N'aimez pas le monde
L’exhortation de l’apôtre Jean (1 Jean 2)
Méditation sur la vie de Lot (Gen. 11, 13, 14, 19)
Des leçons à tirer de la vie de Lot
L’exhortation de l’apôtre Jean (1 Jean 2)
En écrivant aux jeunes gens de la famille de Dieu, l'apôtre Jean les exhortait à ne pas aimer le monde, ni ce qui est dans le monde (1 Jean 2 : 15). Les jeunes gens étaient forts dans la foi et, comme la parole de Dieu demeurait en eux, ils avaient vaincu le Méchant (v. 14). Malgré ce qu'ils avaient déjà accompli dans le bon combat de la foi, les jeunes gens risquaient d'être attirés et pris au piège par les choses du monde. Le monde est un système de choses qui appartient à l'homme selon la chair, et Satan en est le dieu et le prince. Car « tout ce qui est dans le monde - la convoitise de la chair, la convoitise des yeux, et l'orgueil de la vie – n’est pas du Père, mais est du monde » (v. 16).
Certains chrétiens ont été attirés par la politique de ce monde et se sont engagés dans une vie politique active, pensant rendre le monde meilleur, sans se rendre compte qu'ils s'efforçaient d'améliorer un monde que Dieu a condamné à la croix de Christ. D'autres ont été attirés par les richesses, le rang, la gloire et autres récompenses offertes par le monde, sans avoir connu ou avoir été convaincus par la vérité de l'appel céleste. Beaucoup ont été séduits par la religion ou la philosophie du monde, car elles font appel aux émotions et à l'esprit charnel.
Mais le chrétien a été appelé par Dieu à une vie de séparation du « présent siècle mauvais » (Gal. 1 : 4) ; son esprit doit être fixé sur « ce qui est en haut, où le Christ est assis à la droite de Dieu (Col. 3 : 1). Notre vie est céleste dans son origine et dans son caractère ; elle est cachée aux yeux de l'homme de ce monde, et nous jouissons de la communion avec Dieu et avec son Fils dans des choses que l'homme naturel ne peut pas connaître. La vie éternelle, qui sera bientôt la nôtre dans le ciel pour l'éternité, doit être saisie dès maintenant ; en effet, nous l'avons reçue comme un don de Dieu, afin que, tout en traversant ce présent siècle, nous puissions connaître les joies profondes liées aux affections divines et aux relations célestes qui nous appartiennent en Christ.
Au terme de son chemin de témoignage fidèle pour le Seigneur Jésus, l'apôtre Paul, en écrivant à Timothée, son « enfant bien-aimé » dans la foi (2 Tim. 1 : 2), parlait de quelques personnes sur lesquelles il pouvait compter dans le service du Seigneur. Luc était avec lui, son seul compagnon (4 : 11a) ; d'autres avaient été envoyés ailleurs pour rendre témoignage au Seigneur ; Marc devait être amené auprès de Paul, car il devait être utile dans son ministère (v. 11b). Mais toute l'Asie s'était détournée de Paul, et Démas, qui avait manifestement été son compagnon avec Luc (Col. 4 : 14), l'avait abandonné « ayant aimé le présent siècle » (2 Tim. 4 : 10). Depuis ce jour, nombreux sont ceux qui, comme Démas, ont abandonné le chemin de l'opprobre et de la honte lié au témoignage de Dieu, ayant aimé le monde présent. La « couronne de justice » était réservée à l'apôtre, mais il pouvait dire qu'elle était pour « tous ceux qui aiment son apparition » (2 Tim. 4 : 8).
Aimons-nous l'apparition du Seigneur ou le présent siècle ?
Méditation sur la vie de Lot (Gen. 11, 13, 14, 19)
Dans l'Ancien Testament, Lot, le neveu d'Abram, a été séduit par le monde et sa vie, selon les Écritures, contient de nombreuses leçons salutaires pour les chrétiens. L'apôtre Pierre ne laisse planer aucun doute sur le fait que Lot était « un homme juste », ce commentaire divin dans le Nouveau Testament révélant des traits de son caractère que nous n'aurions pas pu apprendre de l'histoire de l'Ancien Testament. Les relations de Lot avec le monde ne lui ont pas apporté un honneur ou un bonheur durables, car son âme juste était tourmentée « jour après jour » (2 Pi. 2 : 8). Le chrétien qui recherche les choses de ce monde s'apercevra tôt ou tard qu'il n'y a pas de véritable bonheur pour lui.
Genèse 11 : 27-32
La première mention de Lot se trouve dans « les générations de Térakh », le père d'Abram. Là, nous apprenons qu'il était le fils de Haran, le frère d'Abram (Gen. 11 : 27). Quelques versets plus loin, il nous est dit que « Térakh prit Abram, son fils, et Lot... ; ils sortirent ensemble d'Ur des Chaldéens pour aller au pays de Canaan » (v. 31). Il ne semble pas qu'il y ait eu d'exercice d'âme chez Lot concernant cette séparation de Ur. L'appel de l'Éternel avait été adressé à Abram (12 : 1), au début l'initiative semble avoir été prise par Térakh. Térakh, Abram et Lot ont tous les trois quitté le pays et la ville où « ils servaient d'autres dieux » (Jos. 24 : 2) : Abram par appel de Dieu ; Térakh, semble-t-il, influencé par l'appel d'Abram, ou peut-être pour une raison naturelle que Dieu n'a pas jugé bon de révéler ; et enfin Lot amené par Térakh. Lot avançait sous l'influence d'Abram, et il semblait satisfait d'être conduit vers Canaan par la foi d'Abram, et d'être emmené en Égypte lorsque la foi d'Abram a échoué.
