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Le dimanche

 
Le dimanche n'est pas le sabbat 
Le dimanche est le jour du Seigneur, ou plus exactement la journée dominicale (Apoc. 1 : 10), le premier de la semaine
Le premier jour de la semaine est l'inauguration de l'ère éternelle
Le Nouveau Testament donne des témoignages au sujet du dimanche



Le dimanche n'est pas le sabbat
 
            Le monde christianisé, en général, ainsi qu'un grand nombre de vrais chrétiens, considèrent le dimanche comme étant assimilable au sabbat. Dès lors on applique au premier jour de la semaine les passages de l'Ecriture qui se rapportent au septième, et, partant de ce point de vue erroné, on travaille à la sanctification de ce jour du repos. Et, si l'on voit des chrétiens, comme cela arrive, hélas ! se livrer même le dimanche aux mêmes travaux que dans la semaine, le scandale qu'on en éprouve est en relation avec cette idée du sabbat, et non avec celle du dimanche.
            D'un autre côté, de vrais chrétiens aussi, éclairés par la Parole, ont reconnu que le dimanche n'est pas le sabbat, qu'il n'est pas un jour imposé, et que le chrétien n'est pas sous la loi. Mais ils peuvent facilement être entraînés -  s'ils n'ont pas bien examiné l'enseignement de l'Ecriture sur ce sujet - à considérer que le dimanche ne diffère pas de tout autre jour de la semaine, ce qui est également une grave erreur.
            S'il est donc important pour le chrétien de comprendre, d'après la Parole, que le dimanche n'est pas le sabbat, il ne l'est pas moins de comprendre, d'après la même autorité, ce qu'est en lui-même le dimanche.
 
 
Le dimanche est le jour du Seigneur, ou plus exactement la journée dominicale (Apoc. 1 : 10), le premier de la semaine
 
            Il est intéressant de remarquer que notre mot français « dimanche » est dérivé de l'expression latine : « dies dominica », qui signifie « jour dominical », tandis que, dans d'autres langues, telles que l'allemand et l'anglais, le premier jour de la semaine est appelé le « jour du soleil » (Sonntag, Sunday,...).
            Mais d'où vient-il que ce jour soit « le jour du Seigneur » ? C'est parce que, dans les voies de Dieu, il a été choisi pour être le jour de la résurrection du Seigneur Jésus. C'est ce grand fait, accompli ce jour-là, qui l'a consacré comme étant spécialement son jour.
            Il est en effet remarquable que l'année où le Seigneur a donné sa vie, la fête de Pâque, qui, chez les Juifs, n'avait pas lieu toutes les années le même jour de la semaine, tombait cette fois sur la veille d'un sabbat. Les Juifs, contrairement à ce qu'ils auraient désiré (Matt. 26 : 3-5), ont été obligés de conduire le Seigneur au supplice le jour même de la fête de Pâque, qui tombait un vendredi. Et c'est ainsi que Christ, l'Agneau de Dieu, notre Pâque, a été sacrifié ce jour-là, accomplissant ainsi le type.
            Mais pour les Juifs, ce fait soulevait des scrupules religieux. Ils avaient conduit Jésus de chez Caïphe au prétoire, devant le gouverneur romain ; mais ils ne voulurent pas y entrer pour ne pas se souiller, afin de pouvoir manger la Pâque (Jean 18 : 28). Et le soir de ce vendredi, le sabbat commençant à six heures, ils ont demandé qu'on achève les crucifiés, afin que les corps ne demeurent pas sur les croix le jour du sabbat, jour qui cette fois était grand parce qu'il coïncidait avec la fête de Pâque (Jean 19 : 31).
            La volonté de Dieu a  donc été que le Seigneur donne sa vie un vendredi, et pas un autre jour, et qu'Il ressuscite le premier jour de la semaine, et non pas le second, ni aucun des jours suivants, et encore moins le septième. Combien il a été solennel pour les Juifs que le Seigneur passe le jour du sabbat dans le tombeau. En effet, le sabbat étant aussi le signe de l'allliance de l'Eternel avec le peuple ! (Ex. 31 : 13-17 ; Ezé. 20 : 12...).
            Le sabbat se trouve être ainsi la fin d'une période. Quant aux fêtes juives, nous trouvons des périodes de sept jours, sept semaines, sept mois, sept années et même sept semaines d'années. Dans la pensée de Dieu, tout cela préfigurait pour son peuple le grand sabbat millénaire à venir, glorieuse clôture de toutes les voies de Dieu à l'égard d'Israël, précédant la fin de l'existence de la terre actuelle.
 
