UN COUPLE PIEUX : ZACHARIE ET ELISABETH
L'annonce faite par l'ange du Seigneur à Zacharie
La révélation du ministère de Jean-Baptiste qui sera « grand devant le Seigneur »
La réalisation de la promesse, malgré l'incrédulité de Zacharie
L'annonce de l'ange Gabriel à Marie
La visite de Marie à Elisabeth
La naissance de Jean et le cantique prophétique de Zacharie
Lire le premier chapitre de Luc.
La révélation du ministère de Jean-Baptiste qui sera « grand devant le Seigneur »
La réalisation de la promesse, malgré l'incrédulité de Zacharie
L'annonce de l'ange Gabriel à Marie
La visite de Marie à Elisabeth
La naissance de Jean et le cantique prophétique de Zacharie
Lire le premier chapitre de Luc.
L'évangile de Luc nous fait admirer particulièrement le Seigneur dans son humanité parfaite. Luc fait connaître avec un soin tout particulier la manière dont Jésus a revêtu notre humanité et a fait son entrée dans ce monde.
Ce récit, situé au premier chapitre de Luc, se déroule dans les jours d'Hérode, surnommé le Grand, appelé roi de Judée, mais gouvernant en fait de toute la Palestine. Il nous présente «un certain sacrificateur, Zacharie (« l'Eternel se souvient ») de la classe d'Abia » (v. 5). C'était la huitième des 24 classes de sacrificateurs instaurées par David (1 Chr. 24 : 10, 19) Sa femme, Elisabeth (« serment de Dieu »), faisait partie de la maison d'Aaron ; elle portait le même prénom que la femme d'Aaron (Ex. 6 : 23). Zacharie et Elisabeth étaient donc l'un et l'autre de la race sacerdotale.
L'Ecriture leur rend un beau témoignage : « Ils étaient tous les deux justes devant Dieu, marchant dans tous les commandements et dans toutes les ordonnances du Seigneur, sans reproche » (v. 6). Or « ils n'avaient pas d'enfant, parce qu'Elisabeth était stérile ; et ils étaient tous deux fort avancés en âge » (v. 7). Etre privé d'enfant était considéré par les Juifs comme un malheur et un opprobre (voir v. 25 ; Gen. 30 : 23). Toutefois, si même tout espoir d'en avoir s'évanouit, Dieu peut intervenir pour honorer la fidélité et la confiance des siens.
Offrir le parfum était un moment souvent longtemps attendu, très hautement prisé : cet honneur ne survenait guère plus d'une fois dans la vie d'un sacrificateur, vu leur nombre élevé ! Or ici le sort échoit à Zacharie (Prov. 16 : 33) d'entrer dans le temple du Seigneur dans ce but (Ex. 30 : 7-8). Pendant ce temps, toute la multitude priait dehors : la fumée de l'encens était le symbole de ces prières (Luc 1 : 9-11 ; Apoc. 8 : 3 - 4).
Tandis que Zacharie officie dans ce lieu solennel, il s'aperçoit soudain qu'il n'est plus seul ! Un ange se tient du côté droit de l'autel : depuis Malachie, c'est-à-dire depuis 400 ans, il n'y avait pas eu de message venant du ciel (Ps. 74 : 9) ! Or Dieu parle de nouveau, reliant le présent au passé en se servant d'un sacrificateur. L'apparition de cet ange ouvre la série de faits surnaturels que l'on trouve au début de cet évangile (voir 2 : 9).
Le sacrificateur est troublé, saisi de crainte. Mais aussitôt l'ange cherche à le rassurer : « Ne crains pas, Zacharie, parce que tes supplications ont été exaucées, et ta femme Elisabeth enfantera un fils et tu appelleras son nom Jean » (il prescrira aussi à l'avance le nom de Jésus : v.31).
Mis à part pour Dieu dès sa naissance, Jean sera un grand prophète chargé de préparer Israël à la venue de son Messie. « Ce sera pour toi un sujet de joie et d'allégresse et plusieurs se réjouiront de sa naissance » (v. 14). L'Ecriture établit avec précision ce rôle de précurseur que Jean le baptiseur est appelé à jouer à l'égard du Messie. Sa naissance avait déjà été annoncée par Esaïe, 700 ans auparavant (Es. 40 : 3-5) et puis confirmée par Malachie (3 : 1). Ces deux passages sont cités au début de l'évangile de Marc (1 : 2-3).
