Ce qu'est devenue l'Assemblée confiée à la responsabilité de l'homme
Lire : Actes :5 : 1 à 11 : Le péché d'Ananias et de Sapphira.
Actes 6 : 1 à 7 : Les veuves négligées
Actes 7 : 54 à 8 v. 2 : Le rejet et la lapidation d'Etienne
2 Tim. 2 : 19 à 26.
Apocalypse : chapitres 2 et 3.
De bonne heure, l'Ennemi a essayé de ruiner l'Eglise ou l'Assemblée. Elle était alors dans toute sa fraîcheur : on trouve le tableau de sa beauté au début des Actes. « Toute âme avait de la crainte » (Act. 2 : 43). « La multitude de ceux qui avaient cru était un coeur et une âme ; et nul ne disait d'aucune des choses qu'il possédait, qu'elle fût à lui ; mais toutes choses étaient communes entre eux … une grande grâceétait sur eux tous » (Act. 4 : 32-33).
Le premier mal qui atteint l'Eglise vient directement de l'intérieur : il s'agit d'un mensonge. Un homme, Ananias, et une femme, Sapphira sont de connivence pour avoir devant les autres une apparence de piété. Ils veulent donner l'impression qu'ils agissent comme le font d'autres chrétiens ! Ils mettent secrètement de côté pour eux une partie du prix de la vente d'une terre et apportent le reste aux apôtres (Act. 5 : 1-2). On parlerait facilement d'un demi-mensonge, mais en réalité c'est un grave outrage contre le Saint Esprit (v.9). Tout va être mis à nu : Pierre les reprend avec une sainte indignation.
« Pourquoi Satan a-t-il rempli ton coeur » ? (Act. 5 :.3) demande-t-il à Ananias. Satan est très actif : c'est l'amour de l'argent (1 Tim. 6 : 9-10) qui a conduit Ananias et Sapphira à une double chute. Ayant menti à Dieu (v.4), ils ont aussi tenté le Saint Esprit (v.9) qui a été alors contristé. Ils croyaient ne pas être découverts ! Mais « toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de Celui à qui nous avons affaire » (Héb. 4 : 13).
Pierre a reçu de l'Esprit Saint un don de discernement qui lui permet de découvrir la vraie situation. Il s'agit d'un péché à la mort et Dieu frappe aussitôt Ananias et Sapphira. Il reprend à Lui ces croyants qui ont méprisé sa présence et perdu leur caractère de témoins. Ici donc le mal a été immédiatement enrayé et « une grande crainte s'empara de toute l'assemblée et de tous ceux qui entendirent parler de ces choses (Act. 5 : 11). La crainte est un sentiment que nous devons cultiver dans nos coeurs vis-à-vis de Celui qui lit nos pensées les plus secrètes. Remarquons que c'est la première fois que le terme « Assemblée » est employé dans les Actes. Le salut des âmes d'Ananias et Sapphira n'est pas en cause, mais c'est un péché à la mort pour lequel il ne faut pas prier ; d'ailleurs personne ne le fait : ni Pierre ni l'Assemblée. Pour Sapphira, on voit une manifestation de la grâce qui voudrait encore toucher sa conscience. Pierre lui dit : « Dis-moi, avez-vous donné le champ pour tant ? ». Hélas, elle répond : « oui, pour tant » ; elle ment comme son mari (Act. 5 : 8). La grâce met l'homme à l'épreuve pour voir s'il ne se repentira pas ! La confession individuelle est la ressource qui est offerte à tous.
Pierre agit promptement : ce péché était un levain qui aurait pu faire lever la pâte tout entière (1 Cor. 5 : 6). Si nous commettons un péché, même ignoré de tous, Dieu le sait et s'Il ne le juge pas apparemment avec la même rigueur qu'au commencement d'une nouvelle dispensation, ne pensons pas qu'Il prenne son parti du mal : Il a égard à notre ruine. Si Dieu nous jugeait de la même manière aujourd'hui, les bancs du rassemblement seraient presque vides ! Combien de fautes cachées pourraient entraîner une telle discipline ! Nous devenons si vite hypocrites : nous ne sommes plus vrais devant Dieu et les hommes (Ps 19 : 12).
Ensuite un autre mal se manifeste qui vient aussi de l'intérieur. Le récit se trouve dans Actes 6 où nous voyons le lumineux tableau du commencement de l'Assemblée continuer à s'assombrir. Tout le rassemblement à Jérusalem est concerné. Un murmure s'élève, une réclamation que l'on n'ose pas encore formuler à voix haute ! Veillons à faire taire en nous de tels murmures : le mécontentement et la jalousie sont des fruits de la chair. Par leur moyen, le destructeur vient troubler la communion des enfants de Dieu ! (1 Cor. 10 : 10). Israël a très peu chanté ; seulement a début et à la fin du voyage dans lke désert. Mais a beaucoup murmuré et que de murmures aussi dans la chrétienté ! Chaque que fois que l'homme se manifeste, il murmure. Souvent c'est notre propre volonté qui s'élève contre la pensée de Dieu.
