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VOUS. . . NE VOUS AFFLIGEZ PAS DE LA BRECHE DE JOSEPH (Amos 6 : 6)


 La prospérité matérielle et le déclin moral ont aveuglé spirituellement le peuple de Dieu
 Par les châtiments qu'Il lui envoie, L'Eternel appelle encore son peuple rebelle à revenir à Lui
 Malgré l'apparence d'un service fidèle, les intérêts du Seigneur n'ont plus de place dans le coeur !
 



            Les serviteurs que Dieu a employés pour rédiger sa Parole sont très différents (Ecc. 12 : 11). David était un prince ; Jérémie et Daniel, des sacrificateurs ; Amos, lui, était un simple berger (Amos 7 : 14-15). Il venait de Thekoa ; cette ville souvent citée dans l'Ancien Testament était située dans une région escarpée, à une vingtaine de kilomètres de Jérusalem. Le ministère d'Amos sera court, très court même, semble-t-il ; il intervient deux ans avant un grand tremblement de terre, dont Zacharie parle encore deux siècles plus tard.



La prospérité matérielle et le déclin moral ont aveuglé spirituellement le peuple de Dieu

            Amos prophétise pendant les règnes d'Ozias (roi de Juda), et de Jéroboam 2 (roi des dix tribus). Ces deux royaumes jouissent alors d'une très grande prospérité matérielle. Ils ne sont pas en guerre entre eux ni avec les autres nations. Le commerce est florissant, les cérémonies religieuses très suivies ! Mais toute cette opulence cache un déclin moral et religieux qui sape les fondements de la société. Le péché d'Israël, en particulier, surpasse celui de tous ses voisins. Les forts ont écrasé les faibles (Amos 2 : 6 ; 8 : 6), souillé les nazaréens, fermé la bouche aux prophètes. Ils vivent dans l'idolâtrie et dans la débauche morale.
            Ce peuple a perdu la direction que Dieu lui avait tracée. Sa religion est de pure forme, vide de sens. Amos signifie « porteur de fardeaux » : il porte en effet le poids de ce peuple égaré. Il ne cesse tout au long de sa prophétie de le supplier de revenir à l'Eternel.

            Vivre dans un temps de prospérité matérielle et de paix civile a souvent pour effet d'occulter à nos yeux la gravité du péché : la conscience s'endurcit rapidement. Pourtant ici la corruption atteignait son comble et le jugement était imminent ; les pécheurs allaient recevoir leur rétribution. Le Dieu saint avait patienté mais Il ne laisserait pas l'iniquité impunie.
            Le monde d'aujourd'hui et la chrétienté, prête à apostasier, courent rapidement vers leur perte. Le message de ce prophète a donc aussi une portée actuelle. Amos rappelle qu'autrefois, quand l'Eternel envoyait des plaies sur l'Egypte, il mettait Israël à l'abri. Mais maintenant, quel renversement aussi dans le sens moral (Amos 4 :11) ! Dieu est contraint de frapper son propre peuple « à la façon de l'Egypte ».
            Lecteur, ces châtiments nous rappellent aussi ceux qui aujourd'hui viennent frapper le peuple céleste, à cause de son infidélité notoire.


Par les châtiments qu'Il lui envoie, L'Eternel appelle encore son peuple rebelle à revenir à Lui

            Famine, sécheresse, parasites, épidémies, tremblement de terre se succèdent pour parler à la conscience d'un peuple rebelle. Or un triste refrain se fait entendre : « Et vous n'êtes pas revenus à moi », dit l'Eternel (Amos 4 : 6, 8, 9, 10, 11). Au lieu de leur jeter la pierre, ne devons-nous pas reconnaître que le Seigneur use encore pour nous de la même patience ? Et s'Il doit se servir de moyens parfois pénibles, Il nous épargne toujours aussi « comme un tison sauvé d'un incendie » (comp. avec Zach. 3 : 2).
            Pour autant, sommes-nous personnellement revenus à Lui ? Tôt ou tard, il faudra Le rencontrer. Si ce n'est pas maintenant en grâce, avec un coeur repentant, ce sera en jugement ; l'Ecriture montre qu'Il va bientôt visiter de cette manière les pécheurs inconvertis (Luc 12 : 58).

