Des vases de miséricorde, préparés et utiles
1. Des vases fragiles destinés à la gloire
2. Un trésor divin dans des vases de terre
3. Des vases utiles au maître
Job, dans son épreuve douloureuse, s’adresse à Dieu et dit : « Souviens-toi, je te prie, que tu m’as façonné comme de l’argile » (Job 10 : 9). L’homme est petit et Dieu, son Créateur, est infiniment grand. Mais ce Dieu si grand s’est penché depuis les cieux sur sa faible créature qui était sur la terre et a voulu la sauver du péché dans lequel elle était tombée sur la simple poussée du diable (Gen. 3 : 1-7). Dans son amour et sa grâce infinis, Il a fait lever le misérable de la poussière, il a pris le pécheur « de dessus le fumier » et l’a élevé jusqu’à Lui, lui donnant « en héritage un trône de gloire » (1 Sam. 2 : 8 ; Ps. 113 : 6-8).
La Parole de Dieu nous rappelle souvent ce que nous sommes, car nous avons toujours en nous une tendance à nous enorgueillir. Nous devons rester conscients de la faiblesse qui nous caractérise. La Parole de Dieu nous remet cela en mémoire en comparant à plusieurs reprises les simples êtres humains et mortels que nous sommes, à des « vases » qui peuvent se briser ou être brisés facilement (És. 30 : 14 ; Jér. 19 : 10-11). Mais, en même temps, elle nous montre ce que le grand amour et la « riche miséricorde » (Éph. 2 : 4) de Dieu a fait de nous, en nous, et pour nous.
Trois passages des épîtres de Paul (Rom. 9 : 23 ; 2 Cor. 4 : 7 ; 2 Tim. 2 : 20-21) nous révèlent ce que l’amour de Dieu a fait, fait et fera pour ces faibles créatures que nous sommes, incapables par nous-mêmes de nous approcher de Lui, mais qu’Il appelle dans son plan divin « à son propre royaume et à sa propre gloire » (1 Thes. 2 : 12).
1. Des vases fragiles destinés à la gloire
« [Dieu… a voulu] faire connaître les richesses de sa gloire dans des vases de miséricorde qu’il a préparés d’avance pour la gloire… » (Romains 9 : 23).
Ce verset de Romains 9 : 23 nous révèle la volonté de Dieu pour les hommes qu’Il a appelés de son « appel céleste… dans le Christ Jésus » (v. 24-26 ; Phil. 3 : 14), selon son propos d’éternité et sa grâce en Jésus Christ, notre Sauveur (2 Tim. 1 : 9). Il désire faire connaître les richesses insondables de sa gloire dans des « vases de miséricorde ». Le Dieu dont les compassions « ne cessent pas » (Lam. 3 : 23) s’est penché sur notre misère, et Il a voulu sauver ces pauvres et fragiles êtres faits de poussière que nous sommes (Ps 103 : 14). Alors que nous étions « désobéissants à Dieu », nous sommes devenus des « objets de miséricorde » (Rom. 11 : 30-31) de sa part. Et non seulement, « l’Éternel a voulu [nous] sauver ! » (És. 38 : 20), mais Il veut nous amener comme fils « à la gloire » (Héb. 2 : 10) !
En considérant le fait que nous avons été - tant Juifs que nations – bénéficiaires de la riche miséricorde de Dieu, nous en glorifions Dieu (Rom. 15 : 9-10), et nous nous exclamons avec l’apôtre : « Ô profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies indiscernables ! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? Qui lui a donné le premier, pour qu’il lui soit rendu ? Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ! À lui la gloire éternellement ! » (v. 33-36).
Les « vases de colère »
L’expression « vases de miséricorde » est en contraste avec les « vases de colère ». Ces derniers seront détruits (v. 22). Il faut bien remarquer que ce n’est pas Dieu qui a les a « préparés pour la destruction ». Ces « vases de colère » sont les hommes qui refusent de venir au salut, malgré la patience et les appels de Dieu ; ils désobéissent à Dieu qui « ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent » (Act. 17 : 30). Hélas, la dureté du cœur de l’homme - un cœur sans repentance dont les pensées restent opposées à Dieu - fait qu’il méprise « les richesses de sa bonté, de sa patience et de sa longue attente, ignorant que la bonté de Dieu te pousse à la repentance » (Rom. 2 : 4-5). C’est pourquoi « la colère de Dieu vient sur eux » (Éph. 5 : 6 ; Col. 3 : 6 ; Jean 3 : 36). Ceux qui auront rejeté le Fils de Dieu, qui se seront opposés à Lui, se préparent eux-mêmes au jugement qui tombera sur eux à la fin, lorsque la « grande patience » de Dieu envers eux aura son terme - une patience jointe à une attente et une bonté qui devraient les conduire à se repentir. Ils seront brisés par le Seigneur : « comme un vase de potier tu les mettras en pièces » (Ps. 2 : 9 ; Apoc. 2 : 27).
