Christ veut nourrir l'âme du croyant et le soutenir en maintenant en lui la jouissance de Lui-même, au milieu des difficultés de la vie présente.
Des types de l'Ancien Testament préfigurent le privilège que possède maintenant le chrétien de se nourrir de Christ. En Lévitique 7 et Nombres 18, les sacrificateurs reçoivent des instructions précises sur les portions des sacrifices dont ils pouvaient disposer pour se nourrir. Il y avait des différences. Dans certains cas, toute la famille du sacrificateur pouvait user de ce droit (Lév. 6 : 9-11 ; 7 : 6) : ce qui souligne le privilège actuel de tous les croyants, de toute la famille de Dieu, d'avoir Christ pour aliment de leur âme. Lui-même a dit : «Moi, je suis le pain vivant qui est descendu du ciel : si quelqu'un mange de ce pain, il vivra éternellement... celui-là aussi vivra à cause de moi » (Jean 6 : 51,57).
D'une manière générale, nous voyons que nous sommes appelés à nous nourrir de Christ de trois manières différentes.
- comme agneau pascal
- comme manne
- comme vieux blé du pays.
Réveillés par l'Esprit de Dieu, alarmés par le jugement suspendu sur nous, nous avons été mis à l'abri de la condamnation à cause du sang répandu ; avec quelle joie alors nous nous sommes nourris de l'Agneau qui a satisfait aux droits de la sainteté de Dieu en portant nos péchés sur le bois de la Croix. Sans doute, l'avons-nous mangé avec des herbes amères car nos péchés se présentaient à nous selon l'estimation de Dieu. Nous avions nos reins ceints, les sandales aux pieds et le bâton à la main car l'Egypte, figure du monde, était déjà pour nous un pays étranger qu'il fallait quitter.
Au désert :
C'est un lieu où tous les croyants sont moralement des pèlerins. Là, retirés du pays ennemi, délivrés du pouvoir de Satan et rachetés pour Dieu, ils goûtent la puissance de la mort et de la résurrection de Christ. Au désert, la Pâque est pour chaque pèlerin un mémorial, le souvenir de sa délivrance. Nous y voyons Christ descendu dans la mort, Lui qui en la traversant, a non seulement subi le jugement que nous méritions, mais a aussi anéanti la puissance de l'Ennemi, celui qui avait le pouvoir de la mort, nous délivrant de la maison de servitude.
En Canaan :
Etant passés par le Jourdain, morts avec Christ, la Pâque a pour nos coeurs une signification bien plus complète encore. C'est un salut accompli (Josué 21 : 45). Non seulement nous avons été vivifiés ensemble, mais nous avons été ressuscités ensemble et Il nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes (Eph. 2 : 6).
L'adoration des rachetés assis dans les lieux célestes et se nourrissant de l'agneau immolé est la plus haute expression du culte. Dans le ciel, nous contemplerons cette mort avec une adoration toujours croissante. Le sang de l'agneau sera le sujet qui occupera les saints glorifiés pour l'éternité.
Au désert seulement :
Type de Christ descendu du ciel, la manne a été donnée au-delà de la Mer Rouge (Exode 16) et elle a cessé au lendemain du jour où ils mangèrent du vieux blé du pays (Josué 5 : 12). Mais Israël ne pouvait être qu'à un seul endroit à la fois, dans le désert ou dans le pays, tandis que le croyant est en même temps :
- Au désert : pour le service, le témoignage à rendre à Christ ici-bas, comme pèlerin qui attend le retour du Seigneur.
- Dans les lieux célestes : pour « vivre en ressuscité », jouissant déjà par la foi de « toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » (Eph. 1 : 3).
Le chapitre 8 du Deutéronome ( 2-6,14-16 et 7-10) présente ces deux états du peuple terrestre de Dieu, dans le désert et dans le pays, et illustre ce que réalise simultanément son peuple céleste.
La manne, c'est Christ dans l'incarnation, un Christ humilié, homme parfait. Sa grâce, sa compassion, sa sympathie, sa tendresse et son amour, sa douceur et son humilité, son parfait exemple... toutes ces choses se retrouvent dans la manne (Héb. 12 : 1-3).
Aliment étrange, sans goût pour un Egyptien qui n'aurait jamais pu en vivre, c'est la vie et l'aliment de la foi. Plus nous sommes dépouillés du vieil homme et de ses actions, plus nous désirerons vivre seulement de ce pain « qui soutient le coeur de l'homme » (Ps. 104 : 15). Ce « pain des puissants » (Ps. 78 : 25) nous soutiendra au milieu des épreuves, des difficultés du désert (1 Pierre 2 : 20-24 ; Phil. 2 : 5-9).
Pour recueillir la manne, il fallait sortir du camp (Exode 16 : 4). On ne pouvait pas en faire de provision (Exode 16 : 16). Nous devons nous nourrir continuellement de Christ, heure par heure. Si je ne recueille pas à la fraîcheur du matin la portion de pain préparée par la grâce de Dieu, je manquerai de forces pour continuer mon voyage.
Type de Christ monté en haut, ce vieux blé du pays est associé à la Pâque et à la manne (Josué 5 : 10-12). Le blé du pays, c'est Christ dans la gloire, vie et force de nos âmes. Bien que nous soyons encore sur la terre, nous sommes unis à Christ là où Il est (Col. 3 : 1-3). Sommes-nous heureux de le voir là et désirons-nous « chercher les choses qui sont en haut » ?
Nourris de cet aliment céleste destiné à un peuple déjà « assis dans les lieux célestes », nous sommes fortifiés dans le Seigneur et dans la puissance de sa force (Eph. 2 : 6 ; 6 : 10). Nous pouvons nous emparer de l'héritage. Il y a encore des combats à livrer car le complet et parfait repos ne sera goûté pleinement qu'une fois entrés effectivement dans le ciel.
Il n'y aura pas de puissance pour manifester Christ ici-bas si nous ne sommes pas occupés de Lui en gloire, centre de tous les conseils de Dieu, objet de son plaisir infini.