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LE LIVRE DU PROPHÈTE MICHÉE (ch. 6 et 7)


DÉBAT DE DIEU AVEC ISRAËL (ch. 6 et 7) - Écoutez, je vous prie, ce que dit l’Éternel
          
Chapitre 6
          Chapitre 7


DÉBAT DE DIEU AVEC ISRAËL (ch. 6 et 7) - Écoutez, je vous prie, ce que dit l’Éternel

                        Chapitre 6

                                    1. L’appel de Dieu par le prophète (v. 1-5)

            Le prophète transmet directement les paroles de Dieu à son peuple, qui est encore reconnu tel, avant l’application de la sentence « Lo Ammi » - pas mon peuple (Osée 1 : 9). Le premier appel à écouter (ch. 1) mentionnait les raisons pour lesquelles cette sentence était décrétée contre le peuple infidèle. Maintenant (ch. 6) l’appel de Dieu s’adresse au cœur du résidu fidèle (Osée 2 : 14) pour le faire revenir à lui-même.

                                                • Les témoins du plaidoyer (v. 1-2)
            Une note de tendresse et de douleur émane de cette supplication de l’Éternel qui prend la place de l’accusé. Il appelle comme témoins les montagnes, les collines et les fondements de la terre, image de puissances fermement établies. Auparavant, ces puissances sont invitées elles-mêmes à écouter la parole de l’Éternel. Comme le jury d’une cour d’assises, elles doivent assister au dialogue entre Dieu et son peuple. Tout jugement relatif au peuple ou aux nations est pour la terre et doit toujours être distingué du jugement des personnes qui comparaîtront individuellement devant le grand trône blanc, sans plaidoyer, ni autre témoin que les livres où leurs œuvres sont écrites.
            Le peuple de Dieu doit plaider son cas, tandis que l’Éternel a un débat avec lui et conteste contre lui.

                                                • Le thème du plaidoyer (3-5)
            À travers les questions et réponses de ce plaidoyer, l’Éternel cherche à gagner son peuple et à lui faire prendre conscience de son ingratitude. Pourquoi celui-ci s’était-il donc lassé de son Dieu qui avait pourtant tout fait pour lui ? Les soins divins sont confirmés par trois preuves touchantes :
                 - La délivrance d’Égypte et la rédemption : Telle était la base de toutes les voies de Dieu envers Israël. Dieu était le grand libérateur de son peuple, dont il avait pris soin comme un père (Deut. 1 : 31).
                 - Les secours dans le désert : Dès avant le passage de la mer Rouge, Dieu avait désigné Moïse, le législateur et le roi en Jeshurun - nom poétique d'Israël (Deut. 33 : 1, 5), Aaron, le souverain sacrificateur, et Marie, la prophétesse (Ex. 15 : 20), pour conduire le peuple dans le désert et répondre à tous ses besoins, matériels et spirituels (Ps. 105 : 26 ; 1 Cor. 10 : 3-4).
                 - Le changement de la malédiction de Balak et de Balaam en bénédiction : À la fin de la traversée du désert, Marie et Aaron étaient déjà morts, et Moïse savait qu’il n’entrerait pas dans la terre promise. Alors, Balak, roi de Moab (un peuple ennemi) et Balaam, un méchant prophète, ont voulu accuser le peuple d’Israël et mettre en cause son acceptation par son Dieu. Cette tentative diabolique de malédiction sera changée en bénédictions, que Dieu oblige Balaam à prononcer lui-même : « [Dieu] n’a pas aperçu d’iniquité en Jacob, ni n’a vu d’injustice en Israël » (Nom. 23 : 21). L’Éternel mentionne ici Sittim, précisément là où Israël était tombé immédiatement après, dans la fornication et l’idolâtrie Nom. 25 : 1-2), et Guilgal, l’endroit de la circoncision ; ces deux lieux confirmaient la justice (ou les voies de justice) de l’Éternel. Là, en figure, Dieu a condamné le péché dans la chair (Rom. 8 : 3).

