bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

                                                         Lot


Le choix de Lot et ses conséquences
Ressemblons-nous à Lot ou à Abram ?


Lire Genèse 12-19


            L'histoire de Lot est particulièrement solennelle. Quand Abram, à l'appel de son Dieu, quitta le pays des Chaldéens, Lot le suivit. Quand, à Sichem, puis à Béthel, le patriarche dressa un autel, Lot était avec lui, témoin de la foi de son oncle. Mais on ne marche pas longtemps avec la foi des autres et le moment vient où il faut prendre position pour Dieu ou pour le monde.


Le choix de Lot et ses conséquences

            Lot choisit pour lui la plaine du Jourdain (Gen. 13 : 11) et, bien que n'ignorant pas que les hommes de Sodome étaient méchants et grands pécheurs devant l'Eternel, il dressa ses tentes jusqu'à la ville corrompue (13 : 12). Mais on ne joue pas avec Satan, le prince de ce monde. Une concession en amènera une autre. Bientôt Lot habitera dans Sodome (14 : 12) et s'établira comme juge aux portes mêmes de la ville (19 : 1).
            Dans le tableau si sombre de l'iniquité de Sodome (chapitre 19), nous ne trouvons qu'un seul détail qui nous rassure quant à Lot, et nous permet de supposer qu'il y avait quand même en lui une certaine crainte de Dieu : il « cuisit des pains sans levain » (19 : 3). Il nous faudra parcourir toute l'Ecriture pour trouver confirmation de son état par la plume de l'apôtre Pierre, qui déclare : « le juste Lot, accablé par la conduite débauchée de ces hommes pervers... tourmentait jour après jour son âme juste à cause de leurs actions iniques » (2 Pier. 2 : 7-8). Il y avait donc en Lot la vie divine, une étincelle de vie que Dieu seul pouvait discerner. Et il sera sauvé comme un tison arraché du feu.
            Pourtant, quel triste bilan que celui de la vie de Lot ! Aucun témoignage rendu devant ces hommes qui l'ont attiré dans leur bourbier de corruption et qui maintenant le chassent avec menaces. Il perdra tout : sa femme, ses serviteurs, ses biens, ses troupeaux. Il faudra la grâce infinie de Dieu pour que sa vie lui soit donnée pour butin. Il emmènera avec lui ses deux filles, mais celles-ci, élevées dans la débauche de la ville, l'entraîneront dans un abîme d'iniquité.
            En définitive, que restera-t-il de sa vie ? Bien peu de chose, hélas. Il restera Moab et Ben-Ammi qui de génération en génération demeureront les ennemis déclarés du peuple de Dieu. Sans doute, de Moab, la grâce infinie de Dieu tirera une Ruth, mais il n'appartient qu'à Dieu de tirer « le miel du corps du lion » (Juges 14 : 9).
            Nous trouvons dans le Saint Livre la fin d'un Jacob (Gen. 49-50) : c'est, a-t-on dit, comme un « soir serein qui termine un jour d'orage » ; mourant, il adora, « appuyé sur le bout de son bâton » (Héb. 11 : 21). Moïse, avant sa mort, prononça un cantique (Deut. 32) et bénit les fils d'Israël (Deut. 33) ; puis, du sommet du Pisga, il regarda le pays que Dieu allait donner à son peuple. Mais pour Lot, son histoire s'achève dans la plus honteuse corruption.



Ressemblons-nous à Lot ou à Abram ?

            Sans doute, amis chrétiens, éprouvons-nous une juste réprobation pour l'homme dont nous avons retracé brièvement la si pénible histoire. Mais, n'y a-t-il plus de Lot ? Ne demeure-t-il pas la figure du chrétien mondain ?
            Le chemin de Lot est un chemin sans autel et sans tente. Ne pensons pas que nous rendrons ainsi témoignage de notre foi ! Prenons garde de ne pas engager nos pas dans un tel chemin, car une fois pris dans les filets de l'ennemi, nous irons beaucoup plus loin que nous ne le voudrons ! Nous serons la victime des moqueurs qui bientôt, après nous avoir dépouillés, nous chasseront du milieu d'eux. Notre vie sera une vie perdue non seulement pour Dieu mais aussi pour nous. De plus, par notre triste exemple, nous pourrons engendrer, dans notre famille ou dans notre entourage, quelque fils de Moab.
            Rien ne ressemble à la vie d'un incrédule comme celle d'un chrétien mondain. Rien que cela devrait nous inciter à une sainte vigilance pour fuir tout sentier qui entraînerait vers le chemin de Lot.

            Tout autre était le chemin d'Abraham. Il se tenait sur la montagne, et là, Dieu lui parlait comme un homme parle avec son ami (2 Chr. 20 : 7 ; Es. 41 : 8 ; Jac. 2 : 23). Sans doute a-t-il connu des faiblesses ; mais, s'il est descendu en Egypte, il en est remonté pour retrouver la communion avec son Dieu. Le roi de Sodome a essayé de le séduire : « Donne-moi les personnes (ou les âmes), et prends les biens pour toi », lui a-t-il dit à l'issue d'un combat (Gen. 14 : 21). Satan veut les âmes. Il propose aux hommes, aujourd'hui encore, le même marché : « Donne-moi ton âme... et je te donnerai tous les biens que tu peux désirer ». Mais le patriarche dira : « J'ai levé ma main vers l'Eternel, le Dieu Très-haut, possesseur des cieux et de la terre : si, depuis un fil jusqu'à une courroie de sandale, oui, si, de tout ce qui est à toi, je prends quoi que ce soit... afin que tu ne dises pas : Moi, j'ai enrichi Abraham ! ». Noble et exemplaire réponse de l'homme de foi. Du monde, il ne veut rien. Alors Dieu s'approche de son serviteur fidèle pour lui dire : « Abram, ne crains point ; moi, je suis ton bouclier et ta très grande récompense » (Gen. 15 : 1). Cette assurance valait bien plus que tous les trésors du roi de Sodome.
            La fin d'Abraham est consignée dans le livre de Dieu : il mourut dans une bonne vieillesse, rassasié de jours, et après sa mort, Dieu bénit Isaac son fils (Gen. 25 : 8-11).
            Abraham, Isaac, Jacob, Boaz, David, Salomon, « Joseph, l'époux de Marie de laquelle est né Jésus qui est appelé Christ » (Matt. 1) : glorieuse postérité de celui qui est « le père de tous ceux qui croient » (Rom. 4 : 11). N'était-ce pas la « très grande récompense » ?


            Ces choses ont été écrites « pour notre instruction » (Rom. 15 : 4), et celui qui méprise l'instruction est un fou (Prov. 1 : 7). 

                                                             E. A. – article paru dans la « Feuille aux jeunes »