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LE MINISTERE DU PARFAIT SERVITEUR
DANS L'EVANGILE DE MARC (3)


4- Le rejet du ministère du Seigneur Jésus : Marc 3 : 20-35
5- L'enseignement de Jésus au moyen de paraboles : Marc 4


4- Le rejet du ministère du Seigneur Jésus : Marc 3 : 20-35

            Tandis que son service se poursuit inlassablement, le Seigneur n'est pas compris par ceux qui sont les plus proches de Lui par les liens de la chair (v. 21).
            Ses ennemis deviennent encore plus durs : les scribes descendent de Jérusalem pour s'opposer à Lui et l'accuser (v. 22) : ils attribuent ses oeuvres de grâce à la puissance de Satan. Jésus les avertit de la gravité du péché qu'ils commettent : c'est un « blasphème contre l'Esprit Saint » (v. 29).

            Dans le dernier paragraphe du chapitre, le Seigneur montre que les liens de la chair doivent maintenant être mis de côté pour faire place aux liens spirituels. Ceux qui sont véritablement les membres de sa famille (celle de la foi), ce sont ceux qui ont une relation vitale avec Lui ; en écoutant la Parole et en obéissant à la volonté de Dieu, ils manifestent leur appartenance au Seigneur (v. 34-35).


                        4.1 : La contestation du ministère du Seigneur par ses proches et par les scribes (v. 20-22)

            Le Seigneur est toujours prêt à répondre aux besoins de ceux qu'Il laisse s'approcher de Lui. Il commence aussitôt à les enseigner, sans même prendre le temps de manger ! (v. 20).
            Quel exemple pour nous, chrétiens, dans le dévouement infatigable de Jésus ! Acceptons-nous de nous laisser déranger,dans nos habitudes afin de mieux nous dévouer au service des autres ? Le Seigneur désire que nous accueillions, comme Lui, des visiteurs qui ont peut-être de vrais besoins spirituels.

            Les proches de Jésus ne le comprennent pas et l'accusent même d'être « hors de sens » (v. 21). Ils restent insensibles à la gloire morale du Fils de Dieu ; au lieu d'admirer le dévouement du parfait serviteur qui s'oublie lui-même pour s'occuper des foules, ils sont persuadés qu'il faut « se saisir de lui ». Combien les pensées des hommes qui ne reconnaissent pas la divinité de Christ diffèrent de celles de Dieu ?
            « Ses frères ne croyaient pas en Lui non plus », précise Jean (7 : 5).
            C'est donc toute la parenté du Seigneur qui manifeste ouvertement son incompréhension à l'égard de son service.

            Jésus rencontre une plus grande opposition encore de la part des scribes venus de Jérusalem. Ne pouvant nier la puissance par laquelle Il chassait les démons, ils l'attribuent à Satan lui-même : « Par le chef des démons, il chasse les démons » (v. 22), disent-ils.

            Ainsi, par cette déclaration que l'on trouve dans deux autres évangiles (Matt. 12 : 24 ; Luc 11 : 15), le rejet du Seigneur par les chefs du peuple est prononcé ; elle marque un tournant dans le ministère de Jésus. Quelle douleur une telle incompréhension a dû produire dans son coeur, alors que s'accomplissaient les déclarations prophétiques : « les calomniateurs se sont rassemblés contre moi... ils ont grincé les dents contre moi » (Ps. 35 : 15-16).

            Le Seigneur n'a pas demandé la vengeance de ses opposants, mais Il va leur montrer la folie de ce qu'ils affirment.


