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LE LIVRE DU PROPHÈTE OSÉE (ch. 11 à 14)


LES JUGEMENTS ET L’ESPÉRANCE (ch. 11-14)
          Chapitre 11 – La miséricorde après les jugements
          Chapitre 12 – Menaces et promesses
          Chapitre 13 – L’aube de la délivrance
          Chapitre 14 – La repentance et le relèvement d’Israël
RÉSUMÉ DU LIVRE DU PROPHÈTE OSÉE
 

 

LES JUGEMENTS ET L’ESPÉRANCE (ch. 11-14)

                        Chapitre 11 – La miséricorde après les jugements

            Les deux premières parties de la prophétie (ch. 1 à 3 et ch. 4 à 10) soulignaient la désobéissance du peuple et annonçaient le jugement qui allait suivre. Cependant, la bénédiction et la gloire à venir sont promises au résidu d’Israël qui se tournera vers Dieu.
            Dans la dernière partie, brille tout l’amour de Dieu pour son peuple. Il lui rappelle sa tendresse et ses soins, pour faire briller l’espérance au milieu des jugements (ch. 11 à 13), prélude à la restauration finale par la repentance (ch. 14)

                                    • Des liens d’amour ( v. 1-7)
           Dieu avait aimé son peuple terrestre dès les premiers jours de son histoire. Il l’avait appelé hors d’Égypte comme son propre fils, son premier-né (Ex. 4 : 22-23). Bien qu’Osée ait Israël en vue dans ce passage, la citation de l’évangile selon Matthieu (2 : 15) révèle que cette prophétie s’est pleinement accomplie dans le Fils de Dieu, le petit enfant réfugié en Égypte, hors d’atteinte de la folie meurtrière du roi Hérode. Christ s’est ainsi identifié à son peuple d’une façon merveilleuse. Il a recommencé l’histoire d’Israël pour la gloire de Dieu et la réalisation de ses desseins.
            La tendresse de Dieu pour Éphraïm est d’une grande beauté ; c’est toute l’affection d’une mère et d’un père pour leur cher enfant (Deut. 1 : 31 ; Act. 13 : 18) : lui apprendre à marcher, le prendre dans ses bras quand il est fatigué, le tenir près de soi par des « liens d’amour », lui donner doucement à manger (v. 4).
            Pourtant, Dieu dit de lui : « Ils ne savaient pas que je les guérissais » (v. 3). Quelle tragique inconscience ! Israël a répondu aux soins de Dieu en se détournant du Très-Haut, pour s’attacher aux idoles (v. 2), déjà pendant la traversée du désert (Amos 5 : 26 ; Act. 7 : 43). Constamment, le peuple retournait de cœur en Égypte, en oubliant son esclavage (Nom. 14 : 4). Mais Dieu le déporterait en Assyrie pour qu'il connaisse une autre forme d’esclavage. Insensible à l’amour divin, obstiné dans son refus de Dieu, tel a été Israël. La conséquence inéluctable est le jugement et la destruction.
            Que l’exemple d’Israël nous serve ! Sommes-nous profondément conscients des soins de Dieu à notre égard ? Il nous a délivrés d’un esclavage plus cruel que celui du Pharaon. Comment répondons-nous à tout l’amour de Dieu ? Veillons toujours sur nos affections pour Christ, afin que nous ne devions pas reconnaître à la fin, comme Israël : « Éternel, notre Dieu, d’autres seigneurs que toi ont dominé sur nous » (És : 26 : 13).

                                    • Les compassions de Dieu (v. 8-11)
            Dieu avait déjà demandé : « Que te ferai-je Éphraïm ? » (6 : 4). Maintenant, Il ajoute : « Que ferai-je de toi, Éphraïm? » (v. 8).
            Quelle que soit la grandeur du péché d’Israël, Dieu s’est toujours préservé un résidu (voir Rom. 11 : 4-5). Il n’a pas abandonné son peuple, et ne l’a pas livré au jugement, comme les royaumes d’Adma et de Tseboïm, lors de la subversion de Sodome et de Gomorrhe (Gen. 14 : 2, 8 ; Deut. 29 : 22-23). Non, Dieu est Dieu et non pas un homme, et ses compassions sont « émues » (v. 8).
            Les compassions de Dieu sont :
                  - grandes (2 Sam. 24 : 14 ; Ps. 51 : 3 ; 69 : 17 ; És. 54 : 7) ;
                  - en grand nombre (Ps. 119 : 156) ;
                  - incessantes et renouvelées (Lam. 3 : 22) ;
                  - actives (Osée 11 : 8) ;
                  - paternelles (Ps. 103 : 13).
            Le but de Dieu, en amour, n’était pas de détruire son peuple, mais de lui faire grâce et de le bénir. Il avait dû le punir à cause de ses fautes, mais un jour viendrait où Il donnerait libre cours à ses compassions. Il l’a fait en Christ, son Fils unique appelé hors d’Égypte. En Jésus, Dieu a révélé sa grâce, non seulement à Israël, mais à toute l’humanité (Jean 3 : 17).
            Au rugissement du lion de Juda (Christ lui-même), le résidu du peuple sortira un jour des pays de sa captivité (És. 11 : 11), comme des oiseaux libérés de leur cage. Avec empressement, mais avec crainte, Israël sera alors rassemblé par Dieu dans ses demeures.