Beaucoup de chrétiens sont comme Lot, montrant peu de preuves de l'exercice de l'âme devant Dieu en ce qui concerne leurs déplacements ou leurs changements. Il se peut qu'ils aient été élevés sous une influence pieuse – un privilège très précieux – mais aussi qu'ils se soient contentés d'être portés par la foi d'un parent ou d'un ami fidèle. Leur cercle chrétien et leurs compagnons croyants ont été également davantage de simples influences qui ont dirigé leur vie, que les fruits des exercices de leur âme. Lorsque le temps de l'épreuve arrive, il devient souvent évident que l'âme n'a pas eu à faire directement à Dieu, bien que Dieu parfois puisse utiliser l'épreuve pour fortifier et accroître la foi existante.
Genèse 13 : 1-11
Le temps est venu où Lot va être mis à l'épreuve. La prospérité matérielle d'Abram et de Lot était telle que la terre ne pouvait plus nourrir les troupeaux de l'un et de l'autre, et il y avait des querelles entre leurs bergers. Abraham ne désirait pas de conflits entre frères, surtout sous les yeux des Cananéens et des Phéréziens qui habitaient le pays ; il propose donc à Lot de se séparer de lui et de lui laisser le choix de la terre. Lot ne proteste pas en disant qu'il apprécie trop la compagnie de l'homme de foi pour le quitter ; il n'exprime même pas de regret au sujet des querelles entre les bergers ; il ne suggère pas que le choix revienne à l'aîné ; en fait, il semblerait presque que des influences aient agi dans le cœur de Lot pour qu'il considère cette crise comme une occasion d'obtenir ce qui satisferait les désirs naturels de son cœur. S'il avait voulu continuer à être le compagnon d'Abram, et être associé à son autel et à son chemin de séparation auquel Dieu l'avait appelé, il aurait sans doute trouvé une solution facile aux difficultés qui avaient produit la discorde entre les bergers.
La querelle n'avait été qu'entre des bergers rivaux, mais Abram avait manifestement perçu le danger qu'elle s'étende à leurs maîtres. Aussi semble-t-il qu'il n'y ait pas eu entre Abram et Lot toute la communion et la confiance qui les auraient caractérisés s'ils avaient été unis dans un même esprit et un même jugement. Il y avait quelque chose de mauvais dans le fait que seule leur séparation pouvait leur assurer une vie tranquille sans querelle. Nous pouvons être assurés que l'homme de foi n'était pas absorbé par ses biens ; il n'aurait jamais permis que ses troupeaux le séparent de celui avec lequel il pouvait avoir une heureuse communion dans les choses de Dieu. La suite de la triste histoire de Lot montre clairement que la querelle entre les bergers ne pouvait être dissociée de la différence de vision entre Abram et Lot. L'un avait l'esprit tourné vers les choses de Dieu, l'autre vers les choses présentes.
Prêt à se séparer d'Abram, en compagnie duquel et sous l'influence duquel Dieu l'avait fait prospérer, Lot lève les yeux et contemple toute la plaine du Jourdain. Qu'elle était attirante pour lui ! Il y voyait un véritable paradis ; son œil expérimenté s'apercevait qu'elle était bien arrosée – exactement ce qu'il fallait pour la prospérité de ses brebis et de ses moutons. C'était comparable au pays d'Égypte, sur la route de Tsoar, que Lot avait sans doute admiré lorsqu'il était descendu en Égypte avec Abram. De l'extérieur, tout était agréable et séduisant ; le panorama était incomparable, les perspectives rassurantes ; mais il y avait ce qui ne pouvait pas être vu par un œil mortel – les pensées de Dieu et ses desseins à l'égard des habitants de la plaine.
Que Lot le sache ou non, « les hommes de Sodome étaient méchants et grands pécheurs devant l'Éternel » (13 : 13), et leurs conditions morales étaient telles que Dieu ne pouvait les tolérer plus longtemps. Si Lot avait vécu en communion avec Dieu, il aurait dû connaître les pensées de Dieu à l'égard de ce qui se passait à Sodome, et savoir quelque chose de ses pensées concernant leur jugement imminent. Les pensées de Dieu concernaient la vie des hommes qui habitaient les villes de la plaine, mais celles de Lot étaient absorbées par la beauté naturelle du pays et par ses riches pâturages. Lot était loin de se douter que la belle vallée à propos de laquelle il se réjouissait serait bientôt la scène d'un jugement divin dévastateur, et qu'une grande partie de ses pâturages fertiles, qui lui avaient été promis, se trouveraient sous les eaux d'une mer salée.
Il y a beaucoup de chrétiens qui, comme Lot, ont été trompés par la belle apparence des choses présentes. « La convoitise des yeux » (1 Jean 2 : 16) a été leur perte ; comme Ève qui, en regardant le fruit défendu, a vu « qu'il était un plaisir pour les yeux » (Gen. 3 : 6). Un faux pas peut conduire, comme dans le cas de Ève, à une ruine irrémédiable ; comme dans celui de Lot, à une fin honteuse ; et dans le cas d'un croyant, « à faire naufrage quant à la foi » (1 Tim. 1 : 19). Il en a été tout autrement pour Abraham, dont l'Esprit de Dieu dira plus tard : « Il attendait la cité qui a les fondements, dont Dieu est l'architecte et le constructeur » (Héb. 11 : 10). La foi est attirée par les choses invisibles à l'œil naturel, car « la foi est l'assurance de ce qu'on espère, et la conviction de réalités qu'on ne voit pas » (v.1).