                        4.2 : L'allégorie de l'homme fort (v. 23-27)

            Dans sa sagesse, Jésus, réalisant la double exhortation donnée dans le livre des Proverbes (26 : 4-5), ne peut laisser passer l'injure adressée à Dieu et à l'Esprit Saint. Il intervient aussitôt et démontre aux scribes le non-sens de leur affirmation par cet argument simple : « Comment Satan peut-il chasser Satan ? » (v. 23). Puis, en se servant d'une parabole (v. 27), Il déclare quel est le secret de sa puissance et de sa victoire sur Satan. Afin de délivrer l'homme du pouvoir de « l'homme fort » (qui est le diable), Jésus a dû entrer dans sa maison et le lier. C'est ce qui a été accompli lors des tentations au désert ; là, l'Homme parfait, qui mettait en pratique toute parole de Dieu (Matt. 4 : 4), a vaincu et lié l'ennemi. A la croix, Satan sera « rendu impuissant » (Héb. 2 : 14), son pouvoir sera brisé. Tous ceux qui croient en Christ sont délivrés de son esclavage ; leur délivrance complète aura lieu à la venue du Seigneur (1 Thes. 4 : 17).

            La puissance par laquelle Jésus chassait les démons était donc celle par laquelle Il avait triomphé de leur chef. Désormais, Il pouvait entrer dans le domaine de « l'homme fort » et « proclamer aux captifs la délivrance » (Luc 4 : 19).

            Vainqueur de Satan et de la mort, élevé dans la gloire, Jésus invite encore aujourd'hui tous les hommes à venir à Lui, « pour qu'ils se tournent des ténèbres à la lumière et du pouvoir de Satan à Dieu » (Act. 26 : 18).


                        4.3 : Le péché contre le Saint Esprit (v. 28-30)

            Attribuer l'activité accomplie par le Seigneur à la puissance de Satan était d'une extrême gravité : c'était un blasphème contre le Saint Esprit, la puissance par laquelle Jésus agissait. Aussi Jésus doit-il annoncer que « quiconque proférera des paroles injurieuses contre l'Esprit Saint n'aura jamais de pardon : il est passible du jugement éternel » (v. 29).
            Tel était le terrible péché d'Israël incrédule : les Juifs, comme nation, se sont placés sous les conséquences de ce péché en rejetant le témoignage que le Saint Esprit a rendu à Christ depuis la Pentecôte. Le péché ne leur a pas été pardonné, bien que la grâce souveraine de Dieu doive un jour triompher (Rom. 11 : 2-6), afin que s'accomplissent les promesses faites à Abraham (Rom. 4 : 16-18).

            La mention d'un péché qui ne peut être pardonné risque d'être particulièrement troublante pour des croyants. Nous devons comprendre que le péché contre le Saint Esprit suppose un état d'endurcissement extrême, tel que celui des scribes rapporté ici. Il ne concerne pas un chrétien qui pourrait être anxieux au sujet de l'état de son âme ou qui craindrait d'avoir prononcé une parole qui ne pourrait pas être pardonnée. Comment pourrait-on mettre en doute la grâce de Dieu ? « Si nous confessons nos péchés, Il est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité », car « le sang de Jésus Christ son Fils nous purifie de tout péché » (1 Jean 1 : 7, 9).


                        4.4 : La relation vitale avec Jésus (v. 31-35)

            La scène qui vient de se produire, avec le blasphème formulé par les scribes, témoigne qu'il n'y a pas de relation possible entre Dieu et l'homme qui le rejette. Le Seigneur ne peut pas trouver de fruit dans sa vigne, parmi le peuple auquel Il s'est adressé jusqu'à maintenant. « Sa mère et ses frères », qui ici représentent le peuple juif, se tiennent dehors (v. 31a).
            Même si tous les Juifs peuvent individuellement bénéficier de la grâce, la déclaration publique d'une rupture de relations sur le terrain de la responsabilité du peuple est prononcée par le Seigneur. Il établit une nouvelle base de relations qui a pour origine la nouvelle naissance. « Si quelqu'un n'est né de nouveau, il ne peut voir le royaume de Dieu », dit le Seigneur à Nicodème (Jean 3 : 3).