Il y avait sans doute des motifs à ce mécontentement parmi les veuves des Héllénistes, qui se trouvaient délaissées, probablement en raison d'une négligence coupable. Celle-ci n'était certes pas en accord avec la pensée de Dieu. Mais Il est le soutien des veuves et elles auraient pu avoir affaire directement à Lui. Nous pouvons penser que dans cette circonstance aussi le Saint Esprit était attristé.
Les apôtres ne disent pas : « Tout va s'arranger avec le temps » ! Ils ne cherchent pas non plus à tout régenter. Mais les problèmes dans l'assemblée doivent être résolus. Les apôtres proposent donc que l‘on choisisse sept hommes spirituels, que l'assemblée estime qualifiés pour s'occuper de cette tâche. Peut-être n'aurions-nous pas pensé qu'il fallait être rempli de l'Esprit Saint pour accomplir ce service ? Pourtant même s'il semblait apparemment peu important, il nécessitait beaucoup de sagesse de sagesse car il fallait discerner la pensée de Dieu. Les apôtres, conscients aussi de leur propre responsabilité « persévèrent dans la prière (elle est citée en premier) et dans le service de la Parole » (Act. 6 : 4).
Etienne est choisi : c'est un « homme plein de foi et de l'Esprit Saint » (Act. 6 : 5). Chez lui, l'Esprit brille sous ses trois caractères, de puissance, d'amour et de conseil (2 Tim. 1 : 7). Mais son témoignage ne sera pas reçu, et il sera finalement lapidé. Une grande persécution s'élève alors contre l'Assemblée. Très tôt celle-ci a connu la tribulation. Nous savons que l'assemblée à Smyrne a dû connaître une épreuve de dix jours (Apoc.2 : 10 ).
A la suite de l'abandon du premier amour à Ephèse, Dieu permet au diable de jeter quelques croyants en prison. Satan fait souffrir l'Assemblée, mais il fait une oeuvre qui le trompe (Prov. 11 : 18). Encouragés à rester fidèles jusqu'à la mort, les rachetés se sont entièrement rejetés sur le Seigneur.
L'histoire du témoignage sur la terre est attristante et elle se terminera par la grande Babylone (Apoc. 18). Devant le spectacle d'un tel effondrement, l'apôtre Jean reste stupéfait. Il s'étonne que soit soudainement ruiné ce qui avait eu précédemment tant de beauté ! Mais l'Eglise s'est corrompue par ses alliances avec le monde et ses idoles. Or, comme on l'a dit :« La corruption de ce qu'il y a de meilleur est la pire des corruptions ». On pourrait être découragé si Dieu n'avait pas donné des ressources parfaites à ceux qui sont appelés à traverser une période d'abaissement et d'humiliation. Mais ils peuvent s'appuyer fermement sur l'autorité de la Parole, et la présence du Saint Esprit en eux et au milieu de l'Assemblée ! Si la présence du Seigneur à nos côtés est réalisée, ainsi qu'au milieu des saints rassemblés et si nous donnons avec obéissance toute la place à sa Parole, nous serons gardés.
Dieu n'abaisse jamais le niveau de la Vérité. Dans le temps de ruine actuel, ses ressources sont inchangées. Mais avec humiliation, confessons d'abord nos manquements et aussi ceux de toute la chrétienté. Daniel s'est associé aux manquements de ses pères, il les a confessés comme étant les siens (Daniel 9 : 4-6). Dans le chapitre 9 d'Esdras (de même que dans le chapitre 9 de Néhémie), on trouve des serviteurs dont le coeur était réellement brisé devantDieu ; ils se sont humiliés devant le Seigneur (Jac. 4 : 10).
Nous sommes aussi concernés par l'abandon du premier amour. Si nous regardons notre chemin dans la vallée (Jér. 2 : 23), nous devrons bien constater que nous avons lâché la main du Seigneur. Il nous faudra apprendre qu'il est plus difficile de retrouver la communion que de la perdre ! Que d'exercices sont souvent nécessaires avant de reconnaître humblement devant le Seigneur : « J'ai besoin de Toi ». Pourtant Dieu déclare : « Je me souviens de toi, de la grâce de tes fiançailles » (Jér. 2 : 2).
