Un propre juste
Malgré sa prétention, le fils aîné reste loin sans comprendre le coeur de son père
Jaloux de son frère, il ne reconnaît pas son propre état de péché
Il refuse finalement la grâce qui lui est offerte
Jaloux de son frère, il ne reconnaît pas son propre état de péché
Il refuse finalement la grâce qui lui est offerte
La propre justice illustrée par l'exemple du « fils aîné » dans la parabole du fils prodigue.
« Or le fils aîné était aux champs ; et comme il revenait et qu'il approchait de la maison, il entendit la mélodie et les danses ; et ayant appelé un des serviteurs, il lui demanda ce que c'était. Et il lui dit : Ton frère est venu, et ton père a tué le veau gras, parce qu'il l'a recouvré sain et sauf. Et il se mit en colère et ne voulait pas entrer. Et son père étant sorti, le pria. Mais lui, répondant, dit à son père : Voici tant d'années que je te sers, et jamais je n'ai transgressé ton commandement ; et tu ne m'as jamais donné un chevreau pour faire bonne chère avec mes amis ; et quand celui-ci, ton fils, qui a mangé ton bien avec des prostituées, est venu, tu as tué pour lui le veau gras. Et il lui dit : Mon enfant, tu es toujours avec moi, et tout ce qui est à moi est à toi ; mais il fallait faire bonne chère et se réjouir ; car, celui-ci, ton frère, était mort, et il est revenu à la vie ; il était perdu, et il est retrouvé » (Luc 15 : 25-32).
Dans le chapitre 15 de Luc, au moyen de trois paraboles, le Seigneur s'adresse aux publicains et aux pécheurs venus l'entendre ; réalisant leur état, ceux-ci sont prêts à écouter les paroles de grâce de Jésus.
Des pharisiens et des scribes, orgueilleux et propres justes, se trouvent aussi dans l'assistance (v. 1-2). Sans aucun doute, le « fils aîné » de la parabole du fils prodigue (v. 11-32) les représente, ainsi que tous les propres justes dont le coeur est fermé à la grâce de Dieu.
Examinons ce qui, dans ce récit, pourrait laisser penser que le fils aîné est un croyant.
Ce fils n'a jamais erré loin de la maison paternelle, il n'a pas transgressé, du moins il l'affirme, le commandement de son père (v. 29).
Il est vrai que le fils aîné n'avait jamais quitté son père, mais dans son coeur il s'était beaucoup éloigné de lui. Sa prétention de n'avoir jamais désobéi à son père est sans fondement. D'ailleurs l'Ecriture déclare que « tous ont péché et n'atteignent pas à la gloire de Dieu » (Rom. 3 : 23). Au moment même où le fils aîné s'exprime ainsi, il désobéit à la volonté de son père : alors que celui-ci le prie d'entrer, il refuse !
Le père dit : « Mon enfant, tu es toujours avec moi » (v. 31a) ; cela ne permet pas d'affirmer qu'il était un croyant, en règle avec Dieu. Au chapitre suivant, l'homme riche qui est en enfer, dans les tourments, est aussi appelé par Abraham « mon enfant » (Luc 16 : 25), et pourtant à l'évidence il ne s'agit pas de quelqu'un de sauvé. Cette expression signifie simplement qu'il était un descendant d'Abraham, selon la chair.
Puis, le père ajoute : « tout ce qui est à moi est à toi » (v. 31b) ; en effet, tout ce qui lui appartenait était à son fils, qu'il soit ou non un croyant. Toute la grâce de Dieu, tous ses dons sont à la portée de tout être humain qu'Il a créé et dont Il cherche le bonheur. Et pourtant ils sont nombreux à se tenir volontairement éloignés, comme le fils aîné ici. Ils ne sont pas touchés par Sa grâce : ils n'aiment pas Dieu !
Le père parle de lui comme étant le frère du plus jeune, qui est revenu de son égarement (v. 32). Mais cela ne permet pas non plus d'affirmer qu'il était un croyant, en règle avec Dieu.
L'aîné des deux fils, dans cette parabole, représente le pécheur, l'incrédule, ainsi qu'on le voit souvent dans la Parole. La plupart du temps il n'est pas seulement incrédule, mais il s'oppose ouvertement et rejette la grâce offerte, rempli qu'il est de sa propre justice ! On se souvient, entre autres, de Caïn et d'Abel ; d'Ismaël et d'Isaac ; d'Esaü et de Jacob. Caïn n'a pas été seulement un pécheur, il est devenu un meurtrier. Il haïssait son frère et il l'a tué (Gen. 4 : 8). Ismaël persécutait son plus jeune frère, Isaac (Gen. 21 : 9). Esaü a méprisé son droit d'aînesse et il a montré qu'il était un profane (Héb. 12 : 16).
