LES CANTIQUES DES DEGRES (4)
Le jugement de soi-même et la confession des péchés (Ps. 130) amènent le croyant à considérer sa vraie place devant le Seigneur, une position d'humilité (v. 1). C'est pourquoi ce cantique est si court. Le croyant humble ne fait pas de longs discours. Son âme est apaisée. Il est comme l'enfant sevré qui abandonne le sein et le lait maternel pour une nourriture nouvelle, tout en restant près de sa mère qui lui procure paix et sécurité. Ce psaume est le cantique d'un croyant mûri, humble et dépendant après les épreuves venant de l'extérieur (Ps. 123) et de l'intérieur de lui-même (Ps. 130).
Il ne faut pas vouloir mettre le ciel dans sa tête en marchant dans des choses trop grandes pour soi (v. 1), mais le ciel dans son coeur. « Par la grâce qui m'a été donnée, je dis à chacun de ceux qui sont parmi vous de ne pas avoir une haute pensée de lui-même, au-dessus de celle qu'il convient d'avoir, mais de penser de manière à avoir de saines pensées, selon la mesure de foi que Dieu a départie à chacun » (Rom. 12 : 3). Se glorifier ou se dévaloriser, c'est vouloir attirer l'attention sur soi. La vraie humilité est d'accepter la place que Dieu nous donne, en étant contents de notre état et disponibles pour le service.
L'humilité (v. 1), la soumission (v. 2) et la confiance (v. 3) sont trois vertus chrétiennes qui résultent de l'expérience acquise au cours de notre pèlerinage. Elles amènent le croyant à ne plus s'occuper de lui-même, mais des intérêts du Seigneur, comme on le voit dans le cantique suivant.
Application prophétique : Le résultat de toutes les épreuves du peuple de Dieu est qu'Israël s'attendra au Seigneur pour toutes choses.
Tout à tour, David (v. 1-6), Salomon (v. 7-12) et l'Eternel (v. 13-18) s'expriment dans ce cantique où Christ est présenté prophétiquement comme le vrai Roi.
13.1 : Le désir de David (v. 1-6)
Dieu a toujours cherché un lieu pour entrer en communion avec l'homme (v. 13), car son désir est d'habiter parmi les hommes (Deut. 12 : 5). Le désir de Dieu est devenu le désir de David (v. 5). Il voulait à tout prix trouver un lieu pour l'Eternel et il promet d'y consacrer tout son temps et toute son énergie. De tout son coeur, David a désiré ardemment de bâtir une maison à l'Eternel. Il a rassemblé les matériaux en abondance (1 Chr. 22 : 14-16), mais parce qu'il avait versé beaucoup de sang, Dieu ne lui a pas permis de réaliser sa grande ambition.
Le verset 6 fait référence à l'arche du témoignage. Sans elle et sans le propitiatoire, le culte lévitique n'avait pas de sens. Il semble que David avait longtemps cherché à faire monter l'arche de Kiriath-Jéarim à Jérusalem (1 Sam. 7 : 1 ; 2 Sam. 6 : 3). Il aspirait à ce qu'elle ait sa vraie place, là où le peuple de Dieu rendait culte à l'Eternel.
Chercher le lieu où le Seigneur se trouve est la responsabilité de chaque chrétien (Matt. 18 : 20). Là, dans l'assemblée des croyants, il sera richement béni.
13.2 : L'invocation de Salomon (v. 7-12)
Quand Salomon achève de construire la maison de l'Eternel, il prie à genoux devant tout le peuple, les mains levées vers le ciel. Sa prière se termine avec les expressions des versets 7 à 10 (2 Chr. 6 : 41-42). Salomon aspire à ce que l'Eternel entre dans son repos et que les sacrificateurs aient une marche pratique en accord avec leur service pour que les hommes pieux puissent chanter de joie (v. 9).
Salomon rappelle la promesse de Dieu faite à David : ses fils s'assiéront sur le trône d'Israël à toujours. Cette promesse comprend deux parties :
- les descendants de David régneront pour autant qu'ils soient fidèles (v. 12)
- la lignée royale de David ne cessera jamais (v. 11).
La première promesse est conditionnelle. La seconde, inconditionnelle, a trouvé son accomplissement en Jésus, le descendant de David qui règne à toujours.
13.3 : Les réponses de l'Eternel au désir de David (v. 13-18)
Le repos de Dieu est d'habiter parmi les hommes (v. 14). Dieu s'était choisi Jérusalem pour habiter parmi son peuple et y faire demeurer sa gloire. Nous sommes collectivement l'habitation de Dieu. L'Eglise est la Jérusalem céleste, éternellement bénie par la présence de l'Agneau, comme le peuple juif était béni par la présence de l'arche (Apoc. 21 : 22-25).
