Mouvements du cœur vers David
1 Chroniques 12
David, un roi selon le cœur de Dieu pour Israël
Trois périodes de la vie de David
Des mouvements de cœur vers David – vers le Seigneur
1. Á Tsiklag : « Voici ceux qui vinrent vers David à Tsiklag… » (1 Chr. 12 : 1)
2. Dans le lieu fort (Adullam)
3. Á Hébron
Attirés à Christ par son amour
David, un roi selon le cœur de Dieu pour Israël
Le règne de Saül se termine bien tristement : le premier roi sur Israël meurt sur la montagne de Guilboa, et le peuple est vaincu par les Philistins (1 Sam. 31 : 1-7). Mais Dieu avait en vue une période plus glorieuse et bénie en faisant monter David sur le trône. Le chapitre 10 du premier livre des Chroniques se termine par le rappel que Dieu avait choisi le jeune berger pour régner sur son peuple, parce que Saül avait péché contre l’Éternel ; « L’Éternel le fit mourir et transféra le royaume à David, fils d’Isaï » (voir 1 Chr. 10 : 13-14). Asaph rappelle dans l’un de ses psaumes ce que Dieu a fait envers David pour le bien de son peuple Israël : « Et il choisit David, son serviteur, et le prit des enclos des brebis ; il le fit venir d’auprès des brebis qui allaitent, pour faire paître Jacob, son peuple, et Israël, son héritage. Et il les fit paître selon l’intégrité de son cœur, et les conduisit par l’intelligence de ses mains » (Ps. 78 : 70-72).
Après de longues et difficiles années de fuite devant Saül qui cherchait à le tuer, David est libéré de son persécuteur et le trône d’Israël est vacant. Selon la volonté et le commandement de l’Éternel, David va pouvoir enfin devenir roi.
Trois périodes de la vie de David
Des hommes se sont rassemblés autour de David durant la première partie de sa vie, puis lorsqu’il a régné :
- à Tsiklag tout d’abord, alors que David se tient encore loin de Saül (1 Chr. 12 : 1) ;
- dans « le lieu fort au désert » (1 Chr. 12 : 9), c’est-à-dire dans la caverne d’Adullam (1 Sam. 22 : 1) ;
- à Hébron où le futur roi est monté à Hébron, en obéissance à l’Éternel (2 Sam. 2 : 1-3) - là, plusieurs hommes de guerre, auxquels s’associe « tout le reste d’Israël », viennent pour faire de lui le roi (1 Chr. 12 : 39).
Historiquement Adullam se situe avant Tsiklag ; cependant, le livre des Chroniques nous entretient d’abord de ce rassemblement autour de David dans la ville que Akish, le roi de Gath, lui avait donnée (1 Sam. 27 : 6). Le moment s’est rapproché où les souffrances de David dans le désert vont prendre fin et vont faire place à la gloire de la royauté. En 1 Samuel 30 et 31, après l’épisode où Tsiklag a été détruite par les Amalékites, le combat où Saül perdra la vie va avoir lieu (bataille à laquelle David aurait participé aux côtés des Philistins si Dieu ne l’en avait gardé – voir 1 Chr. 28 : 1-2 et 29 : 7-11). Le trône d’Israël sera alors prêt à recevoir David.
C’est donc bien plus tôt que David a connu le lieu fort d’Adullam. C’était après son premier court séjour chez Akish le Philistin, le roi de Gath, d’où il avait dû se sauver d’une façon humiliante (voir 1 Sam. 21 : 10-15 et le Ps. 34, écrit à ce moment). David, persécuté par Saül, était alors profondément accablé ; son ennemi « poursuivait son âme » (voir Ps. 142 : 3-4 et 143 : 3-4). Mais Dieu avait entendu la prière de celui qui désirait se réfugier vers Lui (Ps. 142 : 5-7 ; 143 : 9 ; Ps. 57 : 1). David avait trouvé un « lieu fort », un abri, dans la caverne d’Adullam. Là, il a trouvé en son Dieu son refuge et sa force, comme il l’exprimera à plusieurs reprises dans ses psaumes (Ps. 46 :1 ; 59 : 16 ; 61 : 3, etc.).
C’est dans ce lieu et à ce moment, que « tout homme qui était dans la détresse, et tout homme qui était dans les dettes, et tout homme qui avait de l’amertume dans l’âme, s’assembla vers lui, et il fut leur chef » (1 Sam. 22 : 1-4). Attirés vers David, ces hommes se sont joints à lui, jusqu’à ce que le camp devienne « grand comme un camp de Dieu » (1 Chr. 12 : 23 ; voir Gen. 32 : 2 : camp ou armée).
Dans une troisième période de cette partie de la vie de David (1 Chr. 12 : 24-41), Dieu l’a conduit à Hébron pour qu’il y soit oint roi sur Israël (2 Sam. 5 : 1-4). Les anciens du peuple viennent à lui, ainsi que les hommes de guerre de toutes tribus – plus de 340 000 hommes -, et « tout le reste d’Israël, « pour établir David roi sur tout Israël » (v. 39 ; voir 2 Sam. 5 : 1-3 ; 2 : 3-4). Le moment est enfin venu ou « l’oint du Dieu de Jacob » (2 Sam. 23 : 1 ; 1 Sam. 16 : 12-13) va monter sur le trône.
