, et toutes médisances, désirez ardemment, comme des enfants nouveau-nés, le pur lait intellectuel, afin que vous croissiez par lui à salut, si toutefois vous avez goûté que le Seigneur est bon »(1 Pierre 1 : 22 à 2 : 4).
Nous proposons de considérer ce que ces versets de la première épître de Pierre nous enseignent quant à la valeur de la parole de Dieu sous deux aspects :
- d'abord comme moyen de notre régénération, de notre nouvelle naissance (1 : 22-25)
- ensuite, comme notre nourriture, celle des croyants (2 : 1-4).
Avant d'aborder ce sujet, l'apôtre avait déjà, dans les versets précédents de l'épitre (18-21), parlé du Seigneur et du moyen par lequel les Juifs à qui s'adressait d'abord cette épître avaient été sauvés : par l'Agneau et son sang précieux. Ces importants versets servent d'introduction au passage que nous désirons examiner. Le Seigneur est le centre de la Parole de Dieu ; si l'on y cherche autre chose que sa Personne, on va dans la fausse direction ! On cherche peut-être la connaissance, mais le Seigneur dit : « Sondez les Ecritures… ce sont elles qui rendent témoignage de moi » (Jean 5 : 39).
Pierre, s'adressant à des croyants, des Juifs convertis, leur dit : « ayant purifié vos âmes par l'obéissance à la vérité » ; puis il ajoute : « vous qui êtes régénérés… par la vivante et permanente parole de Dieu (1 : 22-23).
Les quatre derniers versets du chapitre premier de la première épître de Pierre parlent strictement de notre changement intérieur.
Nous devons donc faire la distinction entre :
- ce que le Seigneur a fait pour nous : l'oeuvre qu'Il a accomplie à la croix pour la rémission de nos péchés et toute la grandeur de cette oeuvre
- ce qui ce passe en nous : la nouvelle naissance, dont parle le mot « régénération ». Ce n'est pas quelque chose que le Seigneur ait accompli pour nous, mais plutôt quelque chose qui se passe en nous, dans nos coeurs, dans nos âmes. Cette régénération n'est pas quelque chose qui est introduit après l'oeuvre du Seigneur, car chaque croyant de l'ancienne alliance était né de nouveau avant même que le Seigneur n'accomplisse son oeuvre. Il s'agit d'un changement de nature, sans lequel il est impossible d'entrer dans les cieux et dans la présence de Dieu.
Nous pouvons facilement comprendre qu'un être humain, avec sa nature pécheresse, ne peut jamais entrer dans la présence de Dieu. C'est pourquoi, quand le Seigneur a dit à Nicodème : « Il vous faut être nés de nouveau » (Jean 3 : 8), ce n'était pas seulement une vérité pour les chrétiens ; Nicodème était juif, et déjà dans l'Ancien Testament, il est dit que Dieu créera un nouveau peuple avec une nouvelle nature, purifié par l'eau et renouvelé en esprit : « Et je vous donnerai un coeur nouveau, et je mettrai au-dedans de vous un esprit nouveau… je mettrai mon Esprit au- dedans de vous… et vous serez mon peuple… » (Ezé. 36 : 26). C'est une image de la nouvelle naissance, l'oeuvre qui s'accomplit en chacun de ceux qui croient la vérité. Cette action n'est pas progressive ; elle se produit d'un instant à l'autre, pourrait-on dire. Alors qu'auparavant nous étions « morts », nous sommes maintenant « vivants », nés de nouveau, régénérés ! Mais c'est quand même une oeuvre qui se passe en nous, dans nos âmes, dans nos coeurs, et même dans notre esprit.
Pierre voit les choses plutôt d'un point de vue pratique. Son enseignement contraste, mais n'est pas en contradiction avec celui de Paul ; cet apôtre, ainsi que Jean, parle de notre position fondamentale. Ainsi, Paul affirme : vous êtes « morts au péché », au principe du péché (Rom. 6 : 11), tandis que Pierre dit : vous êtes « morts aux péchés », aux actes de péché (1 Pier. 2 : 24).