            Le Seigneur s'adresse maintenant à ses frères et à sa mère qui l'ont fait appeler (v. 31b) : Il leur déclare qu'Il n'a plus de relation avec eux. Celle qu'Il a selon sa naissance est interrompue, à cause du rejet que les chefs du peuple lui ont manifesté.
            Les liens selon la chair sont remplacés par ceux qui sont formés par l'action de la Parole : « quiconque fera la volonté de Dieu, celui-là est mon frère, et ma soeur et ma mère » (v. 35). Cette relation nouvelle et vivante ne peut résulter que de l'oeuvre de la rédemption accomplie par Jésus sur la croix ; Lui-même la fait connaître à ses disciples par le message qu'Il confie à Marie de Magdala : « Va mes frères et dis-leur : je monte vers mon Père et votre Père, et vers mon Dieu et votre Dieu » (Jean 20 : 17).
            Plus tard, l'auteur de l'épître aux Jébreux écrira : « ... Celui qui sanctifie et ceux qui sont sactifiés sont tous d'un : c'est pourquoi il n'a pas honte de les appeler frères... » (Héb. 2 : 11).

            Le Seigneur considère comme membres de sa famille ceux qui ont reçu avec foi sa Parole ; en Lui obéissant, ils accomplissent la volonté divine que cette Parole exprime. Ils peuvent produire les fruits que Dieu attend des siens.
            Nul ne peut se prévaloir d'être en relation vitale avec le Seigneur par un droit naturel, par l'appartenance à une religion ou à un peuple privilégié (comme c'était le cas des Juifs) : tout cela ne confère aucun titre pour paraître devant Dieu ! « Si même nous avons connu Christ selon la chair, toutefois maintenant nous ne le connaissons plus ainsi », dit Paul. Et il ajoute : « Si quelqu'un est en Christ, c'est une nouvelle création » (2 Cor. 5 : 16-17).
            L'apôtre avait aussi considéré ses privilèges personnels de race ou de religion comme des éléments entravant sa course chrétienne ; il les avait abandonnés afin de gagner Christ lui-même ! (Phil. 3 : 4-8).

            Luc précise : « Ma mère et mes frères sont ceux qui écoutent la parole de Dieu et qui la mettent en pratique » (Luc 8 : 21). Il ne suffit pas d'entendre, il faut pratiquer ! « Mettez la parole en pratique, et ne l'écoutez pas seulement, vous séduisant vous-mêmes », dit Jacques (Jac. 1 : 22).
            Lecteurs chrétiens, sommes-nous caractérisés par l'obéissance à la volonté de Dieu ? Puissions-nous la discerner (Rom. 12 : 2), la comprendre (Eph. 5 : 17) et la faire (Héb. 13 : 21). Sachons aussi, comme Epaphras, prier pour nos frères afin qu'ils demeurent « parfaits et bien assurés dans toute la volonté de Dieu » (Col. 4 : 12).
            Cette volonté divine a été accomplie en perfection par Celui qui a dit : « Voici, je viens,... pour faire, ô Dieu, ta volonté » (Héb. 10 : 7). Tel fut le but de sa vie et aussi la nourriture de son âme : « Ma viande est de faire la volonté de celui qui m'a envoyé » (Jean 4 : 34).

            Le Seigneur n'annule nullement ici la valeur des relations naturelles qu'Il a lui-même établies ; celles-ci sont pour la vie terrestre, alors que les relations spirituelles appartiennent à une sphère absolument différente et indépendante de la nature humaine.
            Cependant, n'oublions pas ce qui est dû au Seigneur, lui qui a payé, à la croix, le prix de notre rachat afin de nous amener dans cette douce relation avec Lui. Qu'Il nous accorde de lui reconnaître « la première place » (Col. 1 : 18) ; Il nous adresse aussi ces paroles solennelles : « Celui qui aime père ou mère plus que moi, n'est pas digne de moi ; et celui qui aime fils ou fille plus que moi, n'est pas digne de moi » (Matt. 10 : 37).

            Pour faire la volonté de Dieu, il faut la connaître ; pour cela, il faut donc l'avoir vraiment entendue. Dans le chapitre 4, le Seigneur va « encore » s'adresser aux foules, afin de les enseigner par des paraboles.


