bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :
Y a-t-il une retraite pour un enfant de Dieu ?
 
 
            Un moment délicat, pour un chrétien, c'est l'heure de la « retraite », la cessation de ses activités professionnelles.
            Le « stress » gâte de plus en plus nos journées, empiète constamment sur la vie familiale et empêche souvent le chrétien de vaquer paisiblement à son gagne-pain, auquel il est pourtant exhorté dans la Parole (2 Thes. 3 : 12). Dès lors, il est compréhensible que la plupart aspirent à vivre enfin à un rythme plus lent, à goûter un repos bien gagné, comme on dit souvent.
            Une fois la page tournée, l'activité jusqu'alors journalière abandonnée, les propositions (intéressées !) ne manquent pas pour encourager un retraité à occuper au mieux ses nouveaux loisirs, si du moins sa santé reste convenable ; ce sont par exemple des voyages, des activités philanthropiques… Ainsi, pour le croyant qui aime le Seigneur et désire continuer à Le servir, la question importante de l'utilisation du « temps libre » se pose avec plus d'acuité encore qu'auparavant.
            La courte vie d'un chrétien ici-bas ne lui appartient pas : « Ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour Celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 15). Chers amis chrétiens, en est-il bien ainsi de notre vie ? En attendant la venue du Seigneur pour chercher toute son Eglise, ou avant d'être repris auprès de Lui, avons-nous fait sans attendre les choix importants qui s'imposent ?
 
 
 
« Venez vous-mêmes à l'écart… et reposez-vous un peu » (Marc 6 : 31)
 
            Si le Seigneur a encouragé ses disciples, au retour d'une activité que l'on peut estimer intense, à « venir à l'écart » pour se reposer un peu (Marc 6 : 31) ; la terre ne peut pas offrir un repos durable (Mich. 2 : 10 ; Héb. 4 : 9). Nous ne voyons pas qu'Il les invite à une retraite volontaire, définitive. Lui-même, homme parfait ici-bas, nous a laissé l'exemple d'une activité inlassable décrite tout particulièrement au début de l'évangile du serviteur parfait, avec la répétition fréquente du mot  « aussitôt » (Marc 1 : 10, 12, 20, 21, 28, 29, 30…) . « Le zèle de ta maison m'a dévoré » (Ps. 69 : 9) : c'est bien de Lui qu'il est question dans ce psaume. C'est à son sujet que l'on a dit, à bon droit : l'épée avait usé le fourreau. Ce qui explique sans doute cette parole assez surprenante, vu son âge réel à ce moment-là : « Tu n'as pas encore cinquante ans et tu as vu Abraham » ? (Jean 8 : 57 ; Es. 52 : 14).
 
 
« Quant à l'activité, pas paresseux » (Rom. 12 : 11)
 
            Il n'y a rien dans l'Ecriture qui autorise quiconque à se laisser aller à la paresse. Au contraire, elle est dénoncée (Prov. 19 : 15 ; Ecc. 10 : 18). Nous sommes exhortés : « Quant à l'activité, pas paresseux » (Rom. 12 : 11). Il n'est pas question de limite d'âge comme dans ce monde. Dans la vie spirituelle, il n'est pas envisagé de retraite !
            Quand Il le juge bon, Dieu rappelle son serviteur à Lui, souvent même rapidement, au milieu d'un service pour Lui (Deut. 34 : 1, 5). Parfois, en raison du privilège que lui procure sa communion intime avec son Maître, le serviteur est averti que le moment de son départ approche (2 Tim. 4 : 6 ; 2 Pier. 1 : 14).
            Peut-être, à cause en particulier des infirmités, aspirons-nous vivement au repos ? Mieux encore, notre ardent désir est de voir de plus près l'Homme du puits de Sichar ! Le poète chrétien nous rappelle la pensée divine : Tu te reposeras là-haut (Apoc. 14 : 13) !
 
 
« Trafiquez jusqu'à ce que je vienne » (Luc 19 : 12-13)
 
            Avant de quitter le pays, l'homme noble commande à ses esclaves qui avaient tous reçu le même nombre de mines : « Trafiquez jusqu'à ce que je vienne » (Luc 19 : 12-13). Il va revenir et revendiquer ses droits comme souverain. Dans cette attente, chacun doit se souvenir qu'il est responsable devant le Seigneur de ce qu'Il lui a confié. Hélas, tous ne sont pas animés du zèle indispensable pour travailler de tout leur coeur pour Lui. Cependant, il appartient à chacun de trafiquer dans ce sens et surtout de ne pas rester oisif ni stérile (2 Pier. 1 : 8) ! 
            On a parfois mal interprété le sens de cette parabole des mines, avec l'intention peut être de justifier une activité habituellement tournée vers les choses de la terre (Marc 4 : 18-19). Il faut comprendre que cette injonction du Seigneur s'applique à notre activité spirituelle pour Lui et les siens. Ce que l'on doit rechercher, ce sont les « biens meilleurs et permanents » (Héb. 10 : 34 ; Matt.6 : 19-20). Telle doit être la constante occupation d'un chrétien qui a compris son appel céleste (Eph. 4 : 1).
            Veillons donc à nous éloigner, rachetés du Seigneur, des convoitises qui font la guerre à l'âme (1 Pier. 2 : 11). Elles remplissent le coeur de l'incrédule, mais le nôtre doit être rempli de Christ. La Parole multiplie les avertissements à ce sujet. «  Prenez garde à vous-mêmes, de peur que vos coeurs ne soient appesantis par la gourmandise, et l'ivrognerie, et par les soucis de la terre (Luc 12 : 34). Ces choses sont comparées à un filet susceptible de nous envelopper inopinément. Il faut se souvenir aussi que « ceux qui veulent devenir riches…  tombent dans la tentation et dans un piège, et dans plusieurs désirs insensés... C'est une racine de toutes sortes de maux que l'amour de l'argent » (1 Tim. 6 : 9-10).
 