Des mouvements de cœur vers David – vers le Seigneur
Dans le chapitre 12 du premier livre des Chroniques des rois de Juda, il est beau de remarquer les mouvements de cœur des hommes des tribus d’Israël vers David. Ce sont des mouvements qui sont générés par les affections envers celui qui en est l’objet. Ils conduisent ces hommes tout d’abord vers l’homme rejeté, opprimé, affligé ; puis vers celui qui va monter sur le trône et régner sur les 12 tribus du peuple de Dieu.
Pour nous, chrétiens, c’est aujourd’hui, au temps où notre Seigneur Jésus est méconnu et rejeté du monde, qu’Il est le Sauveur méprisé, que nous pouvons venir à Lui par la foi. C’est le temps de souffrance qui précède le règne avec Lui, mais Dieu a déclaré : « il faut qu’il règne » (1 Cor. 15 : 25 ; voir Ps. 2 : 6). Nous aurons le privilège et la gloire de régner avec Lui, si nous l’accompagnons dans le temps de son rejet (2 Tim. 2 : 12).
Mais notre cœur est-il pour Lui ? Est-ce qu’il produit un élan vers Lui, vers sa Personne bénie, nous conduisant à désirer nous trouver près de Lui et goûter sa présence ?
Examinons un peu ces mouvements de cœurs que la grâce conduit vers ce beau type de Christ qu’est David. Puissions-nous en tirer quelques enseignements pour nous-mêmes, afin que nos affections pour le Seigneur soient plus engagées vers Lui et pour Lui, dans un temps où c’est par la foi qu’Il nous faut marcher, servir et combattre, dans un monde qui ne Le reconnaît pas et ne veut pas de Lui.
1. Á Tsiklag : « Voici ceux qui vinrent vers David à Tsiklag… » (1 Chr. 12 : 1)
Voici des « hommes forts », des « hommes vaillants », qui viennent vers David. Le chapitre précédent nous donne leurs noms et nous rapporte quelques-uns de leurs exploits extraordinaires. Ils vont combattre avec David et lui être en puissant secours dans les batailles. Nous les voyons en action en 1 Samuel 30, lorsqu’il s’agit de reprendre les personnes et les biens que les Amalékites leur avaient enlevés (1 Sam. 30 : 17).
Il s’agit ici d’hommes issus des tribus d’Israël, du peuple terrestre de Dieu. Saurons-nous imiter ces hommes de foi dévoués à David, nous qui faisons partie du peuple céleste de Dieu ? Serons-nous des « hommes forts et vaillants » pour combattre « le bon combat de la foi » (1 Tim. 6 : 12), le combat « contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes » (Éph. 6 : 12) ? Nous serons des « hommes forts » si nous nous fortifions « dans la grâce qui est dans le Christ Jésus » (2 Tim. 2 : 1), « dans le Seigneur et dans la puissance de sa force » (Éph. 6 : 10) – expressions qui nous montrent que notre seule force se trouve dans le Seigneur Jésus, le divin Boaz (voir Ruth 2 : 1).
Lorsque ces hommes « vinrent vers David », Saül régnait encore sur Israël. Il était le roi que le peuple avait désiré, pour être « comme toutes les nations » (1 Sam. 8 : 5, 19-20). Or, Dieu Lui-même était leur roi – et ils l’avaient rejeté (1 Sam. 12 : 12 ; 8 : 7 ; 10 : 19) ! Mais Dieu avait mis Saül de côté et avait choisi un roi pour Lui (1 Sam. 16 : 1). Venir vers David, c’était reconnaître la place que Dieu lui avait donnée, même s’il ne l’occupait pas encore. C’était une question de confiance et de patience – caractères de la foi. Il fallait croire que, malgré les apparences, David allait monter sur le trône (voir Héb. 11 : 1).
Venir à Celui que David représente, c’est-à-dire le Seigneur Jésus, c’est répondre à son invitation à être près de Lui. Considérons deux des disciples de Jean le Baptiseur qui s’étaient approchés de Jésus ; ils désiraient savoir où Il demeurait. Le Seigneur leur répond : « Venez et voyez ». Ils répondent à son invitation et « ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là » (Jean 1 : 35-40). Quel moment pour eux, lorsqu’ils ont pu se trouver dans la compagnie du Seigneur Jésus ! Est-ce notre désir quotidien, jour après jour ? Il nous faut alors nous lever et venir vers Lui, vers Celui qui attire nos cœurs par sa bonté (Prov. 19 : 22a). C’est une question d’affection pour le Seigneur, d’un cœur qui s’engage fermement pour Lui. Notre Dieu nous pose la question : « Qui est celui qui engage son cœur pour venir à moi ? » (Jér. 30 : 21). Puisse notre cœur se décider pour Christ et venir à Lui ! Son désir et sa joie sont de nous recevoir dans sa communion, dans sa présence.
Pensons à Celui qui est venu vers nous, pour nous chercher, nous trouver et nous sauver (Luc 19 : 10) par ses souffrances et sa mort sur la croix. Dans sa pleine connaissance du plan divin d’éternité, qui impliquait son anéantissement, sa venue en chair, son abaissement et sa mort (Phil. 2 : 7-8), Il a prononcé ces paroles devant Dieu : « Voici, je viens, ô Dieu, pour faire ta volonté » (Héb. 10 : 7-9 ; Ps. 40 : 8-9). Et l’Écriture ajoute : « c’est par cette volonté que nous avons été sanctifiés, par l’offrande du corps de Christ, faite une fois pour toutes » (Héb. 10 : 10). Oui, Il est venu vers nous pécheurs pour nous élever jusqu’à Dieu (1 Sam. 2 : 8) et faire de ceux qui l’ont reçu dans leur cœur des enfants de Dieu (Jean 1 : 12-13). Devant les résultats bénis de la venue de Christ vers nous, avons-nous à cœur de venir vers Lui pour Lui apporter la reconnaissance de nos cœurs, l’honorer et le servir ?