Les « vases de miséricorde »
Les « vases de miséricorde » sont, quant à eux, préparés à l’avance par Dieu, pour sa gloire – quel merveilleux propos divin, quelle finalité élevée ! Dans sa grande miséricorde, Dieu « ne nous a pas destinés à la colère, mais à la possession du salut par notre Seigneur Jésus Christ, qui est mort pour nous » (1 Thes. 5. 9). C’est dans sa bonté et selon sa miséricorde qu’Il nous a sauvés ; et c’est « par Jésus Christ, notre Sauveur » (Tite 3 : 3-6). Mieux encore qu’Israël, nous pouvons dire : « Dans son amour et dans sa miséricorde il [nous] a rachetés » (És. 63 : 9). Et ces « vases de miséricorde » que nous sommes ont reçu le salut par la grâce et par la foi (Éph. 2 : 8). C’est ainsi que Dieu a appelé (Rom. 9 : 24) et préparé ces objets de la miséricorde divine, afin qu’ils puissent recevoir en eux-mêmes une bénédiction et un privilège sans mesure, la connaissance présente des infinies richesses de la gloire de Dieu en vie éternelle (voir Act. 11 : 18), en héritage (Éph. 1 : 18), en puissance de l’Esprit Saint (Éph. 3 : 16). Et bientôt, ils connaîtront « la gloire à venir » qui leur sera révélée (Rom. 8 : 18). C’est entièrement l’œuvre de Dieu, « glorieuse et magnifique » (Ps. 111. 3) devant laquelle les faibles vases que nous sommes se prosternent et adorent.
2. Un trésor divin dans des vases de terre
« Car le Dieu qui a dit que du sein des ténèbres brille la lumière, c’est lui qui a brillé dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ. Mais nous avons ce trésor dans des vases de terre, afin que l’excellence de la puissance soit de Dieu et non pas de nous » (2 Corinthiens 4 : 6-7).
Ces versets nous révèlent qu’un grand don de Dieu est placé en nous : notre être intérieur, notre cœur, est illuminé de la connaissance de sa gloire, que nous contemplons par la foi dans la face d’un Christ qui est « le resplendissement » de la gloire de Dieu, « assis à la droite de la Majesté dans les hauts [lieux] » (Héb. 1 : 3). Comment nos cœurs peuvent-ils recevoir de la part de Dieu une telle connaissance, si grande que nous pouvons nous écrier, comme David : « Connaissance trop merveilleuse pour moi, si élevée que je ne peux pas l’[atteindre] ! » (Ps. 139 : 6) ? Certainement, une telle pensée ne serait pas « montée au cœur de l’homme », mais c’est quelque chose « que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » (1 Cor. 2 : 9), car ils ont connu l’amour de Dieu pour eux par Jésus Christ qui a « laissé sa vie pour nous » (1 Jean 3 : 16). Ainsi, Dieu a voulu faire connaître sa gloire à des êtres humains, ces « vases de terre » que nous sommes.
Autrefois, lorsque la gloire de l’Éternel a rempli le tabernacle, même Moïse ne pouvait se tenir dans sa présence (Ex. 40 : 34-35) ; de même, lorsqu’elle a rempli le temple de Salomon, les sacrificateurs ne pouvaient pas y entrer (2 Chr. 7 : 1-2). Et maintenant, la lumière de la connaissance de la gloire même du Dieu dont la grandeur est insondable (Ps. 145 : 3) vient remplir des « vases de terre », qui peuvent la recevoir en eux ! L’être humain n’est pourtant qu’un contenant petit et fragile, mais Dieu, dont les pensées sont élevées au-dessus des nôtres « comme les cieux sont élevés au-dessus de la terre » (És. 55 : 8-9), a voulu le remplir de ce contenu précieux et divin : la connaissance - ou la compréhension - de sa gloire dans un Christ glorieux dans le ciel.