Jean explique qu'il faut que nous soyons nés de nouveau, de l'eau et de l'esprit (Jean 3 : 3, 5). Il s'agit de l'action la Parole de Dieu, de l'eau purifiante appliquée à nos âmes. Cette parole de Dieu peut seule purifier nos âmes, et aussi les coeurs. L'âme est le siège de notre personnalité ; c'est un mot dont il est difficile de préciser la portée car on ne parvient pas à donner une définition absolue de l'âme, de l'esprit, du coeur ! Dieu les a créés, Il nous les a donnés, mais il est impossible pour l'homme de sonder la profondeur de ces expressions. Les psychologues eux-mêmes, bien qu'ils prétendent connaître ce qu'est l'âme, ne peuvent pas la définir ! Sans la Parole de Dieu, on ne peut jamais avoir la moindre connaissance de l'âme.
Dans la Parole, l'âme est donc plutôt – mais sans l'être exclusivement - le siège de notre personnalité. Or cette personnalité est souillée par le péché et doit être purifiée ; notre responsabilité est de reconnaître cette souillure et de désirer être purifié ! Cela est possible uniquement par la Parole de Dieu qui nous montre la vérité quant à nous-mêmes.
Selon la philosophie de Rousseau, l'homme est né bon ; seulement il est influencé négativement par son environnement ! Si on améliore cet environnement, l'homme montrera alors qu'il est bon, prétendait ce philosophe. On voit aujourd'hui les résultats de ces efforts pour tenter d'améliorer l'homme et montrer combien il est remarquable ! Y a-t-il eu moins de guerres, de meurtres, de méfaits de toutes sortes ? Non, car l'homme est mauvais ; la Bible, seul livre au monde qui le dit ouvertement, affirme : « le coeur est trompeur par-dessus tout, et incurable » (Jér. 17 : 9). C'est pourquoi, on doit être purifié.
Il y a une différence entre la purification et la nouvelle naissance (ou régénération), bien qu'elles soient étroitement liées. La nouvelle naissance est quelque chose qui se passe hors de celui qui est né. Je ne peux pas me faire naître moi-même de nouveau ! Quand un enfant naît, c'est l'acte d'un autre.
La régénération commence par la purification de l'âme. Je vois que je suis souillé et que je dois être purifié. C'est le premier effet de la Parole de Dieu. Elle seule me dit que je suis pécheur ! La Parole est le miroir qui me montre mon état. Mais ce n'est pas encore la purification.
La Parole me dit ensuite qu'il y a un moyen d'être purifié de ces souillures : c'est par l'oeuvre du Seigneur ! Celle-ci est au centre de cette purification, mais ce n'est pas tout ; je dois avoir d'abord la connaissance de moi-même.
Ayant la connaissance du moyen de me purifier, (c'est-à-dire la Parole de Dieu), la vue de cette eau ne me purifie pas : je peux être dans une salle de bains, souillé, sans être pour autant purifié, si je me contente de regarder seulement le moyen de me purifier. Je dois me soumettre à la Parole, et accepter que seul le Seigneur Jésus est mort pour moi à la Croix et qu'Il a porté mes péchés ; Il les a tous effacés, comme dit le prophète (Es. 44 : 22). Il les a « jetés dans les profondeurs de la mer » (Mich. 7 : 19). Ainsi seulement, je peux être purifié : mon âme, qui était souillée, est purifiée par l'obéissance à la Parole. Il n'est pas dit : par la foi, bien que la foi soit parfois considérée en contraste avec la loi. En effet la loi réclamait seulement de l'obéissance. La foi suppose aussi l'obéissance ! Si je ne fais pas ce que Dieu dit, je suis désobéissant et éternellement perdu ; la foi est donc liée à l'obéissance.
On ne peut pas mettre l'obéissance de la foi tellement en contraste avec l'obéissance de la loi ; on dit parfois que l'on est sous la grâce et non sous la loi, afin d'excuser la désobéissance, mais ce n'est pas juste ! Obéir à la vérité, c'est se soumettre à la Parole de Dieu et accepter ce qu'elle déclare : nous sommes pécheurs et le Seigneur Jésus est le seul moyen de nous sauver, si nous refusons de le croire, nous ne sommes pas purifiés !