Genèse 13 : 11-18
Après avoir examiné de ses yeux la vallée du Jourdain, Lot la choisit comme sa part et se dirige vers l'est. C'était le premier pas dans une voie qui l'éloignait de l'influence pieuse d'Abraham et l'enfonçait de plus en plus dans le bourbier du monde. Après la séparation, « Abram habita dans le pays de Canaan ; Lot habita dans les villes de la plaine et dressa ses tentes jusqu'à Sodome » (13 : 12). Abram poursuit son chemin de pèlerin, mais Lot devient un habitant des villes où les pécheurs affligeaient le cœur de Dieu.
Nous ne devons pas supposer que lorsque Lot a choisi la vallée du Jourdain, il avait l'intention de s'associer avec les hommes de Sodome, mais le premier pas vers le bas l'a conduit dans cette direction. Il en va souvent de même pour les chrétiens : ils n'ont pas l'intention de s'engager dans des alliances impies avec le monde, mais après le premier pas vers le monde, ils se retrouvent de plus en plus impliqués, avec peu de désir et moins de force spirituelle pour s'extirper de ce qu'ils savent être contraire à la volonté de Dieu.
Il est possible que des influences extérieures aient provoqué le premier pas de Lot, bien que l'Écriture ne l'indique pas au moment où le choix de la vallée a été fait. Plus tard, comme nous le verrons, l'Éternel a jugé la femme de Lot pour avoir regardé derrière elle alors qu'ils fuyaient la ville condamnée de Sodome. Il est possible que son influence ait eu quelque chose à voir avec la chute de Lot ; mais même si c'était le cas, l'entière responsabilité en incombait à Lot lui-même. Dieu n'a pas excusé Adam d'avoir pris le fruit défendu parce que c'est sous l'influence persuasive de sa femme qu'il a désobéi au commandement, et Dieu ne tiendra aucun chrétien pour irresponsable s'il conclut des alliances impies avec le monde, même s'il a été séduit par d'autres. Plus d'un homme pieux a été piégé par le monde à travers des relations naturelles. Ce qu'il a d'abord refusé pour lui-même, il l'a accepté pour sa femme, ou peut-être pour ses enfants ; et à la fin, il a déshonoré le nom du Seigneur, et s'est attiré la honte et des problèmes.
Genèse 14 : 1-12
Après avoir habité dans les villes de la plaine et dressé sa tente vers Sodome, la première chose que nous apprenons de Lot est que lorsque les quatre rois confédérés ont vaincu les rois des villes de la plaine, « ils prirent tous les biens de Sodome et de Gomorrhe, ainsi que tous leurs vivres ... Ils prirent aussi Lot, fils du frère d'Abram, et son bien, et ils s'en allèrent ; car Lot habitait dans Sodome » (14 : 11-12).
Quelle position humiliante pour celui qui, avec Abram, avait connu les soins et la protection de l'Éternel. Le « pauvre Lot » était allé dans un lieu où il ne pouvait prétendre au soutien de Dieu et où son impuissance à se protéger allait être pleinement démontrée. Tant que nous marchons dans la voie de la volonté de Dieu, nous pouvons compter sur son aide et sa protection, comme l'Éternel l'a dit à Abram, après avoir sauvé Lot : « Abram, ne crains pas ; moi, je suis ton bouclier » (15 : 1).
C'est parce que « Lot habitait dans Sodome » que cette calamité lui est arrivée. Auparavant, il avait été dit : « Les hommes de Sodome étaient méchants et grands pécheurs devant l'Éternel » (13 : 13) ; c'est pourtant au milieu de ces gens que Lot habitait. Il ne connaissait peut-être pas le véritable caractère des Sodomites lorsqu'il a quitté Abram pour la première fois, mais il ne pouvait guère habiter dans les villes de la plaine sans connaître quelque chose de leur méchanceté. Le déclin a été graduel, mais les étapes sont clairement définies : premièrement, le choix de la plaine agréable et fertile ; deuxièmement, la séparation de la compagnie de l'homme de foi ; troisièmement, l'habitation dans les villes de la plaine ; quatrièmement, le dressage de la tente vers Sodome ; enfin, l'habitation dans la ville méchante. Tant que Lot avait ses tentes, il avait l'air d'être un pèlerin, mais son apparence extérieure a disparu lorsqu'il s'est installé à Sodome.
Le déclin d'un chrétien peut être graduel, si graduel que les différentes étapes peuvent être presque imperceptibles ; mais une chose est certaine, avant qu'une étape soit franchie, le caractère moral de la vie s'est abaissé ; Christ a perdu sa vraie place dans les affections, et la conscience est devenue moins sensible. La prière, la communion avec Dieu et la lecture des Écritures sont négligées et d'autres choses viennent les remplacer. S'il n'y a pas de jugement de soi et de retour aux premières œuvres, la base a été jetée dans le déclin de l'âme pour une dérive vers les choses du monde présent.
Nous pouvons être sûrs que ce n'est pas parce que Lot prenait plaisir aux péchés des hommes de Sodome qu'il est allé habiter avec eux ; le témoignage de 2 Pierre 2 : 7-9, qui fait état du tourment de son âme face à leurs actions iniques, le montre clairement. Rien non plus ne peut suggérer qu'il y est allé pour accroître ses richesses. Si c'était pour accroître son bonheur, il aurait été vite détrompé. En fait, nous ne pouvons pas dire avec certitude ce qui l'a amené là. Un verset de Genèse 19 peut nous donner un indice. Les hommes de Sodome ont dit : « Cet individu est venu pour séjourner ici, et il veut faire le juge ! » (19 : 9). La force du mot « il veut » signifie « encore et encore ». Lot s'y était rendu manifestement, non pour y rester un certain temps, mais pour y séjourner, et il semble qu'il ait essayé à maintes reprises de les réformer. Il pensait évidemment qu'ils l'écouteraient et il semble bien qu'ils ont prêté une certaine attention à ses paroles, bien qu'il y ait eu un ressentiment intérieur à l'égard de son ingérence dans leur mode de vie.
