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NOTES SUR L'EPITRE DE JUDE  (2)

 
3- Le jugement de Dieu contre les apostats : v. 5-7
4- Les faux chrétiens dénoncés par Jude : v. 8-13
 
 
3- Le jugement de Dieu contre les apostats : v. 5-7
 
 
            Dans les premiers versets de l'épître, Jude a signalé le mal qui s'était insinué au milieu des chrétiens. Il déclare maintenant que le jugement de Dieu s'exécutera contre ceux qui ont rejeté l'autorité de Christ et abusé de la grâce pour satisfaire leurs convoitises.
          Pour montrer le caractère irrévocable de ce jugement contre les apostats, l'auteur de l'épître cite trois exemples solennels :
                        - le peuple d'Israël dans le désert (v. 5)
                        - les anges déchus (v. 6)
                        - Sodome et Gomorrhe (v. 7).
 
 
            3.1 : Le peuple d'Israël dans le désert
 
                        Jude montre que les caractères de l'apostasie étaient apparus depuis longtemps. Délivré de la servitude dans le pays d'Egypte, le peuple d'Israël avait négligé de se confier en Dieu, préférant suivre des idoles (Act. 7 : 40-43) et s'appuyer sur ses propres pensées d'incrédulité. Parmi les six cent mille hommes que Dieu avait fait sortir d'Egypte, deux seulement (Josué et Caleb) ont été fidèles jusqu'au bout et sont entrés dans le pays de la promesse (Nom. 14 : 30). « Le SEigneur a détruit ceux qui n'ont pas cru (v. 5), car ils ne l'ont pas glorifié en croyant à sa Parole.
                        Un avertissement semblable est donné dans l'épître aux Hébreux : « Prenez garde, frères, qu'il n'y ait pas en quelqu'un de vous un méchant coeur d'incrédulité, en ce qu'il abandonne le Dieu vivant » (Héb. 3 : 12).
 
                        Tous ces hommes qui sont « tombèrent dans le désert » (1 Cor. 10 : 5 ; Héb. 3 : 17) sont une image de la profession chrétienne. Bien que tous aient été « baptisés pour Moïse dans la nuée et dans la mer » (1 Cor. 10 : 2), la plupart d'entre eux sont morts dans le désert, car « la parole qu'ils entendirent ne leur servit de rien, n'étant pas mêlée avec de la foi dans ceux qui l'entendirent » (Héb. 4 : 2).
                        On ne peut être en relation vivante avec Dieu que par la foi. Il ne suffit pas d'avoir « goûté la bonne Parole de Dieu » , il faut l'avoir crue et reçue, qu'elle devienne véritablement la « parole implantée » (Jac. 1 : 21).
 
                        Tout le peuple se réclamait du nom de l'Eternel ; tous auraient dû entrer dans la jouissance des bénédictions en Canaan après avoir été délivrés du pays d'Egypte par la rédemption dont nous parle en figure le passage de la Mer Rouge (Ex. 14). Mais c'est leur manque de foi qui est à la base de leur jugement ; il n'y a aucune bénédiction réelle qui puisse être obtenue sans la foi.
                        Quelle que soit sa fidélité apparente, s'il n'a pas de véritable relation avec Dieu par la foi, l'homme qui ne fait que professer le christianisme demeure un incrédule !
 
                        Sommes-nous venus à Christ pour « avoir la vie » ou bien sommes-nous encore de ceux dont Il doit dire : « Vous mourrez dans votre péché » (Jean 5 : 40 ; 8 : 21) ?
                        A tous ceux qui « croient en son nom », qui sont « nés de Dieu », Jésus Christ, la vraie lumière...  qui, venant dans le monde, éclaire tout homme », a donné le « droit d'être enfants de Dieu »  (Jean 1 : 9, 12-13). Tout véritable enfant de Dieu a la vie éternelle, selon ce qui est écrit :  « Vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu » (1 Jean 5 : 13). Il ne peut donc pas perdre son salut, car  « personne ne les ravira de ma main », dit le Seigneur Jésus (Jean 10 : 28).
 
