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NEHEMIE   8
   

La lecture de la loi devant le peuple rassemblé « comme un seul homme »
L'effet puissant produit par la Parole             
                  
            Les circonstances relatées dans ce chapitre se sont déroulées il y a 25 siècles. Ne pensons pas qu'elles n'ont plus leur actualité, car il n'y a rien de suranné dans la Parole de Dieu : elle est «  vivante et permanente » (1 Pier. 1 : 23).  « Tout ce qui a été écrit auparavant l'a été pour notre instruction » (Rom. 15 : 4) et « pour nous servir d'avertissement » (1 Cor. 10 : 11). C'est donc un privilège et une responsabilité de nous enquérir de ces choses anciennes conservées dans l'Ecriture en vue de notre bien ; elles nous révèlent d'une part le coeur et les pensées de Dieu, et d'autre part le coeur et les pensées de l'homme.
 
            Dans l'histoire du peuple terrestre, il y a eu des jours heureux et des jours de peine dispensés par Dieu, mais toujours pour lui « faire du bien à la fin » (Deut. 8 : 16). Par suite de son infidélité, le peuple d'Israël a été déporté en 2 temps : d'abord la transportation des 10 tribus en Assyrie sous Shalmanéser (2 Rois 17 : 6), puis la transportation des 2 tribus de Juda et Benjamin à Babylone sous Nebucadnetsar.
            Tout semblait ruiné en Palestine, mais, au bout de 70 ans, Dieu a réveillé l'esprit de Cyrus pour délivrer les Juifs de Babylone et encourager leur retour à Jérusalem et la reconstruction de la maison de Dieu (Esd. 1 : 1-3). Ce travail entrepris aussitôt fut rapidement interrompu par les menaces des ennemis du peuple et à cause de l'indifférence du peuple lui-même ; cet arrêt dura 15 ans (Esd. 4 : 24)
            Dieu envoie alors un premier prophète, Aggée, pour les réveiller de leur sommeil spirituel. Il place devant eux les ressources divines : la présence de Dieu lui-même, sa parole et son Esprit (Agg. 2). 23 jours après l'appel du prophète, la construction du temple reprend pour se terminer 4 ans après, et célébrer la fête de la dédicace et la Pâque, dans la pureté (Esd. 6 : 14-22).
            Une 2ème phase commence avec l'arrivée d'Esdras ; ce scribe avait « disposé son coeur à rechercher la loi de l'Eternel, et à la faire, et enseigner en Israël les lois et les ordonnances » (Esd. 7 : 10). Son énergie spirituelle sera en bénédiction pour le peuple. Néhémie, ensuite, est affligé dans son coeur par l'état du peuple et de Jérusalem, et à cause du déshonneur infligé à l'Eternel. Il répand son coeur devant le Dieu des cieux (Néh. 1). Puis il entreprend la reconstruction de la muraille qui est achevée en 52 jours (Néh. 6 : 15).
            Si Israël a été bien souvent infidèle, voire idolâtre, sa promptitude et son zèle (23 jours pour répondre à l'appel d'Aggée et 52 jours pour terminer la construction de la muraille) sous la conduite de Néhémie sont ici un exemple pour nous. 
 
 
 
La lecture de la loi devant le peuple rassemblé « comme un seul homme » :
 
            Les habitants sont dans leurs villes, comme sous Esdras (Esd. 2 : 70 ; Néh. 7 : 73). Dieu peut alors bénir et encourager le peuple qui se trouve dans un état convenable :
                        - l'autel est sur son emplacement (Esd. 3 : 3)
                        - la maison de Dieu est réédifiée (Esd. 6 : 15)
                        - la muraille (qui nous parle de la séparation du monde, état moral qui nous convient pour écouter) est achevée (Néh. 6 : 15) et les battants des portes sont posés (7 : 1)
                        - les services (portiers, chantres et lévites) sont rétablis.
 