Depuis l'époque de Lot, beaucoup de chrétiens ont cru inintelligemment qu'ils pouvaient aider à améliorer les hommes de ce monde et se sont associés à eux dans ce projet. La croix est le témoin de ce qu'est l'homme, et à la croix, Dieu a jugé la chair comme incorrigiblement méchante. Se mêler à des hommes mauvais ne les améliore pas ; la Parole de Dieu déclare clairement que le mal ne peut pas être rendu pur par le contact de ce qui est saint ; en effet, le mal souille toujours ce qui est saint (voir Agg. 2 : 12-13).
Lot ne semble pas avoir pensé à rompre ses liens avec Sodome. Nous aurions pu penser qu'après avoir découvert les conditions de vie dans la ville, il s'en serait séparé au plus vite. Mais non, il avait manifestement décidé d'y demeurer et, par conséquent, lorsque Dieu, dans son gouvernement, permet que les villes de la plaine tombent entre les mains d'Amraphel, roi de Shinhar, et de ses alliés, Lot partage leur sort. Cependant, si d'un côté, dans son gouvernement, Dieu punit Lot pour ses associations impies avec un monde mauvais, d'un autre côté, dans sa miséricorde, il le délivre de la captivité dans laquelle son insouciance l'a entraîné.
Abraham, l'homme de foi, qui a marché sur le chemin de la séparation du monde, se manifeste comme l'homme de la puissance. Ni la force des rois fédérés, ni la connaissance de leurs victoires ne dissuadent le pèlerin de Dieu de combattre pour obtenir la libération de son frère Lot. La foi compte sur Dieu et considère tout à la lumière de sa puissance.
Abraham est comme Paul qui, plus tard, peut dire : « Je peux tout en celui qui me fortifie » (Phil. 4 : 13). L'homme de foi peut dire : « Lorsque je suis faible, alors je suis fort » (2 Cor. 12 : 10), car « Dieu ne nous a pas donné un esprit de crainte, mais de puissance, et d'amour, et de sobre bon sens » (2 Tim. 1 : 7). Tout est repris de la main des ravisseurs, non seulement Lot, mais aussi ses biens et tout le butin qui avait été pris.
Genèse 14 : 13-24
Cela aurait été certainement une bonne occasion pour Lot de réfléchir à tout ce qui venait de lui arriver et au chemin qui l'avait conduit à cela. Dieu avait été très miséricordieux et lui avait donné l'occasion de rompre ses liens avec ceux qui lui avaient causé tant d'ennuis. Maintenant, il pouvait revenir au point de départ, et se retrouver à nouveau en pèlerinage avec Abram, que Dieu avait utilisé comme instrument de sa libération. Mais quelles qu'aient été ses pensées intimes à ce sujet, il n'a fait aucun pas pour se séparer des pécheurs de Sodome ou pour se retrouver avec Abram en s'identifiant à son autel. Lot était sans aucun doute très reconnaissant des services rendus par Abraham, mais il n'avait manifestement que peu, voire pas du tout, envie de partager sa vie de pèlerinage.
Plus d'un chrétien a été sauvé des conséquences de son égarement par un frère en Christ à l'esprit spirituel, et a ainsi pu avoir l'occasion d'examiner le point de départ responsable de son échec et de sa honte. Certains, par un profond exercice de l'âme, ont profité de cette intervention pieuse et ont été ramenés sur le chemin de la volonté de Dieu. Hélas, d'autres, comme Lot, bienheureux d'avoir été aidés à sortir de leurs difficultés, sont retournés à leurs anciennes habitudes qui déshonoraient le nom du Seigneur, tourmentaient leur propre cœur, et peinaient ceux qui les avaient aidés. Tel a été le cas de Lot.
Genèse 19 : 1-14
Lorsqu’il est de nouveau parlé de Lot dans la Genèse, il est encore plus fermement retenu dans les mailles de la mauvaise ville. Lorsque les anges de Dieu sont venus détruire Sodome, ils l'ont trouvé comme l'un des principaux citoyens, assis à sa porte. Malgré toutes les influences dégradantes qui l'entouraient, il restait encore chez Lot ce qui lui permettait de discerner que les visiteurs célestes n'étaient pas des « hommes » ordinaires, car il « se leva pour aller à leur rencontre et se prosterna face contre terre ; il dit : Voici, mes seigneurs... » (19 : 1-2). Cependant, il ignorait leur véritable identité et la mission pour laquelle Dieu les avait envoyés. Il en a été tout autrement pour Abraham ! Peu de temps auparavant, peut-être quelques heures seulement, l'Éternel avait dit : « Cacherai-je à Abraham ce que je vais faire, puisque Abraham doit certainement devenir une nation grande et forte ... Car je le connais, et je sais qu'il commandera à ses fils et à sa maison après lui de garder la voie de l'Éternel » (18 : 17-19). Dieu révèle alors à son fidèle serviteur et ami son dessein concernant la destruction des deux villes méchantes.
Il semble d'ailleurs qu'au moment même où Lot était assis à la porte de Sodome et recevait les anges de la destruction, Abraham communiait avec l'Éternel et intercédait pour la ville coupable. L'état de ses habitants était tel que Dieu ne pouvait même pas trouver dix justes pour lesquels il aurait épargné la ville de Sodome, comme Abraham l'avait demandé dans ses supplications. Mais il n'y avait rien à relever de tout le travail de Lot dans cette ville.