L'épître aux Romains qui, par excellence nous entretient du salut, commence par présenter la foi comme « l'obéissance de la foi » : « nous avons reçu grâce et apostolat, pour l'obéissance de la foi parmi toutes les nations » (Rom. 1 : 5). Il est intéressant de voir que l'apôtre termine cette épître également en parlant aussi de cette obéissance de la foi : « la révélation du mystère… donné à connaître à toutes les nations, selon le commandement du Dieu éternel, pour l'obéissance de la foi » (16 : 26).
En Actes 15, se trouve une expression très semblable à celle de 1 Pierre 1 : 22, sans être toutefois exactement identique.
Au cours de cette réunion des apôtres à Jérusalem, Pierre déclare au sujet des croyants des nations : « Dieu leur a donné l'Esprit Saint … et il n'a fait aucune différence entre nous et eux, ayant purifié leur coeur par la foi » (Act. 15 : 8-9). La foi, ici, c'est l'obéissance mais c'est aussi la confiance. En 1 Pierre 1, c'est plutôt l'obéissance ; mais la foi consiste en ces deux éléments : la confiance en la vérité de notre Dieu et l'obéissance à sa Parole.
Les croyants non-juifs dont parle Pierre en Actes 15, avaient purifié leur coeur. Le coeur c'est le siège de notre volonté, de nos désirs ; l'âme est plutôt celui des sentiments. Or notre coeur est aussi souillé et il doit également être purifié, de même que notre conscience. Ici le coeur et l'âme sont purifiés par l'eau de la Parole.
En 1 Pierre 1 nos âmes sont purifiées par l'obéissance à la vérité ; celle-ci est la Parole, c'est-à-dire l'eau ; Christ sanctifie son assemblée en la purifiant « par le lavage d'eau par la Parole » (Eph. 5 : 25) . Le Seigneur a dit à ses disciples : « Vous, vous êtes déjà nets (purs) à cause de la parole que je vous ai dite » (Jean 15 : 3).
En Hébreux 9, nous avons une troisième purification : « Si le sang de boucs et de taureaux… sanctifie pour la pureté de la chair, combien plus le sang du Christ qui, par l'Esprit éternel, s'est offert lui-même à Dieu sans tache, purifiera-t-il votre conscience des oeuvres mortes pour que vous serviez le Dieu vivant ! » (Héb. 9 : 13-14). Ici nous avons donc une purification dede la conscience. La conscience, c'est l'indicateur de notre état intérieur, coupable ou non coupable. Elle a montré son existence après la chute d'Adam, car auparavant celui-ci n'avait pas la conscience exercée parce qu'il n'avait pas péché ; la conscience montre si nous avons péché ou non. Une conscience sous le fardeau du péché nous fait fuir la présence de Dieu comme Adam ou bien rechercher le chemin vers le Seigneur Jésus.
Pourtant la conscience n'est pas purifiée par l'eau de la Parole, mais par le sang du Seigneur Jésus. Le sang du Christ nous purifie de tout péché (1 Jean 1 : 7) ; ici, il s'agit de la conscience. Il y a une différence entre la purification par l'eau et la purification par le sang du Seigneur. La purification par l'eau est une purification morale ; nous voyons la gravité de nos péchés et nous sommes purifiés par la Parole. Elle nous dit que le Seigneur les a portés. La purification par le sang du Seigneur Jésus, par contre, n'est pas une purification morale mais elle a une valeur judiciaire. Nous sommes purifiés aux yeux de Dieu qui voit que nous sommes remplis de péchés et nous en purifie par le sang du Seigneur Jésus. Judiciairement, nous sommes purifiés par le sang du Seigneur parce qu'Il a accompli toute la volonté de Dieu ; Il a entièrement satisfait les exigences de sa sainteté et de sa justice.
L'apôtre Pierre a donc parlé de la purification morale de nos âmes par l'obéissance à la vérité ; c'est un des aspects de la nouvelle naissance au sujet de laquelle le Seigneur dit à Nicodème qu'il doit être « né de nouveau » par l'eau et par l'Esprit » (Jean 3 : 3, 5).
Pierre ne mentionne que l'eau ; il s'agit de notre obéissance à la Parole, de ce côté personnel, humain, celui de notre responsabilité. Personne ne peut dire que Dieu n'a pas voulu le sauver ! La véritable question est si l'on est prêt à obéir à la Parole de Dieu ?