5- L'enseignement de Jésus au moyen de paraboles :
Marc 4

            A la suite du blasphème contre le Saint Esprit prononcé par les scribes au chapitre précédent, le Seigneur établit une distance avec son peuple qui le rejette. Il ne peut plus reconnaître les relations naturelles qu'Il avait avec Israël (ses « proches »). Désormais, ce sont ceux qui font la volonté de Dieu qui sont sa mère et ses frères (3 : 34), c'est-à-dire ceux auxquels une nouvelle vie est communiquée par la foi.

            Jésus quitte la « maison » image d'Israël pour se rendre près de la « mer », image de tous les peuples de la terre, les nations. C'est parmi ceux-ci que la grâce de Dieu, rejetée par Israël, va opérer désormais.

            Le Seigneur continue pourtant à dispenser son enseignement devant la foule qui s'est rassemblée auprès de Lui : « il leur enseignait beaucoup de choses par des paraboles » (v. 2). En raison de l'état d'esprit de ceux qui l'ont déjà rejeté, Il n'emploie plus le même langage : son enseignement devient plus difficile à déchiffrer, car il doit être reçu par la foi.

            Par la parabole du semeur, Jésus va montrer la nécessité pour lui-même de semer dans les coeurs la Parole de Dieu ; celle-ci produira des fruits que l'homme naturel sans la vie de Dieu est incapable de porter.


                        5.1 : La parabole du semeur et son explication (v. 1-20)

           Cette première parabole se trouve aussi en Matthieu (13 : 3-23) et Luc (8 : 4-15).
Le « semeur sortant pour semer » représente le Seigneur ; Il est celui qui apporte et répand dans le monde la semence de l'Evangile. Ce témoignage, la « puissance de Dieu en salut à quiconque croit » (Rom. 1 : 16), est pleinement suffisant en lui-même, mais le résultat qu'il produit dépend de la façon dont il est reçu. Les quatre terrains présentés par cette parabole montrent les différents états des coeurs de ceux qui sont mis en contact avec le message de l'Evangile.

            Avant d'exposer la parabole, le Seigneur dit : « Ecoutez » (v. 2) ; puis, Il dit encore : « Qui a des oreilles pour entendre, qu'il entende (v. 9). L'enseignement du divin Prophète, qui constitue la partie essentielle de son ministère, doit être écouté. C'est ce que Dieu demande aux hommes : « Ecoutez-moi attentivement » (Es. 55 : 2). « Bienheureux l'homme qui m'écoute » (Prov. 8 : 34). De la part de l'Eternel, Jérémie annonçait la bénédiction sur Jérusalem : « Si vous m'écoutez attentivement... alors... cette ville sera habitée à toujours... » (Jér. 17 : 24-25).
            Sommes-nous attentifs pour écouter et recevoir les enseignements, les exhortations et les avertissements de la Parole ? Ne pourrait-il pas être dit de nous bien souvent : « La Parole qu'ils entendirent ne leur servit de rien... » (Héb. 4 : 2).

            A nouveau seul avec ses disciples, Jésus répond à leur demande en leur donnant l'explication de la parabole du semeur. Si nous désirons, comme eux, être enseignés, Il mettra aussi à notre portée le « mystère du royaume de Dieu » (v. 11), les choses qui demeurent cachées aux raisonneurs et aux sceptiques, mais qui sont révélées aux « petits enfants » (Matt. 11 : 25).