2. Dans le lieu fort (Adullam)
« D’entre les Gadites, il se détacha, pour se joindre à David… » (1 Chr. 12 : 9)
Nous voyons ici des hommes qui rompent des liens – c’est toujours une souffrance -pour en constituer de nouveaux, plus solides et plus heureux. Ce sont encore des « hommes forts », de renommée, placés à des postes élevés et dont les exploits extraordinaires nous sont rapportés : ils traversent le Jourdain « au premier mois, quand il regorge par-dessus tous ses bords » (v. 16). Ils n’hésitent pas à se mettre en danger pour venir lier leur vie à celle de David. Les Gadites s’étaient établis du « mauvais » côté du Jourdain, car le pays de Jahzer et de Galaad était très propice pour élever leur bétail (Nom. 32 : 1-5). Ils avaient traversé le fleuve pour aider leurs frères à conquérir le pays de Canaan (voir Jos. 1 : 12-18 ; Nom. 32 : 20-27), puis ils étaient retournés « au-delà du Jourdain » pour s’y établir (Jug. 5 : 17a).
Plus tard, au temps des Juges, les hommes de la tribu de Gad avaient choisi de « demeurer au-delà du Jourdain » plutôt que de s’engager dans le combat contre le roi de Canaan, à la suite de Debora et de Barak (Jug. 5 : 17). Mais ici, ils n’hésitent pas à abandonner leur confort extérieur pour venir trouver un refuge auprès de David (Adullam signifie refuge, repos).
Mais maintenant, voilà que quelques-uns d’entre eux se détachent de leurs troupeaux et de leurs verts pâturages pour venir au désert et attacher leur cœur au roi encore rejeté. Qu’était David, alors ? « Un chien mort, une puce ! », « une perdrix » poursuivie dans les montagnes (1 Sam. 24 : 15 ; 26 : 20). Il fallait en ce temps-là une foi telle que celle d’Abigaïl pour reconnaître en lui celui que Dieu allait « établir prince sur Israël » (1 Sam. 25 : 30).
Il nous faut une décision de cœur pour nous détacher de ce qui peut nous séparer du Seigneur, pour en être libéré et pouvoir dire ensuite : « Mon âme s’attache à toi pour te suivre » (Ps. 63 : 9). Il y a tant de choses dans notre vie sur la terre qui plaisent à la chair qui est en nous et qui peuvent ainsi retenir nos cœurs loin du Seigneur Jésus. L’histoire d’Abraham nous montre combien il lui a fallu de temps avant de répondre à l’appel de Dieu de quitter son pays, sa parenté et la maison de son père (voir Gen. 12 : 1).
Il nous faudra pour cela ne pas craindre de « traverser le Jourdain » alors « qu’il regorge par-dessus tous ses bords ». Nous aurons besoin de réaliser ces deux faits très importants pour le chrétien : notre mort et notre résurrection avec Christ. C’est à cette condition que l’on peut se joindre à Lui, notre Sauveur vivant, qui pour nous « est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 15).
Mais si nous sommes conscients que Christ seul est la réponse à nos besoins et à nos difficultés, c’est vers Lui que nous viendrons (voir 1 Sam. 22 : 2) et c’est à Lui que notre cœur éprouvé s’attachera car nous goûterons ses bontés. Barnabas pouvait exhorter les chrétiens d’Antioche à « demeurer attachés de tout leur cœur au Seigneur » (Act. 11. 23).
« Des fils de Benjamin et de Juda allèrent aussi vers David dans le lieu fort » (1 Chr. 12 : 17)
Les fils de Benjamin étaient de la même tribu que Saül (1 Sam. 9 : 1-2) qui dominait sur Israël. Nous les avons déjà vus venir « vers David à Tsiklag » (v. 1-2), pourtant, leurs affections n’étaient pas naturellement tournées vers celui qui devait prendre la place de Saül sur le trône (voir 1 Sam. 22 : 7-8). Ceux de Juda, en revanche, étaient de la même tribu que David (1 Sam. 16 : 1 ; Ps. 78 : 68-72) et pouvaient donc avoir des affinités avec le fils d’Isaï. Cependant, les uns comme les autres ont pris la décision d’aller vers lui. Ils ont « arrêté » cela dans leur cœur (voir Dan. 1 : 8).
« Aller », c’est plus que « venir ». « Venir », c’est répondre à un appel et obéir ; « aller », c’est s’engager avec foi et se diriger vers un but qu’on ne voit pas. Lorsqu’Abram a répondu à l’appel de Dieu, il « s’en alla, comme l’Éternel lui avait dit… ils sortirent pour aller au pays de Canaan » (Gen. 12 : 4-5) ; « Abraham, étant appelé, obéit...et il s’en alla, sans savoir où il allait » (Héb. 12 : 8).
Plus tard, Rebecca prit, elle aussi, une ferme décision, une décision de foi. Lorsque la question lui est posée : « Iras-tu avec cet homme (Éliézer, le serviteur d’Abraham) ? », elle décide de partir vers l’inconnu et répond immédiatement : « J’irai » ; et aussitôt, « Rebecca se leva, et ses filles… et s’en allèrent… » (Gen. 24 : 58-61).