Quel contraste entre ces vases de faiblesse que nous sommes et la lumière de la gloire de Dieu ! Il montre l’immense grâce de Dieu envers nous. Quelle importance pourrait bien avoir le vase humain ? – « Qu’est-ce que l’homme, que tu te souviennes de lui ? » (Ps. 8 : 5 ; voir encore Job 7 : 17). Mais ces êtres humains sans valeur sont devenus précieux aux yeux de Dieu parce qu’Il les a aimés, rachetés et faits siens (És. 43 : 1), au prix du sang de son Fils bien-aimé. Ainsi, cet être fait d’argile, sans aucune gloire en lui-même, Lui est maintenant agréable dans son Bien-aimé (Éph. 1 : 6) et il a de l’importance à ses yeux au point qu’Il a voulu le remplir d’un trésor inestimable, immense - la connaissance de sa propre gloire ! Nous avons un aperçu de cette gloire lorsque les disciples la contemplent dans la face de Christ sur la montagne ou Il est transfiguré devant eux (Matt. 17 : 2) : elle resplendit « comme le soleil » ! – et maintenant elle resplendit dans nos cœurs lorsque nous Le contemplons dans le ciel.
L’excellence de la puissance est de Dieu seul
Ce vase n’est pas un magnifique objet d’or, mais il est qualifié comme étant « de terre », ce qui nous rappelle toujours notre insignifiance, notre extrême faiblesse, dans laquelle seule la puissance de Dieu peut et veut se manifester, à sa gloire. Pour pouvoir être « rempli », il faut que le vase soit « vidé » au préalable. Il ne doit plus y avoir de force en nous (2 Chr. 20 : 12), il ne doit rien rester du « moi », pour que Christ puisse nous remplir et que la puissance de Dieu puisse se manifester en nous. Mais c’est le désir de Dieu que cette puissance excellente et divine soit en nous et c’est ce que Lui-même dit et affirme (2 Cor. 4 : 6) - le verbe « dire » a ici le sens de « commander ».
Le vase n’est rien ; il est fait de terre, d’argile – c’est ainsi que Dieu a créé le premier homme, dont nous sommes les descendants : « L’Éternel Dieu forma l’homme, poussière du sol » (Gen. 2 : 7) ; « Le premier homme est tiré de la terre – poussière » (1 Cor. 15 : 47). Le vase n’est ici qu’un simple récipient qui accueille ce que Dieu veut y placer dans sa grâce, il n’a ni volonté ni mouvement. Ce n’est que dans la mesure où nos désirs, nos pensées, nos actions seront mises de côté, que nous serons réellement des vases vidés de nous-même. Dieu alors pourra nous remplir de son trésor, qui est en fait Christ Lui-même. Si Christ « habite, par la foi, dans nos cœurs », nous le connaîtrons, ainsi que son amour « qui surpasse toute connaissance ». C’est cela qui nous conduira à être « remplis jusqu’à toute la plénitude de Dieu » (Éph. 3 : 17, 19). Paul, le grand apôtre des nations, avait appris cela, lui qui pouvait dire d’une part : « Je ne suis rien » (2 Cor. 12 : 11), et d’autre part : « Christ est tout » (Col. 3 : 11).
Connaître la gloire de Dieu en Christ
Rappelons-nous à nouveau ce fait extraordinaire qui nous confond : Dieu se plaît à utiliser un tel vase, sans aucune valeur en lui-même, pour le remplir d’un magnifique trésor : la connaissance de sa gloire - toutes les perfections divines : sainteté, vérité, amour, lumière, grâce, bonté, miséricorde, patience… ! Et qu’est-ce que cela, sinon Christ Lui-même, « le resplendissement de la gloire de Dieu » (Héb. 1 : 3) ? Cette gloire ne peut être connue qu’en Christ, en qui Dieu s’est révélé, s’est fait connaître. C’est en Lui, « [l’]homme Christ Jésus » (1 Tim. 2 : 5), que les gloires de Dieu sont manifestées dans leurs perfections et visibles par les hommes.