            Ils se rassemblent « comme un seul homme sur la place qui est devant la porte des eaux » (Néh. 8 : 1), animés du désir d'entendre la Parole de Dieu.
            L'expression « comme un seul homme » exprime leur unité de pensée, ce qui correspond à l'unité de l'Esprit du Nouveau Testament (Eph. 4 : 3), c'est-à-dire la réalisation d'une même pensée quand il s'agit des intérêts du Seigneur et de son assemblée. Nous trouvons cette expression dans le livre d'Esdras : « comme un seul homme » pour rebâtir l'autel sur son emplacement et pour surveiller le travail (3 : 1, 9), « comme un seul homme » pour se purifier (6 : 20).  Ici, dans le livre de Néhémie, c'est pour écouter ; ils étaient avides d'entendre la parole de Dieu.
            Ils sont « à la porte des eaux », au midi du temple : il faut être à la source pour être abreuvé. Ce lieu évoque la bénédiction et la grâce (dans la vision du temple futur, en Ezéchiel 47, les eaux descendent du « midi de l'autel »).
 
            Le rassemblement a lieu le premier jour du 7ème mois. Durant ce mois, 3 fêtes, parmi les 7 fêtes à l'Eternel de Lévitique 23, se déroulaient :
                        - la fête des trompettes : il s'agit d'un jour de réveil (la trompette de l'Ecriture se fait entendre). Dans Nombres 11, il y a 2 trompettes d'argent, figures de l'Ancien et du Nouveau Testament.
                        - le grand jour des propitiations de Lévitique 16 : Aaron entre dans le lieu très saint devant l'Eternel. Il représente le peuple, l'encens qu'il fait fumer est l'expression de l'excellence de la personne de Christ et le sang présente la perfection de l'oeuvre de la croix. La relation de Dieu avec le peuple est maintenue pour une année. Christ est entré une fois pour toutes devant Dieu pour nous ouvrir les lieux saints. Il est le garant de la rédemption obtenue (Héb. 9 : 12).
                        - la fête des tabernacles : préfiguration du millénium pour le peuple terrestre de Dieu, elle évoque aussi pour nous la sainte Cité, partie céleste du royaume (Apoc. 21 : 10, 23).
 
            On demande à Esdras d'apporter « le livre » de la loi de Moïse (non pas un livre).
            Rappelons quelques mentions de livres dans l'Ecriture :
                        - le livre des générations d'Adam (Gen. 5 : 1)
                        - le livre où a été écrit, après la victoire sur Amalek, que Dieu effacera entièrement la mémoire d'Amalek (Ex. 17 : 14)
                        - le livre la loi qui avait été oublié pendant des années et que Hilkija, le grand sacrificateur, au temps de Josias, retrouva lors de la restauration de la maison de Dieu (2 Chr. 34 : 15) : sa lecture devant le roi produisit à la fois un grand bonheur et un grand exercice, car le peuple s'était écarté du chemin de l'obéissance à Dieu
                        - le livre (celui du prophète Esaïe) que Jésus a refermé après y avoir lu dans la synagogue de Nazareth la bonne nouvelle de sa venue (Es. 61 : 1-2 ; Luc 4 : 17). Il ne le rouvrira que lorsque le temps des jugements sera venu (Apoc. 5 : 5).
                        - le livre de vie.
 
            Nous avons le Livre, non celui de la loi, mais le livre de la grâce qui produit la joie de nos coeurs.
 
            Tout le peuple prête l'oreille (v. 3) : tout le monde est là, les anciens, les hommes, les femmes et les enfants. Imaginons ce peuple restant debout sous l'ardeur du soleil pendant six heures, respectueux et attentif. Aurions-nous cette persévérance, manifestant un intérêt si profond pour connaître les pensées de Dieu ?
            Le résultat est remarquable. Ils disent « amen » 2 fois (v. 6) : l'autorité de la parole de Dieu est acceptée et s'impose aux consciences. Que nous puissions sceller de la même manière l'acceptation des promesses divines et les déclarations de l'Ecriture.
 