            Auparavant, par une citation du prophète Esaïe, le Seigneur confirme son rejet par Israël. Les chefs du peuple ayant refusé son témoignage, les enseignements du Seigneur leur demeurent incompréhensibles. Esaïe avait justement annoncé ce jugement du peuple incrédule qui est rappelé ici : « afin qu'en voyant ils voient et n'aperçoivent pas, et qu'en entendant, ils entendent et ne comprennent pas » (v. 12 ; Es. 6 : 9-10). Après la venue du Seigneur, il en sera de même pour les chrétiens apostats auxquels Dieu enverra « une énergie d'erreur, pour qu'ils croient au mensonge... » parce qu'ils n'ont pas reçu l'amour de la vérité pour être sauvés (2 Thes. 2 : 10-11).
            La fin du verset 12 : « de peur qu'ils ne se convertissent et que leurs péchés ne leur soient pardonnés » ne doit déconcerter aucun lecteur. Ces paroles concernent le peuple juif qui, dans son ensemble, a accusé Jésus d'avoir un démon et qui a ainsi rejeté le témoignage du Saint Esprit : c'est un tel péché qui ne peut lui être pardonné comme nous l'avons vu. Mais, pour chacun de ceux qui viennent prendre place « autour de lui » (v. 10), Jésus fait comprendre sa Parole (v. 34). « Ceux qui cherchent l'Eternel comprennent tout », dit Salomon (Prov. 28 : 5).
            Quel privilège pour nous qui avons par grâce obtenu le pardon de nos péchés de nous rendre à des réunions chrétiennes où le Seigneur nous invite nous aussi autour de Lui pour lire et méditer les Saintes Ecritures.


            La parabole du semeur que le Seigneur explique maintenant à ses disciples constitue le point de départ de tout son enseignement (v. 13), car pour le recevoir, il faut que l'Evangile ait véritablement pris racine dans le coeur.
            La semence répandue par le semeur tombe sur quatre terrains différents :

                        - « le long du chemin » (v. 4, 15) : le chemin représente un coeur soumis aux influences du monde, endurci par l'habitude et la distraction, tel un lieu où l'on passe et repasse continuellement. Ainsi, la Parole de Dieu est entendue mais la semence ne peut pénétrer dans le coeur qui demeure fermé et Satan (figuré par les oiseaux) s'empresse de la ravir.
            Peut-être, même si nous sommes de vrais croyants, ressemblons-nous parfois à ce premier terrain ? Nos contacts avec le monde, notre indifférence à l'égard des avertissements de la Parole favorisent l'action de Satan à notre égard ? Il n'essaie pas seulement d'empêcher la bonne nouvelle du salut d'atteindre les coeurs ; il cherche à agir dans ceux qui l'ont reçue afin que la Parole ne porte pas de fruit !

                        - « le terrain rocailleux » (v. 5-6, 16-17) : la rocaille est dure intérieurement, même si quelque terre s'y est mêlée : peut-être des sentiments charitables ou un certain intérêt religieux.... On a reçu la Parole « avec joie », mais ce n'est que superficiel : la conscience n'est pas vraiment réveillée, l'âme n'a pas été régénérée. Quand le soleil de la tribulation ou de la persécution se lève, la plante se dessèche, manifestant qu'aucun fruit ne pouvait être produit.
            Ne peut-il pas arriver qu'un enfant de Dieu agisse sous l'effet de ses sentiments, avec beaucoup d'enthousiasme, jusqu'au moment où survient l'épreuve qui manifeste alors son réel état ? A cause de son manque de dépendance et de foi, il n'était pas prêt pour accomplir un travail fructueux pour le Seigneur.

                        - « parmi les épines » (v. 7, 18-19) : la germination de la graine, puis le développement de la tige ont eu lieu, mais le terrain est encombré d'épines qui empêchent la plante de se développer et finissent par l'étouffer complètement. Les « soucis du monde », la « tromperie des richesses » et les « convoitises » ont accaparé celui qui, malgré une certaine apparence, ne possède pas la vie de Dieu.
            Ne sommes-nous pas, nous aussi chrétiens, en danger de nous laisser envahir par les « épines » ? Ce n'est pas au point de nous faire perdre le salut, mais progressivement elles s'infiltrent dans notre coeur. Les soucis, les plaisirs ou les convoitises peuvent, peu à peu, nous enlever le goût de lire la Parole et de nous réunir autour du Seigneur. « Ne prenez pas soin de la chair pour satisfaire à ses convoitises » (Rom. 13 : 14), nous dit l'apôtre Paul. Veillons donc à ce que rien ne vienne étouffer notre vie spirituelle et priver le Seigneur du fruit qu'Il attend.