 
            3.2 : Les anges déchus
 
                        « Les anges qui n'ont pas gardé leur origine, mais qui ont abandonné leur propre demeure » sont mentionnés ici pour nous montrer à quel point Dieu est sensible au désordre moral parmi ses créatures.
                        Jude fait sans doute allusion ici au récit de la Genèse concernant les « fils de Dieu » qui eurent des enfants avec les « filles des hommes » (Gen. 6 : 1-4). La Parole de Dieu reste très sobre sur ce fait mystérieux, mais elle nous montre à quel degré de corruption l'humanité était arrivée avant le déluge.
 
                        En abandonnant leur position et leur état d'origine, ces anges déchus sont entrés en conflit avec Dieu par un acte grave de rébellion ; ils sont enchaînés dans des « liens éternels, sous l'obscurité, pour le jugement du grand jour ».
 
 
            3.3 : Sodome et Gomorrhe
 
                        Les anges déchus attendent le jugement final, mais pour Sodome et Gomorrhe le jugement a été immédiat et définitif. Ces deux villes de la plaine fertile du Jourdain convoitée par Lot s'étaient « abandonnées à la fornication ». Leurs habitants étaient tombés dans une profonde dépravation morale favorisée par une vie facile, dans l'opulence et l'oubli de la reconnaissance envers Dieu. Les hommes de Sodome étaient « grands pécheurs devant l'Eternel » (Gen. 13 : 13). Aussi, la destruction de ces villes dans « la peine d'un feu éternel » constituait un avertissement solennel pour « ceux qui vivraient dans l'impiété » (2 Pier. 2 : 6).
 
                        Au temps de Noé, avant d'exécuter son jugement, Dieu a patienté afin de laisser à l'homme le temps de se repentir : « la patience de Dieu attendait... tandis que l'arche se construisait » (1 Pier. 3 : 20). Au cri de Sodome et Gomorrhe, dont le péché était « très aggravé », Dieu déclare : « Je descendrai »  pour voir si le mal était aussi grand qu'Il l'avait entendu (Gen. 18 : 20-21). Il a  usé de patience envers son peuple durant 40 ans dans le désert, espérant qu'il se détournerait de son idolâtrie.
                        Aujourd'hui encore, connaissant l'état du monde et de la chrétienté, Dieu patiente, « ne voulant pas qu'aucun périsse mais que tous viennent à la repentance » (2 Pier. 3 : 9). Toutefois, l'annonce du jour du jugement est établie par la Parole de Dieu, « un jour où il doit juger avec justice la terre habitée  par l'homme qu'il a destiné à cela, de quoi il a donné une preuve certaine à tous, en le ressuscitant d'entre les morts » (Act. 17 : 31) ; l'homme, le juge, c'est le Fils, c'est Jésus Christ (Jean 5 : 27). 
                        Le Seigneur Jésus a pris l'exemple de la destruction de Sodome et de Gomorrhe pour montrer l'état du monde à la fin, ainsi que le caractère du jugement qui l'atteindra : il aura lieu d'une façon aussi certaine que le feu du ciel est tombé sur Sodome, et aussi soudainement que le déluge (Luc 17 : 26-29).
 
                        Le feu éternel a été préparé pour le diable et ses anges (Matt. 25 : 21) ; mais il sera aussi, hélas, la part de tous ceux qui auront méprisé et traité le Fils de l'homme avec désinvolture  
 
4- Les faux chrétiens dénoncés par Jude : v. 8-13
 
 
            Les hommes impies dénoncés par ces versets n'ont que le nom de chrétiens ; ils sont en réalité des « rêveurs » (v. 8) qui s'opposent à la vérité. Pour caractériser leur comportement, Jude utilise encore des exemples de l'Ancien Testament (v. 11) ; puis il emploie plusieurs images saisissantes (v. 12-13), afin de signaler le danger que représentent ces faux docteurs (2 Pier. 2 : 1).
 