L'hospitalité pressante de Lot manifestait la bonté de son cœur et montrait que son caractère était tout à fait différent de celui des habitants de Sodome ; c'était un homme bon, mais qui avait de mauvaises fréquentations et qui n'avait pas tenu compte de l'avertissement divin qui lui avait été donné lorsqu'il avait été emmené en captivité et libéré grâce à la miséricorde de Dieu. Il est grave de négliger ou de mépriser les avertissements de Dieu, tant pour le saint que pour le pécheur. Dieu est très patient dans ses relations avec les hommes ; il fait preuve de patience, laissant la place à la repentance avant d'agir en jugement pour l'honneur de son nom.
La patience de Dieu s'est exercée dans ses relations avec les nations, les villes, l'Église, ainsi qu'avec les individus. Son message à Ninive, par l'intermédiaire de Jonas, était : « Encore 40 jours, et Ninive sera renversée » (Jon. 3 : 4) ; et la parole du Seigneur à l'assemblée d'Éphèse était : « Souviens-toi donc d'où tu es tombé : repens-toi, et fais les premières œuvres ; sinon, je viens à toi, et j'ôterai ta lampe de son lieu, à moins que tu ne te repentes » (Apoc. 2 : 5).
Ninive s'est repentie, et le jugement a été suspendu ; l'Église professante ne s'est pas repentie, et le jugement sera certainement exécuté, bien que Dieu attende avec patience. Sodome avait été avertie par sa défaite et sa captivité aux mains des rois alliés : Lot avait lui aussi été averti, au même moment. Il n'y a pas eu de repentance à Sodome – il n'y avait pas dix justes dans cette ville ; Lot n'a pas non plus compris ni accepté l'avertissement divin et ne s'est pas séparé de son environnement et de ses relations de péché pour chercher Dieu et faire sa volonté (14 : 1-12).
L'hospitalité offerte aux anges s'explique sans doute en partie par le fait que Lot ne savait que trop bien quel genre d'hommes étaient les Sodomites. Les anges n'avaient pas besoin de la protection des hommes et ils étaient très réticents à accepter l'hospitalité qui leur était offerte. (Cette réticence n'existait pas lorsque Abraham accueillait les hôtes célestes, mais Abraham n'était pas lié à des pécheurs comme Lot). Les messagers de Dieu n'étaient pas venus pour être reçus dans la ville condamnée ; ils étaient venus pour infliger le jugement divin ; leur entrée dans la maison de Lot et leur repas étaient l'expression de la miséricorde de Dieu à son égard en raison de l'intercession d'Abraham, qui avait prié de ne pas « faire mourir le juste avec le méchant » (18 : 25).
La présence des anges a révélé pleinement, à la porte même de Lot, la méchanceté de Sodome, et n'a fait qu'aggraver sa culpabilité, « depuis le jeune homme jusqu'au vieillard, tout le peuple de toutes les extrémités de la ville » (19 : 4). Et que pouvait dire Lot pour atténuer une convoitise aussi débridée ? Lot pouvait supplier les pécheurs de s'abstenir du mal grossier médité dans leurs cœurs méchants, et proposer un moindre mal pour épargner, comme il le pensait, les invités qu'il avait amenés à l'abri de sa maison, mais il ne pouvait pas supplier les anges d'épargner les hommes de Sodome ; rien d'autre que le jugement divin ne pouvait venir à bout de ce mal. La proposition éhontée faite par Lot à ses concitoyens montre à quel point l'homme qui était assis à la porte de Sodome était impuissant à freiner la corruption et l'anarchie. S'il avait pensé améliorer le sort des habitants de Sodome par son influence et ses conseils, ce moment devait certainement faire prendre conscience à son pauvre cœur que sa vie pour eux avait été gaspillée et que tous ses efforts étaient vains.
Et quelle solennité d'entendre celui qui avait été le compagnon de l'homme de foi parler à ces Sodomites avilis et les appeler « mes frères » (19 : 7), pour être ensuite injurié, réprimandé et menacé ! Telle a été la récompense du monde pour l'Homme juste qui avait donné sa vie pour eux.
Les hommes de Sodome disent : « Cet individu est venu pour séjourner ici, et il veut faire le juge ! Maintenant nous te ferons plus de mal qu'à eux » (v. 9b). Le discours de Lot montre clairement à quel point il s'était impliqué dans les affaires de Sodome : son intention première était de séjourner, de rester quelque temps, mais il est devenu juge parmi eux et les a considérés comme ses frères. Nombreux sont les chrétiens qui, de la même manière, ont été complètement immergés dans le monde. Ils ont avancé dans le monde, d'une manière ou d'une autre, puis ils ont désiré s'en éloigner, mais au lieu de cela, ils se sont enfoncés de plus en plus dans ses associations jusqu'à ce qu'ils se trouvent impuissants pour le faire, ou n’ayant même plus le désir de briser les liens qui les y attachent. Un petit lien, qui peut être considéré comme inoffensif, peut être utilisé par Satan pour piéger les irréfléchis et les éloigner des voies de Dieu.
Les chrétiens qui pensent pouvoir aider les hommes de ce monde à faire ce qui est juste en se joignant à eux feraient bien d'étudier l'attitude des hommes de Sodome à l'égard de Lot à ce moment-là. Il avait souvent jugé ; chaque jour, son âme juste était tourmentée par leur manière de vivre relâchée, et sa présence au milieu d'eux avait sans doute freiné, dans une certaine mesure, leurs voies chaotiques ; mais le ressentiment à l'égard de son ingérence trouve maintenant son expression dans leurs menaces : « Maintenant, nous te ferons plus de mal qu'à eux ». Et ce n'était pas une menace en l'air, car « ils poussèrent violemment Lot et s'approchèrent pour briser la porte » (v. 9c). Sans l'intervention des anges, leur menace aurait été mise à exécution.