Ce n'est pas en cherchant à se fixer une règle de vie ou en mémorisant des versets que l'on peut marcher d'une manière digne du Seigneur. C'est sa présence qui nous est indispensable (Phil. 3 : 10). Sans elle, même les versets ne deviennent que des mots ! C'est toujours vrai, que ce soit pour un enfant, pour un jeune ou pour un vieillard. Dieu est jaloux de posséder le coeur d'un enfant. Si notre coeur ne lui appartient pas sans réserve, Il n'a rien en nous (Prov. 23 : 26). C'est dans le coeur que tout se joue ! Aussi la Parole de Dieu dit : « Garde ton coeur plus que tout ce que l'on garde, car de lui sont les issues de la vie » (Prov. 4 : 23).
Si nous veillons à pratiquer sérieusement le jugement de nous-mêmes, si chacun de nos coeurs s'humilie vraiment, le Seigneur pourra nous accorder autour de Lui des réunions très heureuses. Nous jouirons réellement de sa présence au milieu de nous et nous en ressentirons une grande joie ! Mais si notre conscience s'est endurcie, Dieu sera obligé de nous humilier !
Il faut joindre à la foi la vertu, c'est-à-dire le courage moral, pour réaliser pratiquement ce que déclare 2 Timothée 2 : 19. Le thème principal de cette épître, ce sont les ressources du croyant dans un temps de ruine. Elle contient beaucoup de verbes qui sont autant d'injonctions à « se retirer », « se purifier », « fuir », « poursuivre », « éviter », « ne pas contester ». Nous devons comprendre que malgré la faillite du témoignage chrétien « le solide fondement de Dieu » demeure inébranlable. Ce verset 19 montre les deux faces du « sceau » de ce sûr fondement divin.
1 - « Le Seigneur connaît ceux qui sont siens ». Dans la chrétienté, dans chaque dénomination, il y a de vrais croyants, mais où sont-ils, et qui sont-ils ? Nous nous tournons vers Dieu qui les connaît ! Ils seront tous enlevés à la venue du Seigneur pour chercher son Eglise.
2 – « Qu'il se retire de l'iniquité quiconque prononce le nom du Seigneur ». La responsabilité de celui qui cherche à trouver le terrain que le Seigneur approuve est de se retirer de l'iniquité, c'est-à-dire de tout ce qui s'écarte de la vérité, doctrinale ou morale. Si j'aime le Seigneur, si j'invoque son Nom, je dois me retirer de telles erreurs.
Nos frères ont « acheté la vérité » (Prov. 23 : 23) ; pour cela, ils ont accepté, par obéissance au Seigneur, de suivre un chemin d'opprobre ! Ils ont dû laisser de chers frères, souvent personnellement fidèles, mais qui croyaient pouvoir rester dans ces milieux où le mal, sous une forme ou une autre, était toléré. Comme Abraham qui suivait le chemin de la foi, « ne sachant où il allait » (Héb. 11 : 8), ils ont obéi à l'appel divin, sans mesurer probablement toute la bénédiction qui en découlerait ! Ils se sont d'abord laissés conduire par l'injonction divine que nous avons considérée : « Qu'il se retire de l'iniquité... ». Ensuite, ils se sont appuyés sur la promesse de Matthieu 18. 20 : « Là où deux ou trois sont assemblés à mon Nom, je suis là au milieu d'eux ».
Mais n'oublions pas que pour se retirer de l'iniquité, chacun doit commencer par lui-même ! Il faut d'abord se purifier personnellement avant d'agir de la même manière dans le milieu où l'on se trouve. Gédéon a d'abord abattu l'idole dans la maison de son père. Ces idoles sont quelquefois dans nos coeurs. Si nous avons un exercice devant Dieu, Il peut nous montrer quel est l'obstacle qui nous retient pour nous séparer du mal ! (Job 34 : 32). Il faut y prêter attention dès sa jeunesse : une herbe s'arrache avec un doigt, mais un arbre, c'est déjà plus difficile. Nous devons veiller à ce que des idoles ne prennent pas dans nos coeurs la place qui appartient de droit au Seigneur. Il peut s'agir de nos propres pensées, d'un objet, de nos études....Il convient de discerner quel est le but véritable poursuivi dans notre vie. Nous sommes caractérisés par ce que nous aimons : ainsi si nous aimons le Seigneur, nous chercherons à refléter un peu ses gloires !
La Maison de Dieu est devenue une « grande maison ». On y trouve désormais toutes sortes de vases différents. Tout a été gâté par l'activité de l'homme. Si l'on sentait la crainte de Dieu dans un rassemblement, les âmes ne s'approcheraient pas à la légère ! Les vases d'or ou d'argent sont précieux : ils reflètent sous différents aspects la gloire de Christ, ce sont les fruits de la rédemption. Mais il y a aussi des vases de bois et de terre, les uns à honneur, les autres à déshonneur. Au milieu de la chrétienté, il y a beaucoup de choses qui déplaisent à Dieu. On se retire de l'iniquité mais aussi des personnes ! Nous ne pouvons pas marcher avec tous les chrétiens, sinon ce serait rester dans « la grande maison ».