Dieu nous a sauvés, non sur le principe d'oeuvres accomplies en justice (il s'agit naturellement de la loi) que nous, nous eussions faites, mais selon sa propre miséricorde, par le lavage de la régénération (Tite 3 : 5). Le lavage correspond à la purification de nos âmes et de nos coeurs ; mais il est précisé que c'est le lavage de la régénération, un lavage qui forme une partie du renouvellement intérieur de l'homme. C'est une chose merveilleuse ! Savoir que Dieu m'a changé ! Il a mis de côté mon vieil homme ! Ce n'est pas simplement de la doctrine. Le vieil homme est du passé, maintenant j'ai reçu une nouvelle nature, j'ai revêtu un nouvel homme ! Le lavage de la régénération crée quelque chose de nouveau. Je ne suis plus le pécheur d'avant ma conversion, mais je suis un enfant de Dieu régénéré, engendré par Dieu, par son Esprit, et cela par la Parole. Mais ici c'est plutôt la purification, le lavage. Paul dit que le lavage porte le caractère de la régénération. Ce n'est pas seulement une purification, qui ne change pas la personne. Un cochon purifié est toujours un cochon ! On ne peut pas changer sa nature soi-même ! Mais ici il est parlé du lavage de la régénération.
Paul ajoute, en Tite 3 : 5 « le renouvellement de l'Esprit Saint ». Ce n'est pas le don de l'Esprit qui est mentionné dans ce verset ; il s'agit du renouvellement, qui est accompli par le moyen du Saint Esprit. Ces deux choses, le lavage de l'eau et le renouvellement de l'Esprit, se trouvent en Jean 3 : « né de l'eau et de l'Esprit ».
Mais Pierre parle seulement du lavage, de la purification – donc de notre côté. Il ajoute : ayant fait cela, ayez « une affection fraternelle sans hypocrisie, aimez-vous l'un l'autre ardemment, d'un coeur pur » (v. 22). Il dit en somme que non seulement l'âme est purifiée mais le coeur aussi ! Maintenant le racheté a le coeur pur ! Comme nous l'avons déjà remarqué, ces choses sont très liées : la purification de l'âme et celle du coeur (Act. 15 : 9).
Si notre âme est purifiée, notre coeur et notre conscience l'est aussi ; on ne doit pas faire trois choses : purifier l'âme, le coeur et la conscience ! Tout cela s'accomplit au moment où j'accepte le jugement de Dieu sur mon vieil Adam. J'accepte ainsi le don qui m'est présenté par l'oeuvre du Seigneur qui m'a aimé et qui s'est donné pour moi et pour mes péchés. Quelle oeuvre merveilleuse ! C'est précieux que Dieu ne nous dise pas : « vous êtes nés de nouveau » sans nous expliquer comment cela se passe. Il nous montre non seulement ce qui s'est passé à la croix du Calvaire où le Seigneur est mort pour nous qui avons cru, mais aussi, comment les croyants sont purifiés ! Il rappelle ce qui s'est passé dans leurs âmes et dans leurs coeurs. Dieu prend soin de l'expliquer avec exactitude, afin que nous sachions la grandeur de l'oeuvre accomplie en nous. Il continue ensuite en disant que cette purification a des conséquences pratiques : l'amour fraternel sans hypocrisie : « aimez-vous l'un l'autre ardemment » !
Le premier caractère du chrétien mentionné ici, c'est l'amour : l'amour divin qui se montre dans l'amour fraternel.
Une chrétienne âgée avait des doutes concernant son salut ; seule, voyant tous ses défauts, tout ce qu'elle avait commis même après sa conversion, elle ressentait les flèches brûlantes que Satan envoyait dans son coeur… Elle reçut la visite de deux frères auxquels elle avait demandé de l'aide et leur dit : « Je ne peux plus me réjouir dans le Seigneur !». L'un des visiteurs, après qu'ils eurent prié, lui posa cette question : « Chère soeur, avez-vous de la joie de notre venue ? ». Aussitôt, elle répondit qu'elle s'était beaucoup réjouie de recevoir leur visite. Ne venait-elle pas alors de donner la preuve à ses visiteurs qu'elle était née de nouveau ? En effet, l'apôtre Jean déclare : « Nous, nous savons que nous sommes passés de la mort à la vie, parce que nous aimons les frères… » (1 Jean 3 : 14). Cela a beaucoup aidé cette croyante ! Ses doutes se sont évanouis, et elle a pu se réjouir à nouveau. Plus de larmes mais de la joie : elle aimait les frères !