Dieu répond au-delà du désir des siens. Salomon avait dit : « Que tes sacrificateurs soient revêtus de justice » (v. 9). L'Eternel répond : « Je revêtirai de salut tes sacrificateurs » (v. 16).
Salomon avait dit : « Que tes saints chantent de joie » (v. 9). L'Eternel répond : « Ses saints exulteront en chantant de joie » (v. 16).
Salomon avait dit : « Que tes saints chantent de joie » (v. 9). L'Eternel répond : « Ses saints exulteront en chantant de joie » (v. 16).
Salomon avait dit : « Ne repousse pas la face de ton oint » (v. 10). L'Eternel répond : « Je ferai germer la corne de David (symbole de la puissance)... sur lui fleurira sa couronne » (v. 17-18).
Quand le Seigneur (l'arche) devient le centre de la vie di croyant, il est la source de bénédictions pour lui-même, pour sa famille et pour l'assemblée. Lui seul peut assurer ces bénédictions.
13.4 : Application prophétique
Ce psaume décrit les bénédictions qui caractériseront le règne millénaire de Christ. Jérusalem deviendra le centre béni du royaume. Christ, le Roi, l'Oint de l'Eternel, dominera. La pauvreté disparaîtra et le culte à l'Eternel sera rétabli dans toute sa magnificence.
La paix recherchée (120 : 7), la paix demandée (122 : 7 ; 125 : 5 ; 128 : 6) est maintenant réalisée : les frères habitent non seulement ensemble, mais unis ensemble. Après une vie d'expérience avec Dieu, le pèlerin constate avec satisfaction que l'unité est bonne pour Dieu et agréable pour les frères (v. 1).
Le rassemblement des croyants dans l'unité ne peut être qu'autour d'un seul centre. Pour les Juifs, l'objet central de leur culte était l'arche, ramenée des champs de Jaar (132 : 6). Pour les chrétiens, la personne du Seigneur Jésus Christ est le seul centre du rassemblement (Matt. 18 : 20).
Sur cette terre, le but de Dieu a été de rassembler en un, par la mort de son Fils, tous les enfants de Dieu dispersés (Jean 11 : 52). Dans cette unité, Christ est tout et en tous, sans distinction de race, de classe et de sexe (Col. 3 : 11). Son but pour l'éternité est de réunir en un toutes choses en Christ, « les choses qui sont dans les cieux et les choses qui sont sur la terre, en lui » (Eph. 1 : 10).
L'unité du peuple de Dieu ne résulte pas d'une union des hommes entre eux. Elle prend son origine en Dieu, car c'est la volonté de Dieu que son peuple soit un (Ex. 19 : 5-6 ; 1 Pier. 2 : 9).
L'huile, un symbole de l'Esprit, est la source de l'unité (v. 2). Répandue sur la tête d'Aaron, le souverain sacrificateur, elle descend en bénédiction pour les frères. La rosée, qui lui est associée comme symbole de la parole de Dieu (Deut. 32 : 2), est en bénédiction pour tout le pays (v. 3). Chaque matin, comme le bien le plus précieux, elle descend des cieux pour arroser la terre (Deut. 33 : 13). La vraie unité ne provient pas de sources terrestres. Elle dépend de ce qui vient d'en haut. Pour les chrétiens, Christ (figuré par Aaron) est la tête, le chef de l'assemblée (Eph. 1 : 22). De lui viennent toutes les bénédictions.
Israël, rétabli, est parvenu au lieu où l'Eternel a commandé la bénédiction, « la vie pour l'éternité » (v. 3). Il se trouve dans l'état qui convient pour jouir de la vie pour l'éternité.
Remarquons que ce passage et celui de Dan. 12 : 2 sont les seuls qui parlent de la vie éternelle dans l'Ancien Testament ; dans le Nouveau Testament, la vie éternelle est pleinement révélée en Christ.
Notre responsabilité n'est pas de créer l'unité, mais de réaliser l'unité de l'Esprit et de la maintenir par le lien de la paix (Eph. 4 : 3). Pour connaître la paix entre croyants, il faut d'abord la trouver avec Dieu (Rom. 5 : 1) et avec soi-même en acceptant son pardon en Jésus Christ.
Application prophétique :
Le Psaume 133 célèbre l'unité retrouvée des douze tribus. La sacrificature est rétablie. Chaque membre du peuple est considéré comme étant un sacrificateur (Es. 61 : 6), comme accomplissement de la volonté de Dieu (Ex. 19 : 6). Sion est désormais le centre de la bénédiction millénaire.