 
          4.1 : Des rêveurs opposés à la vérité
 
                        Il n'y a pas de place dans la Parole de Dieu pour les rêveries et les spéculations humaines. Si nous ne sommes pas conduits par l'Esprit de Dieu, nos propres pensées nous égarent et nous empêchent de saisir la pensée de Dieu. C'est en nous tenant humblement devant le Seigneur, en lisant sa Parole avec prière, que nous serons conduits par la vérité, et non par notre propre imagination.
                        « Ce n'est pas en suivant des fables ingénieusement imaginées, que nous vous avons fait connaître la puissance et la venue de notre Seigneur Jésus Christ... », dit l'apôtre Pierre (2 Pier. 1 : 16). L'apôtre Paul signale le danger de s'ingérer dans des choses que l'on n'a pas « vues », de s'abandonner à ses visions) et d'être « enflé d'un vain orgueil par les pensées de la chair » (Col. 2 : 18).
 
                        Ces rêveurs présentent deux caractères déjà signalés par Jude au verset 4 :
                                   - ils « souillent la chair » : comme les habitants de Sodome et Gomorrhe, ils manifestent les oeuvres de la chair ; ils s'adonnent non seulement aux « convoitises charnelles qui font la guerre à l'âme » (1 Pier. 2 : 11) et à l'immoralité, mais également, et en particulier, à l'homosexualité (Gen. 19 : 1-11). Partout autour de nous on veut banaliser cette perversion et la faire passer pour une façon différente et normale de vivre sa sexualité. Ne nous y trompons pas ! La sentence divine est toujours la même : « commettant l'infamie » (Rom. 1 : 27).
                                   - ils « méprisent l'autorité, et injurient les dignités » : ils méprisent toute domination, ayant refusé la seigneurie de Christ. Leur attitude est injurieuse vis-à-vis des dignités. Quel enseignement aussi pour nous ! Quel est notre comportement vis-à-vis des autorités que Dieu a placées au-dessus de nous ? (Rom. 13 : 1).
 
                        Le mépris de l'autorité chez ces hommes impies se manifeste par leurs paroles ; ils injurient ce qui est glorieux. A ce sujet, Jude cite un exemple qui ne figure pas dans l'Ancien Testament : la contestation de l'archange Michel avec le diable au sujet du corps de Moïse (v. 9). La Parole de Dieu ne nous rapporte rien d'autre que ce qui est pour notre instruction. Moïse l'enseignait déjà à Israël : « Les choses cachées sont à l'Eternel, notre Dieu ; et les choses révélées sont à nous et à nos fils, à toujours » (Deut. 29 : 29) ; aucune indication précise n'est donnée au sujet du lieu où Dieu a enterré lui-même Moïse (Deut. 34 : 6). Ici, par le moyen de Jude, l'Esprit de Dieu indique simplement que même l'archange Michel (ou Micaël, signifiant « qui est comme Dieu ») ne s'est pas permis de parler au diable de façon inconvenante. Malgré sa haute dignité, ce prince des anges est resté à sa place de serviteur de Dieu. Il n'a pas pris sur lui de censurer le diable, mais il a laissé Dieu le faire.
 
                        Au verset 10, Jude compare ces hommes qui n'ont aucune véritable intelligence des pensées de Dieu à des « bêtes sans raison ». Tout en prétendant être chrétiens, ils restent étrangers à la vie de Dieu et n'ont donc pas la connaissance spirituelle que donne l'Esprit de Dieu. L'homme naturel ne peut accéder à cette connaissance, car seul « celui qui est spirituel discerne toutes choses » (1 Cor. 2 : 15). L'apôtre Jean, s'adressant à des chrétiens, leur dit : « Vous avez l'onction de la part du Saint et vous connaissez toutes choses » (1 Jean 2 : 20).
                        Ceux qui restent réfractaires à la grâce de Dieu et s'abandonnent à leurs passions « se détruisent eux-mêmes ». Combien ils diffèrent de ceux qui ont accepté le don de grâce de Dieu et reçu la vie éternelle : cette épître établit nettement le contraste entre les hommes impies, appelés dans cette épître « ceux-ci » (v. 10, 12, 14, 16, 19) et les vrais croyants nommés « bien-aimés » (v. 1, 3, 17, 20).
 
