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LE MINISTERE DU PARFAIT SERVITEUR 
DANS L'EVANGILE DE MARC (5)
 
 
 
             
6- Le déploiement de la puissance du Seigneur : Marc 5 à 6
 
 
            Un autre tableau du ministère du Seigneur commence avec le chapitre 5. Son amour et sa puissance se déploient envers l'humanité qui est non seulement incapable de porter du fruit, mais qui est placée sous la domination de Satan.
           
 
 
                        6.1 : Le démoniaque de Gadara (5 : 1-20)
 
            Marc présente ici les effets du ministère de Christ manifesté en puissance en faveur d'une âme asservie au diable.
 
            Après avoir traversé la mer et calmé la tempête, Jésus arrive sur l'autre rive ; là, au pays des Gadaréniens, Il rencontre un homme possédé par les démons qu'Il va délivrer de sa misère et de son esclavage.
 
            La terrible condition de ce démoniaque captif des puissances des ténèbres est celle de l'humanité sous le pouvoir de Satan :
                        - « il avait sa demeure dans les sépulcres (v. 3a) :
                                    Le monde dans lequel nous vivons est devenu, à cause du péché, un vaste cimetière, un lieu de ténèbres d'où le croyant est retiré moralement.
                        - « personne ne pouvait le lier (v. 3b) :
                                    Les efforts pour réprouver les actions violentes de l'homme et pour réfréner ses mauvais penchants restent vains.
                        - « personne ne pouvait le dompter (v. 4) :
                                    Il reste impossible à l'homme de changer sa nature, car « la pensée de la chair... ne se soumet pas à la loi de Dieu, car aussi elle ne le peut pas » (Rom. 8 : 7).
                        - « il criait et se meurtrissait avec des pierres » (v. 5) :
                                    Les hommes, par leurs péchés, se font du tort à eux-mêmes ; ils cherchent à satisfaire les désirs de la chair, mais ils provoquent leur propre souffrance.
 
            Ainsi, tout homme sans Dieu demeure sous la servitude de Satan : le démoniaque était « continuellement » dans les sépulcres (v. 5). Comme Il l'a fait ici pour cet homme, Dieu veut délivrer d'une telle situation tous ceux qui viennent à Lui.
 
            Voyant Jésus, le démoniaque court et se prosterne devant Celui qu'il est obligé de le reconnaître comme Seigneur. Cette attitude traduit la peur, et non la supplication ou la confession comme pour les deux autres personnes qui viennent aux pieds de Jésus dans ce chapitre (v. 22, 33).
           
            Le démon fait dire à cet homme : « Qu'y a-t-il entre moi et toi, Jésus, Fils du Dieu Très-Haut ? Je t'adjure par Dieu, ne me tourmente pas » (v. 7).   
            Les démons savent qui est Jésus, ils «croient et ils frissonnent » (Jac. 2 : 19), mais aucune relation ne leur est possible avec le Seigneur. Leur jugement final est encore futur ; le récit de Luc indique que les démons ont demandé à Jésus de ne pas les envoyer dans l'abîme (Luc 8 : 31).
 
            L'évangile de Marc est le seul qui montre le Seigneur échangeant des paroles avec une puissance satanique ; on ne le voit jamais toucher un démoniaque pour le délivrer, comme Il le fait pour un aveugle ou un paralytique.
            Jésus contraint le démon à décliner son identité. La réponse donnée manifeste l'étendue de la puissance spirituelle de méchanceté qui maintient l'homme sans Dieu dans les ténèbres morales : « J'ai nom Légion, car nous sommes plusieurs » (v. 9).
 
            En présence du Tout-Puissant, les démons ne peuvent résister à l'ordre de sortir de l'homme ; ils lui demandent la permission d'entrer dans un troupeau de porcs (v. 13). Ces animaux, impurs sous la loi (Lév. 11 : 7) n'auraient pas dû se trouver là ; leur viande pouvait être vendue et être ainsi en piège à Israël puisque Gadara était tout près de sa frontière.
            Cette richesse impure (un troupeau d'environ deux mille bêtes) était préférée par les Gadaréniens au trésor spirituel qui leur était offert par  la grâce de Dieu dans la personne de Jésus.
 