Nous voyons encore la ferme résolution de Ruth, la Moabite : surmontant les tentatives de sa belle-mère pour la décourager, elle est prête à aller avec Naomi vers un peuple qui lui était étranger et un Dieu qu’elle ne connaissait pas. Elle affirme : « Où tu iras, j’irai, et où tu demeureras, je demeurerai » (voir Ruth 16-18).
Ces hommes de Benjamin et de Juda qui sont venus vers David se rassemblent autour de lui. Qu’il fait bon être rassemblés autour de la personne bénie du Seigneur Jésus !
Nous pouvons chanter :
C’est ton amour qui nous rassemble, nous, les objets de ta faveur…
Ta présence est le bien suprême, ton amour ne tarit jamais ;
Ton cœur dispense à ceux qu’il aime repos, bonheur, parfaite paix.
(Hymnes & Cantiques n° 161)
C’est encore aujourd’hui le temps de son rejet et Il est méprisé par les hommes ; mais, pour ceux qui ont été attirés vers Lui par sa bonté et par l’amour de la croix, quel bonheur de se souvenir ensemble dans sa présence de ses souffrances et de sa mort ! Pensons à sa gloire qui sera manifestée bientôt, lorsque « tout œil le verra » (Apoc. 1 : 7) quand Il viendra établir son règne millénaire sur la terre. Sommes-nous de « ceux qui aiment son apparition » (2 Tim. 4 : 8b) ?
Nous allons à Lui pour voir « où il demeure » (Jean 1 : 39-40), et nous Le contemplons dans le ciel, la demeure où Il se trouve, assis sur le trône de Dieu, « couronné de gloire et d’honneur » (Héb. 2 : 8-9). Notre cœur se réjouit-il lorsque nous nous disons les uns aux autres : « Allons à la maison de l’Éternel ! » (Ps. 122 : 1) ? Nos affections pour Lui nous conduisent-elles à « aller » là où, selon sa promesse, le Seigneur est présent au milieu des deux ou trois « assemblés à son nom » - ou « vers son nom » (Matt. 18 : 20) ? Cela implique ce mouvement de cœur chez ceux qui vont vers Lui (voir Héb. 13 : 13).
Lorsque des fils de Benjamin et Juda viennent à David dans le lieu fort, il a besoin de savoir quelles sont leurs intentions (v. 17-18). Viennent-ils en paix, ou pour le livrer à Saül, comme il pouvait le craindre ? Les Benjaminites, nous l’avons vu, étaient « d’entre les frères de Saül » (v. 3) qui voulait tuer David, et les habitants de Ziph, en Juda, le trahiront (1 Sam. 23 : 19-20). Mais les paroles de salutation d’Amasçaï à David lèvent tout doute à cet égard (v. 19). Elles révèlent ce qu’il y avait dans le cœur de ces hommes à l’égard de celui vers qui ils étaient venus (voir Matt. 12 : 34b). Elles montrent qu’ils appartiennent à David corps et âmes, et qu’ils désirent être avec lui, à ses côtés. Quel bel engagement de cœur ! Que disons-nous à notre divin David ? - Nous sommes à toi, notre Sauveur qui nous a rachetés de nos péchés au prix de ton sang précieux (1 Pi. 1 : 18-19) ; avec toi, notre Seigneur et notre Maître qui nous veut près de toi dès à présent et pour l’éternité.
Les hommes de Gad avaient montré par leurs actes leur détermination à se joindre à David (v. 16). Ils ont aimé David « en action et en vérité » (1 Jean 3 : 18). Ceux de Juda et Benjamin expriment par la parole de leur chef leur attachement à celui qui, bien qu’étant le fils d’un homme riche (c’est la signification du nom d’Isaï), vivait dans la pauvreté et la souffrance. Ils ont reconnu « de la bouche » qui était David pour eux (Rom. 10 : 8-10). Notre cœur est-il attaché à Celui qui, possédant tout, s’est appauvri pour nous ? « Lui qui était riche a vécu dans la pauvreté, afin que, par sa pauvreté vous soyez enrichis », dit l’apôtre Paul (2 Cor. 8 : 9). Cela nous touche-t-il au point que nous désirions aller à Lui et Lui donner notre cœur ?
Amasçaï et les hommes qui sont avec lui viennent en paix vers David. La paix est invoquée sur lui, parce qu’il est aidé par Dieu Lui-même. « Ne crains pas, car je suis avec toi ; ne sois pas inquiet, car moi je suis ton Dieu. Je te fortifierai ; oui, je t’aiderai ; oui, je te soutiendrai par la droite de ma justice… moi, l’Éternel ton Dieu, je tiens ta droite, moi qui te dis : Ne crains pas, moi je t’aiderai » (És. 42 : 10, 13). Certainement, David avait entendu de la part de son Dieu, des paroles semblables à celles que le prophète Ésaïe adressera plus tard à Israël. Ainsi, son âme pouvait être en paix, tout d’abord du fait que son Dieu était avec lui et qu’Il était Celui qui l’aidait. « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8 : 31).