Avant la révélation de Dieu dans le Fils « manifesté en chair » (1 Tim. 3 : 16), il n’était pas possible à l’homme de voir la gloire de Dieu. Moïse ce grand serviteur de l’Éternel, s’était enhardi jusqu’à Lui demander : « Fais-moi voir, je te prie, ta gloire » (Ex. 33 : 18). Dieu lui répond : « Tu ne peux pas voir ma face, car l’homme ne peut me voir et vivre » (v. 20). Mais maintenant que Dieu s’est fait connaître dans la Personne de son Fils devenu homme, et que Celui-ci a accompli l’œuvre de la rédemption, le croyant a, par la foi, accès au ciel ; il peut dès lors contempler et connaître la gloire de Dieu révélée dans la face de l’homme Christ Jésus qui siège à la droite de Dieu. La connaissance de Dieu le Père ne se trouve qu’en Christ (voir Matt. 11 : 27b ; Jean 14 : 7-11).
Il ne nous est pas possible d’avoir une connaissance immédiate et complète de la gloire de Dieu en Christ, car elle est divine, sans mesure, et nous ne sommes que de faibles êtres humains. Cependant, par la contemplation de la personne de Christ dans le ciel, nous progressons dans la connaissance de la gloire du « Dieu de gloire » (Ps. 29 : 3 ; Act. 7 : 2). Une telle vision produit dans ces faibles vases de terre que nous sommes, une transformation progressive, « en la même image, de gloire en gloire, comme par le Seigneur en Esprit » (2 Cor. 3. 18). Lorsque nous serons introduits par Lui-même dans sa présence, nous pourrons alors contempler et connaître vraiment ce qu’est la gloire de Dieu, car nous verrons Christ « face à face » (1 Cor. 13 : 12) et nous Lui serons semblables (1 Jean 3 : 2). Alors enfin, nous connaîtrons « à fond » ; ce ne sera plus comme aujourd’hui, sur la terre et dans des corps d’infirmité, où nous ne voyons que comme à travers un verre obscur et où ne pouvons connaître qu’en partie.
Un vase brisé, un contenu précieux révélé
Il est bon de nous rappeler que ce qui est important, ce n’est pas le vase, mais ce qu’il contient. Gédéon et ses 300 hommes ont brisé leurs cruches, elles ont été réduites en morceaux. La lumière, jusqu’alors cachée dans les vases a resplendi et les ennemis, « nombreux comme des sauterelles » se sont enfuis et ont été vaincus (Jug. 7 : 12). N’est-ce pas ici « l’excellence de la puissance de Dieu » qui nous aide à remporter nos combats contre « les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes » (Éph. 6 : 12) ? Lorsque le vase fragile est mis en pièces, alors la puissance de Dieu peut se déployer.
Marie de Béthanie a brisé le vase d’albâtre contenant le parfum de grande valeur qu’elle destinait à Christ seul (Jean 12 : 3). Le vase est en morceaux, c’est comme s’il n’existait plus ; il n’était là que pour garder son précieux contenu jusqu’au moment opportun. Toute la place est prise par le « parfum de nard pur de grand prix », et « la maison [est] remplie de l’odeur du parfum », à l’honneur et à la gloire de Jésus. Le vase doit être brisé, afin que ce qui est pour Christ - et qui est comme caché dans le vase - puisse être manifesté. Il faut que l’homme prenne sa place de néant et disparaisse afin que Christ - et Lui seul - soit vu (voir Matt. 17 : 8). Jean le Baptiseur a eu cette belle parole : « Il faut que lui croisse et que moi je diminue » (Jean 3. 30). Plus je diminue, moins je prends d’importance, plus Christ est magnifié. Un beau vase d’albâtre brisé n’a plus de forme, il ne reste que des morceaux éparpillés, n’ayant plus aucune valeur. Même le parfum répandu est « perdu » pour les hommes qui ne l’estiment qu’en fonction de sa valeur marchande (Marc 14 : 4). Mais c’est de ce vase brisé que le parfum peut s’exhaler tout entier pour Celui qui en est digne et qui apprécie un tel sacrifice de louanges à sa juste valeur.
Faiblesse extérieure, force intérieure
Écoutons ce que le Seigneur a dit à Paul, et retenons la leçon que l’apôtre a apprise : « [Le Seigneur] m’a dit : “Ma grâce te suffit, car ma puissance s’accomplit dans la faiblesse.” Je me glorifierai donc très volontiers plutôt dans mes faiblesses, afin que la puissance du Christ demeure sur moi. C’est pourquoi je prends plaisir dans les faiblesses… pour Christ : car lorsque je suis faible, alors je suis fort » (2 Cor. 12 : 9-10). Paul réalisait que son absence totale de force dans le corps en tant que vase humain - « l’homme extérieur » (voir 2 Cor. 4 : 16) - pouvait seule laisser la place à une puissance extérieure à lui-même, mais qui venait remplir « l’homme intérieur » par le trésor que Dieu voulait y mettre – sa puissance dans l’Esprit Saint par lequel Christ habite en nous (Éph. 3 : 16). C’est lorsque nous comprenons et acceptons notre faiblesse et notre impuissance, que nous réalisons la présence de Christ en nous et que la puissance de l’Esprit peut se manifester.