 
Le premier jour de la semaine est l'inauguration de l'ère éternelle
 
            Si le sabbat est la clôture d'une période, le premier jour de la semaine est nécessairement le commencement ou l'ouverture d'une autre. La résurrection du Seigneur Jésus, le premier jour de la semaine, a été l'inauguration de l'ère éternelle. La vie éternelle pour nous, enfants de Dieu, a pour point de départ la résurrection du Seigneur. Elle est, pour nous, la fin de la mort.
 
            Il est remarquable de trouver dans les fêtes juives des «  indices » de l'ouverture de ce nouvel état de choses dont nous parlons. La gerbe des prémices de la moisson devait être tournoyée devant l'Eternel le lendemain du sabbat, c'est-à-dire le premier jour de la semaine (Lév. 23 : 11). Sept semaines plus tard, l'offrande du gâteau nouveau se faisait le lendemain du septième sabbat ; c'était donc encore le premier jour de la semaine (Lév. 23 : 15-21). Ensuite la fête des tabernacles, qui fermait la série des fêtes de l'année, et qui durait sept jours, avait un huitième jour, qui semblait annoncer l'ouverture d'une période indéfinie. Les termes dans lesquels il est institué sont remarquables : « le huitième jour, vous aurez une sainte convocation, et vous présenterez à l'Eternel un sacrifice fait par feu : c'est une assemblée solennelle ; vous ne ferez aucune oeuvre de service » (Lév. 23 : 36) ; aussi voyons-nous qu'en Jean 7 : 37, ce jour est appelé la grande journée de la fête.
            Tout cela nous dit l'importance aux yeux de Dieu de la résurrection du Seigneur Jésus comme inaugurant un nouvel état de choses, et nous y voyons aussi que le jour choisi entre les sept de la semaine, pour être le jour de la résurrection, devait coïncider, quant à son rang, avec la grande pensée divine du commencement d'une nouvelle économie.
            Sept jours avant la résurrection du Seigneur Jésus, le premier jour de la semaine n'avait rien de particulier, sinon qu'il était le premier, en contraste avec les six autres jours, et il en avait été de même depuis la création. Mais le jour où le Seigneur est sorti du tombeau a été consacré, en sa qualité de premier des sept jours, comme étant le premier dimanche, le jour du Seigneur. A partir de ce jour-là, chacun des premiers jours de chaque semaine, cinquante-deux par année, a pour le chrétien ce caractère d'un jour consacré du fait de la résurrection du Seigneur comme étant son jour.
 
