LE SANG PRECIEUX DE CHRIST
Quand Noé et ses fils sortirent de l'arche, Dieu les bénit et leur donna deux commandements :
- L'interdiction de manger le sang : « Vous ne mangerez pas la chair avec sa vie, c'est-à-dire avec son sang » (Gen. 9 : 4). Le même ordre fut donné ensuite aux Hébreux : « Et quiconque de la maison d'Israël ou des étrangers qui séjournent au milieu d'eux, aura mangé de quelque sang que ce soit, je mettrai ma face contre celui qui aura mangé du sang, et je le retrancherai du milieu de son peuple ; car l'âme de la chair est dans son sang ; et moi, je vous l'ai donné sur l'autel, pour faire propitiation pour vos âmes, car c'est le sang qui fait propitiation pour l'âme » (Lév. 17 : 10-11). Ensuite, les chrétiens reçurent la même recommandation : il fut décidé à Antioche « de leur écrire qu'ils s'abstiennent... de ce qui est étouffé et du sang » (Act. 15 : 20).
- La défense de verser le sang de l'homme par violence : « Certes je redemanderai le sang de vos vies ; de la main de tout animal je le redemanderai, et de la main de l'homme ; de la main de chacun, de son frère, je redemanderai la vie de l'homme. Qui aura versé le sang de l'homme, par l'homme son sang sera versé ; car à l'image de Dieu, il a fait l'homme » (Gen. 9 : 5-6).
Trois raisons sont données pour expliquer le motif de telles interdictions ; elles se trouvent dans Lévitique 17 : 11, 14 :
- le sang est l'expression de la vie du corps.
- il représente la vie (l'âme) d'une personne qui a été créée à l'image de Dieu. Quand Abel a été tué par Caïn, Dieu déclare à ce dernier : « Qu'as-tu fait ? La voix du sang de ton frère crie de la terre à moi » (Gen. 4 : 10).
- le sang versé en sacrifice fait propitiation pour l'âme : il a donc une immense valeur aux yeux de Dieu.
En péchant, Adam a placé tous les hommes avec lui sous la sentence de mort. Mais Dieu, dans sa grâce, a permis aux Hébreux d'offrir des animaux à leur place, comme substituts. Il acceptait ce sang versé comme une propitiation suffisante pour que leur péché soit « couvert » (Ps. 32 : 1).
« Presque toutes choses sont purifiées par le sang sous la loi ; et sans effusion de sang il n'y a pas de rémission » (Héb. 9 : 22).
Au moment de la Pâque, si le sang était placé sur les deux poteaux et le linteau de la porte, il mettait le premier-né à l'abri du jugement : « Le sang vous sera pour signe sur les maisons où vous serez ; et je verrai le sang, et je passerai par-dessus » (Ex. 12 : 7, 13).
L'aspersion du sang sur le peuple et le livre de l'alliance donnaient au peuple l'assurance que toutes les promesses faites à leur sujet se réaliseraient (Héb. 9 : 19-20).
Le sang versé sur l'autel faisait propitiation pour le péché. L'aspersion du sang sur le propitiatoire était pour le peuple le gage qu'il était accueilli favorablement et était en communion avec Dieu. Son aspersion sur ceux qui étaient souillés sanctifiait pour la pureté de la chair (Héb. 9 : 13).
Le sang que Moïse avait placé sur le lobe de l'oreille droite d'Aaron et sur le pouce de sa main droite, et sur le gros orteil de son pied droit, était la preuve de sa consécration pour le service (Lév. 8 : 23).
Mais ces sacrifices d'animaux n'avaient pas, ne pouvaient pas avoir, d'effet durable pour ôter le péché de devant Dieu (Héb. 10 : 4). Ils n'étaient que des « ombres », des types du seul vrai sacrifice de Dieu, de Celui qui pouvait être notre parfait substitut : la Personne du Fils de Dieu, Jésus Christ lui-même. C'est le grand thème développé dans le Nouveau Testament.
- Le sang lié à son incarnation (sa vie ici-bas) :
« Ainsi, puisque les enfants ont eu part à la chair et au sang, Lui aussi semblablement y a participé » (Héb. 2 : 14).
En participant à la chair et au sang, le Fils de Dieu s'est pleinement identifié à la race humaine, avec toutefois une différence essentielle : aucune imperfection liée au péché d'Adam ne L'a atteint, par le canal du sang humain (Jean 1 : 13 ; Act. 17 : 26). Tout en étant un vrai descendant d'Adam, par Marie, Il était aussi le second homme et le dernier Adam (1 Cor. 15 : 45, 47) ; ayant été conçu par le Saint Esprit, Il était le Fils de Dieu et le Seigneur du ciel.
Il est devenu chair : « la Parole devint chair » (Jean 1 : 14). Il a été fait à la ressemblance des hommes (Phil. 2 : 7), mais sa nature était sainte, sans péché. Il était l'Agneau sans défaut et sans tache, qui convenait à tous égards pour ôter le péché du monde (Jean 1 : 29).