            Les lévites font comprendre la loi au peuple (v. 7, 8, 9). Les explications ne sont pas une formalité ; il faut qu'il y ait profit et bénédiction pour les auditeurs. Dans Néhémie, le service des lévites a changé de caractère par rapport à l'époque du tabernacle : ici, ils expliquent la loi pour que celle-ci atteigne les coeurs. La Parole doit être comprise et le Saint Esprit nous a été donné pour nous « conduire dans toute la vérité » (Jean 16 : 13).
 
 
 
L'effet puissant produit par la Parole :
 
                        - les coeurs touchés et les consciences réveillées
 
            Les lévites s'appliquent à ce que la lecture de la Parole soit profitable. La loi révèle la pensée du Dieu saint et rend le peuple conscient de son état et des conséquences de sa désobéissance ; c'est pour cela qu'ils pleurent et mènent deuil.
            C'est ce qu'ont fait les anciens en Esdras 3 ; mais il est beau aussi de voir les jeunes se réjouir en découvrant la restauration de ce qu'ils n'avaient jamais connu (v. 12-13).
            Ici (v. 9), tout le peuple est attentif ; la lecture de la loi a trouvé le chemin des coeurs et des consciences.
 
 
                        - « la joie de l'Eternel est votre force »
 
            Esdras, Néhémie et les lévites disent que ce jour est saint et que l'on ne doit pas s'affliger : c'est un jour de joie. Néhémie encourage chacun à entrer dans la joie de l'Eternel : « Ne vous affligez pas, car la joie de l'Eternel est votre force » (v. 10). C'est un jour de grâce, sanctifié, qui comporte des promesses.
            Il y a un temps de pleurer et un temps de se réjouir (Ecc. 3 : 4). Le Seigneur ne veut pas nous laisser dans le découragement et Il nous montre les ressources de sa grâce. L'humiliation a sa place notamment dans les réunions de prière, mais pas dans les réunions de culte. La force n'est pas en nous, ni autour de nous, ni dans les circonstances, mais elle est dans une Personne (Ps. 29 : 11 ; 68 : 34).
            Le peuple est tranquillisé par les lévites (v. 11). S'il y a un temps, voire des motifs de s'humilier, il y a aussi un temps et des raisons de se réjouir, car il n'y a aucune circonstance où la grâce se démontre insuffisante pour restaurer. Ayant été rendus sensibles, par la Parole, à leur péché, ayant compris les paroles qu'on leur avait fait connaître, les hommes furent encouragés et consolés.
 
 
                        - le désir de devenir « intelligents dans les paroles de la loi »
 
            Les chefs des pères, les sacrificateurs et les lévites s'assemblent autour d'Esdras « pour devenir intelligents dans les paroles de la loi » (v. 13). Voilà un désir que produit la lecture de la Parole : croître dans la connaissance des pensées de Dieu, dans la connaissance de la personne de Christ. Il n'est pas normal de stationner. Si un enfant ne grandit pas, ses parents s'inquiètent. Dans le Nouveau Testament, nous sommes exhortés à « croître jusqu'à la plénitude de Christ » (Eph. 4 : 13). Sans doute, nous n'y parviendrons jamais ; désirons cependant atteindre une maturité spirituelle qui rend le croyant de plus en plus conforme au Seigneur.
            Le peuple recherche « une chose », comme David dans le psaume 27 : habiter dans la maison de l'Eternel, voir sa beauté et « s'enquérir diligemment de Lui dans son temple » (v. 4). Le chemin du chrétien est comme « la lumière qui va croissant » (Prov. 4 : 18).
 
 
                        - la fête des tabernacles à nouveau célébrée
 
            Le peuple a désiré connaître plus exactement la pensée de l'Eternel ; la réponse lui est donnée : il doit célébrer au 7ème mois la fête des tabernacles (se rappeler le passé et se réjouir en l'Eternel).
            Trois fêtes sont décrites en Deutéronome 16 :
                        - la 1ère : la Pâque (l'oeuvre de la rédemption – c'est le passé)
                        - la 4ème : la Pentecôte qui préfigure la puissance du Saint Esprit venu sur la terre (l'économie de la grâce - c'est le présent)
                        - la 7ème : la fête des tabernacles qui est une préfiguration du moment où Israël sera rétabli (le règne millénaire - c'est le futur)
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            Ces hommes qui ont voulu se laisser instruire par la Parole peuvent maintenant fixer les yeux sur le futur, un avenir  glorieux. A la fin de la grande tribulation, le résidu fidèle comprendra que celui qu'Israël a rejeté et crucifié était le Messie promis : « ils se lamenteront sur lui, comme on se lamente sur un fils unique » (Zach. 12 : 10), lorsque le Seigneur apparaîtra avec les saints glorifiés pour établir son règne.
 