 
                        Chrétiens, soyons gardés dans « la crainte du Seigneur », ayons « en horreur le mal » (Job. 28 : 28 ; Rom. 12 : 9). Souvenons-nous que « le diable... rôde autour de nous cherchant qui il pourra dévorer » (1 Pier. 5 : 8). Reconnaissons l'autorité du Seigneur et soyons « soumis à tout ordre humain » (1 Pier. 2 : 13). Il faut que nos propres pensées soient mises de côté afin que le Saint Esprit nous conduise et nous introduise « dans toute la vérité » (Jean 16 : 13). Seul Dieu peut anéantir ce qui s'élève contre sa connaissance et amener « toute pensée captive à l'obéissance du Christ » (2 Cor. 10 : 5), notre propre volonté ayant été brisée. « Les sacrifices de Dieu sont un esprit brisé » (Ps. 51 : 17).
 
 
          4.2 : Des exemples de l'Ancien Testament caractérisant le comportement des faux chrétiens
 
                        Le verset 11 commence par le mot « malheur ». Dieu désire le bonheur des hommes, et non leur malheur ; cependant,  pour ceux qui n'ont pas « choisi » la vie et la « bénédiction » (Deut. 30 : 19), Il doit prononcer des malédictions.
 
                        Des « malheurs » sont prononcés :
                                   - par les prophètes de l'Ancien Testament sur la ville de Jérusalem (Soph. 3 : 1-5), sur le peuple juif (Es. 5) et sur les nations (par exemple, les Chaldéens en Hab. 2)
                                   - par le Seigneur sur « les scribes et les pharisiens hypocrites » qui tels des « guides aveugles » fourvoyaient le peuple (Matt. 23 : 13-32) et sur les villes de Galilée (Luc 10 : 13)
                                   - par Jude, ici, sur la chrétienté apostate.
 
                        Le comportement de ces faux chrétiens, n'ayant qu'une religiosité sans vie, est caractérisé par trois exemples empruntés à l'Ancien Testament :
 
                                   - le chemin de Caïn : Gen. 4
 
                        Caïn a voulu s'approcher de Dieu selon ses propres pensées et non sur la base d'un sacrifice sanglant comme le fit son frère Abel qui a agi par la foi (Héb. 11 : 4). En apportant le fruit d'un sol maudit, il n'a pas agi par la foi ; « ses oeuvres étaient mauvaises » (1 Jean 3 : 12).
 
                        Marcher dans le chemin de Caïn, c'est donc prétendre s'approcher de Dieu par ses oeuvres ; c'est avoir l'illusion de se rendre juste devant Dieu par ses efforts, sans avoir recours à sa grâce ni à la valeur du sang de Christ. Ainsi, la nature humaine orgueilleuse et prétentieuse substitue des rites et des cérémonies religieuses à la simple foi en Dieu.
 
                        Abel qui a rendu un témoignage fidèle à la justification par la foi a été haï par son frère ; celui-ci a été le premier meurtrier de l'histoire (Gen. 4 : 8). La haine de Caïn contre son frère préfigure la haine du peuple juif contre Christ, ainsi que celle du monde contre les croyants (Jean 15 : 24 ; Matt. 10 : 22).
 