 
« Il se retirera du labeur du service… il s'emploiera avec ses frères à la tente d'assignation, pour garder ce qui doit être gardé » (Nom. 8 : 25-26)
 
            Il y a toutefois dans l'Ecriture des indications concernant un « changement d'activité », lié à l'âge inéluctable des « cheveux blancs ». Nous aimerions dire un mot du service des Lévites qui est, dans une mesure, la part de tous les croyants.
            Dans le livre des Nombres, ils servaient à la tente d'assignation - de vingt-cinq à cinquante ans. Le travail confié aux Guershonites, et plus encore aux Mérarites, était pénible. A travers les traites du désert, ils devaient transporter des éléments constitutifs du Tabernacle qui constituaient de lourdes charges. Il fallait démonter et remonter le sanctuaire chaque fois que la nuée se levait ou, au contraire, s'arrêtait (Nom. 9 : 17 ; 10 : 17).
            Il semble bien que pour remplir convenablement le service divin, il fallait une réelle capacité, sans aucun signe de déclin ou de faiblesse. Il y avait donc une limite pour le service actif. Nous devrions toujours servir avec une telle pensée dans notre esprit. Un frère, aujourd'hui, peut réaliser qu'il a atteint le moment solennel, où une certaine forme de service s'achève pour lui. Il convient alors de laisser la place à de plus jeunes serviteurs.
            Il y a donc dans notre vie chrétienne une période pour servir à plein temps, comme ici à la tente d'assignation. Chacun a son propre jour de service actif, une période qui s'écoule rapidement ; bientôt, nous n'aurons plus l'occasion de servir de cette manière ! Veillons, comme le Seigneur, notre parfait modèle, à agir avant la nuit « où personne ne peut travailler » (Jean 9 : 4) !
            Ainsi, lorsque le Lévite atteignait l'âge requis, il « se retirait du labeur du service et il ne servait plus » (Nom. 8 : 25). Toutefois, l'Eternel désigne aussitôt pour lui une nouvelle fonction : « il s'emploiera avec ses frères à la tente d'assignation, pour garder ce qui doit être gardé » (v. 26). Il n'était pas « rétrogradé » mais plutôt honoré ! Il était considéré comme ayant appris à chérir particulièrement tous les intérêts liés au service. Il était donc qualifié pour veiller à ce que tout continue à se dérouler selon la pensée de Dieu, pour Sa gloire. Il s'agissait d'abord de tout ce qui évoquait, de façon plus particulière, la personne et l'oeuvre de Christ.
            En chemin vers le pays promis, les fils de Kehath avaient eu la part précieuse de porter tous les ustensiles sacrés « à l'épaule » : l'arche avec les autels d'or et d'airain, le chandelier, la table des pains de proposition… Il y avait aussi toutes les choses saintes et de valeur, telles que les coupes d'or, celles d'airain d'un beau brillant, précieux comme l'or (Esd. 8 : 26-30). Ce Lévite participait désormais à cette surveillance, jusqu'au jour où il entrerait « dans les chambres de la Maison de l'Eternel ». Là, tout serait pesé ;  une appréciation juste serait portée sur son service. Alors, combien il était désirable qu'il puisse entendre le Seigneur lui dire : « Bien, bon et fidèle esclave, tu as été fidèle en peu de chose, je t'établirai sur beaucoup », avec cette récompense si précieuse : « Entre dans la joie de ton Maître » (Matt. 25 : 21, 23).
            Pierre et Paul, sentant s'approcher le moment du départ, se hâtent et s'emploient à garder ce qui doit l'être. C'est une heureuse manière pour un serviteur d'achever sa course dans le désert.
            Il est touchant d'entendre de nos jours un « lévite », âgé et faible, répandre son coeur devant Dieu pour demander à Dieu sa bénédiction sur toute l'Assemblée, objet constant de Son amour, et prier aussi avec ferveur pour tous ces petits rassemblements qui, ici ou là, sont un témoignage rendu au Seigneur au milieu de la nuit.
 
 
             Le Seigneur a donc pensé, avec amour, à toute la course des Lévites que nous sommes tous, du moins nous l'espérons ! Chacun de nous est-il animé d'un véritable esprit lévitique ? Durant la période où notre capacité spirituelle est entière, prenons garde, comme Archippe, au service reçu afin de l'accomplir (Col. 4 : 17) ; veillons à garder une communion réelle avec le Seigneur. Et si le moment vient, peut-être, de nous « retirer du labeur du service », sachons nous employer, avec nos frères, à « garder ce qui doit être gardé ».
 
            « Si quelqu'un sert, qu'il serve comme par la force que Dieu fournit, afin qu'en toutes choses Dieu soit glorifié par Jésus Christ, à qui sont la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen » (1 Pier. 4 : 11).                                                                                          
 
                                                                                          Ph L    le 13. 11. 07
 
 
                        Ah ! donne à notre âme plus de sainteté,
                        Plus d'ardente flamme, de sérénité,
                        Plus de confiance pour rester debout
                        Plus de patience pour supporter tout
 
                        Forme à ton service des coeurs plus joyeux,
                        Prompts au sacrifice, toujours sous tes yeux
                        Qui chantent, qui tremblent, remplis de ferveur
                        Des coeurs qui ressemblent au tien, cher Sauveur.
 
 
 
 
A propos  de la question du travail pour le croyant selon l'enseignement de la Parole de Dieu, nous vous invitons à lire également l'article n°356 du 06-11-2007, enregistré à la rubrique « travail » sous le titre : « Que dit l'Ecriture au sujet du travail ? ».