L’apôtre Paul nous encourage à nous « fortifier dans le Seigneur et dans la puissance de sa force » (Éph. 6 : 10). La source de toute puissance est dans le Seigneur Jésus, divin Boaz - « en lui est la force » (Ruth 2 : 1). Et c’est « la puissance de la gloire de Dieu » qui nous fortifie « en toute force » (Col. 1 : 11). Le croyant sur la terre, dans sa petitesse, sa faiblesse extérieure, sera « fort et vaillant » et Dieu sera avec lui (voir Jug. 6 : 15-16) s’il regarde à Christ ressuscité en puissance et maintenant dans la gloire.
« Or, dans une grande maison, il n’y a pas seulement des vases d’or et d’argent, mais aussi [des vases] de bois et de terre ; et les uns à honneur, les autres à déshonneur. Si donc quelqu’un se purifie de ceux-ci, il sera un vase à honneur, sanctifié, utile au maître, préparé pour toute bonne œuvre » (2 Timothée 2 : 20-21).
Diverses sortes de vases dans la grande maison
En 2 Timothée 2, nous avons une autre pensée concernant le vase. Il représente une personne dans « la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant » (1 Tim. 3 : 15), mais qui est devenue « une grande maison ». Différents types de vases y sont présents, constitués de différentes matières qui définissent leur usage : ils peuvent être pour ornement (d’or et d’argent), ou bien d’utilisation courante (de bois et de terre). Il y a d’une part des vases précieux et d’autre part des vases d’un prix et d’un aspect bien moindres. Mais l’estimation de l’homme importe peu, l’aspect extérieur ne compte pas pour Dieu (voir 1 Sam. 16 : 7). Ce qui compte pour Lui, c’est que le vase soit à son honneur, et c’est ce qui fait son importance et sa valeur pour Lui.
Il y a deux aspects différents sous lesquels les vases peuvent être considérés :
- Vase de valeur ou vase sans valeur ?
Les vases sont de deux sortes : d’or et d’argent, ou bien de bois et de terre. Il y a là une grande différence entre eux. Les vases d’or et d’argent reflètent les caractères divins : l’or nous parle de la gloire et de la justice divines ; il nous présente la sainteté de Dieu. L’argent évoque la rédemption ; il nous rappelle l’amour de Dieu. Le feu auquel on soumet l’or et l’argent purifie le métal en ôtant les scories (Prov. 25 : 4 ; És. 64 : 8). Les vases de bois et de terre nous montrent des caractères humains : le bois représente l’humanité, la terre nous ramène à ce que nous sommes en tant que créatures (Job 10 : 9). Le feu détruit le bois et la terre, il n’en reste rien.
Sous cet aspect, les vases d’or et d’argent ont bien plus de valeur que les vases de bois et de terre. Cependant, on trouve les uns comme les autres dans la grande maison. Il y a de vrais croyants, qui ont la vie de Dieu, et puis il y a de simples « professants » qui, hélas, n’ont de chrétien que le nom.
- Vase utile ou inutile ?
Les vases peuvent être soit « à honneur », soit « à déshonneur ». Qu’ils soient d’or ou d’argent, de bois ou de terre, ils peuvent être purs ou souillés. S’ils sont « à honneur », ils pourront être utilisés au service du maître, peu importe la matière qui les constitue. S’ils sont souillés, « à déshonneur », ils seront impropres au service du maître, ils n’auront aucune utilité. Ils sont comme des « vases mis au rebut » (Ps. 31 : 13), comme des vases brisés, comme on le lit dans d’autres traductions de ce verset. Le premier sens du terme hébreu dans cette expression du Psaume 31, est « un vase qui périt », « qui meurt », « qui est exterminé ». Ils sont comme « un vase d’argile méprisé et mis en pièces, un ustensile auquel on n’a pas de plaisir » (Jér. 22 : 28).