Ici, le fils aîné se met en colère quand il apprend que son frère rebelle vient d'être accueilli avec joie dans la maison de leur père (v. 28). Est-il possible qu'un croyant qui jouit d'une réelle communion avec Dieu puisse se mettre ainsi en colère en apprenant le retour d'une personne qui s'était égarée ?
Cet homme est plein de jalousie lorsqu'il apprend que son père n'a pas hésité à tuer le veau gras, réservé pour les grandes occasions, afin de fêter le retour de ce va-nu-pieds ! Il lui reproche aussitôt de n'avoir jamais fait un geste en sa faveur. Ce qui, dit-il, lui aurait permis de faire bonne chère avec ses amis ; c'était bien mal récompenser sa conduite irréprochable, à ses yeux. Alors que pour ce vaurien, le père a préparé ce qu'il a trouvé de meilleur !
Nous comprenons que, sans avoir quitté la maison paternelle, le fils aîné est sans doute plus éloigné que son frère. En tout cas, celui-ci, tombé ouvertement dans le péché, est maintenant « revenu à la vie » (Luc 15 : 32).
L'aîné semble n'avoir aucune idée de son propre péché et de ses manquements : « Jamais je n'ai transgressé ton commandement » (v. 29), dit-il à son père. Or nous avons tous, maintes fois, désobéi aux commandements divins.
Supposons un instant que ce qu'il dit soit exact. Si un fils parle ainsi du commandement de son père, il montre qu'il ignore les privilèges et les droits de l'amour. Il ne mesure pas la part qui est la sienne, celle de vivre dans la maison de son père ! Il déclare : « Voici tant d'années que je te sers » (v. 29). Son langage révèle un esprit légal qui n'est pas celui d'un fils.
Le Père exige-t-il de la part de ses enfants un labeur incessant ? Le fils aîné montre une ignorance complète des caractères de Dieu (amour et lumière) et de ses voies. Beaucoup, comme lui, semble penser que le christianisme consiste, avant tout à travailler, pour obtenir si possible la faveur divine. Mais la Parole de Dieu montre au contraire que Dieu s‘est réservé le rôle de donateur. En effet « sans contredit, c'est le moindre qui est béni par le plus excellent » (Héb. 7 : 7). C'est notre place et le Seigneur s'est proposé de verser sur nous toutes les richesses de sa grâce !
Le fils aîné se vante de la fidélité de son propre service ; il ne se soucie pas de l'amour et de la grâce de Dieu. Il est le type d'un pécheur religieux qui pense obtenir par ses oeuvres la faveur divine. Il est loin de recevoir simplement par la foi une bénédiction éternelle, en comptant sur la grâce de Dieu. Il n'y a pas chez lui de confession de ses péchés ni d'humilité.
Il n'a pas recherché la communion et l'amour de son père.
Quelle différence y a-t-il finalement entre son état et celui de son frère dans le passé? Peu de chose semble-t-il. L'un et l'autre ont pratiquement tourné le dos à leur père et à la maison. Vivant dans la débauche, le fils prodigue n'avait eu que de faux amis. Son frère a probablement trouvé des « amis » ayant les mêmes dispositions orgueilleuses. On se lie plus volontiers à ceux qui ont le même comportement (Ps. 119 : 63).
Dans de tels chemins, la communion avec le père est impossible. Une simple proximité « physique » ne change rien à l'affaire. Judas était certainement assis tout près du Seigneur dans la chambre haute. Cependant, secrètement, son coeur était très éloigné de Lui, plus que celui de beaucoup de pécheurs qui, reconnaissant leur véritable état devant Dieu, se tenaient à distance (Luc 18 : 13).
Ce fils aîné se montre rebelle. Dans son amour, son père a quitté la salle du festin et il sort à sa rencontre. Il plaide avec lui, mais le fils refuse d'entrer. A de telles personnes le Seigneur doit dire : « Vous ne voulez pas venir à moi pour avoir la vie » (Jean 5 : 40) !
Le fils aîné n'est pas attiré vers le cercle béni où la grâce de Dieu se donne libre cours. Il estime son père coupable : il aurait dû lui donner, pense-t-il, à défaut d'un veau gras, au moins un chevreau ! Il est impossible de comprendre la grâce en restant sur le terrain de la propre justice. Une telle personne croit avoir des droits à la faveur divine, à cause de ses oeuvres !
Le père lui répond : Je n'ai pas à te donner, puisque - en principe - tout t'appartient ! Jusqu'ici, tu t'es toi-même privé de tes privilèges. Tu n'as jamais accepté ces biens que j'avais mis à ta disposition !