                        - « la bonne terre » (v. 8, 20) : seul ce terrain porte du fruit. Il s'agit d'une « bonne terre », c'est-à-dire d'un coeur « travaillé » par l'action de la Parole, pouvant recevoir la semence divine. La quantité de fruits produits est croissante : « l'un trente, un autre soixante et un autre cent » (v. 20), car Marc présente l'oeuvre du divin Semeur désirant toujours plus de fruit (Jean 15 : 2, 8). A chaque « saison » lors de la jeunesse, de l'âge mûr ou de la vieillesse) correspond également un fruit (Ps. 1 : 3). A quelque âge que nous soyons, cette promesse demeure : « Ceux qui sont plantés dans la maison de l'Eternel fleuriront dans les parvis de notre Dieu. Ils porteront du fruit encore dans la blancje vieillesse, ... afin d'annoncer que l'Eternel est droit... » (Ps. 92 : 13-14).

            Ceux qui sont semés sur la bonne terre « entendent la Parole :
                        - ils la « comprennent » (Matt. 13 : 23), par la foi
                        - ils la « reçoivent » (v. 20), en s'y soumettant
                        - ils la « retiennent » (Luc 8 : 15), preuve d'une obéissance constante ;
                        - ils « portent du fruit » (v. 20).


                        5.2 : L'image de la lampe (v. 21-25)

           L'enseignement que le Seigneur donne dans ces versets s'applique à ceux qui ont reçu la Parole : la semence divine ayant pénétré le coeur du croyant, il est une « lampe » qui peut répandre de la lumière.

            Dans cet évangile, comme dans celui de Jean, la vie et la lumière sont liées. La vie communiquée à l'âme par la réception de la Parole, produit du fruit (v. 20) ; ce fruit manifeste Celui qui est la source de la lumière (Jean 8 : 12). La lumière luit pour la gloire de Dieu et pour éclairer les hommes. « Vous êtes lumière dans le Seigneur ; marchez comme des enfants de lumière... éprouvant ce qui est agréable au Seigneur », dit Paul aux croyants d'Ephèse (Eph. 5 : 8-10).
            Dans ce monde règne un mélange de lumière et de ténèbres, d'où l'avertissement du Seigneur : « Prenez garde à ce que vous entendez » (v. 24). C'est en étant conduit par l'Esprit, qui « sonde toutes choses » (1 Cor. 2 : 10) que le croyant est gardé dans le chemin de la lumière.

            Jésus dit : « La lampe vient-elle pour être mise sous le boisseau ou sous le lit ? N'est-ce pas pour être mise sur le pied de lampe ? ». L'ennemi cherche à empêcher la lumière de briller et suscite des obstacles.

            Ainsi, au lieu d'être placée sur le pied de lampe, la lumière peut être mise :

                        - « sous le boisseau » : cette ancienne unité de mesure pour les liquides ou les céréales nous parle d'activité extérieure, des affaires, de notre métier... Si nous sommes complètement absorbés par notre travail, la lumière divine pourra-t-elle vraiment briller ? Désirons, au contraire, être « des luminaires dans le monde, présentant la parole de vie », au sein des ténèbres morales qui nous entourent (Phil. 2 : 15-16).

                        - « sous le lit » : le désir de confort, la paresse et l'indifférence peuvent aussi voiler la lumière et annuler le témoignage pour le Seigneur.
            « De la mesure dont vous mesurerez, il vous sera mesuré... à quiconque a, il sera donné, et à celui qui n'a pas, cela même qu'il a sera ôté » (v. 24-25) ; ces paroles du Seigneur sont identiques à celles qui terminent la parabole des talents (Matt. 25 : 29).
            Chrétiens, n'oublions pas que Dieu rétribuera chacun des siens selon sa fidélité durant sa vie. Que ces versets sondent nos coeurs et nos consciences et nous fassent mesurer notre responsabilité de répandre la lumière par une vie d'obéissance et de fidélité à Christ.
            Contemplons-le, Lui, le parfait Serviteur, afin de refléter quelque chose du modèle qu'Il nous a laissé. « Christ a souffert pour vous, vous laissant un modèle afin que vous suiviez ses traces... » (1 Pier. 2 : 21).