L'amour fraternel est donc une caractéristique du chrétien. Quelqu'un dira : « mais peut-être que je n'aime pas tel frère ou telle soeur comme il le faudrait » ; alors, c'est un sujet de prière et il faut en chercher la raison. Mais si je dis : « je suis chrétien et pourtant je n'ai aucun sentiment pour d'autres chrétiens », alors je ne suis pas vraiment chrétien, je ne suis pas converti.
L'amour fraternel est une chose que l'on ne doit pas mélanger avec la sympathie ; ne confondons pas l'amour fraternel, l'amour divin, avec la sympathie. Ce sentiment humain existe dans le monde ! Il y a aussi l'amour naturel : Dieu l'a donné à ses créatures. Mais ce n'est pas l'amour divin ; l'amour divin est un amour qui coule comme le fait une source, sans avoir un objet digne de cet amour. L'amour naturel et la sympathie se montrent seulement vis-à-vis des personnes que l'on estime dignes de tels sentiments, qui ont quelque chose d'attrayant… L'amour de Dieu n'a pas besoin que l'objet soit beau et digne d'être aimé. Quand Dieu nous a aimés, y avait-il quelque chose d'aimable en nous ? Non ! L'amour fraternel, c'est l'amour divin envers des frères et soeurs : c'est le signe de la vie nouvelle.
Il y a alors aussi le côté divin (v. 23) : « Vous qui êtes régénérés, non pas par une semence corruptible mais par une semence incorruptible, par la vivante et permanente Parole de Dieu ». Maintenant Pierre ne parle plus du côté humain, de notre responsabilité, qui est de nous soumettre à la Parole, mais il dit de cette même Parole de Dieu, qu'elle est comme une semence qui tombe dans nos coeurs et y porte du fruit.
Dans la parabole du semeur, la semence est répandue sur quatre terrains différents (Matt. 13 : 18-23). Matthieu parle seulement du Semeur et de la semence, tandis que Marc indique que c'est la Parole qui est semée par le Seigneur Jésus dans les coeurs : « le Semeur (le Seigneur Jésus) sème la Parole » (Marc 4 : 14).
Si le sol est préparé dans nos coeurs, par la purification, il porte du fruit. La semence de la nouvelle vie, personne ne peut se la communiquer à lui-même : ce don de la vie nouvelle vient de Dieu lui-même. La naissance naturelle d'un homme se fait par une semence corruptible. Mais notre nouvelle naissance a eu lieu par une semence incorruptible, par la vivante et permanente Parole de Dieu.
La « vérité » (v. 22) est appelée maintenant « la vivante et permanente Parole de Dieu ». On ne pourrait qualifier de « vivant » aucun autre livre parmi les millions de livres édités et vendus dans le monde, car la plupart ne susciteront bientôt plus aucun intérêt. Des « best seller » même qui sont appréciés pendant de nombreuses années finissent par ne plus intéresser personne ! Mais la vivante Parole de Dieu est le seul livre au monde qui rencontre un intérêt qui ne dément pas. Aucun autre livre n'a été l'objet d'autant de traductions ; la Bible a été traduite en 2.300 langues, c'est-à-dire en plus d'un tiers des 6.500 langues existantes ! Cela ne signifie d'ailleurs pas que seulement un tiers de la population dans ce monde connaît la Parole de Dieu, puisque le reste des langues ou dialectes existent pour la plupart dans des pays où l'on connaît l'Anglais, le Français, l'Espagnol, les langues des pays du tiers monde. Naturellement, il serait désirable que toutes ces populations aient aussi la Bible dans leur propre langue, celle qui est parlée à la maison. En Russie, par exemple, il y a environ 60 langues, mais tout le monde apprend le Russe à l'école.