                                    2. La réponse des croyants (v. 6-8)

            Le déploiement de la bonté et de la justice de Dieu produit dans le coeur des croyants (au milieu du peuple d’Israël) la conviction de leur péché et de leur éloignement de Dieu.
            Mais comment s’approcher de Dieu ? Et, « comment un homme sera-t-il juste devant Dieu ? » (Job 9 : 2) Les sacrifices de la loi ne le permettaient pas ; ils établissaient seulement la réalité du péché, pour le rappeler en mémoire devant Dieu, mais sans l’ôter (Héb. 10 : 3). L’offrande des premiers-nés (v. 7 ; Ex. 13 : 1-2) ne pouvait pas non plus purifier l’homme pécheur, qui ne peut livrer le fruit de son corps pour ses péchés. Dieu interdisait les sacrifices d’enfants sous peine de mort (Lév. 18 : 21 ; 20 : 2-5 ; Deut. 12 : 31 ; 18 : 10).
            Le prophète Michée apporte alors une réponse universelle - « ô homme » - à ces redoutables questions, pour exprimer l’état réel du cœur devant Dieu, et résumer la vie de piété de tout croyant :
                 - Faire ce qui est droit : Les œuvres de justice qui sont produites confirment la foi.
                 - Aimer la bonté : Le croyant prend maintenant plaisir au bien.
                 - Marcher humblement avec son Dieu : À la suite d’Énoch, qui a reçu ainsi le témoignage d’avoir plu à Dieu (Gen. 5 : 24 ; Héb. 11 : 5), cette vie avec Dieu est le résultat de la foi.
            Ces trois préceptes moraux ne donnent pas le salut de l’âme ; au contraire, ils sont la preuve de celui-ci, fondé sur l’œuvre de Christ reçue dans le cœur par le moyen de la foi. Michée montre ici le travail de la grâce divine qui opérera le rétablissement futur du résidu d’Israël. Le principe moral demeure pour les croyants de tous les temps. Ésaïe présente un appel comparable : la disposition du cœur doit être changée si l’on veut échapper au jugement divin (És : 1 : 16-17).

                                    3. Un nouvel appel de Dieu à la conscience (v. 9-16)

            Toute la prophétie de Michée rapporte la parole de l’Éternel au sujet de Samarie et de Jérusalem (1 : 1), les deux centres de la vie de la nation entière (1 : 5). L’Éternel s’adresse maintenant à nouveau à la ville de Samarie, capitale d’Israël, pour souligner son triste état (v. 16). Là, on observait les statuts d’Omri, roi infidèle (1 Rois 16 : 25) ; son fils Achab avait mis le comble au mal dans sa propre maison et en Israël (1 Rois 21 : 25).
            Si la voix de la grâce est négligée, Dieu prend le bâton pour châtier. Car, malgré les avertissements des prophètes, le mal persistait sous diverses formes à Samarie :
                 - les « trésors de méchanceté dans la maison du méchant » (v. 10) ;
                 - les fausses mesures, la balance inique et les faux poids (v. 11) ;
                 - la violence et le mensonge (v. 12).
            Dieu avait dit ce qu’Il pensait de telles pratiques au milieu de son peuple racheté d’Égypte Lév. 19 : 36). C’était l’inverse de « faire ce qui est droit » (v. 8).
            En conséquence, le jugement par le bâton était « décrété » (v. 9) : maladie, désolation et stérilité sont appelées sur la ville infidèle (v. 13-15). Cette partie de la prophétie montre bien comment les voies de Dieu peuvent concilier sa grâce pour la réalisation de ses desseins, et son juste gouvernement en réponse à la responsabilité de l’homme.


                        Chapitre 7

            Dieu continue son « débat » (6 : 2) avec son peuple, et s’adresse maintenant à Jérusalem et à Juda. Le but de ce long plaidoyer est de magnifier la souveraine grâce de Dieu en face de la misère de l’homme.
            La fin de cette prophétie exprime des sentiments que l’on retrouve dans le livre des Lamentations de Jérémie : l’ardente prière de confession des fidèles s’élève vers Dieu, en face de l’épreuve, au temps de la « détresse de Jacob » (Jér. 30 : 7).

                                    1. Le second malheur (v. 1-7)

            Un premier malheur avait été appelé sur le peuple (2 : 1). Un autre est maintenant prononcé.