Le chef des capitaines et ses compagnons apportaient la paix à David et à ceux qui étaient venus vers lui pour lui fournir leur aide. Nous lisons dans l’épître de Jacques : « Or le fruit de la justice, dans la paix, se sème pour ceux qui procurent la paix » (3 : 18). « Procurer », ici, signifie « faire, apporter ». Sommes-nous nous-mêmes de ceux qui « procurent » la paix aux autres, produisant ainsi un fruit agréable à Dieu, le « fruit de la justice », qui est appelé ailleurs le « fruit paisible de la justice » (Héb. 12 : 11) ? Demandons à notre Dieu qu’Il donne « des aptitudes à aider » pour le bien du corps de Christ (1 Cor. 12 : 28).
Remarquons encore ce qui est dit au sujet du futur roi : « David sortit à leur rencontre… David les reçut » (v. 18-19). Tout mouvement de cœur vers le Seigneur reçoit une réponse en retour de sa part. Lorsque Rebecca arrive au bout de son long voyage vers sa nouvelle patrie, elle lève les yeux et demande alors à Éliézer : « Qui est cet homme qui marche dans les champs à notre rencontre ? ». Et le serviteur répond : « C’est mon seigneur » - c’est Isaac, celui dont elle va être l’épouse (Gen. 24 : 65). Lorsque, dans la parabole, le fils repentant revient vers son père, il ne sait pas quel accueil lui sera réservé. Mais « comme il était encore loin, son père le vit et fut ému de compassion ; il courut à lui… » (Luc 15 : 20). L’amour de Christ prévient toujours l’amour que nous pouvons désirer Lui manifester. Il a lui-même déclaré : « Tout ce (ou : tous ceux) que le Père me donne viendra à moi ; et celui qui vient à moi, je ne le mettrai pas dehors » (Jean 6 : 37).
Pensons encore au jour où le Seigneur Jésus Lui-même appellera tous les siens à Lui. Il est dit que « nous serons… enlevés à sa rencontre… en l’air » ; mais Lui-même se lèvera du trône de la majesté et viendra nous chercher. Ce jour-là, Il recevra tous ses rachetés auprès de Lui, « et nous serons toujours avec le Seigneur » (1 Thes. 4 : 17).
« De Manassé, il y en eut qui se rallièrent (ou : qui passèrent) à David… ceux-ci, de Manassé, se rallièrent à lui… » (1 Chr. 12 : 20-21)
Joseph a été oublié du chef des échansons alors qu’il était en prison (Gen. 40 : 23) ; Mardochée a été oublié après qu’il eût sauvé la vie du roi Assuérus (Est. 6 : 3) ; on ne s’est pas souvenu de l’homme qui avait sauvé une ville (Ecc. 9 : 14-15) … Voici maintenant des hommes de la tribu de Manassé. Ils avaient peut-être oublié David dans ces années difficiles pour lui (Manassé signifie oubli - Gen. 41 : 51). Mais maintenant, quelques-uns de cette tribu se souviennent de lui et se rallient à lui. David est pour eux ce centre autour duquel ils viennent se grouper, se rassembler.
Le Seigneur Jésus était venu sur la terre non pas seulement pour la nation d’Israël – son œuvre allait beaucoup plus loin (voir És. 42 : 6) -, mais pour « rassembler en un les enfants de Dieu dispersés » (Jean 11 : 52). Pour « passer » à notre David, pour se rallier au Seigneur Jésus, il faut se souvenir de Lui et de ce qu’Il a fait pour que les siens puissent être assemblés autour de Lui. C’est à son amour – un amour qui ne nous oublie pas (voir És. 49 : 15b-16a) - que notre cœur répond et se décide pour Celui qui est le centre du rassemblement de ceux qui L’aiment et pensent à son nom – ils seront sa possession, son « trésor particulier » (Mal. 3 : 16-17).
Les hommes de Manassé avaient été avec David lorsque lui-même, découragé, était passé chez Akish, le roi de Gath (1 Sam. 27 : 1-3). Akish lui avait donné la ville de Tsiklag, et de là, à l’insu du roi, David partait en expédition et frappait les nations qui habitaient dans le pays. Les hommes « forts et vaillants » de Manassé l’aidaient dans ces expéditions (1 Chr. 12 : 20-21). Lorsque les Philistins décident de faire la guerre à Israël, David, dans l’égarement qui était alors le sien car il s’était éloigné de son Dieu, désire s’engager auprès d’Akish pour faire la guerre à son propre peuple ! Mais Dieu l’en garde, et Akish renvoie David à Tsiklag (1 Sam. 29). Les Philistins pensaient alors que ces guerriers allaient se rallier à Saül et combattre contre eux. Mais leur cœur est lié à celui de David et c’est à lui qu’ils passent lorsqu’il revient à Tsiklag.
Ces hommes n’ont pas aidé les Philistins à combattre contre Israël (v. 19) ; ils n’ont pas aidé non plus Saül contre les Philistins. C’est à David qu’ils se sont ralliés, et c’est lui qu’ils ont aidé (v. 21 et 22). Plus tard, Dieu devra faire dire au roi Josaphat qui s’était allié au méchant Achab et avait failli le payer de sa vie : « Aides-tu le méchant, et aimes-tu ceux qui haïssent l’Éternel ? » (2 Chr. 19 : 2). Il nous faut nous décider dans nos choix et nos associations, et savoir qui nous allons « aider », qui nous allons honorer et servir. Saül était alors encore roi sur Israël, et il aurait pu sembler naturel d’être avec lui, mais la foi avait choisi : ce ne serait ni les ennemis d’Israël, ni le roi rejeté par Dieu, mais David, le roi selon le cœur de Dieu. Et c’est à lui qu’ils sont passés.