 
Le Nouveau Testament donne des témoignages au sujet du dimanche
 
            Nous avons plusieurs témoignages du fait que le dimanche est le jour du Seigneur dans les écrits du Nouveau Testament. Ce fut le soir du premier dimanche, que le Seigneur ressuscité apparut au milieu des disciples rassemblés. Il sanctionnait par sa présence le caractère que prenait dans sa pensée le rassemblement des siens ce jour-. Huit jours après, le Seigneur se trouva à nouveau au milieu des disciples. Il avait laissé s'écouler toute la semaine sans voir Thomas, attendant que celui-ci se trouve, le second dimanche, avec les disciples rassemblés (Jean 20 : 19-29).
            C'est ce jour que choisirent, en connaissance de cause, les disciples qui se trouvaient dans les pays gentils, pour se réunir dans le but exprès de rompre le pain (Act. 20 : 7). Les chrétiens seuls se rassemblaient ce jour-là, et il n'y avait que de vrais chrétiens dans ces rassemblements. Les Juifs se réunissaient dans leurs synagogues le jour précédent, le jour du sabbat. Les païens avaient leurs fêtes à des jours convenus. Mais le dimanche, jour du Seigneur, ne concernait que les chrétiens.
            Paul et ses compagnons profitaient des jours de sabbat pour annoncer Christ dans les synagogues des Juifs. Il saisissait les occasions de prêcher aux gentils sur les places publiques et ailleurs, quel jour que ce soit. Mais le dimanche, l'apôtre ne voulait pas évangéliser Juifs ou gentils, à l'heure où les chrétiens étaient réunis pour la fraction du pain. Il se trouvait là avec eux. Le but du rassemblement, dont il est parlé en Actes 20 : 7, n'était pas de profiter de la présence de l'apôtre ce jour-là. Il venait de passer sept jours en Troade ; un de ces jours était un dimanche, et Paul, ce jour-là, se réunit avec eux. Sa présence au milieu d'eux dérangea plutôt, semble-t-il, le cours ordinaire de la réunion, et retarda même le moment de la fraction du pain, parce qu'il avait beaucoup à dire aux frères. Il devait partir le lendemain et pensait ne pas les revoir (v. 25).
            Le même apôtre, écrivant aux Corinthiens, au sujet d'une collecte générale en faveur des saints, leur prescrit, comme il l'avait déjà fait pour les assemblées de Galatie, de mettre à part, chacun chez soi, le dimanche, ce qu'il donnerait, selon qu'il aurait prospéré (1 Cor. 16 : 1, 2). Ceci prouve que ce jour, étant reconnu comme le jour du Seigneur, on avait le loisir de considérer comment on avait prospéré pendant la semaine écoulée, et qu'au lieu de continuer ce jour-là à vaquer à ses propres affaires temporelles, on s'occupait paisiblement de celles du Seigneur, parce que c'était son jour.
            Enfin, il n'est pas sans importance de remarquer que le Seigneur a choisi un dimanche pour confier à Jean l'Apocalypse, la révélation de Jésus Christ. Il est possible que l'apôtre bien-aimé, exilé et isolé à Patmos, fût ce jour-là en communion d'esprit avec les saints, qu'il savait être rassemblés pour rompre le pain, partout où l'Evangile avait été annoncé et cru. Mais ce fut l'occasion de nous donner à connaître le nom scripturaire de ce premier jour de la semaine, savoir le jour du Seigneur, ou journée dominicale (Apoc. 1 : 10).
            Remarquons encore que l'apôtre Paul, écrivant aux Corinthiens au sujet de la Cène, la nomme la Cène dominicale, ce qui distingue le souper du Seigneur de tout autre repas. De même le nom de dimanche, journée dominicale, distingue le premier jour des six autres.
 
 
 
 
            Toutes ces considérations scripturaires montrent assez que le jour du dimanche s'impose au coeur et à la conscience du chrétien, d'une manière bien plus précieuse et bien plus puissante, que si c'était un jour dont l'observation serait rendue obligatoire par une loi ! Un jour mis à part comme privilège est plus précieux qu'un sabbat imposé. Le coeur attaché au Seigneur est heureux de lui reconnaître son jour. C'est le sien et non pas le nôtre. Nous ne pouvons donc pas en disposer à notre gré : il est au Seigneur ! Nous devrions être heureux et reconnaissants de l'employer à son service.
            C'est pourquoi, pour le coeur qui a compris la pensée de Dieu à l'égard de ce jour, s'abstenir le dimanche de travailler de ses mains, de vendre et d'acheter, de faire des voyages de plaisir... comme aussi le fait de s'absenter des réunions seulement pour des raisons majeures, tout cela devient une obligation bien plus positive que s'il y avait cent textes formels pour l'établir.
            Amis chrétiens, si notre coeur est véritablement attaché au Seigneur, nous n'ignorerons pas la portée de la sa résurrection, ainsi que l'importance que Dieu a donnée au fait que cette résurrection a eu lieu le premier jour de la semaine et pas un autre ; nous serons convaincus que, par là, ce jour a été consacré comme étant le jour du Seigneur.
 
 
                                  Article revu, paru dans le « Messager Evangélique » (1896 p. 321)