                                                • Michée s’identifie avec le résidu (v. 1)
            Le prophète prend la place d’intercesseur devant Dieu pour le résidu. En s’identifiant avec celui-ci pour partager sa culpabilité, il appelle le second malheur sur lui-même. Il se charge même de l’iniquité de la ville de Jérusalem (v. 9). Malgré son désir sincère de porter du fruit pour Dieu, Michée (représentant du résidu) n’était qu’un arbre stérile et une vigne sans raisins. Tel est l’état de l’homme devant Dieu, et sous son jugement.
            À la même époque, Ésaïe constate aussi qu’Israël, la vigne de l’Éternel, n’a produit que des raisins sauvages (És. 5 : 1-2, 7); puis il prononce le septième malheur sur lui-même en présence de la sainteté de l’Éternel (És. 6 : 5).

                                                • Le mal à Jérusalem (v. 2-4)
            Le triste tableau de l’état de la ville commence par ce constat : « l’homme pieux a disparu du pays », celui-là même que l’Éternel s’est choisi (Ps. 4 : 3). La fraude, la violence et les malversations caractérisent le mal commis avec soin, « afin de bien le faire » ! (v. 3). Plus de trace de bien ! Tous, avec les princes, les juges et les grands, sont également coupables. Assimilés à des ronces et des épines, ils seront brûlés par la lumière de Dieu (És. 10 : 17 ; Héb. 6 : 8). Ce jugement, au jour de leur « visitation », a déjà été annoncé (5 : 9) ; il est maintenant arrivé. On notera l’analogie de la description de la ville corrompue avec celle de la culpabilité de l’homme que donne l’apôtre Paul (Rom. 3 : 9-20).

                                                • Le comble de l’iniquité (v. 5-6)
            Le rejet de toute confiance mutuelle entre les hommes, et l’abandon des affections naturelles dans la famille complètent cet affreux tableau moral d’Israël. Ces maux se retrouveront dans la corruption païenne (Rom. 1 : 30), comme aussi dans l’apostasie morale chrétienne des derniers jours (2 Tim. 3 : 2), et au temps de l’Antichrist.
            Le Seigneur cite ces paroles du prophète, pour montrer l’effet du rejet de la prédication de l’Évangile par ses messagers (Matt. 10 : 34-35). L’iniquité du cœur de l’homme est mise en mouvement, lorsque la lumière de l’évangile est refusée. Si l’amour de Dieu ne remplit pas le cœur, la haine s’en empare.

                                                • Michée se tourne vers Dieu (v. 7)
            Le prophète a pris conscience du mal qu’il a découvert en lui-même d’abord (v. 1), et tout autour de lui ensuite (v. 2-6). Cela le porte à regarder à l’Éternel, et à s’attendre au Dieu de son salut. Cette confiance paisible en Dieu, alors que tout secours intérieur ou extérieur vient à manquer, est d’une grande beauté ; c’est un bel exemple à imiter dans notre vie chrétienne.

                                    2. La confiance de la foi devant les ennemis (v. 8-10)

            Le prophète avait pris sur lui l’affliction du résidu, afin d’intercéder en sa faveur. Maintenant, en présence de son ennemie (probablement la nation apostate), il prend devant Dieu la place qui convient pour attendre la délivrance : supporter l’indignation de l’Éternel et reconnaître son péché contre Lui. Dans la confiance et la patience, le croyant est assuré du salut final, malgré les moqueries des adversaires : relevé de sa chute, il sera conduit des ténèbres à la lumière, pour voir la justice de Dieu.
            Par contre, le défi insolent lancé par les ennemis : « Où est l’Éternel ton Dieu ? » ne peut pas rester impuni et le résidu délivré assiste à la destruction de la « nation profane », par l’intervention des armées de l’Assyrien (És. 10 : 6).
            Ce défi était déjà redouté par Moïse (Ex. 32 : 12 ; Nom. 14 : 13) ou par le prophète Joël (Joël 2 : 17). Les Psaumes en parlent aussi (Ps. 42 : 3 ; 79 :10 ; 115 : 2).
            L’image saisissante de « la boue des rues » (v. 10) est employée par les deux prophètes Ésaïe et Michée.