Tu l'as offert, Jésus, le sang qui purifie.
Oui, par amour pour nous, tu quittas cette vie,
Que par amour tu pris, Seigneur.
- Le sang vu en relation avec la mort de Christ :
Dans l'accomplissement du plan divin de la rédemption d'un monde perdu, le premier pas indispensable était l'incarnation du Seigneur. En effet, il ne pouvait y avoir de paix avec Dieu, aussi longtemps que la barrière du péché n'était pas ôtée, ce qui supposait que la vie du Rédempteur soit offerte, et son sang versé.
Christ a accepté de s'offrir librement et volontairement en sacrifice (Héb. 10 : 7). « Je laisse ma vie, afin que je la reprenne. Personne ne me l'ôte, mais moi, je la laisse de moi-même ; j'ai le pouvoir de la laisser, et j'ai le pouvoir de la reprendre » (Jean 10 : 17-18).
« Ceci est mon sang, le sang de la nouvelle alliance, qui est versé pour plusieurs, en rémission de péchés » (Matt. 26 : 28).
Son sang est précieux (1 Pier. 1 :19) ; il « parle mieux qu'Abel » (Héb. 12 : 24) ; sa valeur est infinie devant le Père !
La propitiation opérée par le sang de Christ est parfaite. L'Ecriture en apporte le témoignage : « Le Christ Jésus, lequel Dieu a présenté pour propitiatoire, par la foi en son sang, afin de montrer sa justice à cause du support des péchés précédents dans la patience de Dieu » (Rom. 3 : 25 ; 1 Jean 2 : 2 ; Héb. 9 : 25). Le péché a été imputé à notre parfait substitut : « Lui qui n'a pas connu le péché, il l'a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en lui » (2 Cor. 5 : 21). La rançon est entièrement payée. Dieu est définitivement satisfait par l'efficace du sang de son Fils, versé à la croix. Désormais, Il peut agir dans sa grâce envers l'homme, et le recevoir dans sa faveur (Rom. 5 : 2).
Connaissez-vous la valeur du sang qui purifie
Et qui peut effacer vos fautes à jamais ?
Savez-vous que, devant Dieu, ce sang qui justifie
A fait la paix ?
- Le sang vu en relation avec son Ascension :
« Christ... avec son propre sang, est entré une fois pour toutes dans les lieux saints, ayant obtenu une rédemption éternelle » (Héb. 9 : 12).
Une fois l'an, le souverain sacrificateur du temps des Hébreux, entrait non sans du sang, au-delà du voile, dans le Lieu très saint. Il tenait dans les mains un encensoir et un vase : le sang qu'il contenait provenait d'un sacrifice offert sur l'autel. Il faisait alors aspersion sept fois devant l'arche, et une fois sur son couvercle d'or, nommé le propitiatoire ou le « siège de la grâce » (Héb. 9 : 7) ! Mais, hélas, quand il quittait la présence de Dieu, le voile demeurait. Les sacrifices offerts chaque année n'étaient, en fait, qu'un acte remettant en mémoire les péchés, car « il était impossible que le sang des taureaux et des boucs ôte les péchés » (Héb. 10 : 3-4) !
Mais le vrai Substitut est entré dans le vrai Tabernacle, c'est-à-dire dans le ciel, sur la base d'un meilleur sacrifice (Héb. 9 : 23). Son propre sang précieux a été porté dans le sanctuaire, et Dieu a été satisfait pour toujours. Notre Rédempteur est toujours vivant et Il est dans le saint lieu, devenu notre grand souverain sacrificateur pour l'éternité. Le voile qui séparait autrefois le lieu saint du lieu très saint est ouvert pour tous ceux qui entrent par la foi (Héb. 4 : 15 ; 6 : 19-20 ; 7 : 25).
« Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus, par le chemin nouveau et vivant, qu'Il nous a consacré à travers le voile, c'est-à-dire sa chair, et ayant un grand sacrificateur établi sur la maison de Dieu, approchons nous... » (Héb. 10 : 19-22).
L'accès à Dieu nous est ouvert
Par toi, Jésus, qui t'es offert
Sur la croix.
Les croyants sont « élus selon la préconnaissance de Dieu le Père, en sainteté de l'Esprit, pour l'obéissance et l'aspersion du sang de Jésus Christ » (1 Pier. 1 : 2).
Le croyant est finalement placé sous l'aspersion de ce sang, versé à la croix et présenté dans le ciel. La Parole abonde en passages qui mettent en évidence les immenses bénédictions que le sang de Christ apporte à tous les croyants.
- Le sang de Christ a une répercussion immense sur nos relations personnelles avec Dieu :
Nous sommes pardonnés : c'est l'oeuvre du « bien-aimé ; en qui nous avons la rédemption par son sang, la rémission des fautes selon les richesses de sa grâce » (Eph. 1 : 7).Tout jugement est définitivement écarté : il n'y a plus de condamnation pour le racheté. Dieu ne demandera pas deux fois le paiement de la dette : elle a été payée par Celui qui a versé son sang pour moi !