                                   - l'erreur de Balaam : Nom. 22-24 ; 31 : 8, 16
 
                        Balaam a suivi le chemin qui plaît à l'homme naturel, mais où la vérité est laissée de côté. Cet homme cupide cherchait l'argent et les honneurs, sans avoir le souci de mettre les âmes en contact avec la vérité. Il prétendait recevoir ses révélations de la part de l'Eternel (Nom. 22 : 8, 19), alors qu'il avait habituellement recours à des enchantements (Nom. 24 : 1). C'était en fait un devin (Jos. 13 : 22). Cependant, Dieu l'a contraint à bénir le peuple de Dieu, au lieu de le maudire à la demande du roi Balak : c'est pour cela que l'apôtre Pierre l'appelle « prophète » (2 Pier. 2 : 16).
 
                        Plusieurs livres de l'Ancien Testament font allusion au caractère et au destin de Balaam (Deut. 23 : 4-5 ; Jos. 24 : 9-10 ; Néh. 13 : 2 ; Mich. 6 : 5). L'apôtre Pierre évoque aussi le « chemin de Balaam... qui aima le salaire d'iniquité » (2 Pier. 2 : 15). Enfin, dans le message à l'église de Pergame, le Seigneur dénonce les gens qui « tiennent la doctrine de Balaam » basée sur l'idolâtrie et la fornication (Apoc. 2 : 14).
 
                        Avec cet exemple de Balaam, Jude et Pierre montrent le mal prenant une tournure ecclésiastique : ce qui est contraire à la vérité et au bien du peuple de Dieu est enseigné pour une récompense. Les mauvais bergers d'Israël ont suivi le « chemin de Balaam » en délaissant le peuple et en se paissant eux-mêmes (Ezé. 34 : 8). De même aujourd'hui, tous ceux qui estiment que la piété est une « source de gain » (1 Tim. 6 : 5) et « enseignent ce qui ne convient pas, pour un gain honteux » (Tite 1 : 11) sont également dans l'erreur de Balaam. Le Seigneur avait prévenu ses disciples : « Vous ne pouvez servir Dieu et Mammon » (Matt. 6 : 24).
 
                        Quel sérieux avertissement pour tout serviteur de Dieu à ne jamais altérer la vérité ! Il faut que les motifs de son service soient toujours purs et qu'il se tienne dans la présence de Dieu comme le prophète Elie (1 Rois 17 : 1). L'apôtre Paul n'avait pas « falsifié » la Parole de Dieu (2 Cor. 4 : 2) ; il dépendait de Christ, et non des hommes (Gal. 1 : 10 ; 1 Thes. 2 : 4).
                        Chaque enfant de Dieu ne doit-il pas veiller aussi à ne pas corrompre un serviteur ? Celui-ci doit être traité « d'une manière digne de Dieu » (3 Jean v. 6). Or, ne risque-t-on pas parfois de nuire à son service et de le séduire par des choses matérielles (par exemple, des dons excessifs), ou même par la flatterie ?
 
 
                                   - la révolte de Coré : Nom. 16
 
                        Coré, un lévite de la famille de Kéhath, accomplissait un service très important dans le tabernacle. Mais il ne se contentait pas de ce que Dieu lui avait confié ; il a convoité une charge qui n'était pas la sienne : la sacrificature. Avec Dathan, Abiram et On, il s'est révolté contre Moïse (le conducteur du peuple) et contre Aaron (le souverain sacrificateur) ; cette rébellion était en réalité dirigée contre l'Eternel.
                        Le péché de Coré a entraîné sa destruction, ainsi que celle de tous ceux qui étaient avec lui : ils ont été engloutis vivants ! Et les 250 hommes qui présentaient l'encens ont été consumés par le feu.
                        Le jugement de Dieu atteindra tous ceux qui se seront rebellés contre l'autorité de Christ. Quant aux fils de Coré qui ont obéi à l'ordre divin (Nom. 16 : 26), ils ont été épargnés par la grâce de Dieu : ils « ne moururent pas » (Nom. 26 : 11). Plus tard, ils seront chantres et compositeurs de psaumes. « L'Eternel est notre refuge », s'écrient-ils au début du Psaume 46.
 
                        La révolte de Coré n'est-elle pas une figure de ce que fera l'Antichrist qui « viendra en son propre nom » (Jean 5 : 43), recherchant la puissance et la gloire de la part des hommes ?
 