Pourquoi faut-il se séparer de personnes dont la conduite paraît pourtant exemplaire ? Quand on est jeune, on a beaucoup de mal à le comprendre ! Il faut réaliser que ces personnes restent liées à des milieux où le mal n'est pas jugé. Faute de séparation, on reste en communion avec le mal. Dans de telles conditions l'Assemblée n'a plus sa raison d'être ! La vraie séparation a toujours pour motif de rester en communion avec « le Saint et le Véritable ».
Si nous n'avons pas le Seigneur avec nous, nous ne sommes plus qu'un système, une secte parmi tant d'autres. Nous ne pouvons pas marcher avec ceux qui tolèrent parmi eux des erreurs doctrinales. On ne choisit pas le lieu où l'on doit se réunir en se fiant à son goût personnel. Il faut se tenir sur le terrain que Dieu a choisi. Si le mal n'est pas jugé dans l'Assemblée, nous disparaîtrons aussi !
L'amour, c'est se séparer du mal pour Dieu. Ne partons pas en guerre contre quiconque, n'ayons pas de dureté de coeur, mais ayons le désir sincère de voir les choses comme Dieu les voit. Quelle joie d'appartenir à une assemblée qui est une expression de l'Assemblée universelle ! Quand on est séparé du mal, on se regroupe autour du Seigneur et on jouit de Lui. Il se plaît à être fidèle à sa promesse et à se tenir là au milieu des deux ou trois réunis en son Nom. Si nous restons dans un état de désobéissance, il est impossible de réaliser de telles injonctions de sa part.
Dieu voit l'intégrité du coeur, Il supporte l'ignorance. Il sait que nous n'avons pas tout compris et Il veut sans doute nous purifier encore. Bien des âmes au moment du « Réveil », des personnes dont la vie était droite, ont vécu de foi, soutenues par le Seigneur. L'Esprit a pu agir dans de telles personnes bien plus qu'en nous, endormis que nous sommes trop souvent dans notre confort ! Sachons reconnaître partout où elle se trouve, la fidélité dans la conduite, sans pour autant suivre un tel chemin. Il y a des réveils, accompagnés de miracles et de guérisons. Nous ne devons pas les mépriser mais donner gloire à Dieu ! Nous devrions d'ailleurs être les plus humbles et les plus humiliés des chrétiens.
La présence de la chair en nous est notre grand problème. C'est notre ennemi numéro 1, un ennemi pire que le monde ! Nous n'y échappons pas mais l'Assemblée doit porter, en particulier, le témoignage que la chair a été condamnée à la croix. Or nous ne mortifions pas toujours la chair comme il faudrait et c'est une des raisons de notre langueur !
Des croyants chantent comme à la Mer Rouge et leur cantique est tout entier à la gloire de Dieu. Si nous sommes allés plus loin, mais si ensuite nous avons « perdu » le contact avec Dieu, que reste-t-il à faire ? Il faut reconnaître comme Job : « J'ai horreur de moi » (Job 42 : 6). Revenons au Seigneur dans cette disposition de coeur ! Confessons-lui ce qui nous à réduits en esclavage, afin qu'Il nous délivre de ce qui nous lie. Il faut que la prière soit persévérante et que la Parole agisse, alors Dieu intervient. Soyons assurés qu'Il nous délivrera et qu'Il le fera d'une manière extraordinaire. Demandons-Lui « Seigneur aide-nous » ! Une libération progressive se produira. « Si le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres » (Jean 6 : 36). Se séparer, c'est une bonne chose, mais connaître la libération intérieure ? Elle a un grand prix !
Quand l'état intérieur est en ordre, beaucoup de choses extérieures tombent d'elles-mêmes ! On connaît le chemin indiqué par l'Ecriture, il faut donc le suivre. C'est l'enseignement de l'apôtre Paul, le coeur même de la vérité : l'affranchissement pour Christ. C'est une vérité pour tous les jours. Quelqu'un a dit :« Paul est quelqu'un qui a pu parler de lui-même sans s'élever ».
Nous sommes loin, hélas sans doute, de réaliser l'enseignement de l'Ecriture. Pour le bonheur d'une assemblée, il faut des frères et des soeurs qui jugent toujours la chair et qui sachent se tenir habituellement dans la présence de Dieu !
Revu et corrigé le 15.12.05 Probablement L.Ch. 1976