            Quant aux croyants de l'époque actuelle, ils seront introduits dans la partie céleste du royaume (Matt. 13 : 43), « la cité céleste » (Apoc. 21 : 2 et 10).
            Les Juifs ont perdu actuellement la jouissance de ces choses, mais le Seigneur accomplira ce qu'Il a promis (Rom. 11 : 29). Ce qu'Il a dit, Il l'accomplira ; « aura-t-il parlé, et ne l'accomplira-t-il pas ? » (Nom. 23 : 19).
 
 
            Les fils d'Israël n'avaient pas célébré cette fête depuis le temps de Josué, lors de l'entrée dans le pays de Canaan ! Ces choses avaient été oubliées durant plus de 1000 ans !
            Nous ne saurions les  juger, car qu'en est-il advenu de l'Eglise ? Depuis encore plus longtemps (plus de 2000 ans), n'a-t-elle pas oublié le retour du Seigneur ? N'a-t-elle pas apostasié de la foi ? L'Eglise professante n'attend pas davantage son Seigneur qu'Israël n'a attendu son Messie. Ce monde qui se dit chrétien a oublié que le Seigneur annonce sa venue. Est-ce une fête pour nous, lorsque nous évoquons le retour du Seigneur, sa venue pour chercher les siens (différente de son apparition), alors que pour l'indifférent ou l'incrédule, le clin d'oeil de sa venue scellera sa condamnation éternelle (1 Cor 15 : 52) ?
            L'apôtre Jean nous dit que « quiconque a cette espérance en lui se purifie comme Lui est pur » (1 Jean 4 : 3). L'espérance du retour du Seigneur a un effet purifiant sur nos coeurs.
 
            Israël avait le grand privilège d'entendre la parole de Dieu « chaque jour » (v. 18) ; s'ils ont pu ainsi prendre conscience des raisons de leur déportation, cette Parole entendue quotidiennement leur a permis de s'approprier les promesses d'un Dieu qui ne saurait mentir ; ils sont donc encouragés, leurs affections pour l'Eternel sont réchauffées.
 
 
            Ce chapitre 8 de Néhémie, qui a placé devant nous le « jour du livre ouvert » (comme on a pu le désigner), se termine par la joie. Pour Jérémie, les paroles de Dieu étaient « l'allégresse et la joie de son coeur » (15 :16).
            Après avoir célébré la fête pendant 7 jours, il y a eu, au 8ème jour, une assemblée solennelle. Ce 8ème jour préfigure l'éternité (le chiffre 8 signifie l'infini). C'est le règne de 1000 ans pour Israël ; le livre du Lévitique  nous parle du 8ème jour où l'Eternel apparaît (Lév. 9 : 4). A l'aube de ce jour-là, c'est la venue du Seigneur, célébrée par la famille sacerdotale. « Et la gloire de l'Eternel apparut à tout le peuple » (v. 23), après la présentation des 4 sacrifices (plénitude de l'excellence de Christ et de son oeuvre) ; sans Christ, cette gloire condamnerait ; en Christ (ici en figure), elle est la bénédiction et la joie du peuple de Dieu.
            Chrétiens, ne pouvons-nous pas déjà, par anticipation, goûter une « très grande joie » (v. 17) ? Bientôt, nous jouirons pleinement de nos relations avec le Seigneur Jésus et avec le Père, lorsque nous serons introduits dans la maison du Père, où « nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Thes. 4 : 17).
 
 
                                                P. C. – Notes prises lors d'une méditation (26/10/06)