 
                        Avec Caïn , nous voyons l'intelligence de la chair en contraste avec celle de la foi ; avec Balaam, la cupidité et la corruption ; avec Coré, l'audace, la révolte ouverte contre Dieu et contre Christ.
 
 
          4.3 : Six images de ce que sont réellement les hommes impies
 
                        Bien qu'ils ne fassent pas partie des véritables enfants de Dieu, les faux docteurs sont « parmi » eux (2 Pier. 2 : 1). Afin de mettre en garde contre de telles personnes et de montrer le danger de les laisser agir, Jude emploie une série d'images particulièrement frappantes :
 
                                   - des « taches dans vos agapes » :
 
                        Les « agapes » (un mot qui dérive du mot amour) étaient des repas fraternels pris avec joie sous le regard de Dieu. Les hommes impies qui s'y mêlaient « sans crainte » étaient des « taches » (ou des écueils) pour les croyants et pouvaient provoquer leur « naufrage ». Le Seigneur a montré à ses disciples combien il est grave d'être une « occasion de chute » pour un plus jeune (Matt. 18 : 6-7).
 
                                   - des gens qui « se repaissent eux-mêmes » :
 
                        Les faux chrétiens ne font que se nourrir eux-mêmes, alors que les vrais bergers prennent soin du troupeau dont ils ont la charge. Le prophète Esaïe a stigmatisé les mauvais bergers qui étaient tournés « chacun vers son intérêt particulier » (Es. 56 : 11). Paul parle de ceux qui sont « ennemis de la croix de Christ » et « dont le dieu est le ventre » (Phil. 3 : 19).
 
                                   - des « nuées sans eau, emportées par les vents » :
 
                        Ceux qui ne sont pas allés pour eux-mêmes à la source des eaux vives ne peuvent pas abreuver les autres ; ils sont comme des nuages que ne donnent pas de pluie et sont chassés par le vent. Ils sont instables et ne peuvent que cacher la lumière. Mais Dieu se sert de ceux qui ont cru pour apporter l'eau vivifiante aux âmes. « Celui qui croit en moi, des fleuves d'eau vive couleront de son ventre », a dit le Seigneur Jésus (Jean 7 : 38).
 
                                   - des « arbres d'automne, sans fruit, deux fois morts, déracinés » :
 
                        Tel est l'état véritable de ceux qui demeurent « morts dans leurs fautes et dans leurs péchés » (Eph. 2 : 1). Morts par nature, comme enfants d'Adam, ils le sont aussi quant à leur profession chrétienne. Bien que la saison où ils devraient porter du fruit (l'automne) soit arrivée, il n'y en a pas. Ils sont « déracinés » car, dit le Seigneur, « toute plante que mon Père céleste n'a pas plantée sera déracinée » (Matt. 15 : 13) ; le sarment qui ne porte pas de fruit est ôté (Jean 15 : 2).
 
                                   - des « vagues impétueuses de la mer » :
 
                        L'agitation (symbolisée par les vagues de la mer) caractérise les personnes dont l'activité charnelle se traduit par du mal : ils rejettent « l'écume de leurs infamies ». La profession chrétienne, sans la vraie connaissance de Dieu, entraîne l'instabilité, l'agitation, le trouble et n'empêche pas d'accomplir le mal. Esaïe parle des méchants qui sont comme la mer agitée qui ne peut se tenir tranquille et dont les eaux jettent dehors la vase et la boue (Es. 57 : 20).
 
                                   - des « étoiles errantes » :
 
                        Une étoile émet normalement de la lumière et peut indiquer une direction. Dans la nuit morale du monde, les chrétiens devraient être des « luminaires » (Phil. 2 : 15), capables d'indiquer aux autres le chemin du ciel. Mais les impies sont comme des « étoiles errantes », sans orbe précise, elles se perdent dans les ténèbres : l'obscurité leur est réservée pour toujours !