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Le déclin spirituel et son remède
 

Des cheveux gris ? Un signe inquiétant de déclin spirituel !
Un remède à notre portée
 

            Osée, dont le nom signifie « Il sauve », est un contemporain des prophètes Esaïe, Michée et Amos. Son long ministère, cinquante ans au moins, se déroule sous les règnes de quatre rois de Juda : Ozias, Jotham, Achaz et Ezéchias. Simultanément, du côté d'Israël, a lieu essentiellement le long règne de Jéroboam 2.
            Le message d'Osée s'adresse surtout aux dix tribus (Israël), souvent appelées du nom d'Ephraïm, leur chef de file. Elles ont été les premières à sombrer dans l'idolâtrie, un siècle avant Juda, où il restait encore de bonnes choses (2 Chr. 12 : 12).
            La signification des noms des trois enfants d'Osée résume son message. Ils donnent une idée du caractère, à ce moment-là, des relations entre Dieu et son peuple Israël :
                        - Jizréel : « Dieu sème » ou « Dieu disperse »
                        - Lo-Rukhama : « elle n'a pas obtenu miséricorde »
                        - Lo-Ammi : « pas mon peuple ! », plus solennel encore peut-être : il annonce qu'Israël sera traité comme un pays étranger.
 
            La prophétie d'Osée a d'abord le caractère d'un réquisitoire contre ce royaume du Nord, à cause de son infidélité à l'alliance divine. Mais la grâce de Dieu brille aussi dans ce livre.
 
 
Des cheveux gris ? Un signe inquiétant de déclin spirituel !
 
            Ephraïm s'est mêlé avec les peuples… des étrangers ont consumé sa force, et il ne le sait pas. Des cheveux gris sont aussi parsemés sur lui et il ne le sait pas (Osée 7 : 8-9).
 
            Pour parler à la conscience des hommes d'Israël, le prophète utilise successivement plusieurs comparaisons dans le chapitre 7 ; elles donnent une idée de leur triste état moral. Celle que nous rappelons en tête de ce paragraphe est particulièrement frappante.
            Le péché est toujours aussi nuisible, qu'on le discerne ou non, que son action en nous soit insidieuse ou ouverte ; il n'est jamais inactif, et lorsqu'il est caché, il est encore plus dangereux.
            On peut donc avoir des « cheveux gris » et l'ignorer ! Cette pensée est répétée deux fois. Se mêler aux étrangers a eu pour effet de consumer la force d'Ephraïm. Il a décliné spirituellement et perdu la grâce de sa jeunesse (Jér. 2 : 2) ! Sans doute faudra-t-il que Dieu l'amène au désert et lui parle au coeur. « Là, elle chantera comme aux jours de sa jeunesse et comme au jour où elle monta d'Egypte » (Osée 2 : 14).
 
            Chers amis chrétiens, où en sommes-nous dans notre relation avec le Seigneur ? Il n'y a pourtant aucune obligation, dans notre vie spirituelle, à voir des cheveux gris se répandre, se multiplier. Il serait au contraire bien souhaitable qu'ils restent toujours absolument noirs, unsignedejeunesse (Cant. 5 : 11) ! Si même l'homme extérieur dépérit, l'homme intérieur est renouvelé de jour en jour, en puisant dans la Parole qui demeure à sa disposition (2 Cor. 4 : 16). 
            Fraterniser avec le monde, sous quelque forme que ce soit, fait perdre au chrétien sa communion avec le Seigneur. Sans en être conscient peut-être, il n'a plus la même énergie spirituelle. Un tel état est dénoncé ici. L'histoire de l'homme, celle d'Israël ou de l'Eglise en particulier, en sont des illustrations.
            Il nous faut bien, par nécessité, user du monde, mais gardons-nous d'en user à notre gré (1 Cor. 7 : 31). S'y mêler volontairement conduit à se souiller (Ps. 106 : 35-37). Peut-être ce chrétien ne l'a-t-il pas encore réalisé, mais il n'a plus ni joie ni paix. Si le Saint Esprit le rend conscient de son mauvais état, il confessera, comme David après sa chute : « Quand je me suis tu, mes os ont dépéri, quand je rugissais tout le jour. Car nuit et jour ta main s'appesantissait sur moi ; ma vigueur s'était changée dans une sécheresse d'été » (Ps. 32 : 3-4).  
            L'exemple de Samson le confirme de façon solennelle. Il n'a pas su garder, dès sa jeunesse, son nazaréat. Sa force spirituelle pourtant en dépendait – et il en est de même pour la nôtre aussi ! Tourmenté par Delila qui le harcèle, ennuyé « jusqu'à la mort » par cette mauvaise femme, Samson finit par lui révéler son secret avec Dieu. Quand Delila lui dit : « Les Philistins sont sur toi, Samson ! », il se réveille de son sommeil et se dit : « Je m'en irai comme les autres fois, et je me dégagerai ». Mais il ignore que « l'Eternel s'était retiré de lui » ; soudain devenu faible, il est la proie des Philistins qui ont tôt fait de lui crever les yeux et de le lier avec des chaînes d'airain. Désormais à Gaza, il va tourner une meule dans la maison des prisonniers (Jug. 16 : 19-21).
            En s'éloignant de Dieu, une âme est souvent inconsciente de son état réel. Le prophète Malachie dénonce une forme collective de cet éloignement. D'abord, son message débute par le rappel de l'amour de Dieu,  éternel, personnel, source de toute bénédiction. Mais du côté d'Israël, du résidu pourtant, l'ingratitude, l'inconscience et même l'insolence se manifestent. Ce peuple ose réclamer des preuves de cette divine bonté. Ils mettent en doute son autorité, méprisent son service, son Nom, sa Personne même. 
           Quelles sont les origines du déclin d'Ephraïm dans le livre d'Osée ? Sa prospérité matérielle, si souvent nocive, l'a conduit à s'élever dans son coeur : « l'orgueil d'Israël témoigne en face contre lui. Ils ne se tournent pas vers l'Eternel, leur Dieu, et ils ne Le recherchent pas malgré tout cela », c'est-à-dire à cause des grands désordres survenus dans leur comportement (Osée 5 : 5 ; 7 : 10 ; Amos 6 : 8).
            L'orgueil est un péché auquel nous cédons aussi très facilement, sous une forme ou l'autre. Or, tout coeur orgueilleux est en abomination à l'Eternel (Prov. 16 : 5, 18). Il est aussi reproché à Israël d'appeler l'Egypte et d'aller vers l'Assyrie. Ils sont prêts à se lier au monde, sous toutes ses formes, à y chercher du secours (v.11 ; Jér. 17 : 5).
 