On a dit que l'évangile de Luc est celui de la grâce et de la pauvreté. Il est aussi celui de la joie (1 : 14, 44, 47, 58 ; 2 : 10…). Les cantiques, les actions de grâces s'y succèdent (Eph. 5 : 18-19). Avant Zacharie, il y aura les cantiques d'Elisabeth et de Marie, Après lui, ce sera Siméon, puis l'armée céleste, les bergers… d'autres encore et à la fin du livre, les disciples d'Emmaüs ! Le ministère de Jean sera marqué par la joie, une joie accomplie (Jean 3 : 29), même s'il rencontre durant sa vie la souffrance et finalement une mort cruelle.
L'ange poursuit : Jean « sera grand devant le Seigneur, et il ne boira ni vin ni cervoise ; et il sera rempli de l'Esprit Saint dès le ventre de sa mère » : cette dernière chose est mystérieuse, mais consolante.
La grandeur de Jean dépendait de la Personne qu'il annonçait. Concernant Jésus, il est simplement dit : « Il sera grand ». C'est un qualificatif absolu : sa domination est universelle (Dan. 7 : 14).
Jean vivra en nazaréen (Nom. 6 : 1-21), consacré à l'Eternel pour mener une vie de séparation et de renoncement. La puissance du Saint Esprit peut ainsi se déployer chez cet homme volontairement sevré des joies de la terre.
Sa mission est précisée : « Il fera retourner plusieurs des fils d'Israël au Seigneur leur Dieu. Et il ira dans l'esprit et la puissance d'Elie, pour faire retourner le coeur des pères vers les enfants, et les désobéissants à la pensée des justes, pour préparer au Seigneur un peuple bien disposé » (v. 16-17). L'essentiel de son message est contenu dans ce simple appel : « Repentez-vous, car le royaume des cieux s'est approché » (Matt. 3 : 2).
En entendant ces bonnes nouvelles (v. 19), Zacharie se montre incrédule. Ne sont-elles pas pourtant un exaucement à ses supplications (v.13) ? Sa foi n'est pas à la hauteur de ses prières, qui ont eu lieu certainement pendant des années. Il nous arrive aussi de ne plus attendre du Seigneur ce que nous lui avions instamment demandé !
En réponse à son : « Comment connaîtrai-je cela ? », le messager céleste révèle à Zacharie, son nom : Gabriel, qui signifie : « Dieu est puissant ». Cet archange se tient habituellement devant Dieu, prêt à accomplir Sa volonté. N'a-t-il pas déjà éclairé l'intelligence « d'un homme bien-aimé », en lui précisant pendant combien de temps le Messie serait rejeté ? (Dan. 8 : 16 ; 9 : 21 ; Héb. 1 : 14).
Puis Gabriel annonce à Zacharie : « Tu seras muet… jusqu'au jour où ces choses arriveront, parce que tu n'as pas cru mes paroles qui s'accompliront en leur temps » (v.20). Le peuple qui attend le retour de Zacharie s'étonne de ce qu'il s'attarde dans le temple (v. 21). Leur étonnement grandit en constatant, quand il sort, qu'il est maintenant muet ; « ils reconnurent qu'il avait eu une vision dans le temple » (v. 22).
Chaque classe sacerdotale demeurait en fonction durant une semaine, du samedi au samedi. Et « quand les jours de son ministère furent accomplis, le sacrificateur s'en alla dans sa maison » (v. 23).
Un fils va donc être donné à Zacharie et Elisabeth. Celle-ci conçut (v. 24). Consciente d'être un objet de la grâce divine, elle se cache modestement, durant cinq mois : elle ne veut pas attirer l'attention. Elle désire rester dans la retraite et le recueillement, tout en remerciant Dieu qui l'a « regardée, pour ôter son opprobre parmi les hommes » (v.25).
Entre temps, au bout de six mois, l'ange Gabriel est chargé d'une mission plus extraordinaire encore : il va annoncer à une vierge d'Israël (Es. 7 : 14), à Marie, fiancée à Joseph de la maison de David, qu'elle va devenir la mère du Messie. C'était le désir secret de toutes les femmes pieuses en Israël. Mais cette naissance aura lieu de façon miraculeuse, toute divine.