Quant à nous, nous ne pouvons pas « aider » Dieu ou notre Seigneur ; c’est Dieu qui nous aide (v. 19 ; És. 41 : 10, 13-14…). Mais souvenons-nous que nous avons l’honneur d’être appelés à être des « collaborateurs de Dieu » (1 Cor. 3 : 9), travaillant ensemble à son œuvre.
Il est écrit deux fois que ces hommes se sont ralliés à David (v. 20-21). C’était une décision importante à prendre et leur choix, souligné ainsi, a été le bon, parce que c’était celui de la foi et non pas de la chair. Le roi Saül est mort lors de cette bataille contre les Philistins, et David, le rejeté, est monté sur le trône. Les hommes qui s’étaient ralliés à David dans les moments difficiles ont été avec lui lorsqu’il est devenu roi ; ils ont occupé des places d’honneur auprès de lui.
Pour nous chrétiens, avons-nous pris la décision dans notre cœur de nous rallier au Seigneur Jésus pendant le temps où le roi est caché dans le ciel et où Satan est le chef de ce monde ? C’est aujourd’hui un temps de combat spirituel et de souffrances pour ceux qui sont à Christ ; le croyant est appelé à combattre « le bon combat de la foi » (1 Tim. 6 : 12 et à « prendre sa part des souffrances, comme un bon soldat de Jésus Christ » (2 Tim. 2 : 3). Mais si nous souffrons aujourd’hui avec Lui, nous serons glorifiés demain avec Lui (voir Rom. 8 : 17) ; « si nous souffrons, nous régnerons aussi avec lui » (2 Tim. 2 : 11). Les souffrances précèdent toujours la gloire : il en a été ainsi pour notre bien-aimé Sauveur (1 Pi. 1 : 11), et il doit en être de même pour nous.
« De jour en jour il arrivait des gens vers David pour l’aider… » (1 Chr. 12 : 23)
Tous ceux qui se sont décidés pour David, qui ont eu un mouvement de cœur vers Lui et sont entrés avec détermination dans le chemin pour aller à lui, sont tous arrivés au but. Aucun n’a renoncé ou ne s’est découragé, faisant demi-tour ou restant à mi-chemin, tous sont venus constituer ce « camp de Dieu » (voir Gen. 32 : 2) dont David est le centre. Nous lisons dans le Psaume 44 : « Notre cœur ne s’est pas retiré en arrière, et nos pas n’ont pas dévié de ton sentier » (v. 18). La décision du cœur a conduit ces hommes dans le sentier qui les a amenés à Lui. Ils ont marché « de force en force » (Ps. 84 : 8), jusqu’à ce qu’ils arrivent au but que leur cœur désirait.
Que notre cœur ne défaille pas dans le chemin, bientôt nous allons arriver au but : notre Seigneur Lui-même. Imitons-le, dans notre petite mesure, Lui qui, Serviteur parfait, a dit avec détermination : « Je ne me suis pas retiré en arrière » (És. 50 : 5). « Ayant dressé sa face résolument pour aller à Jérusalem » (Luc 9 : 51), Il est allé jusqu’à la croix pour notre salut éternel.
Partis « du fleuve Ahava… pour aller à Jérusalem », Esdras et ceux qui l’accompagnaient ont été conduits et gardés par Dieu. Ce scribe écrit simplement : « Et nous sommes arrivés à Jérusalem » (Esd. 8 : 31-32). Il n’y a pas un mot sur la longueur, les difficultés et les dangers du chemin. Ils avaient affirmé au roi qu’ils n’avaient pas besoin de protection humaine pour le voyage, témoignant ainsi devant lui : « La main de notre Dieu est en bien sur tous ceux qui le cherchent » (v. 22). Ils avaient jeûné et prié (v. 23), ils avaient pris grande attention aux objets précieux destinés à la maison de l’Éternel à Jérusalem (v. 26-30), et… ils étaient partis. Et Esdras constate simplement que leur confiance en Dieu n'avait pas été déçue : « Et la main de notre Dieu fut sur nous, et il nous délivra de la main de l’ennemi, et de toute embûche sur le chemin » (v. 31).
Nous avons évoqué plus haut le voyage de Rebecca vers le pays de Canaan. Là non plus, rien ne nous est rapporté des péripéties du voyage, mais Rebecca a compris qu’elle était arrivée lorsqu’elle a levé les yeux et qu’elle a vu Isaac marchant à sa rencontre (Gen. 24 : 64-65). Si nous sommes encore en vie sur la terre lorsque le Seigneur reviendra, nous entendrons sa voix nous appelant « à sa rencontre, en l’air », et alors nous saurons que nous sommes arrivés car « nous le verrons comme il est » (1 Jean 3 : 2), « face à face » (1 Cor. 13 : 12).
La longueur du voyage et ses difficultés sont une chose, la décision de cœur et la confiance en Dieu en sont une autre. Mais ce sont ces dernières qui assurent à celui qui vient vers le Seigneur qu’il arrivera certainement au but. Quel encouragement pour nous, chrétiens, qui nous sommes engagés à la suite du Seigneur Jésus dans le chemin qu’Il nous a tracé et qui conduit « vers Lui, hors du camp » de ce monde, mais aussi vers Lui dans le ciel. Nous avons une « grande plénitude d’assurance » (1 Thes. 1 : 15) et une « pleine assurance de l’espérance » (Héb. 6 : 11) d’arriver bientôt !