            Dans les versets suivants (Osée 7 : 13-16), la raison première de leur éloignement est dévoilée : il s'agit d'une rébellion sourde, d'une volonté propre tenace. Ces choses germent si facilement dans nos coeurs ! Celui qui voit dans le secret dresse en sept points un très triste tableau de leur conduite :
                        - Malheur à eux, car ils se sont enfuis loin de moi !
                        - Ruine sur eux, car ils se sont rebellés contre Lui !
                        - Ils disent des mensonges contre l'Eternel.
                        - Ils n'ont pas crié à Moi dans leur coeur, quand ils ont hurlé sur leurs lits.
                        - Ils se sont retirés de Moi.
                        - Ils ont médité du mal contre moi.
                        - Ils retournent, mais non au Très-Haut : ils sont comme un arc trompeur.
 
            Quelle terrible chute ! C'était la conséquence devenue visible à tous de leur éloignement de Dieu. Il y a eu un moment précis de l‘histoire des fils d'Israël, où il n'y a plus eu de remède. Ils se moquaient des messagers que Dieu leur envoyait, « car il avait compassion de son peuple et de sa demeure ». Alors sa fureur est montée et Il a fait venir contre eux le roi des Chaldéens, qui, lui, n'a pas eu compassion (2 Chr. 36 : 15-20).
            Mais ici le remède était encore à leur portée ! 
 

Un remède à notre portée
 
            « Je guérirai leur abandon de moi, je les aimerai librement, car ma colère s'est détournée d'eux » (Osée 14 : 4).
 
            Le chapitre 14 du livre d'Osée, l'un des plus touchant de l'Ancien Testament, est rempli de grâce et de tendresse. L'Eternel fait d'abord retentir un appel d'amour à la repentance et à un retour de leur coeur vers Lui. Il est attentif, désireux de déceler le premier mouvement de retour, pour y répondre aussitôt (comparer avec Luc 15 : 20). Dans les versets 2 et 3, Il les exhorte à une confession complète, à l'abandon de tout secours humain et à rejeter aussi le péché d'idolâtrie – un péché toujours aussi fréquent de nos jours, sous des aspects multiples.
 
            L'Eternel promet : « Je guérirai leur abandon de moi » (Osée 14 : 4). Abandonner le Seigneur est, en effet, la plus grave des maladies : l'âme.est atteinte ! « Je les aimerai librement, car ma colère s'est détournée d'eux » (Es. 12 :1). C'est sur le Seigneur que Dieu a fait tomber le jugement que nous méritions (Es. 53 : 6).
            Quand le péché est confessé, la communion retrouvée, les affections divines peuvent s'exprimer sans réserve. Il leur donne ses plus riches bénédictions.
            « Je serai pour Israël comme la rosée » (Osée 14 : 6). Ce peuple sera rafraîchi et fertilisé par la grâce et les bénédictions envoyées par le Seigneur (Deut. 33 : 13).
            « Il fleurira comme le lis » - en grâce, en pureté, en humilité - « et il poussera ses racines comme le Liban » ; autrement dit, il sera fermement établi, enraciné dans la grâce de Dieu (Osée 14 : 5 ; Col. 2 : 7). 
            En outre, « ses rejetons s'étendront » : il deviendra une bénédiction pour les autres. Ce sera le cas pendant le millénium, quand ils annonceront aux nations l'Evangile du royaume.
            « Sa magnificence sera comme l'olivier ». Enfin, Israël sera « beau à Dieu » (Act. 7 : 20). Quel intérêt plein d'amour le Seigneur porte aux siens. Il trouve ses délices en eux ; Il aime à découvrir en eux les grâces de Christ. 
            « Son parfum, comme le Liban » : Dieu aime à flairer chez les siens quelques traces du parfum qui remplit son Bien-aimé.
            « Ils viendront s'asseoir sous Son ombre ; ils feront vivre le froment, et ils fleuriront comme une vigne ; leur renommée comme le vin du Liban » (Osée 14 : 7). Quelle heureuse image de l'heureux état moral d'une âme qui vit près du Seigneur ! C'est une chose merveilleuse que son peuple puisse devenir si agréable à son coeur.
 