Un vase préparé et sanctifié pour être utile
Ici, le vase n’est pas utilisé par Dieu pour être rempli par un trésor d’une valeur inestimable que Dieu dépose en lui, comme en 2 Cor. 4 ; il n’est pas là non plus pour être un objet d’ornement que l’on admire. C’est son utilité pour Dieu qui est en vue. Il est dans la maison pour y avoir un usage au bénéfice et à l’honneur du maître. Pour être « à honneur », utile, il doit être mis à part, préparé dans le but de servir « pour toute bonne œuvre ». Le croyant, en tant que « vase », doit se « préparer » par la séparation d’avec les vases « à déshonneur », la séparation de tout mal. Il sera alors « sanctifié » et « utile » au service du maître, et il pourra accomplir les œuvres « préparées à l’avance » par Dieu pour lui (Éph. 2 : 10). Le maître « l’utilise » ainsi à son honneur.
Le « vase à honneur » ne peut pas demeurer au contact des « vases à déshonneur », sous peine de devenir souillé lui aussi. C’est l’importante leçon - toujours actuelle - donnée autrefois aux sacrificateurs par l’Éternel par le moyen de son prophète Aggée : « Ainsi dit l’Éternel des armées : Interroge les sacrificateurs sur la loi : Si un homme porte de la chair sainte dans le pan de son vêtement, et qu’il touche avec le pan de son vêtement du pain, ou quelque aliment préparé, ou du vin, ou de l’huile, ou quoi que ce soit qu’on mange, [ce qu’il a touché] sera-t-il sanctifié ? Et les sacrificateurs répondirent?: ?Non. Et Aggée dit?: ?Si un homme qui est impur par un corps [mort] touche une de ces choses, est-elle devenue impure ? Et les sacrificateurs répondirent : ?Elle est impure » (Agg. 2 : 11-13). Et Paul ajoute : « Quelle relation y a-t-il entre la justice et l’iniquité ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ?... C’est pourquoi sortez du milieu d’eux et soyez séparés, dit le Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous recevrai » (2 Cor. 6 : 14, 17).
En Romains 9 : 21, nous lisons que c’est Dieu Lui-même, le « divin potier », qui « fait de la même masse un vase à honneur et un autre à déshonneur ». En 2 Timothée 2, il y a une responsabilité placée devant le « vase ». Il doit lui-même se purifier et se séparer (sanctifier) du mal. De quelque matière qu’il soit fait, peu importe : s’il est pratiquement « purifié, séparé du mal qui déshonore Dieu, personnellement et dans ses associations, il sera un vase utile, un « vase à honneur » parce qu’il honorera et glorifiera Dieu par sa séparation pour Lui. Et c’est cela qui le rendra propre « pour toute bonne œuvre », accomplie à la gloire de Dieu.
Un vase pour Dieu ?
Quelle sorte de « vase » sommes-nous ? Rappelons-nous que nous sommes des « vases », créés par Dieu « d’une étonnante et admirable manière » (Ps. 139 : 14) et qu’Il a appelés « à sa gloire éternelle dans le Christ Jésus » (1 Pi. 5 : 10) ! Louons-Le et rendons-Lui grâces pour cela. Apprenons les leçons que notre Dieu place devant nous dans sa Parole. Réalisons que nous ne sommes rien que des objets de la miséricorde divine, et laissons-nous vider de nous-même et remplir de la gloire, de la puissance et de la lumière de Dieu – de Christ, par son Esprit. Soyons occupés de Lui, avec qui nous allons bientôt être glorifiés. Soyons encouragés par la perspective de cette gloire à venir qui va nous être révélée (Rom. 8 : 17-18). « Purifions-nous nous-mêmes de toute souillure de chair et d’esprit » et « achevons la sainteté dans la crainte de Dieu » (2 Cor. 7 : 1), afin que le Maître puisse nous employer à un service qui l’honorera.
Tu nous as vus, ô Dieu, dans notre petitesse,
Et ton immense amour a changé notre histoire :
Tu nous as préparés, malgré notre faiblesse,
Dans ta miséricorde, à entrer dans ta gloire.
Ces vases que nous sommes, fragiles et sans grandeur,
Tu les as, notre Dieu, remplis de ta puissance.
Tu as placé en eux le Christ comme Seigneur,
Afin que dans leurs cœurs brille ta connaissance.
Seigneur, ces faibles vases, qui n’ont pas de valeur,
Mets-les à part pour toi, purifiés, sanctifiés,
Afin qu’utiles au Maître, ils servent à son honneur
Dans la maison de Dieu qui est son assemblée.
Ph. Fuzier – mai 2025