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Le jardin (1)


            Ma femme aime beaucoup jardiner. Quand elle en a l’occasion, elle aime donc voir les autres jardins. Il y a environ un an, nous avons visité un domaine sur la côte nord de l’Irlande du Nord. Lorsque la famille, qui en est toujours propriétaire, l’a acheté il y a environ 200 ans, elle a agrandi la maison (qui est immense) et cultivé les jardins.
            En visitant cette propriété, on voyait bien que beaucoup d’argent avait été dépensé autrefois pour concevoir et aménager les jardins. Mais il était également évident qu’ils avaient connu des jours meilleurs. Normalement, un domaine de cette taille emploie un grand nombre de jardiniers, mais, ce jour-là, il n’y avait qu’un seul homme. En plus il était âgé et manifestement dépassé par la grandeur de la tâche. C’était peut-être pour ça qu’il était un peu grognon ! En nous promenant, nous avons remarqué le manque d’entretien : beaucoup de mauvaises herbes, des buissons et haies non taillés, des plantes malades, des bâtiments en ruines… C’était vraiment dommage ! On voyait des signes de la grandeur passée, mais c’était loin d’être aussi beau qu’autrefois. D’après un livre publié il y a 20 ans, c’était à ce moment-là l’un des jardins privés d’Irlande les mieux entretenus. Mais, pendant toutes ces années, les choses ont bien changé. Nous avons parlé avec l’ancien jardinier en chef, à la retraite, mais qui vit toujours là. Il a reconnu qu’ils n’avaient plus la main-d’œuvre d’autrefois : de nombreux hectares de terrain avaient été vendus et il y avait moins d’argent disponible. L’état du domaine faisait pitié, ce qui est visible sur certaines des photos prises par notre fils.
            Tu dois commencer à te demander pourquoi j’écris ça. Nous sommes d’accord, tu n’as pas entre les mains un magazine de jardinage ! Mais, en me promenant, j’ai pensé : La vie d’un chrétien peut être exactement comme ce jardin. Et je veux te parler de ça ! Quand quelqu’un se convertit, accepte le Seigneur Jésus comme son Sauveur, tout est neuf, propre et « bien entretenu ». C’est comme un jardin dont on vient juste de s’occuper. Le jardinier qui l’a planté aimerait le garder dans cet état. Mais, pour cela, des travaux de maintenance sont nécessaires.
            En Jean 15, le Seigneur Jésus lui-même utilise cette image. Il nous dit qu’il est le cep et nous les sarments. Pour produire du fruit, plus de fruit, les sarments doivent être taillés. En effet, la plante doit utiliser ses forces pour produire du fruit et pas trop de feuilles. Elles empêcheraient le soleil de briller sur les raisins pour les faire mûrir (la chaleur et la lumière du soleil sont responsables du sucre qui est dans le fruit). J’aimerais appliquer ce même principe au jardin comme une image du croyant.

Traitement des mauvaises herbes
            
C’est ce qui pose le plus de problèmes aux jardiniers (voir aussi Matt. 13 : 7). Les mauvaises herbes ou les « épines » sont l’image de tout ce qui est mauvais dans notre vie. On voit cela très clairement en Genèse 3 : 18, où elles sont mentionnées pour la première fois : elles sont une conséquence du péché. On doit arracher ces mauvaises herbes. Pour certaines, il faut faire très attention pour enlever la totalité de la racine. Si elle n’est pas enlevée complètement, les mauvaises herbes repoussent très vite. Les péchés aussi doivent être « arrachés complètement avec leurs racines ». Un désherbage superficiel - confesser simplement nos mauvaises actions - n’est pas suffisant. C’est vrai, si nous confessons nos péchés, Dieu « est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés » (1 Jean 1 : 9). Mais si nous n’avons pas jugé la racine du mal et ne l’avons pas enlevée, nous n’allons pas tarder à retomber dans le même péché. En outre, plus nous attendons avant de désherber (confesser nos péchés et les abandonner), plus les mauvaises herbes seront envahissantes. Dans le jardin que nous avons visité, des bordures entières en étaient remplies. Ce qui avait été planté autrefois n’était plus là : tout ce qui était beau avait donc disparu.

Taillage et élagage
            
Les plantes et les arbres croissent sans cesse, ce qui est normal. Mais, pour chacun d’eux, le jardinier a prévu une place. Il ne veut pas que les plantes s’installent dans des endroits où elles ne devraient pas être. Dans le jardin que nous avons visité, des buissons et des haies avaient envahi les chemins et étouffé d’autres plantes. Ils avaient trop proliféré et l’équilibre était rompu. C’est encore une leçon importante pour nous : il faut de l’équilibre dans notre vie spirituelle. Par exemple, certains insistent trop sur l’importance du travail de Dieu dans les cœurs pour produire la repentance et la nouvelle naissance. Ils disent : C’est l’œuvre de Dieu, nous n’avons rien à faire. Si Dieu ne travaille pas dans le cœur de quelqu’un, il ne sera pas sauvé. C’est donc en dehors de notre sphère de responsabilité ; nous ne pouvons rien faire pour le salut, tout vient de Dieu. - Il est tout à fait vrai que Dieu travaille dans le cœur par le Saint Esprit pour pousser à la repentance et amener la nouvelle naissance (voir Jean 3 : 3-8). Mais ce n’est pas tout ! Dieu commande aux hommes de se repentir quand ils entendent l’évangile. La Bible dit : « Dieu donc… ordonne maintenant aux hommes que tous, en tous lieux, ils se repentent » (Act. 17 : 30). Il y a donc deux côtés, qui doivent être en équilibre. Nous pouvons appliquer cela à la lecture de la Bible. Si je lis seulement les évangiles, j’apprends peu de choses sur les vérités de l’assemblée, la prophétie ou la vie chrétienne. C’est de nouveau un manque d’équilibre. Si j’en manque, si je me concentre sur une seule vérité, au détriment d’une autre, « les chemins de mon jardin seront envahis », comme dans l’image ci-dessous. Autrement dit, « mon jardin » ne sera pas comme le divin Jardinier l’avait créé.


Paul Meijer - « L’explorateur chrétien » n° 13

À suivre (lundi prochain)