Au fond, le monde n'apprécie pas le jugement du chrétien, ni la contrainte que sa présence apporte souvent ; et même s'il accepte ses conseils, il éprouve un ressentiment intérieur qui, lorsque l'occasion se présente, se manifeste clairement ; ce peut être, comme dans le cas de Lot, par des moqueries et des menaces. Le monde n'a aucun désir pour les principes de Dieu, pour sa sainteté, ou pour tout ce qui le prive de ses plaisirs, et tôt ou tard, le chrétien qui tente d'apporter les choses de Dieu dans les cercles du monde s'apercevra qu'il hait Dieu et tout ce qui est à Lui. La preuve en a été faite lorsque le Fils de Dieu était ici-bas. Il a dû dire : « Ils ont et vu et haï aussi bien moi que mon Père » (Jean 15 : 24).
Le chrétien qui se mêle au monde ne fait pas seulement du tort à son âme, il cause aussi un grave préjudice aux autres. Lot n'était pas seul à Sodome ; sa femme et ses filles s'y trouvaient avec lui, et ses filles étaient sur le point d'être mariées à des hommes qui habitaient la ville méchante. Dans leur miséricorde, les anges ont offert la délivrance à tous ceux qui se trouvaient dans la maison de Lot et, agissant à cause de leurs paroles, Lot est sorti et a parlé à ses gendres, les exhortant à échapper à la destruction imminente de la ville. Ses gendres pensaient « qu'il se moquait » (19 : 14), car il ne s'était pas comporté jusqu'alors comme un homme dans une ville condamnée. Sa vie entière était en contradiction avec ses paroles, c'est pourquoi les jeunes gens traitèrent l'avertissement comme une énorme plaisanterie. Et qu'en est-il des chrétiens qui trouvent leur joie dans les choses du monde ? Lorsqu’ils voudront exprimer à leurs compagnons que ce monde est sur le point d'être jugé et qu'ils doivent s'en séparer, que diront-ils ? Notre vie doit être l'expression pratique de nos paroles, et non leur contradiction. Nous devrions être comme Paul, qui a dit : « Par la manifestation de la vérité nous nous recommandons nous-mêmes à toute conscience d'homme devant Dieu » (2 Cor. 4 : 2).
Genèse 19 : 15-17
Le jour de la destruction de Sodome arrive ; le jour du jugement de ce monde arrivera tout aussi sûrement, bien que Dieu tarde et fasse preuve de miséricorde, comme Il l'a fait avec Sodome. Les anges pressent Lot et lui disent : « Lève-toi, prends ta femme et tes deux filles qui se trouvent ici, de peur que tu ne périsses dans l'iniquité de la ville » (19 : 15). Quelle compassion et quelle longanimité de la part de Dieu ! « Comme il tardait, les hommes saisirent sa main, la main de sa femme et la main de ses deux filles, l'Éternel ayant pitié de lui » (v.16). Il était difficile pour Lot de quitter la ville, car c'est là que se trouvaient tous ses biens, toutes ses relations, tout ce pour quoi il avait travaillé, où il avait passé toute sa vie, et peut-être même certains de ses parents naturels (voir v.12). Le pauvre Lot, sa femme et ses filles furent presque traînés hors de Sodome, car leur cœur était lié à la ville par de nombreux et solides liens, et que possédaient-ils en dehors d'elle ? Hélas ! beaucoup de chrétiens sont comme Lot ; leurs liens pratiques sont avec ce monde présent, et ils ne savent pas grand-chose des liens qui unissent le vrai croyant à Christ dans le ciel, et aux saints de Dieu qui ont entendu l'appel de Dieu à marcher comme des « étrangers » et des « gens de passage » dans ce monde (1 Pi. 2 : 11).
Par la miséricorde de Dieu, Lot est amené hors de la ville, et l'ordre des anges lui est donné : « Sauve-toi, pour ta vie ! ne regarde pas derrière toi et ne t'arrête pas dans toute la plaine ; sauve-toi sur la montagne, de peur que tu ne périsses » (v.17). Lot ne s'échappe qu'avec sa femme et ses proches parents ! S'il avait tenu compte de l'avertissement divin quand Abraham l'a sauvé des griffes des rois confédérés, il aurait pu maintenant être comme Abraham, un étranger dans le pays, mais possédant les bénédictions de Dieu et pouvant compter sur sa protection. Mais l'avertissement divin n'a pas modifié la conduite de Lot, qui n'a pas voulu rompre avec les hommes coupables de Sodome, de sorte que si, dans la bonté de Dieu, il échappe à la destruction, il perd tous ses biens et voit réduites en cendres les choses auxquelles il avait attaché du prix. La plaine qui lui était apparue comme le jardin de Dieu n'est plus un refuge pour lui ; elle doit aussi être détruite ; tous ses beaux et gras pâturages seront bientôt comme une fournaise fumante.
Quelle leçon pour le chrétien ! Quel avertissement pour ceux qui cherchent à s'installer dans les délices d'un monde condamné ! La montagne, et non la vallée, est le lieu de refuge de Lot, selon les instructions des anges.
Genèse 19 : 18-23
Lot n'a pas de cœur pour la montagne. Cela pouvait convenir à Abraham, qui n'avait jamais su ce que c'était que d'être « un homme du monde » dans les villes de la plaine, mais la seule pensée de la montagne était repoussante pour Lot. Combien il est difficile pour un chrétien mondain d'abandonner la vie de la cité des hommes pour une vie de séparation et de communion avec Dieu ! La pensée d'une vie de foi remplit son cœur d'appréhension et de peur. La vie normale du chrétien est loin d'être attrayante pour le chrétien qui vit dans le monde. Il est reconnaissant à Dieu d'avoir sauvé son âme de la mort, mais il n'apprécie pas le chemin de pèlerinage. C'est le cas de Lot, qui sait que Dieu a été miséricordieux envers lui en épargnant sa vie, mais la perspective d'un isolement sur la montagne le remplit d'effroi. C'est pourquoi Lot plaide pour être autorisé à entrer dans Tsoar, ce que Dieu lui permet de faire, en retenant le feu de sa colère jusqu'à ce qu'il y entre.
