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Une seule chose

 
 Suivre Jésus : Matt. 19 : 16-26 ; Marc 10 : 17-27 ; Luc 18 : 18-30
 Ecouter la Parole du Seigneur : Luc 10 : 38-42
 Courir droit au but : Philippiens 3 : 13-14

 
Suivre Jésus : Matt. 19 : 16-26 ; Marc 10 : 17-27 ; Luc 18 : 18-30
 
            «  Une chose te manque » (Marc 10 : 21). Qu'est-ce donc qui manque encore à ce  jeune homme exceptionnel qui veut faire quelque chose afin d'obtenir la vie éternelle ? Il a tout pour lui : jeunesse, prestige (il est un chef du peuple), richesses, intelligence ; de plus, il est droit, aimable et sa vie est irréprochable aux yeux des hommes. Il est persuadé d'avoir gardé la loi de Dieu, mais peut-être ressent-il un besoin plus ou moins vague de plus de sainteté encore ? Sans doute attend-il, du « bon maître » qu'il interroge, une approbation de sa conduite telle que celle-ci : Tu as fait tout ce qu'il fallait, tu es parfait ; qui héritera de la vie éternelle si, toi, tu ne l'as pas ? 
             « Jésus l'aima ». Il ne le reprend pas, alors qu'il affirme avoir observé la loi dès sa jeunesse. Mais Il va éclairer de sa lumière le fond de son coeur ; Il va mettre au jour le véritable état de ce coeur que le jeune homme lui-même ne connaît pas.
            Il n'est donc pas parfait, alors qu'il faut l'être pour avoir la vie éternelle (Rom. 2 : 7). Jésus aiguillonne sa conscience et place devant lui un choix. Tout ou rien. Toi ou Moi. Ne sais-tu pas qu'on ne peut avoir le monde et un Christ rejeté par lui, qu'on ne peut avoir à la fois le monde présent et le monde à venir ? En définitive, il s'agit de décider de ta vie terrestre : ou Jésus promettant la vie éternelle et un trésor au ciel, ou tes biens. Le riche, comme tant d'autres, riches ou pauvres, ne se soucie pas du ciel. Ses pensées sont aux choses de la terre, si même, en Juif sincère, il met un espoir dans le Messie encore futur qu'attend Israël, mais que visiblement il ne reconnaît pas en Jésus de Nazareth. Hélas, c'est là le propre de l'homme de tous les temps, l'homme naturel, irréductiblement ennemi de Dieu (Rom. 8).
            « Suis-moi », lui a dit Jésus ; je suis venu de ma demeure éternelle pour t'appeler, je me suis anéanti, puis appauvri et abaissé, par obéissance à mon Père, pour que tu puisses hériter de la vie éternelle par ma mort.
            « Suis-moi » ; mon chemin ici-bas est douloureux, c'est vrai, mais il aboutit à la gloire céleste. Ne vois-tu pas que tes grands biens t'éloignent de Celui qui veut ton vrai bien ? Débarrasse-toi de ce fardeau. Viens, suis-moi !
            Il s'en va, triste. Il était prêt peut-être à payer d'un bon prix la vie éternelle, mais pas le prix proposé par ce Rabbi. Donner aux pauvres, soit, il l'a fait déjà, mais comment peut-il se dépouiller entièrement et, pour comble, suivre ce Maître dans son chemin d'opprobre !
            L'appel n'a pas eu d'écho. Jésus poursuit son chemin avec ses disciples dont ce jeune homme n'a pas voulu être le compagnon. Il ne sera plus question de lui...
 
            « Suis-moi », c'est l'appel initial auquel on ne peut répondre tant qu'on n'a pas discerné que Celui qui appelle est le Fils de Dieu.
 
 
 
Ecouter la Parole du Seigneur : Luc 10 : 38-42
 
            Marthe recevait dans sa maison Celui qu'elle appellera peu après, même dans son ignorance, « le Fils de Dieu qui vient dans le monde » (Jean 11 : 27). Elle se tourmentait, étant en souci de beaucoup de choses, pour que son hospitalité fût digne d'un hôte honoré. Mais Lui, plus heureux de donner que de recevoir, apporte ici-bas le bien le plus précieux, la Parole divine, et il s'agit d'écouter cette parole. Marie l'a compris. Insensible aux reproches de sa soeur adressés par l'intermédiaire de Jésus lui-même, elle s'assied aux pieds du Seigneur et L'écoute. Aujourd'hui, comme alors, c'est la seule chose qui compte.
 