            L'homme qui avait été sous l'emprise de « Légion » est maintenant pleinement délivré. Trois caractères lui sont attribués au verset 15 ; ils peuvent représenter ceux de la vie nouvelle du croyant.            
            Le démoniaque est maintenant :
                        - « assis » : délivré et  placé dans la présence du Seigneur, il est en paix (Rom. 5 : 1)
                        - « vêtu » : il est revêtu de la justice divine (Es. 61 : 10)
                        - « dans son bon sens » : il a une intelligence renouvelée et peut avoir de « saines pensées » (Rom. 12 : 2-3).
 
            Quelle merveilleuse délivrance vient d'être opérée pour cet homme ! Tel est le changement complet produit pour quelqu'un qui, aujourd'hui encore, accepte la grâce de Dieu afin d'être « délivré du pouvoir des ténèbres » et « transporté dans le royaume du Fils de son amour » (Col. 1 : 13).
 
            Au lieu d'être pour eux un sujet de joie, la vue du démoniaque enfin libéré de son esclavage provoque la peur de ses concitoyens. Ils semblent n'être affectés que par la perte de leur troupeau de porcs ! Aussi demandent-ils à Jésus de se retirer de leur territoire (v. 17), préférant leur prospérité apparente à la présence du Sauveur.
 
            Le Seigneur ne permet pas à celui qui avait été démoniaque de rester avec Lui (v. 18) : il convient désormais que cet homme retourne dans sa maison pour témoigner de ce que la miséricorde divine a accompli en sa faveur (v. 19).
            « Va dans ta maison, vers les tiens » (v. 19) : c'est là que le service commence. Ensuite seulement, il peut s'étendre vers l'extérieur : « il s'en alla et se mit à publier... » (v. 20).
            La mission que cet homme accomplit aussitôt est celle de tout chrétien dans ce monde : le Seigneur maintient, là où Il a été rejeté, ceux qu'Il a sauvés afin qu'ils annoncent « les vertus de celui qui les a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (1 Pier. 2 : 9).
 
            Bien que le nom du démoniaque ne soit plus mentionné, il semble que son témoignage a porté du fruit. En Décapolis où il est allé publier ce que le Seigneur a fait pour lui, les foules accueilleront Jésus et lui apporteront un sourd-muet afin qu'Il le guérisse (7 : 31-37).
 
            « Venez, écoutez, vous tous qui craignez Dieu, et je raconterai ce qu'il a fait pour mon âme » (Ps. 66 : 16). Ayons à coeur, lecteurs croyants, de dire aussi autour de nous ce que Jésus a fait pour nous.
 
 
 
                        6.2 : La fille de Jaïrus et la femme à la perte de sang (5 : 21-43)
 
 
            Un chef de synagogue, Jaïrus, fait appel à Jésus pour la guérison de sa fille.
            Pendant qu'Il est en chemin pour satisfaire cette requête urgente, le Seigneur répond à un autre besoin : Il guérit une femme d'un mal dont elle souffrait depuis douze ans.
            Ensuite, le Prince de la vie va ressusciter la fille de Jaïrus qui vient de mourir.
 
 
                        - La guérison de la femme souffrant d'une perte de sang :
 
            L'état de cette femme est désespéré, tout comme l'était celui du démoniaque. Son mal dure depuis douze ans ; il a échappé jusqu'ici à la compétence de tous les médecins (v. 25-26).
            Ce flux de sang dont souffrait la malade manifeste une activité incontrôlée, le débordement et l'épuisement de la chair qui ne « profite de rien » (Jean 6 : 63). Sa vie s'en allait avec le sang et la perspective pour elle était la mort.
             
            Alors, ayant perdu tout espoir de guérison, la femme se dirige, à travers la foule, vers Jésus. Elle a confiance dans sa puissance, persuadée qu'elle peut être guérie en touchant simplement le bord de ses vêtements (v. 28 ; voir 6 : 56).
            Elle vient par derrière, dans la foule, auprès du Libérateur lui est accordé et sa foi est récompensée : « aussitôt sa perte de sang s'arrêta et elle reconnut en son corps qu'elle était guérie de son mal » (v. 29).
            Une fois guérie, elle cherche à s'éloigner furtivement, mais elle en est empêchée par Jésus qui se tourne vers la foule et demande : « Qui a touché mes vêtements ? » (v. 30). Se voyant découverte, elle vient en tremblant se jeter à ses pieds et déclarer toute la vérité.
 
            Après la confession de ce qu'elle était et de ce qu'elle a obtenu, la femme entend de la bouche de son Sauveur ces paroles bénies : « Ma fille, ta foi t'a guérie ; va en paix, et sois guérie de ton fléau » (v. 34). Elle ne devait pas quitter Jésus sans avoir reçu la certitude du pardon de ses péchés, afin de jouir pleinement de la grâce de Dieu. Une parole infiniment meilleure que la simple guérison !
 