            Certains, au milieu du peuple, osaient appeler de leurs voeux le « jour de l'Eternel » : ils n'avaient pas compris que sa venue serait pour eux synonyme de malheur (Amos 5 : 18).
            Ils multipliaient aussi les fêtes, les offrandes, les assemblées solennelles. Ils imaginaient cacher ainsi à Dieu leur véritable état ! Or leur culte, rendu aux veaux de Dan et de Béthel, n'était qu'une résurgence de l'idolâtrie pratiquée par ce même peuple durant la traversée du désert (Act. 7 : 42-43). Aussi Dieu déclare : « Je hais, je méprise vos fêtes… Ote de devant moi le bruit de tes cantiques ; et la musique de tes luths, je ne l'écouterai pas » (Amos 5 : 23). Hélas, aujourd'hui encore, que de cantiques et de prières ne sont pour Dieu qu'un vain bruit ! Ce qu'Il veut, c'est la réalité dans notre coeur (Ps. 51 : 6).


Malgré l'apparence d'un service fidèle, les intérêts du Seigneur n'ont plus de place dans le coeur !

            Dans le début de cette prophétie, l'accent est déjà mis sur la dureté de coeur du peuple de Dieu égaré, sa hauteur, son égoïsme et la recherche de ses aises (2 : 6 ; 4 : 1 ; 5 : 11 ; à comparer avec Jac. 2 : 6 ; 5 : 4-6). Ils éloignaient « le mauvais jour » et se servaient de leur intelligence pour chercher leur propre agrément.
            Cet égoïsme ne parle-t-il pas aussi à nos consciences ? On peut employer à son propre usage ce que le Seigneur avait voulu nous confier pour son service. L'apparence est la même, les instruments les mêmes que du temps de David, les motifs ont complètement changé. Or, en cherchant à satisfaire ses convoitises, on tombe sous la servitude de l'ennemi (Amos 6 : 7).
            Dès lors, il n'est pas surprenant que les intérêts du Seigneur, ce qui touche à Sa gloire, n'aient plus de place dans le coeur. Amos déclare, de la part de Celui qui voit dans le secret : « Vous qui… ne vous affligez pas de la brèche de Joseph ». On est loin de la souffrance et des exercices liés à la fidélité envers Dieu, si visibles au moment où la triste division en deux royaumes était survenue (1 Rois 12 : 24 ; 2 Chr. 11 : 13-14, 16-17). Les contemporains du prophète ne souffrent plus de cette terrible brèche !

            Aujourd'hui, chers croyants, reconnaissons avec larmes que les mêmes raisons ont produit au milieu de la chrétienté les mêmes effets qu'au milieu du peuple d'Israël en ce temps-là. La poursuite assidue de nos intérêts et de nos aises a pour conséquence une coupable indifférence quant à l'état de ruine de l'Eglise et des divisions des chrétiens entre eux. Or c'est un scandale permanent pour ceux qui nous observent et surtout un déshonneur jeté sur le nom du Seigneur.
            Dieu rappelle qu'il a en horreur l'orgueil, la racine de tout péché. Apprenons à le juger dans ses manifestations les plus grossières comme dans les plus subtiles. Le Seigneur donne la grâce aux humbles (Jac. 4 : 6). Combien une telle attitude nous sied aujourd'hui, accompagnée d'une réelle humiliation.

                                                                                         Ph. L      08 / 09 / 07


                  Comme les vierges, dans la parabole, Seigneur Jésus, nous sommes endormis !
                  Beaucoup des tiens, oubliant ta Parole, sont devenus du monde les amis,
                  Mais tous repris dans notre conscience, à toi Jésus nous crions à genoux ;
                  De notre coeur chasse l'indifférence, réveille-nous, Seigneur, réveille- nous !