                                    3. Dieu parle à Jérusalem (v. 11-17)

            Le sujet de ce dialogue entre l’Éternel et le résidu est la gloire à venir de Jérusalem, choisie par Dieu pour son habitation et son repos (Ps. 132 : 13-14).
                 - L’Éternel (v. 11-12) : En un jour futur, « ce jour-là », les murailles de la ville seront rebâties ; les limites du pays seront reculées pour atteindre celles qui avaient été promises à Abraham (Gen. 15 : 18), du Nil à l’Euphrate, et de la Méditerranée au Golfe persique. Israël entretiendra alors des relations paisibles avec les deux royaumes du nord (l’Assyrie) et du midi (l’Égypte), selon la prophétie d’Ésaïe (19 : 23-25).
                 - Un intermède sur la désolation momentanée du pays (v. 13) : Toutefois, avant cette restauration finale de Jérusalem et d’Israël dans sa terre, les conflits entre ces deux royaumes du nord et du midi auront semé la désolation dans le pays. Dieu le permettra, comme jugement sur les mauvaises actions de ses habitants.
                 - Le résidu (v. 14) : Les fidèles en appellent alors aux soins du Berger d’Israël. Carmel (la montagne fertile), Basan et Galaad (les gras pâturages) sont les symboles des bénédictions spirituelles désirées.
                 - L’Éternel (v. 15) : La délivrance hors d’Égypte de tout Israël était une merveille, dont le mémorial devait être gardé (Ex. 12 : 42 ; 15 : 11). Le résidu de la fin verra des choses aussi merveilleuses, lorsque Dieu détruira l’Assyrien devant ses yeux (Dan. 12 : 6).
                 - Le résidu (v. 16-17) : Ce jugement exemplaire de l’Assyrien conduira toutes les nations à se soumettre avec crainte à l’autorité de Christ, même si l’obéissance extérieure cache parfois de la dissimulation.

                                    4. La réponse confiante du résidu (v. 18-20)

            Le prophète et le résidu de Juda unissent leur voix pour présenter au Messie un cantique de reconnaissance qui célèbre la délivrance.
                 - Le résidu : « Qui est un Dieu comme toi - l’allusion au nom même du prophète Michée (« qui est comme l’Éternel ? ») est évidente -, pardonnant l’iniquité et passant par-dessus la transgression du reste de son héritage ? » C’est un bonheur pour tout croyant de savoir qu’il est pardonné (Ps. 32 : 1-2). Telle est la part du résidu, « le reste de l’héritage » de l’Éternel, qui subsiste après le jugement de la nation apostate.
                 - Le prophète : « Il ne gardera pas à perpétuité sa colère, parce qu’il prend son plaisir en la bonté ». David l’exprime ailleurs : « Il y a un moment dans sa colère, mais toute une vie dans sa faveur » (Ps. 30 : 6). Si Dieu trouve ainsi son plaisir dans la bonté, Il demande à tout croyant d’aimer la bonté (6 : 8).
                 - Le résidu : « Il aura encore une fois compassion de nous, il mettra sous ses pieds nos iniquités » (v. 19a). Non seulement les iniquités sont pardonnées, mais elles disparaissent de devant la face de Dieu. C’est un des résultats de la nouvelle alliance conclue entre Dieu et son peuple terrestre (Jér. 31 : 34 ; Héb. 8 : 12).
                 - Le prophète : « Et tu jetteras tous leurs péchés dans les profondeurs de la mer » (v. 19b). David emploie une autre image, celle de l’éloignement immense des points cardinaux sur la terre, pour exprimer la même pensée (Ps. 103 : 12). Ézéchias parle de ses péchés qui ont été jetés derrière le dos de l’Éternel (És. 38 : 17). Mais, seul le Nouveau Testament révèle les pleins résultats de la rédemption, en déclarant que Christ « a été manifesté une fois pour l’abolition du péché par son sacrifice » (Héb. 9 : 26).
                 - Le résidu : « Tu accompliras envers Jacob ta vérité, envers Abraham ta bonté, que tu as jurée à nos pères dès les jours d’autrefois » (v. 20). Cette belle parole de confiance envers Dieu termine la prophétie. Les croyants terrestres rappellent au Dieu de fidélité ses propres promesses faites autrefois sans condition aux patriarches.

                                    Conclusion

            La grâce et la miséricorde de Dieu s’élèvent au-dessus du jugement (voir Jac. 2 : 13b). Pour en jouir, le croyant doit reconnaître ses iniquités, et le Dieu de fidélité lui accorde un pardon entier et gratuit. La prophétie de Michée révèle ainsi déjà le message de l’Évangile. À cause de l’œuvre parfaite de Christ à la croix, Dieu peut maintenant effacer les péchés de tous ceux qui ont placé leur confiance en Lui.


Extrait de « Sondez les Écritures » (vol. 12)

 

À suivre (résumé)