Si vous reconnaissez votre état de péché, Dieu met à votre disposition tout ce qui Lui appartient. Il suffit d'étendre la main avec foi et de vous approprier tous ces privilèges ! Pourquoi mourir d'inanition, dans une profonde misère morale, alors que toutes les richesses de la grâce de Dieu sont à votre portée (Eph. 2 : 8) ?
Le fils aîné n'est pas désireux de prendre part « à la mélodie et aux danses » (v. 25). Il les entend pourtant : la maison de son père est si proche ! Ainsi le riche dans les tourments voyait Abraham et Lazare dans son sein (Luc 16 : 23).
Les manifestations d'une joie si pure, sont incompréhensibles pour le coeur naturel. Le fils aîné se tient volontairement dehors. Il se contente d'appeler un serviteur pour s'enquérir de ce qui se passe. Une simple « religiosité » de façade va de pair avec un coeur formaliste et froid. Dans un tel chemin, la vraie joie est inconnue.
En revanche chaque vrai chrétien a ressenti les effets de « cette musique et de ces danses ». Son coeur est rempli de joie chaque fois qu'un pécheur vient à la repentance (Ps. 87 : 7 ; Luc 15 : 7). Cette joie est entièrement en contraste avec celles de ce monde. Autour de nous, il n'y a place que pour de vains bonheurs, qui n'enfantent rien que regrets et dégoûts !
Le fils aîné refuse même de reconnaître sa parenté avec son frère. Il ressemble à ce pharisien qui ose dire : « O Dieu, je te rends grâces de ce que je ne suis pas comme le reste des hommes qui sont ravisseurs, injustes, adultères ou même comme ce publicain. Je jeûne deux fois la semaine, je donne la dîme de tout ce que je possède » (Luc 18 : 11-12).
Avec beaucoup de mépris, le fils aîné déclare : « Quand celui-ci ton fils qui a mangé ton bien avec les prostituées, est venu, tu as tué pour lui le veau gras » ! Le père n'épilogue pas sur toute l'amertume qui jaillit de ce coeur (Matt. 12 : 34). Il lui dit : Ton frère était mort et il est revenu à la vie » (v. 32). Que de tendresse à travers ses paroles ! Ton fils, dit le fils aîné, ton frère répond le père.
On comprend pourquoi le fils aîné refuse d'entrer et de partager la fête ? Il faudrait qu'il se reconnaisse dans ce frère, dans ce pécheur. Le fils prodigue était mort, il est revenu à la vie. Objets de la même miséricorde, nous pouvons nous réjouir ensemble.
Le père est sorti (v. 28) ; il avait couru au devant du fils prodigue et il prie maintenant ce fils rebelle d'entrer ! La grâce s'adresse à tous, sans distinction. Christ a payé sur la Croix le prix de notre rachat. C'est ainsi que le salut a encore été prêché aux Juifs par les apôtres, après la crucifixion. La plupart, hélas, ont refusé le message : ils n'acceptaient pas d'être placés sur le même pied que les Gentils qu'ils méprisaient, afin de recevoir la même grâce qu'eux. Devant une telle attitude, Paul et Barnabas doivent leur dire : « C'est à vous premièrement qu'il fallait annoncer la parole de Dieu ; mais puisque vous la rejetez, vous estimant vous-mêmes indignes de la vie éternelle, voici, nous nous tournons vers les nations » (Act. 13 : 46).
« La justice de l'homme qui n'est qu'égoïsme et péché, repousse la grâce » (J.N. Darby). Dieu pourtant, dans son amour, envoie encore aujourd'hui ses serviteurs jusqu'aux bouts de la terre. Il plaide par leur moyen en faveur de ces pécheurs, orgueilleux par nature. Il les prie d'entrer dans la salle du festin, de se joindre à la fête éternelle préparée par son amour.
Chaque fois qu'un pécheur revient à la vie, il faut se réjouir afin d'être en communion avec le coeur de Dieu qui déborde de joie (v. 32) ! Il aimerait tant que tous partagent sa joie (v. 6, 9, 32). Seuls des pécheurs pardonnés rempliront le ciel ; ils célèbreront pendant l'éternité cette grâce à laquelle ils doivent tout !
Ph. L. 3. 12. 07
C'est encore temps ! A la vie éternelle, en cet instant, le Fils de Dieu t'appelle
C'est Jésus ! Réponds-lui ! Oh viens, entre aujourd'hui !
Pour le festin, la salle est déjà prête ; les conviés se rendent à la fête.
Viens aussi, réponds-Lui ! Oh ! Viens, entre aujourd'hui !
Ne tarde pas de répondre à sa grâce. Il reste encor aujourd'hui de la place.
Maintenant, viens à Lui ! Oh ! Viens, entre aujourd'hui !