L'argument de Lot est que Tsoar n'est qu'une petite ville. La vie du monde des hommes tenait encore son cœur, tout homme juste qu'il était, et son plaidoyer suggère qu'en raison de sa taille, Tsoar pourrait être épargnée, car son mal ne serait pas de la même ampleur que celui de Sodome. Il est vrai que Sodome se distingue, même parmi les villes de la plaine, par l'énormité de ses péchés, comme nous le lisons : « Les hommes de Sodome étaient méchants, et grands pécheurs devant l'Éternel » ; les péchés de Sodome caractérisaient les autres villes, et seule la miséricorde de Dieu, par l'intermédiaire de la plaidoirie de Lot, a épargné Tsoar. Tsoar pouvait paraître différente aux yeux de Lot ; elle ne l'était guère aux yeux de l'Éternel ; ses péchés, comme ceux de Sodome, atteignaient le ciel et appelaient le jugement d'un Dieu juste et saint. Le chrétien est appelé à marcher à l'écart de ses principes, à marcher dans la lumière du monde de Dieu, dans la lumière de la cité qu'Abraham attendait, « la cité qui a les fondements, dont Dieu est l'architecte et le constructeur » (Héb. 11 : 10). Nous devons être entièrement séparés pour Dieu, ne pas nous laisser piéger par l'attrait « des petites villes ou des grandes villes » des hommes ; notre vocation est semblable à celle d'Abraham. Il devait quitter toute son ancienne vie à Ur des Chaldéens pour devenir un pèlerin et un étranger, sans chercher à retrouver son ancienne vie dans les villes de la plaine.
Si Lot avait pu prévoir le destin des villes de la plaine au moment où il a choisi la plaine bien arrosée du Jourdain, il aurait peut-être fait un choix différent, mais ce choix n'aurait pas été motivé par des raisons pures. De même, Dieu nous a prévenus du jugement imminent du monde, et malgré cela, de nombreux chrétiens sont empêtrés dans ses associations et recherchent ses plaisirs et ses prix, et comme Lot, ils devront être retirés du monde à la venue du Seigneur Jésus Christ. Pour être préservés des influences pernicieuses du monde, nous devons connaître la bénédiction de la communion avec Dieu et avoir l'esprit fixé sur « ce qui est en haut », là « où le Christ est assis à la droite de Dieu » (Col. 3 : 1). Oh, si nos pauvres cœurs connaissaient davantage l'attrait de la personne du Seigneur Jésus, et si l'influence puissante de son appel céleste était plus constamment ressentie !
Genèse 19 : 24-29
Lorsque les anges ont fait sortir Lot de Sodome, ils lui ont ordonné : « Sauve-toi pour ta vie ! ne regarde pas derrière toi », mais la femme de Lot a regardé en arrière, et elle est devenue une statue de sel (v. 26). Bien que délivrée de Sodome, elle y avait laissé son cœur, et elle était plus préoccupée par Sodome que par la parole de Dieu prononcée par les anges. N'est-ce pas ce que nous rappelle Hébreux 2 : 2-3 : « Si la parole prononcée par le moyen des anges a été ferme, et si toute transgression et désobéissance a reçu une juste rétribution, comment échapperons-nous si nous négligeons un si grand salut ? ». En parlant du jour où le Fils de l'homme sera révélé, le Seigneur dit : « Que celui qui sera aux champs ne retourne pas en arrière. Souvenez-vous de la femme de Lot » (Luc 17 : 31-32). La femme de Lot avait-elle envie de retourner à Sodome ? Le Seigneur Jésus a dit aux disciples : « Vous êtes le sel de la terre » (Matt. 5 : 13) ; Lot et sa femme auraient dû être du « sel » de cette manière à Sodome. Ce qu'elle aurait dû être moralement à Sodome, elle le devient physiquement en dehors de Sodome, comme un mémorial de « la bonté » et de « la sévérité de Dieu » (Rom. 11 : 22).
Le jugement porté sur la femme de Lot ne suggère-t-il pas qu'elle a pu avoir une grande part de responsabilité dans l'échec de son mari ? En effet, les femmes peuvent exercer une très forte influence sur leur mari et sur la vie de leur famille, en bien ou en mal. Nous pouvons être sûrs qu'elle estimait peu la parole de Dieu, et nous pouvons considérer qu'une femme qui a peu d'estime pour la Parole de Dieu n'exercera pas d'influence bénéfique sur son entourage. Les actions de ses filles, telles qu'elles sont rapportées à la fin de ce chapitre, ne donnent pas une image favorable de la mère qui les a élevées.
Dieu a de l'estime pour ceux qui se confient en Lui, et cela est illustré par ces mots : « Lorsque Dieu détruisit les villes de la plaine, Dieu se souvint d'Abraham : il renvoya Lot hors de la destruction, quand il détruisit les villes dans lesquelles Lot habitait » (19 : 29). Abraham s'était approché de l'Éternel et Lui avait dit : « Feras-tu périr le juste avec le méchant ? » (18 : 23). Combien Dieu se complaît dans l'intercession ! Et grâce à l'intercession de l'homme de foi, le juste Lot est épargné et n'est pas détruit avec les méchants. Cela ne nous rappelle-t-il pas l'Écriture : « La fervente supplication du juste peut beaucoup » ? (Jac. 5 : 16).
