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LES FILS DE RUBEN ET DE GAD


Trois groupes d'Israélites peuvent représenter trois groupes de chrétiens 
Deux tribus, Ruben et Gad, restées en dehors de Canaan 
 
 
Lire : Nombres 32
 
            Tous les Israélites, conduits par Moïse hors du pays d'Egypte, ont été au bénéfice du sang de l'agneau pascal. Ils sont tous sortis du pays d'esclavage, ils ont tous traversé la mer Rouge, ils ont tous chanté le cantique de Moïse, cantique de la délivrance, ils sont tous entrés dans le désert, en route pour le pays de Canaan, mais ils n'ont pas tous traversé le Jourdain, type de la mort avec Christ, pour prendre possession du pays de la promesse, pays ruisselant de lait et de miel, un pays qui était comme le jardin de l'Eternel.
 
 
Trois groupes d'Israélites peuvent représenter trois groupes de chrétiens :
 
            Il est dit au sujet du peuple d'Israël : « Toutes ces choses leur arrivèrent comme types, et elles ont été écrites pour nous servir d'avertissement » (1 Cor. 10 : 11). Nous trouvons parmi les chrétiens, c'est-à-dire parmi ceux qui sont au bénéfice du sang de Jésus Christ, notre Pâque, les mêmes groupes de personnes que parmi les Israélites.
 
                       - Ceux qui sont morts dans le désert :
 
            La Parole déclare à leur sujet : «  Dieu n'a point pris plaisir en la plupart d'entre eux, car ils tombèrent dans le désert » (1 Cor. 10 : 5).
            Ils représentent, hélas, la plupart des chrétiens. Ils sont bien sortis du pays d'esclavage ( de Satan et de la mort), puis ils sont entrés dans le désert ; mais, au lieu de le traverser seulement, ils y passent toute leur vie et y meurent finalement, sans avoir entrevu le pays promis. Ce sont tous ceux qui, comme le dit I'Ecriture, ont convoité des choses mauvaises, c'est-à-dire les choses du monde ou se sont montrés idolâtres et fornicateurs. Ils ont tenté le Christ ou ont murmuré : en un mot, ce sont tous ceux qui, tout en portant le nom de chrétiens, ont préféré en pratique le monde à Christ.
 
                       - Ceux qui sont entrés dans le pays, l'ont possédé et y ont habité :
 
            Bienheureux sont ceux qui, comme les petits enfants sortis d'Egypte, sont entrés dans le pays de Canaan avec Josué et Caleb (Nom. 14 : 31). Les croyants sont invités à prendre possession de leur héritage ; il n'est pas futur, ils peuvent jouir dès maintenant, sur la terre, des bénédictions du ciel. Ce sont les « richesses de la gloire de son héritage » (Eph. 1:18). Elles sont la part actuelle du croyant. Il s'agit de posséder Christ lui-même, présent en nous et avec nous, Celui qui sera notre part dans le ciel et qui l'est déjà sur la terre.
 
                       - Ceux qui sont bien entrés dans le pays, ont même contribué à le conquérir, mais sans le posséder ni y habiter :
 
            Il s'agit des fils de Ruben et de Gad ; avec la demi-tribu de Manassé, ils sont entrés dans le pays, sans toutefois le posséder véritablement ; ils sont retournés en arrière pour demeurer hors du pays de la promesse, dans le pays de Galaad.
            Nous voudrions nous arrêter un instant sur ce que le chapitre 32 du livre des Nombres rapporte à leur sujet, afin d'en tirer une leçon nécessaire, tout spécialement dans les temps actuels.
 
 
Deux tribus, Ruben et Gad sont restées en dehors de Canaan, suivies par une partie de Manassé :
 