            Avec le verset 8, c'est une sorte de dialogue qui s'instaure entre Ephraïm et l'Eternel. Il y a, d'abord, du côté d'Ephraïm une heureuse résolution : « Qu'ai-je plus à faire avec les idoles ? ». L'Eternel dit : « Moi je lui répondrai et je le regarderai ». Qui a vu le premier les cheveux gris et que le coeur se détournait ? C'est l'Eternel ! Qui a été le premier à discerner aussi à Ephèse, le déclin du premier amour ? (Apoc. 2 : 3). C'est le Seigneur.
            « Je… regarderai ». Qui, le premier, a regardé avec douleur le fils prodigue s'éloigner ? Qui a souffert, dès lors, de son absence à la table familiale ? Qui a veillé en scrutant anxieusement la route au loin, dans l'attente de son retour ? « Et comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion et, courant à lui, se jeta à son cou et le couvrit de baisers » (Luc 15 : 20).
            Hélas, on peut arriver à être trop occupé de ses bénédictions et en concevoir un certain orgueil. On distingue plusieurs formes d'orgueil : il y a celui que nous pouvons avoir à cause de notre race, celui qui germe dans notre coeur parce que nous estimons appartenir à une certaine classe de la société jugée honorable, et celui qui se forme, du fait d'une belle prestance, l'orgueil de face (1 Sam. 9 : 2). Pourtant, le pire de tous est certainement l'orgueil spirituel ! Il éclatait depuis longtemps déjà sur le visage d'Ephraïm. Il avait provoqué bien des conflits au milieu d'Israël. Or maintenant il dit : « Moi, je suis un cyprès vert ». Il est conscient d'être, à nouveau, l'objet de la faveur de Dieu. Or, il n'y a pas une seule grâce qui ne vienne, directement et seulement, du coeur de Dieu (Jac. 1 : 17). Sans Lui, nous n'avons rien, nous ne sommes rien (1 Cor. 4 : 7 ; 2 Sam. 9 : 8). « Que… celui qui se glorifie, se glorifie dans le Seigneur » (1 Cor.1 : 31).
            Aussitôt Dieu répond à Ephraïm, il rappelle qu'Il est la source : « De moi provient ton fruit » (Osée 14 : 8). Dans Jean 15 : 4-8, ce n'est pas une question de vie, mais de communion. Il peut y avoir la vie et pourtant fort peu de fruit. Les fruits proviennent d'une communion réalisée avec le Seigneur : « séparés de moi, vous ne pouvez rien faire ». C'est la même pensée ici : de moi, seul, provient ton fruit !
            Ne manquons jamais de nous nourrir journellement – et dès l'aurore (Es. 50 : 4) - de la Parole de Dieu. Sinon, nous sommes rapidement sans force et incapables de résister à l'ennemi. Nous avons besoin alors d'un médecin de l'âme ; nous ne pouvons pas rester sur le champ de bataille ! Nous pouvons soupirer avec Job : « Oh, que ne suis-je comme aux mois d'autrefois ?... Quand sa clarté luisait sur ma tête… Quand le conseil secret de Dieu présidait sur ma tente » (Job. 29 : 2-4).  
 
 
            Ephraïm ne savait pas qu'il avait des cheveux gris. Il en sera de même si nous nous éloignons du Seigneur : nous pouvons ignorer notre véritable état. Mais la grâce travaille dans notre coeur pour nous ramener à Dieu (Jér. 4 : 1 ; 3 : 22).
            C'est de Lui que nous dépendons entièrement pour la restauration de notre âme, tous les jours de notre vie. Nous sommes si prompts à errer comme une brebis (Es. 53 : 6). Si stupides aussi, quand nous nous trouvons isolés dans les plaines désolées ou les montagnes arides de ce monde ! Mais le Berger est toujours et il cherche sa brebis jusqu'à ce qu'Il la trouve et la ramène tout joyeux à la bergerie sur ses propres épaules (Luc 15 : 4-6).
            Puissions-nous nous attacher de tout notre coeur au Seigneur (Act. 11 : 23). Ce sera un sujet de joie pour nos frères et soeurs, et plus encore pour Lui !
 
                                                                        Ph. L.             le 26. 11. 07
 
 
           
                        Pour le salut de ta brebis errante, aucun effort n'est trop grand à tes yeux ;
                        Dans le désert elle était expirante ; entre tes bras tu la prends tout joyeux.
 
                        O bon Berger, ta tendresse incessante dans ta maison veut l'introduire un jour
                        Pour la porter ton épaule est puissante ; pour la chérir tout ton coeur est amour.