3. Á Hébron
« C’est ici le nombre des hommes équipés pour l’armée, qui vinrent vers David à Hébron… Tous ceux-là, hommes de guerre, gardant leurs rangs en ordre de bataille, vinrent à Hébron… » (1 Chr. 12 : 24, 38)
Au verset 24 nous retrouvons l’expression déjà vue au verset 1 : ils « vinrent vers David ». Ces hommes étaient venus apporter du secours à David à Tsiklag ; maintenant, il ne s’agit plus de le secourir, mais de lui « transférer le royaume de Saül, selon le commandement de l’Éternel ». Quelle glorieuse et heureuse mission ! Certains d’entre eux faisaient naguère partie de la garde du roi Saül (v. 30), mais ils viennent maintenant entourer celui qui va monter sur le trône, selon que l’Éternel l’a commandé. Il y avait longtemps que Dieu avait mis Saül de côté, mais ces hommes étaient restés attachés à lui, peut-être à cause de sa prestance, de sa haute taille qui les impressionnaient, du fait qu’il était « un homme d’élite » (1 Sam. 9 : 2). Même Samuel avait eu du mal à comprendre que Dieu avait un autre homme en vue pour régner sur son peuple (voir 1 Sam. 16 : 1). S’attacher à l’apparence extérieure et ne pas regarder au cœur (1 Sam. 16 : 7) empêche d’avoir un bon discernement de la pensée de Dieu. Mais désormais c’est le cœur de ces hommes qui s’est lié à celui que l’Éternel a choisi pour Lui afin qu’il règne sur son peuple (Ps. 78 : 68, 70-72).
Parmi ces hommes, il y en avait qui étaient caractérisés par le fait qu’ils « savaient discerner les temps » ; d’autres n’avaient pas « un cœur double », d’autres encore étaient « préparés pour le combat », « pour la guerre », et savaient se mettre « en ordre de bataille ». Telles sont les qualités que devraient manifester ceux que le Seigneur Jésus assemble autour de Lui dans le temps qui nous sépare de son prochain retour. Nous avons tous reçu des dons que nous sommes appelés à mettre au service de notre Seigneur. Il y a des dons de grâce et des services variés, mais c’est Dieu « qui opère tout en tous » (1 Cor. 12 : 4-5).
- Ils « savaient discerner les temps » (voir Luc 21 : 29-31) : cela évoque pour nous la sagesse et le discernement dans la connaissance de la Parole de Dieu (voir Rom. 13 : 11), ainsi que la faculté de juger ce qui est bon pour les saints ; ce sont des aptitudes particulières à guider le peuple de Dieu, données par Lui (1 Cor. 12 : 28b) ;
- Ils « n’avaient pas un cœur double » : cela montre des affections non partagées entre le Seigneur Jésus, et le monde et ce qui est dans le monde – et qui « n’est pas du Père » (1 Jean 2 : 15-16) ; ne pas avoir « un cœur double », c’est avoir le cœur rempli de Christ, n’avoir que Lui comme objet des affections. Au Psaume 12, David évoque ceux qui « parlent d’un cœur double » (v. 2) - littéralement : « un cœur et un cœur ». Notre cœur doit être uniquement pour le Seigneur, « droit » (v. 39 ; Ps. 119 : 7), « pur » (Matt. 5 : 18 ; 1 Tim. 1 : 5 ; 2 Tim. 2 : 22), « parfait » (1 Rois 9 : 4 ; 2 Chr. 19 : 9) ; « vrai » (Héb. 10 : 22) – ce sont tous des caractères du cœur de Christ ;
- Ils étaient « préparés pour le combat et pour la guerre » : c’est pour nous le fait de répondre à cette exhortation de l’apôtre Paul en Éphésiens 6 : « Revêtez-vous de l’armure complète de Dieu », sans en négliger un seul élément (voir v. 14-18). Ce n’est pas au moment où l’ennemi attaque qu’il faut revêtir l’armure : c’est avant, afin d’être prêt pour le jour de la bataille. C’est ainsi que l’on peut résister à l’ennemi qui ne prévient jamais lorsqu’il attaque et, « après avoir tout surmonté, tenir ferme » dans le combat « contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes » (v. 11-13) ;
- Ils étaient « en ordre de bataille » : dans le combat spirituel comme en tout dans l’assemblée de Dieu, il est important que « tout se fasse avec bienséance et avec ordre », car « Dieu n’est pas un Dieu de désordre, mais de paix, comme dans toutes les assemblées des saints » (1 Cor. 14 : 40, 33).
Il est répété une troisième fois que tous ces hommes de guerre « vinrent » à Hébron. Ils se présentent devant David avec « un cœur droit », accompagnés de « tout le reste d’Israël » qui vient « d’un seul cœur », dans le but « d’établir David roi » (v. 39). Nous voyons l’insistance que le Saint Esprit met à mentionner l’importance de l’état du cœur dans ce chapitre, où trois expressions différentes qualifient l’état du cœur de ces hommes. C’est d’un même accord, d’une même pensée, d’un même amour qui est entièrement dévoué à David, qu’ils viennent se rassembler autour de lui.
Notre cœur est-il dans de telles dispositions à l’égard de notre Seigneur ? Sommes-nous toujours caractérisés par « une même pensée », étant « d’un même amour… d’un même sentiment », pensant « à une seule et même chose » et faisant ainsi la joie de notre Seigneur (Phil. 2 : 2) et Le glorifiant dans notre vie individuelle et d’assemblée ?