Sorti de Méshec et des tentes de Kédar (120 : 5), le pèlerin termine son voyage dans la cour de la maison de l'Eternel. Il a franchi la dernière marche des degrés de la montée. Le rétablissement de son âme est complet. Tout peut maintenant culminer dans la louange. Les demandes personnelles ont disparu, mais les sujets de sa louange ne sont pas indiqués : ils sont infiniment variés.
Arrivé à Jérusalem, le pèlerin juif devait s'arrêter dans la cour du temple. Il ne pouvait pas pénétrer dans la maison de l'Eternel, un lieu réservé aux sacrificateurs qui s'y tenaient chaque matin et chaque soir pour bénir (Deut. 10 : 8 ; 1 Chr. 23 : 30).
Le fidèle s'adresse aux sacrificateurs : « Bénissez l'Eternel, vous, tous les serviteurs de l'Eternel ». Les sacrificateurs répondent en invoquant la bénédiction de l'Eternel : « Que l'Eternel, qui a fait les cieux et la terre, te bénisse de Sion ! » (v. 3), en écho à la bénédiction d'Aaron et de ses fils (Nom. 6 : 24-27).
Le pèlerin est maintenant devenu un adorateur. Avec les Lévites, il peut bénir l'Eternel. Le plan de Dieu pour son peuple n'a pas pu être déjoué par l'ennemi. Il s'accomplit progressivement : « Si vous écoutez attentivement ma voix et si vous gardez mon alliance, vous m'appartiendrez en propre d'entre tous les peuples ; car toute la terre est à moi, et vous me serez un royaume de sacrificateurs, et une nation sainte (Ex. 19 : 5-6).
La fatigue du voyageur est tombée. Un geste accompagne ses paroles. Il lève les mains pour apporter la louange à l'Eternel, au-delà du sanctuaire terrestre. Dieu remplit toujours de riches bénédictions les mains levées vers lui (v. 3).
La louange sied aux hommes droits (Ps. 33 : 1). Prenons l'habitude de louer le Seigneur. La louange honore Dieu et elle a une grande puissance sur notre être tout entier. Elle détache nos pensées de nos préoccupations et les dirige vers le Seigneur.
Comme chrétiens, nos privilèges sont infiniment plus grands que ceux des Juifs qui montaient à Jérusalem :
- Le Juif pieux pouvait dire : « Un jour dans tes parvis vaut mieux que mille » (Ps. 84 : 10), mais il devait s'arrêter sur le seuil de la maison de l'Eternel. Nous entrons par la foi dans les lieux saints par un chemin nouveau et vivant (Héb. 10 : 19-20).
- A la fin de son voyage, le pèlerin était à la veille d'un jour de fête (Deut. 16 : 16) ; nous, chrétiens, sommes à la veille d'un jour sans fin.
- Le chemin du Juif se termine dans la cour du temple terrestre. Notre chemin monte plus haut, car nous sommes déjà bénis de toute bénédiction dans les lieux célestes en Christ (Eph. 1 : 3).
- Le Juif était béni de l'Eternel qui a fait les cieux et la terre. Nous sommes bénis par Dieu, le Père de notre Seigneur Jésus Christ et notre Père (Eph. 1 : 3-14).
- Une seule tribu, celle des Lévites, avait été choisie pour louer. Nous sommes maintenant tous sacrificateurs, sans distinction de classe ou de sexe (1 Pier. 2 : 9).
Bientôt, le pèlerin va repartir, mais non sans emporter une bénédiction finale : « Que l'Eternel qui a fait les cieux et la terre, te bénisse de Sion ! » Dieu a été glorifié par son peuple. A son tour, il bénit les siens. Pour que la louange puisse éclater, les Juifs pieux devaient habiter unis ensemble (Ps. 133) autour d'un centre, qui était l'arche du témoignage, une image de Christ (Ps. 132). A plus forte raison, l'unité doit nécessairement être gardée dans le culte chrétien, quand les enfants de Dieu se souviennent des souffrances et de la mort du Seigneur Jésus, en participant à la Cène, exprimant ainsi une vraie communion. Là, dans le silence, « le pain que nous rompons n'est-il pas la communion du corps du Christ ? (1 Cor. 10 : 16).
Application prophétique
La série des Cantiques des degrés se termine par la bénédiction millénaire. Ce jour-là, il ne restera qu'un peuple de sacrificateurs bénissant l'Eternel dans sa maison.
Extrait de « Sondez les Ecritures » (volume 14)
Extrait de « Sondez les Ecritures » (volume 14)