Ainsi, s'il est justement démontré que si la Parole de Dieu est vivante, elle est aussi permanente. Le Seigneur a dit que le ciel et la terre passeront, mais que Ses paroles ne passeront jamais (Matt. 24 : 35). Quel précieux livre nous avons entre nos mains, cette Parole permanente, éternelle, dans laquelle Dieu nous parle !
Pierre continue par cette citation du prophète Esaïe : « Toute chair est comme l'herbe et toute sa gloire comme la fleur de l'herbe, l'herbe a séché et sa fleur est tombée mais la parole de Dieu, du Seigneur, demeure éternellement ». Et l'apôtre ajoute : « Or c'est cette parole qui vous a été annoncée » (v. 24-25).
Heureux sommes-nous d'avoir encore dans nos pays la possibilité d'annoncer cette Parole aux incrédules. En effet, si elle n'était plus annoncée, il n'y aurait pas de conversion, ni de vie nouvelle, ni de régénération !
Dans la deuxième partie de notre passage (2 : 1-3), la Parole est présentée comme la nourriture du croyant. Pierre commence par une exhortation concernant le rejet de tout ce qui caractérisait les hommes avant leur conversion : « rejetant donc toute malice et toute fraude, et l'hypocrisie et l'envie, et toutes médisances » (v. 1).
Toutes ces choses s'introduisent si vite et si facilement dans nos vies, amis chrétiens. L'hypocrisie, l'envie, les médisances nuisent fortement aux relations entre frères et soeurs. Combien de fois nos relations chrétiennes ne sont-elles pas empoisonnées par de telles choses, qui, du reste, ne devraient pas être connues parmi nous. Ce ne sont pas des méfaits capitaux comme le meurtre et le vol, mais des choses qui sont dans nos coeurs. Il faut les rejeter, mais cela n'est possible que si quelqu'un a été régénéré, a reçu une nouvelle nature qui hait ces choses.
La nouvelle nature du croyant ne veut pas être envieuse ; elle est amour ; et elle ne désire pas des choses qui ne lui appartiennent pas ; elle ne veut faire non plus ce qui fait du mal aux autres. Sa chair (sa vieille nature), en revanche, ne connaît rien d'autre.
Nous devons toujours nous rappeler que nous sommes régénérés et que de telles manifestations viennent de notre vieille nature. C'est pourquoi, l'apôtre ne peut que nous inviter à rejeter de telles choses. Il ne pourrait pas le dire à un homme qui appartient à ce monde ; chez lui ce sont des éléments constitutifs de sa nature, c'est son caractère ; il sera même parfois admiré dans le monde en raison de son habileté et de sa ruse pour se débarrasser de ses concurrents.
Si, comme chrétiens régénérés par la Parole de Dieu, nous devons rejeter ces choses que mentionne l'apôtre, nous pouvons désirer avec ardeur, comme des enfants nouveau-nés, le pur lait intellectuel de la Parole (v. 2).
Le mot « intellectuel » se dit logikos en grec, ce qui a donné notre mot logique. Logikos et logique sont dérivés du substantif logos qui signifie « parole ». On peut donc traduire : le lait de la Parole, c'est la parole de Dieu.
Alors l'apôtre nous encourage maintenant à désirer ce lait, le pur lait intellectuel ! Il utilise une belle image facilement compréhensible, celle d'un nouveau-né !
Le nouveau-né crie, pleure tant qu'il n'a pas été nourri ; c'est naturel et normal pour lui ! Il le fait en quelque sorte automatiquement : il crie quand il a faim. Mais, dans le cas du chrétien, en est-il de même ? Crions-nous quand nous n'avons pas lu la Parole ? Non, on ne fait pas cela ! Ce n'est donc pas, hélas, si évident chez un chrétien que chez un bébé, d'être désireux de se nourrir – dans notre cas de la Parole de Dieu.
Un nouveau-né n'a pas besoin d'être exhorté à désirer du lait ! Dieu souhaite que nous soyons semblables à des bébés. Ayons, dès le matin, le désir de prier et de nous pencher avec attention sur la Parole. Savons-nous en prendre le temps ? Nous prenons bien le temps de déjeuner et de faire beaucoup d'autres choses ! Ne trouverions-nous pas du temps pour nous nourrir spirituellement. Il ne s'agit pas de dire seulement : « Lisez la Parole », mais « d'être désireux de le faire ». Désirons donc ardemment nous nourrir de cette Parole !