« Ils furent là avec David trois jours, mangeant et buvant… » (1 Chr. 12 : 40)
Nous voyons dans cette fin de chapitre la réalisation de ce que David a écrit dans l’un de ses psaumes : « Les justes se réjouiront, ils exulteront en la présence de Dieu et s’égaieront avec joie » (Ps. 68 : 4).
Quelle belle conclusion à ce chapitre, dans ce dernier paragraphe (v. 39-41) ! Tous ces hommes dévoués à David sont venus vers Lui, surmontant tout ce qui tentait de les en empêcher, obstacles physiques ou spirituels. Leur cœur à tous était tourné vers Lui - le cœur est la clé du comportement de tous les hommes que nous voyons dans ce chapitre. Chacun d’eux avait un cœur « droit » - ou « juste », « sincère » (voir Ps. 119 : 7a), « parfait » (en 1 Rois 8 : 61). C’est le cœur que Dieu recherche pour chacun des siens. Ils étaient ensemble « d’un seul cœur » (voir Soph. 3 : 9 : « d’une seule épaule » - expression qui parle dans ce passage de force, d’engagement dans le service pour Dieu) ; ils étaient unanimes, en plein accord, ayant une pensée et un but communs, dont David était l’objet.
Ainsi, par ces exercices et ces mouvements de cœur, tous ces hommes se sont assemblés autour de David, partageant d’abord les jours difficiles, mais ayant maintenant devant eux le jour heureux où leur bien-aimé va monter sur le trône d’Israël. Quelle communion (v. 41), quelle joie (v. 40) sont alors la part de tous, pendant ces trois jours qui précèdent immédiatement la royauté !
C’est à Hébron qu’a lieu ce grand rassemblement. Après la mort de Saül, plus rien ne s’oppose à ce que David prenne la royauté que Dieu lui a donnée. Le temps est venu : « Il faut qu’il règne » (1 Cor. 15 : 25). David a interrogé l’Éternel qui lui a répondu : « Monte… à Hébron » (2 Sam. 2 : 1). C’est là qu’il sera oint roi, tout d’abord sur Juda, pendant sept ans et demi (2 Sam. 2 : 4, 11), avant de régner sur tout Israël et Juda pendant 33 ans (2 Sam. 5 : 3-5 ; 8 : 15 ; 1 Chr. 11 : 1-5).
Hébron est un lieu qui parle de communion, mais aussi de mort (Gen. 23 : 2). Les enfants de Dieu ont le privilège, aujourd’hui encore, d’être assemblés autour de Lui, vers son Nom (Matt. 18 : 20), pour se souvenir de sa mort en participant à la cène du Seigneur, dans l’attente de son prochain retour. L’apôtre Paul a reçu directement du Seigneur cet enseignement qu’il nous a transmis, que nous recevons avec joie dans notre cœur et auquel nous aimons répondre : « Le Seigneur Jésus, la nuit où il fut livré, prit un pain, et après avoir rendu grâces, il le rompit et dit : Ceci est mon corps, qui est pour vous ; faites ceci en mémoire de moi. De même il prit la coupe aussi, après le souper, en disant?: Cette coupe est la nouvelle alliance en mon sang : faites ceci, toutes les fois que vous la boirez, en mémoire de moi. Car toutes les fois que vous mangez ce pain et que vous buvez la coupe, vous annoncez la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne » (1 Cor. 11 : 23-26).
Deux disciples de Jean avaient suivi Jésus, comme nous l’avons déjà vu. Il nous est dit d’eux : « ils demeurèrent auprès de lui ce jour-là ; c’était environ la dixième heure » (Jean 1 : 39). La dixième heure est celle qui suit la neuvième, celle du sacrifice de Christ (Marc 15 : 33-34) ; la dixième heure, c’est l’heure du rassemblement des rachetés autour de Celui qui a donné sa vie sur la croix pour eux. N’est-il pas profondément heureux d’être assemblés autour du Vivant, du vainqueur, de notre Sauveur et Seigneur, pour être avec Lui et goûter sa présence ? Est-ce que véritablement, pour nous, sa présence est « le bien suprême », lorsque nous sommes rassemblés par son amour ? Que notre cœur réponde pour Lui…
Attirés à Christ par son amour
Que le Seigneur nous donne un cœur qui s’attache à Lui, et un désir toujours plus grand d’aller à Lui pour le servir et l’honorer comme Il en est digne. C’est encore aujourd’hui le temps de son absence, et c’est par la foi que nous Le voyons et que nous venons vers Lui. Mais c’est aussi maintenant que nous sommes attirés à Lui par la beauté et la grâce de sa Personne (Ps. 45 : 3) que la foi discerne, et que nous pouvons manifester que nous L’aimons, Lui qui nous a aimés le premier (1 Jean 4 : 19), Lui dont la grâce immense l’a conduit jusqu’à vivre dans la pauvreté pour nous alors qu’Il était riche (2 Cor. 8 : 9) et à donner sa vie pour nous, Lui qui est la vie éternelle (1 Jean 5 : 20).
Lorsqu’Il sera Lui-même venu nous chercher pour nous faire entrer dans sa présence, nous serons avec Lui et près de Lui ; nous L’entourerons pour l’éternité. Son amour en sera satisfait et le nôtre comblé.
Ph. Fuzier – novembre 2024