 
            Malgré l'urgence de l'appel de Jaïrus pour qu'Il intervienne auprès de sa fille mourante, Jésus a donc répondu premièrement, et de façon merveilleuse, aux besoins de cette femme. Celle-ci peut poursuivre son chemin en parfaite paix, définitivement guérie, « sauvée par la grâce, par le moyen de la foi » (Eph. 2 : 8).
 
 
 
                        - La résurrection de la fille de Jaïrus :
                                   
            Après s'être jeté aux pieds de Jésus, Jaïrus l'avait supplié « instamment » : « Ma fille est à l'extrémité ; je te prie de venir et de lui imposer les mains, afin qu'elle soit sauvée, et qu'elle vive » (v. 23). Son coeur avait exprimé un besoin pressant à Celui dont il reconnaissait la puissance, tout en craignant que la mort ne devance son intervention.
 
            La foi persévérante de Jaïrus est soumise à une terrible épreuve lorsqu'on vient lui dire que sa fille est morte (v. 35). Les porteurs du message lui adressent même une sorte de reproche : « Pourquoi tourmentes-tu encore le maître ? ».
             Comment le coeur du Seigneur pourrait-il être insensible aux requêtes qui lui sont adressées, ou importuné par elles (Luc 18 : 3). Il écoute la prière (Ps. 65 : 2) ; Il se laisse interrompre ; Il prend le temps nécessaire pour s'occuper de chaque besoin.
            Quel exemple pour nous, croyants ! Nous sommes si souvent égoïstes et peu disposés à nous laisser déranger !
 
 
            Jésus vient aussitôt rassurer Jaïrus : « Ne crains pas, crois seulement » (v. 36). Sa puissance va se déployer et sa gloire brillera d'une manière encore plus grande qu'elle n'aurait pu le faire par la seule guérison de la jeune fille ; celle-ci « n'est pas morte, mais elle dort » (v. 39) dit Jésus, se heurtant à l'incrédulité générale.
 
            Dans l'intimité de la demeure du chef de synagogue, en présence des trois disciples qu'Il a désignés (v. 37), Jésus ressuscite l'enfant.
            Pour délivrer le démoniaque, le Seigneur s'est adressé aux démons ; ici, Il parle à la jeune fille elle-même : « Jeune fille, je te dis, lève-toi » (v. 41).
             C'est l'anticipation du cri de commandement du Seigneur qui « amènera ceux qui sont endormis par Jésus » (1 Thes. 4 : 14).
 
            L'injonction du Seigneur de garder le silence (v. 43a) est fréquente dans l'évangile de Marc : le serviteur ne recherche pas la réputation du monde, car la gloire revient à  Dieu seul.
 
 
            La jeune fille est  confiée à ses parents  auxquels le Seigneur demande qu'ils lui donnent à manger (v. 43b). La vie reçue a besoin d'être nourrie (Jean 6 : 56).
 
            Dans chacun des récits des évangiles concernant des résurrections opérées par le Seigneur Jésus, il est précisé ce qu'il advient des personnes :
 
                        - le fils de la veuve de Naïn a parlé  (Luc 7 : 15) : il a rendu témoignage de sa résurrection, comme le croyant peut confesser Jésus comme Seigneur (Rom. 10 : 9)
 
                        - Lazare a marché  (Jean 11 : 44) : débarrassé de tout ce qui le retenait dans les liens de la mort, il a pu « aller » et marcher dans la liberté des enfants de Dieu.
 
                        - la fille de Jaïrus reçoit de la nourriture : ayant reçu la vie, elle peut se lever, marcher et elle doit manger ; il faut que tout enfant de Dieu soit nourri de la Parole de Dieu (Matt. 4 : 4).
 
            Parents chrétiens, notre responsabilité est de prier pour le salut des enfants que Dieu nous a confiés, mais aussi de leur donner une nourriture spirituelle adaptée à leurs besoins.
 
 
            Trois témoignages de la grâce et de la puissance du parfait Serviteur ont été apportés par ce chapitre :
 
                        - Jésus délivre le démoniaque de l'esclavage de Satan
                        - la femme est délivrée de son infirmité (c'est-à-dire du péché) qui conduisait à la mort
                        - la fille de Jaïrus est délivrée de la puissance de la mort.