S'occuper de la Parole, ce n'est pas seulement la part de quelques frères qui la présentent dans l'assemblée ou celle des pères de famille qui ont une responsabilité particulière dans leur foyer. C'est nécessaire pour chacun ! Un père ne peut pas croire pour ses fils, il ne peut pas croire pour sa femme ; nous avons donc tous besoin de nous occuper, de nous nourrir du lait intellectuel de la Parole.
L'apôtre parle ici de tous les chrétiens comme d'enfants qui ont à se nourrir du lait de la Parole de Dieu. Mais dans deux autres passages dans l'Ecriture, le lait est mentionné dans un sens plutôt négatif.
L'apôtre Paul écrit à des personnes qui sont des chrétiens charnels : « Et moi, frères je n'ai pas pu vous parler comme à des hommes spirituels, mais comme à des hommes charnels, comme à des petits enfants en Christ. Je vous ai donné du lait à boire, non pas de la viande, car vous ne pouviez pas encore la supporter, et même maintenant vous ne le pouvez pas, car vous êtes encore charnels » (1 Cor. 3 : 1). Ici, parler de petits enfants et de lait, signifie tout à fait autre chose que dans l'épître de Pierre. Paul doit dire aux Corinthiens : « Vous êtes des chrétiens, mais vous n'avez pas grandi en vous nourrissant de la Parole. Vous êtes restés des petits enfants sur le plan spirituel, c'est pourquoi je dois vous donner du lait ». Il ne s'agit pas du « pur lait intellectuel », bien qu'il s'agisse encore de la Parole, mais le lait est ici une image de choses faciles à comprendre. Dans 1 Pierre 2, il s'agit de la nourriture normale pour un chrétien ; mais ici, l'apôtre établit une distinction entre le lait et la viande. Cette dernière est aussi la Parole, mais il s'agit de vérités plus élevées, plus difficiles à saisir, dont Paul dit : « Cela, je ne pouvais pas vous l'offrir parce que vous n'êtes pas en état de le comprendre » !
On retrouve la même pensée dans l'épître aux Hébreux, exprimée d'une façon encore plus claire : « Vous devriez être des docteurs, vu le temps, vous avez de nouveau besoin qu'on vous enseigne quels sont les premiers rudiments des oracles de Dieu, et vous êtes devenus tels, que vous avez besoin de lait, non de nourriture solide ; car quiconque use de lait est inexpérimenté dans la parole de la justice : c'est un petit enfant ; mais la nourriture solide est pour les hommes faits, qui, par la pratique, ont les sens exercés à discerner le bien et le mal » (Héb. 5 : 12). Nous voyons que les chrétiens n'ont pas grandi dans leur foi, ils ont même reculé ; c'est pourquoi l'auteur de l'épître doit leur dire : « Je dois vous nourrir avec du lait, de choses simples, alors que j'aimerais bien vous donner de la nourriture solide mais c'est impossible ! ». Ici encore, comme dans 1 Corinthiens 3, la nourriture du croyant a plusieurs aspects : le lait et la nourriture solide. Le lait concerne seulement ceux qui sont faibles en foi.
On ne peut pas comparer le sens du passage de 1 Pierre 2 avec celui des deux derniers passages. Dans l'épître de Pierre, le lait est une nourriture qui convient à tous les chrétiens. Pierre ne dit pas : « Vous êtes des enfants nouveau-nés », mais il les exhorte à se nourrir journellement de cette précieuse nourriture spirituelle, ressemblant en cela à des nouveau-nés.
La « vivante et permanente parole de Dieu » qui nous a « purifiés », « régénérés » est aussi l'aliment indispensable qui nous fait connaître les pensées de Dieu et croître dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2 Pier. 3 : 18). Recherchons donc dans cette précieuse Parole ce qui est nécessaire pour fortifier notre foi durant notre vie sur la terre, jusqu'à ce qu'Il vienne !
A. R – Notes prises lors d'une méditation