            Les fils de Ruben sont parvenus jusqu'au Jourdain, ils ont vu le pays de la promesse, mais, chose inquiétante, leur coeur est resté froid. Arrivés si près du but, ils n'ont pas désiré y habiter et ils ont préféré s'établir hors du pays, à sa porte. Ils sont restés volontairement en dehors, en marge des bénédictions de Canaan. Pourquoi une telle conduite ? Ce n'est pas la crainte du combat qui les a arrêtés, car ils ont combattu avec leurs frères. La Parole donne le vrai motif (Nom. 32 : 1) : « Et les troupeaux des fils de Ruben et des fils de Gad étaient en grand nombre, en très grande quantité. Et ils virent le pays de Jahzer et le pays de Galaad, et voici le lieu était propre pour des troupeaux ».
            Combien voit-on de chrétiens suivre l'exemple des fils de Ruben et de Gad et même en entraîner d'autres à les imiter, ce qui a été le cas ici avec la demi-tribu de Manassé. Un lieu propre pour les troupeaux : un monde habitable dans lequel le chrétien trouve une place pour sa fortune, pour ses occupations, pour sa famille, et même pour ses affections. Il ne s'agit pas à proprement parler d'une vie dans le péché, mais d'une vie aussi agréable et confortable que possible dans le monde. Une vie où rien ne manque, sauf l'essentiel : la présence de Christ dans les circonstances journalières. L'arche qui représente Christ ne se trouvait ni dans le pays de Jahzer ni dans le pays de Galaad. On peut avoir de la foi, et même parfois en montrer, venir aux réunions, connaître un peu le Berger. Mais on règle sa vie selon ce que l'on possède : le pays de Jahzer est un lieu convenable pour les troupeaux, même si, et peut-être, hélas, parce que Christ n'y habite pas !
            Il est vrai qu'il est nécessaire, comme l'ont fait les fils de Ruben, d'y bâtir des enclos pour mettre les troupeaux à l'abri, et de fortifier les villes pour la protection des petits enfants contre les habitants du pays, cette protection n'est pas toujours suffisante. Hors du pays de la promesse, dans le monde, les dangers sont grands. Combien de chrétiens qui ont suivi le chemin des fils de Ruben en ont fait l'expérience. Ils ont vu leurs enfants, insuffisamment protégés, devenir la proie de l'ennemi.
            Les fils de Ruben, ceux de Gad et la demi-tribu de Manassé ont combattu avec leurs frères pour la conquête du pays. Ils y sont donc entrés, et, à ce moment-là Moïse et de Josué ne leur reprochent pas leur conduite, mais ils les mettent en garde. 
            Il est triste de voir ces hommes abandonner le pays qu'ils ont aidé à conquérir et dont ils ont pu apprécier la beauté. Combien il est regrettable de voir des croyants s'établir « en dehors » des bénédictions et des joies de la présence du Seigneur dans l'Assemblée.
            Avec quel sérieux et avec quel amour aussi, Phinées, le sacrificateur, propose aux Rubénites et à leurs compagnons : «  Si toutefois le pays de votre possession est impur, passez dans le pays qui est la possession de I'Eternel, où est le tabernacle de l'Eternel, et ayez votre possession au milieu de nous » (Jos. 22 : 19). Cette même parole s'adresse maintenant aux chrétiens qui, connaissant les vérités de la présence du Seigneur dans l'Assemblée, s'établissent pourtant en dehors.
            Ruben était le premier-né des fils de Jacob. Il est vrai que, à cause de ses mauvaises actions, son père avait été obligé de lui dire : « Bouillonnant comme les eaux, tu n'excelleras pas... » (Gen. 49 : 4). Son droit de premier-né avait été donné aux fils de Joseph (1 Chr. 5 : 1) ; toutefois cela n'ôte rien à la responsabilité de ses fils. Ils auraient dû donner l'exemple et être les premiers à désirer prendre leur place dans le pays de la promesse. Et voici que précisément, ce sont eux qui, avec les fils de Gad, méprisent le pays.
            Parmi les enfants de croyants, il y a ceux qui ont un « droit d'aînesse » : ils ont eu le privilège d'être élevés dans une famille chrétienne. Leur responsabilité, de ce fait, est plus grande encore. C'est tout spécialement à eux que s'adressent ces exhortations : leur place est prête là où le Seigneur a promis sa présence. Leur héritage est là : des bénédictions sont préparées pour eux par le Seigneur !
            Alors, pourquoi rester à la porte ? A-t-on trouvé au dehors, dans le monde, une place pour y installer ce que l'on possède, pour y faire valoir ses facultés ou même pour y déployer une certaine activité chrétienne ? Ou bien a-t-on voulu fonder une famille en dehors de l'Assemblée ? On a pensé peut-être que l'on pouvait comme les Rubénites prendre des précautions suffisantes pour protéger son avoir et sa famille contre l'Ennemi. Il faut comprendre que ce n'est pas la place que Dieu a préparée, celle où Il veut bénir !
 
            En quittant le pays de Canaan pour rejoindre leurs familles et leurs troupeaux (Josué 23), les fils de Ruben, les fils de Gad et la demi-tribu de Manassé ont pourtant senti le besoin d'élever un autel, l'autel de Hed, à la limite du pays. Un autel de grande apparence aux yeux des hommes, certainement de plus belle apparence que l'autel de I'Eternel ! Ils l'ont fait sans mauvaise intention, bien au contraire. Ils n'avaient pas le désir d'y offrir des sacrifices.
            Ils avaient peur que leurs fils, élevés en dehors des limites du pays, cessent de craindre I'Eternel. Ils ont voulu leur donner des repères.  Ils reconnaissaient la valeur du tabernacle de I'Eternel, mais ils en restaient éloignés.
            N'avons-nous pas voulu peut-être aussi construire pour notre famille un autel de grande apparence ? Chercherions-nous à donner aux nôtres une simple pratique religieuse, même si elle est belle aux yeux du monde ? Notre place est au lieu que Dieu a choisi pour y faire habiter son Nom (Deut. 12 : 5) ; elle est assurée, selon la promesse du Seigneur, là où deux ou trois sont assemblés en Son nom. (Matt. 18 : 20). Le vrai témoignage ne se trouve pas à l'autel de Hed (« témoin »), malgré sa grande apparence, mais dans la grande pierre dressée par Josué et portant le même nom, une pierre précieuse à l'Eternel parce qu'elle se trouvait « auprès du sanctuaire de l'Eternel » (Jos. 24 : 26).
 
            Que Dieu nous fasse la grâce de saisir l'enseignement donné par ces pages de l'Ecriture. Recherchons les bénédictions célestes de Sa présence, la joie que le monde ne peut pas donner (Jean 14 : 27).
 
 
                        Oui, là, Seigneur, ta présence se trouve,
                        Mettant le coeur en joie, en liberté,
                        Et, dans la paix, tout fidèle en éprouve
                        Et le pouvoir et la réalité.
                                                               
                                                                                           D'après M.J. K.