Genèse 19 : 30-38
Les dernières scènes de Genèse 19, bien qu'elles aient sans doute été données pour nous raconter l'origine de Moab et d'Ammon (deux nations qui ont manifesté une opposition inlassable et amère au peuple de Dieu) dévoilent aussi la honte de Lot ; et cela aussi est pour notre instruction. Quels résultats honteux et douloureux peuvent avoir des liens avec le « présent siècle mauvais », non seulement pour nous-mêmes, mais aussi pour ceux qui nous sont apparentés. Lot avait pensé que Tsoar serait une ville de refuge pour lui, mais hélas, elle s'est avérée être un lieu de peur. Son intercession pour Tsoar n'avait manifestement pas suscité la gratitude de ses citoyens, s'il leur avait révélé la raison de leur préservation. En effet, il est concevable que la crainte de Lot ait été causée par des suggestions selon lesquelles il aurait été la cause de la destruction des villes de la plaine, tout comme plus tard toute l’assemblée des fils d'Israël « murmura contre Moïse et contre Aaron, disant : Vous avez mis à mort le peuple de l'Éternel » (Nom. 17 : 6). Israël reprochait à Moïse, qui avait si souvent intercédé pour eux, la mort de ceux qui avaient péri dans leur rébellion contre Dieu.
Comme il aurait été préférable pour Lot d'écouter la parole des messagers de Dieu : « Sauve-toi sur la montagne » ; cela l'aurait préservé de la peur qui l'avait envahi à Tsoar, et il aurait connu la retraite de la montagne comme le lieu d'abri de Dieu, plutôt que la caverne de la honte. Il nous arrive souvent de penser que nous savons ce qui est le mieux pour nous et de nous détourner de ce que Dieu nous prescrit, pour finalement voir notre propre folie et perdre ce que Dieu, dans sa miséricorde, avait préparé pour nous. Si Lot avait cherché la face de Dieu, il aurait pu trouver dans la montagne un lieu de communion, mais au lieu de cela, c'est une scène de honte et d'opprobre durable. La séparation du monde ne signifie pas nécessairement la communion avec Dieu, car les corruptions flagrantes du monde peuvent se trouver dans l'isolement d'un monastère ou d'un couvent, tout comme au milieu d'une ville malfaisante. Les influences de Sodome ont marqué les filles de Lot, car elles ont apporté à la grotte ce qu'elles avaient appris à Sodome. Elles n'avaient pas appris que Dieu pouvait assurer une génération à Lot, si c'était sa volonté, sans avoir recours à des moyens aussi avilissants. Abraham et Sarah, Manoah et sa femme, Zacharie et Élisabeth, tous ont éprouvé que Dieu pouvait intervenir pour leur procurer des enfants selon sa manière.
Des leçons à tirer de la vie de Lot
Quelles leçons pouvons-nous tirer de la vie de Lot ! Il était loin d'imaginer tous les problèmes qui allaient découler de son choix de la plaine bien arrosée du Jourdain, alors que son cœur était rempli de l'attrait des choses présentes, plutôt que des choses que la foi nous permet de contempler. Le pauvre Lot ne semble pas avoir appris ce que Dieu voulait lui enseigner. Après être entré dans Sodome et avoir appris son véritable caractère, il aurait dû se hâter d'en sortir. La parole pour le chrétien est claire : « Sortez du milieu d'eux et soyez séparés, dit le Seigneur, et ne touchez pas à ce qui est impur, et moi, je vous recevrai ; et je serai pour vous un père, et vous, vous serez pour moi des fils et des filles, dit le Seigneur le Tout-puissant » (2 Cor. 6 : 17-18).
Même lorsqu'il est discipliné par Dieu et sauvé par la miséricorde divine par le moyen d'Abraham, Lot, au lieu d'abandonner Sodome, s'implique plus profondément dans ses associations. La Parole de Dieu nous dit : « Ne vous mettez pas sous un joug mal assorti avec les incrédules ; car quelle relation y a-t-il entre la justice et l'iniquité ? ou quelle communion entre la lumière et les ténèbres ? et quel accord de Christ avec Béliar ? ou quelle part a le croyant avec l'incrédule ? et quelle compatibilité y a-t-il entre le temple de Dieu et les idoles ? » (2 Cor. 6 : 14-16). L'Écriture est si claire, et pourtant les chrétiens ignorent la volonté de Dieu à leur égard, ou bien sans doute ne désirent-ils pas faire la volonté de Dieu. Ce qui est arrivé à Lot à Sodome devrait être soigneusement médité par nous tous, et en particulier par tout chrétien qui s'est laissé piéger par l'une des nombreuses associations du monde.
Au moment où Dieu intervient pour faire sortir Lot de la ville condamnée, le commandement de Dieu n'est pas reçu ; Lot pense savoir ce qui est le mieux pour lui. Il comprend tardivement que le commandement de Dieu était pour son bien, mais manifestement trop tard pour en tirer un grand profit. Comme il aurait été préférable pour lui, même à ce moment de son histoire, de se reposer par une foi simple en la parole de Dieu et d'agir par obéissance. Dieu sait ce qui est le mieux pour nous, et lorsque nous nous reposons tranquillement sur ce qu'Il dit, tout va bien pour nous.
Puissions-nous accorder de l'importance à la Parole de Dieu et nous souvenir de ce que le Seigneur Jésus a dit à ses disciples : « Celui qui a mes commandements et qui les garde, c'est celui-là qui m'aime ; or celui qui m'aime sera aimé de mon Père ; et moi je l'aimerai, et je me manifesterai à lui » (Jean 14 : 21).
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