Quel trouble, quelle émotion envahissent la jeune fille ! Alors l'ange l'apaise, en lui disant, à elle aussi : « Ne crains pas, Marie, car tu as trouvé grâce auprès de Dieu » (Luc 1 : 30). Cette expression (« trouver grâce ») est fréquente dans l'Ecriture : Gen. 6 : 8 ; 18 : 3 ; Ex. 33 : 12-13…
Elle va concevoir et enfanter un fils qu'elle doit appeler Jésus (l'Eternel sauve). « Il sera grand et sera appelé Fils du Très-haut… Il n'y aura pas de fin à son royaume » (v. 31-33). Marie interroge : « Comment ceci arrivera-t-il, puisque je ne connais pas d'homme ? » (v. 34). Il s'agit en effet ici de la consommation d'un mariage. Alors Gabriel lui répond : «L'Esprit Saint viendra sur toi, et la puissance du Très-haut te couvrira de son ombre ; c'est pourquoi aussi la sainte chose (le saint Etre) qui naîtra sera appelée Fils de Dieu » (Luc 1 : 35).
Marie croit et, avec humilité et obéissance, se soumet entièrement à la volonté divine : « Voici l'esclave du Seigneur ; qu'il me soit fait selon ta parole » (v. 38). Elle savait qu'elle pouvait être accusée d'adultère mais elle présente son corps en sacrifice vivant, saint, agréable à Dieu (Rom. 12 : 1).
L'ange lui révèle alors qu'Elisabeth, sa parente, longtemps tenue pour stérile, va, elle aussi, donner naissance à un fils « conçu dans sa vieillesse » (v.36). C'est un encouragement pour Marie. Oui, vraiment, il se vérifie ici encore que « rien ne sera impossible à Dieu » (Gen. 18 : 14 ; Ps. 135 : 6) !
Marie est consciente de la grandeur des révélations reçues. Mais elle éprouve sans doute le besoin d'un soutien moral, face à l'opprobre qui l'attend (Matt. 1 : 19). Elle se rend donc en hâte « au pays des montagnes » dans une région où se trouve en particulier Hébron, pour y rejoindre Elisabeth, qui vient de faire des expériences analogues. Elle sait qu'elle pourra partager son expérience spirituelle et qu'elles pourront s'encourager chacune par la foi qui est dans l'autre (Mal. 3 : 16). Nos conversations sont-elles ainsi bien orientées, quand nous rencontrons d'autres enfants de Dieu ?
« Et il arriva comme Elisabeth entendait la salutation de Marie, que le petit enfant tressaillit dans son ventre » (v. 41). C'était une réponse mystérieuse, involontaire du précurseur, encore à naître, à l'approche du Messie, lui aussi si près de venir comme un homme parfait sur cette terre. « Le petit enfant a tressailli de joie », affirme Elisabeth. Elle est remplie de l'Esprit Saint : il gouverne les paroles et les actesde cette femme, la seule dont le Nouveau Testament relève qu'elle soit ainsi remplie de l'Esprit.
Aussi sa salutation à Marie est-elle inspirée lorsqu'elle s'écrie, avec humilité : « Tu es bénie entre les femmes, et bénie est le fruit de ton ventre ! Et d'où me vient ceci que la mère de mon Seigneur vienne vers moi » ? (v. 42-43). Elle réalise que Marie a reçu une bénédiction toute particulière, celle de donner le jour au Sauveur du monde.
Il n'y a pas trace de jalousie chez Elisabeth, il n'y a place dans son coeur que pour la joie et la louange ! Elle se réjouit que cet autre enfant à naître sera, comme elle l'appelle, son Seigneur. Elle déclare Marie bienheureuse d'avoir cru : « car il y aura un accomplissement des choses qui lui ont été dites de la part du Seigneur » (v. 45). Elisabeth a conscience de la situation d'une façon tout à fait extraordinaire, étant donné le mystère qui entourait tous ces événements (voir aussi 2 : 19). Elle n'accueille pas Marie avec scepticisme, elle comprend la réaction de son propre enfant dans son sein. Elle semble parfaitement saisir toute l'importance de cet enfant que Marie allait avoir. Nul doute que cette compréhension profonde doit être attribuée à l'oeuvre du Saint Esprit dont elle est remplie.
Marie lui répond : « Mon âme magnifie le Seigneur et mon esprit s'est réjoui en Dieu mon Sauveur, car il a regardé l'humble état de son esclave » (v. 46-48). Malgré l'honneur exceptionnel que Dieu lui fait, Marie reste à sa place. Que penser du culte dont elle est malheureusement devenue l'objet dans la chrétienté ?