Nous sommes maintenant justifiés par son sang (Rom. 5 : 9). Mon péché a été imputé à Christ. En retour, dans sa grâce, Dieu maintenant m'impute sa justice : « Celui qui n'a pas connu le péché, il l'a fait péché pour nous, afin que nous devinssions justice de Dieu en Lui » (2 Cor. 5 : 21).
Nous avons la paix avec Dieu. Il l'a faite par le sang de sa croix. Elle concerne les choses qui sont sur la terre et celles qui sont dans les cieux (Col. 1 : 20). Par ce sang versé à la croix, Dieu devient propice et Il nous reçoit dans sa faveur.
Nous avons accès dans la présence de Dieu. « Mais maintenant dans le Christ Jésus, vous qui étiez autrefois loin, vous avez été approchés par le sang du Christ » (Eph. 2 : 13). « Ayant donc, frères, une pleine liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus... Approchons nous avec un coeur vrai, en toute assurance de foi » (Héb. 10 : 19, 22).
Nous sommes purifiés : « le sang de Jésus Christ, son Fils, nous purifie de tout péché » (1 Jean 1 : 7). Chaque croyant est conscient que le péché est encore présent dans son coeur – et il en souffre. Toutefois, en même temps, il réalise la puissance du sang de Christ pour le purifier et le sanctifier (Héb. 13 : 12) ! Nous avons constamment un Avocat auprès du Père (1 Jean 2 : 1-2). Il est la propitiation pour nos péchés et nous sommes ainsi gardés dans la communion avec le Père.
En Toi revêtus de justice,
Lavés dans ton sang précieux,
Nous rappelons ton sacrifice,
Qui nous ouvrit l'accès des cieux.
- Ce sang de Christ a une influence sur notre vie présente :
Par ce sang nous recevons la vie, une vie éternelle. « Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang a la vie éternelle, et moi je le ressusciterai au dernier jour. Car ma chair est en vérité un aliment et mon sang est en vérité un breuvage. Celui qui mange ma chair et qui boit mon sang demeure en moi et moi en lui » (Jean 6 : 54-58).
Autrefois, boire le sang, c'était se placer sous la colère de Dieu et attirer sur soi son jugement.
Maintenant, on peut avoir part à la chair et au sang de Christ - c'est-à-dire à sa mort ; il faut s'approprier celle-ci (en figure manger sa chair et boire son sang) pour avoir la vie éternelle. Ensuite, nous avons chaque jour à nous identifier avec Lui dans sa mort. Nous sommes morts avec Lui au monde et au péché. L'homme naturel ne peut comprendre cela. Il veut bien d'un modèle, mais il lui est trop dur de reconnaître son propre état de condamnation, dont lui parle la mort de Christ, le sang versé pour lui à la croix.
Désormais le racheté partage la propre vie de Jésus et cette vie est éternelle (Jean 6 : 51). Le Saint Esprit vient sceller, par sa présence, notre appartenance à Christ. Celui-ci prend possession de ceux qui Lui appartiennent pour l'éternité (Gal. 2 : 20 ; Eph. 3 : 17 : Col. 3 : 4).
- Il détermine notre avenir de rachetés :
« Et je le ressusciterai au dernier jour », avons-nous déjà lu dans Jean 6 : 54. La chair et le sang ne peuvent pas hériter du royaume de Dieu (1 Cor. 15 : 50). Notre corps mortel devra finalement être « dépouillé ». Mais celui qui a été racheté par le sang précieux de Christ, a déjà part à Sa vie de résurrection. Et il recevra donc un corps incorruptible et immortel, au retour de Christ (1 Cor. 15 : 43-54). Il sera, en quelque sorte, « récréé » à la ressemblance du Seigneur lui-même (Phil. 1 : 21).
Un bel et céleste héritage,
Par le sang de Christ acheté,
Est notre heureux et sûr partage
Près de Lui dans l'éternité.
A la suite de tout ce que l'on vient « d'entrevoir » en citant l'Ecriture, nous avons, en tant que rachetés, une double responsabilité :
- nous réunir avec d'autres croyants, chaque premier jour de la semaine, pour faire monter à nouveau notre reconnaissance envers le Seigneur, tout en participant avec eux à la coupe du souvenir (1 Cor. 11 : 23-24).
- nous rappeler aussi que c'est par le sang de Christ que nous avons été achetés (Act. 20 : 28). De même que les premiers-nés, mis à l'abri de l'ange destructeur par le sang de l'agneau ( Ex. 12), Christ nous a rachetés à grand prix, celui de son sang versé (1 Cor. 6 : 20). Notre privilège est de présenter notre corps en sacrifice vivant à Celui qui nous a placés dans la liberté (Rom. 12 : 1 ; Gal. 5 : 1).
A Celui qui nous a sauvés
Et dont le sang nous a lavés,
Soient empire et magnificence !
Digne est l'Agneau de recevoir
Richesse, honneur, force, pouvoir,
Majesté, sagesse et puissance.
Ph. L 08- 08- 07