            Mais, dira-t-on, comment faire pour trouver le temps de venir ainsi écouter la parole du Seigneur dans ce monde frénétique, fiévreux, survolté, qui va accélérant toujours davantage la vitesse prodigieuse de ses mutations ! Un monde menacé de toutes parts qui à la fois tremble et s'étourdit ; une civilisation branlante, où l'argent est roi et dieu, où la violence l'emporte ; une société proche du bouleversement, où des multitudes s'adonnent à l'immoralité, à l'occultisme, aux plus déraisonnables pratiques...
            N'avons-nous pas pourtant des jours de repos, de nombreux moments que nous consacrons à nos « loisirs » ? Que des distractions nous absorbent : des lectures malsaines peut-être, ou un flot d'informations et d'images trop souvent nocives... Nous passons aussi beaucoup de temps à bord de notre voiture, dans le bus ou devant des guichets encombrés... Il y a là bien des instants où l'âme, à défaut de lire la Bible, peut trouver l'occasion de se recueillir et de se nourrir.
            Au cours de notre travail professionnel, quel qu'il soit, au bureau, à l'usine, comme aux champs, la voix du Seigneur veut se faire entendre. Elle devrait constituer pour nous comme un fond sonore, doux, tranquillisant, permanent, qui persiste en dépit des bruits qui viennent s'y plaquer. Que notre témoignage heureux soit rendu auprès du malade dans son lit, près de l'isolé, dans les prisons, dans le train, le métro ; cette voix ne doit pas cesser de résonner dans chacun des siens
 
            Amis croyants, sachons « écouter » la Parole du Seigneur pour nous-mêmes. Si nous ne pouvons rester « à ses pieds » comme Marie, c'est Lui qui vient nous dire : « Je suis avec vous tous les jours », jusqu'à la fin. Reconnaissons la voix du bon Berger. Elle se fait entendre partout et toujours, mais il nous faut avoir l'oreille ouverte ! (Es. 50 : 4).
 
 
 
Courir droit au but : Philippiens 3 : 13-14
 
            « Je fais une chose » (v. 13), disait l'apôtre Paul. Ayant été « saisi par le Christ » (v. 12), il cherchait désormais à « saisir » le prix promis au vainqueur de la course. Nous savons bien que nul n'a pu l'atteindre ici-bas, mais nous tous chrétiens, nous sommes invités à le poursuivre, comme si chacun pouvait l'obtenir ; il n'y aura pas de compétitions dans le ciel ! Le même but aura été « gagné » : Christ lui-même. Il y aura des récompenses, selon son tribunal, mais tous auront part à sa gloire, et chacun sera pleinement satisfait comme lui le sera.
            Le jeune homme riche n'a pas répondu à l'appel initial : « Suis-moi ». Le fidèle apôtre a entendu l'appel final et y a répondu.
            Pour le premier, suivre le Seigneur  impliquait la mise de côté des biens matériels.             Quant au second, il fallait qu'il renonce aux avantages spirituels dont il pouvait se prévaloir. Les « choses qui sont derrière »  faisaient obstacle à la course, les mauvais souvenirs aussi bien que ceux dont la chair se prévalait volontiers, dans la bonne opinion qu'elle a d'elle-même. Aussi Saul de Tarse  avait-il abandonné toutes ces choses pour « courir droit au but pour le prix de l'appel céleste de Dieu dans le Christ Jésus » (v. 14).
 
             Cet appel final est d'en haut, non pour la terre, il est pour les citoyens du ciel. Qu'en est-il de nous ?
 
                        C'est en suivant le Seigneur, aujourd'hui,
                        Que je suis plein de joie
                        Sur cette étroite voie ;
                        C'est en suivant le Seigneur, aujourd'hui,
                        Qu'à mes yeux, Il déploie
                        Sa puissance et sa grâce aujourd'hui.
 
                        C'est en suivant le Seigneur, pas à pas,
                        Constamment en prière,
                        Que mon chemin s'éclaire.
                        C'est en suivant le Seigneur, pas à pas,
                        Qu'heureux, je persévère,
                        Avançant vers le but, pas à pas.
 
 
 
            Lecteurs chrétiens, qu'il nous soit donné –car tout est grâce- d'être de ceux qui demandent afin de recevoir, en suivant dans sa parfaite obéissance un Maître honni du monde, et dont nous écoutons la Parole. Que sans cesse nous tendions vers « les choses qui sont devant », avec effort, mais avec la force que Dieu fournit ! Ainsi nous nous retrouverons, sans peine, dans le même sentier !
 
            C'est le voeu que nous formons avec prière en ce début d'année.
 
 
                 A. Gibert – d'après un article paru dans le « Messager évangélique » (1985 p. 3)