« Le Puissant m'a fait de grandes choses et son nom est saint » (v. 49). Dans son cantique elle affirme que Dieu « a rempli de biens ceux qui avaient faim et il a renvoyé les riches à vide » (v. 53). Il renvoie à vide seulement ceux qui sont remplis d'eux-mêmes.
Ces deux femmes pieuses qu'unissaient une même foi, une même espérance, un même amour restent alors trois mois ensemble.
Elisabeth met au monde celui qui deviendra le prophète du Très-haut (v. 76). Les voisins et les parents se réjouissent avec elle à la fête qui a lieu lors de la circoncision, le huitième jour (Gen. 17 : 12). Ils tiennent pour acquis qu'il portera le nom de son père, car les Juifs tiennent beaucoup à conserver de père en fils le nom de la famille et celui de la tribu. Or Elisabeth, sa mère déclare fermement : « Non, mais il sera appelé Jean » : elle connaît la recommandation divine faite par l'ange à Zacharie (v. 13, 60).
Dépités, les membres de la famille demandent au père de se prononcer. Il prend des tablettes et il écrit : « Jean est son nom » (v. 63), ce qui signifie « faveur de l'Eternel ».
En agissant de la sorte, Zacharie montre sa foi. Aussitôt, l'usage de la parole lui est rendu : ses premiers mots sont pour louer et bénir le Seigneur. Il est lui aussi « rempli de l'Esprit saint et prophétise » (v. 67). Il célèbre la grande délivrance que l'Eternel a accordée à son peuple, considérant même qu'elle est déjà accomplie ! Il « nous a suscité une corne (image de la force) de délivrance dans la maison de David, son serviteur selon ce qu'il avait dit par la bouche de ses saints prophètes » (v. 69-70 : Act. 3 : 20-21).
Combien notre cantique, en tant que rachetés du Seigneur, devrait être plus élevé encore ! Dieu nous a délivré par la venue de Christ sur cette terre et son oeuvre à la croix.. Il ne s'agissait pas d'ennemis terrestres, mais de nous arracher au pouvoir de Satan, dont nous étions « justement captifs » (Es.49 : 24). Ainsi libérés, sauvés, notre privilège est de servir « le Seigneur sans crainte, en sainteté et en justice devant lui, tous nos jours » (v. 74).
Zacharie annonce ensuite que le petit enfant qui vient de naître « sera appelé prophète du Très-haut » (v. 76). Il avait déjà été instruit sur la nature du ministère de Jean (v. 13-17) et rappelle maintenant avec foi devant tous qu'il « ira devant la face du Seigneur pour préparer ses voies, pour donner la connaissance du salut à son peuple, dans la rémission des péchés » (v. 76-77 ; Matt. 11 : 9-10).
Evoquant « les entrailles de miséricorde de notre Dieu », Zacharie affirme que si « l'Orient d'en haut nous a visités », c'est « afin de luire à ceux qui sont assis dans les ténèbres et dans l'ombre de la mort, pour conduire nos pieds dans le chemin de la paix » (v. 78-79).
Au temps d'Ezéchiel, la gloire avait quitté Jérusalem à regret, en direction de l'Orient (Ezé. 10 : 4, 18-19 ; 11 :23). Adorable mystère, cette gloire divine revient visiter le peuple captif et misérable. Ce n'est plus cette fois sous l'aspect d'une nuée éblouissante mais sous les traits d'un petit enfant qui va naître (2 : 7).
Jean, retiré depuis sa jeunesse dans les déserts, se hâtera, le moment venu, de remplir son office. Il s'écriera en particulier : « Voilà l'Agneau de Dieu qui ôte le péché du monde » (Jean 1 : 29). Il se présente humblement comme « la voix qui crie dans le désert » (Es.40 : 3) et se déclare indigne de délier la courroie de la sandale de Jésus (Jean 1 : 23-30).
La Parole ne parle plus ensuite de ce couple mais on mesure un peu la grâce que le Seigneur leur a accordée, en réponse à leur piété : à propos des trois membres de la famille, il est précisé qu'ils étaient remplis du Saint Esprit ! Comme David, ils ont servi au conseil de Dieu en leur génération (Act. 13 : 36).
Avons-nous aussi le même saint désir, formé par l'amour pour Christ ?
Ph L le 01. 11. 07