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La valeur de la prière

 

Lecture proposée : Luc 11 : 5-13

L'ami qui demande
            
La parabole de Luc 11 présente d'abord l'ami qui fait une requête. Il ne demande pas pour lui-même, mais pour un autre, dont il explique les circonstances.
            Nous pouvons certainement nous encourager à réaliser ces deux sortes de prières - pour nous-même et pour les autres. Toutes les deux sont justes et nécessaires. Sachons voir au-delà de nos propres circonstances et prenons garde de ne pas négliger la prière pour les autres.
            Les épîtres nous y exhortent :
                        - « Priez par toutes sortes de prières et de supplications, en tout temps, par l'Esprit, et veillez à cela avec toute persévérance ; faites des supplications en faveur de tous les saints et pour moi ...» (Éph. 6 : 18-19).
                        - « J'exhorte donc, avant tout, à faire des supplications, des prières, des intercessions, des actions de grâces pour tous les hommes, pour les rois et tous ceux qui sont haut placés » (1 Tim. 2 : 1- 2).
                        - « Frères, priez pour nous, afin que la parole du Seigneur coure, et qu’elle soit glorifiée » (2 Thes. 3 : 1).

            Ce qui nous frappe particulièrement dans cette parabole, c'est la concision de la prière. Le demandeur ne tient pas un long discours à son ami, mais exprime sa requête d'une manière claire et précise : « Ami, prête-moi trois pains » (v. 5). Il demande exactement ce dont il a besoin. Quel enseignement pour nous ! Tout particulièrement lorsque nous prions en public, nous devrions nous efforcer de nous exprimer de façon précise et concrète, et éviter de nous perdre en considérations abondantes et vagues. Tenir un discours à Dieu quand nous sommes à genoux, c'est le contraire de ce que le Seigneur nous enseigne ici. On ne peut pas toujours éviter les prières de caractère général; mais soyons attentifs au fait qu'une prière pour un sujet précis manifeste un intérêt plus profond pour la personne ou pour la chose mentionnée.
            Le caractère pressant de la demande est souligné dans la parabole par le fait que celui qui adresse la requête se présente à la porte de son ami à une heure indue. Il est lui-même trop pauvre, ou il n'est momentanément pas en mesure de nourrir son ami arrivé de voyage. Dans la confiance en son ami qui peut l’aider, il frappe à sa porte vers minuit. Et il ne se laisse pas plus impressionner par son refus que par ses explications. Quand bien même la porte est déjà fermée, il continue à frapper jusqu'à ce qu'il obtienne ce qu'il demande.
            Dieu prend plaisir à ce que ses enfants manifestent, dans leurs prières, une certaine insistance, ou même de la ténacité. Nous trouvons cette pensée dans les livres des prophètes : « Vous qui faites se ressouvenir l'Éternel, ne gardez pas le silence, et ne lui laissez pas de repos…» (És. 62 : 6-7). Abraham n'a-t-il pas déjà manifesté de la ténacité lorsqu'il intercédait devant l'Éternel en faveur de la ville de Sodome, et qu'il diminuait progressivement le nombre possible des justes qui s'y trouvaient (Gen. 18 : 22-33) ? Une telle insistance dans la prière honore le Dieu Tout-Puissant.
            L'humble confession de notre propre faiblesse est une condition importante d'une prière agréable à Dieu. Celui qui venait demander trois pains était conscient de son dénuement, de son incapacité à venir en aide à son ami affamé, et c'est pourquoi il s'adresse à son ami plus riche que lui. Nous non plus, nous ne pouvons nous appuyer sur nos propres ressources pour nourrir les personnes affamées qui nous entourent, qu'il s'agisse des besoins des pécheurs perdus ou de ceux des enfants de Dieu. Toutefois nous connaissons Celui qui est riche - « riche aussi en miséricorde » (Éph. 2 : 4) - notre Dieu et Père. Allons à Lui lorsque nous avons besoin de pain pour nous-mêmes et pour les autres !

L'ami qui reçoit la requête
            
Dans l'application de la parabole, il y a des parallèles évidents entre l'ami qui demande et l'attitude qui nous est recommandée. Il en est autrement si nous en venons à l'ami riche auquel est adressée la requête. Quels contrastes entre son attitude et la manière d'agir de Dieu !
            Serait-il concevable que nous puissions venir à Dieu à un moment qui Le dérange ? Serait-il possible qu'Il nous dise : « Ne me dérange pas, la porte est déjà fermée » ? (v. 7) - ou qu'il allègue une excuse ou une autre pour nous renvoyer ? Mille fois non ! « Voici, celui qui garde Israël ne sommeillera pas et ne dormira pas » (Ps. 121 : 4). Dieu aime à donner et Il donne plus que ce que nous Lui demandons. Il est toujours accessible et nous n'avons jamais à craindre de troubler son repos. Il est écrit dans les Proverbes : « L'ami aime en tout temps, et un frère est né pour la détresse » (17 : 17), et cette parole s'applique tout particulièrement à notre Seigneur.
            Le motif pour lequel la requête est accordée, dans la parabole, fait aussi le plus grand contraste avec la manière d'agir de Dieu. L'ami auquel est adressée la demande se voit non seulement dérangé dans son repos, mais il nourrit aussi des sentiments égoïstes et peu aimables envers son prochain. C'est pour cela qu'il lui oppose d'abord un refus. Puis, pour éviter d'être incommodé plus longtemps par son insistance, il se lève et lui donne ce dont il a besoin. Il lui donne, non pas parce qu'il est son ami, mais à cause de son « importunité » - ce qui irrite ou fatigue (v. 8). Mais Dieu ne donne pas pour de tels motifs et de cette manière. Notre Père est plein d'amour et de bonté. Il aime à nous bénir, et Il bénit surabondamment ceux qui, en toute confiance, viennent à Lui avec leurs besoins.
            Si la persévérance conduit déjà au but lorsqu'on s'adresse à un homme qui ne voit en elle que de l'importunité, combien plus Dieu répondra-t-Il aux appels persévérants de ses enfants qui se confient en Lui !
            À la suite de la parabole, le Seigneur ajoute : « Demandez, et il vous sera donné ; cherchez, et vous trouverez ; frappez, et il vous sera ouvert. Car quiconque demande reçoit ; et celui qui cherche, trouve ; et à qui frappe, il sera ouvert » (v. 9-10). C'est un encouragement à donner à nos requêtes ce caractère de prière instante à laquelle Dieu aime à répondre.

            La parabole de Luc 11 et celle de Luc 18 : 1-8 nous montrent l'immense contraste qu'il y a entre l'homme et Dieu :
                        - L'homme égoïste se voit contraint de se lever au milieu de la nuit pour répondre aux besoins de son voisin, mais il le fait pour ne plus être irrité et fatigué.
                        - Le juge inique se voit contraint de donner suite à la demande de la veuve opprimée, mais il le fait pour qu'elle ne lui casse pas la tête par ses cris incessants.
            Au contraire, Dieu se plaît à répandre sa bénédiction sur ceux qui Le prient avec sérieux, persévérance et foi.
            La veuve est allée vers le juge pour lui exposer sa propre cause. L'ami, en revanche, est intervenu en faveur de son frère affamé. Ainsi le Seigneur nous enseigne que nous pouvons prier pour nous-même et pour les autres, jusqu'à ce que nous soyons exaucés. L'une de ces paraboles illustre l'exhortation : « Demandez, et il vous sera donné » ; et l'autre, l'exhortation : « Frappez, et il vous sera ouvert ».

                                                     Extrait de notes recueillies à une méditation