                        Chapitre 12 – Menaces et promesses

            Le chapitre 11 a présenté tout le tableau résumé de l’histoire du peuple depuis sa sortie d’Égypte, jusqu’à son rétablissement dans sa terre sous le royaume millénaire de Christ. L’Esprit développe maintenant (ch. 12) un autre côté des relations de Dieu avec Israël.

                                    • Se nourrir de vent ! : (v. 1-3)
            Au temps où Osée prophétisait, l’état moral d’Éphraïm était encore bien différent de celui de Juda. Éphraïm n’était pas droit envers Dieu ; il pratiquait le mensonge, la fraude et la fausseté. Ayant semé le vent (8 : 7), il s’en nourrissait (v. 2), c’est-à-dire cherchait son plaisir dans les choses vaines (És. 58 : 13), en oubliant Dieu pour s’allier aux nations idolâtres.
            Juda, au contraire, n’avait pas encore abandonné le vrai Dieu, grâce à l’impulsion donnée par des rois fidèles tels qu’Abija, Asa, Josaphat et Ézéchias (2 Chr. 13 : 10 ; 15 : 15 ; 19 : 3). Mais Dieu connaissait la suite de l’histoire de Juda, et avait déjà un débat avec lui (v. 3). Juda est assimilé ici avec Jacob, bien que les dix autres tribus (Éphraïm ou Israël) soient également issues de lui. En effet, la conduite de Juda reproduisait bien des traits de celle de son père. Aussi l’histoire personnelle de Jacob est-elle prise comme symbole des voies de Dieu envers le peuple de Juda.

                                    • Jacob lutte avec Dieu (v. 4-7)
            Les quelques circonstances de la vie du patriarche rappelées par le prophète sont de toute importance pour nous. La naissance même de Jacob (Gen. 25 : 26) justifie son nom (celui qui supplante) et préfigure ce que sera sa vie, une succession de conflits. Pourtant, Jacob désirait la bénédiction de Dieu.
            À l’issue de la lutte avec l’Ange à Peniel (Gen. 32 : 25-33), l’Éternel change le nom de Jacob en Israël (vainqueur ou prince de Dieu). Mais Osée révèle ici le secret de la victoire pour Jacob : la foi, la repentance et la prière - « il pleura et le supplia » (v. 5) - ; et son infirmité (la hanche luxée), témoignage constant de sa faiblesse, serait le secret de sa force (2 Cor. 12 : 9-10).
            Le soleil s’était couché à Béthel lors de la première rencontre avec Dieu, quand Jacob s’enfuyait de devant Ésaü son frère, qu’il avait trompé (Gen. 28 : 11). Mais, à Peniel, l’aurore puis le soleil se lèvent sur Israël (vainqueur de Dieu), à l’issue du combat qui a délivré son âme parce qu’il avait vu Dieu face à face. Sa communion avec Dieu ne sera retrouvée qu’à Béthel, après que Jacob et sa maison se seront purifiés des idoles. Dieu lui déclare alors son propre nom (ce qu’il n’avait pas fait auparavant), parle avec lui (Gen. 35 : 11, 14), et lui confirme le changement de son nom de Jacob en Israël.
            Dieu se nomme ici « l’Éternel (Jéhovah) » (v. 6a). C’est à Moïse que le Dieu des patriarches, le « Dieu Tout-puissant », s’était révélé pour la première fois sous son nom d’alliance et « son mémorial » (v. 6b ; Ex. 3 : 15 ; 6 : 2-4). Pour que Juda puisse retrouver la jouissance de cette relation d’alliance avec son Dieu, il devra connaître une vraie conversion, comme Jacob à Peniel, puis à Béthel.
            Un sérieux appel conclut cette brève rétrospective sur la vie du patriarche qui se termine par cette injonction pressante de l’Esprit de Dieu : « Et toi, retourne à ton Dieu, garde la piété et le jugement, et attends-toi à ton Dieu continuellement » (v. 7). Dans l’humiliation et la repentance, Juda reviendra vers Dieu ; les relations de communion avec Lui seront rétablies (la piété), le peuple aura le discernement pour juger entre le bien et le mal (le jugement), et se confiera en Dieu (l’attente). La portée morale pour nous chrétiens est aussi claire qu’importante.

                                    • La fausse balance (v. 8-9)
            Le prophète revient alors à Éphraïm ; ce sera le sujet de toute la fin de la prophétie. Il le nomme « marchand » (v. 8) ou Cananéen ; à cette époque, les Cananéens ou Phéniciens étaient les plus grands marchands (És. 23 : 11 ; Ezé. 17 : 4), leur âpreté au gain et leur fourberie étaient proverbiales. Éphraïm leur est comparé, car tout en lui n’est que fausseté et corruption, en violation continuelle des commandements explicites de la loi (Lév. 19 : 36). C’est plus que l’ignorance de son propre état, comme précédemment (7 : 9). La conscience, volontairement endurcie, refuse de reconnaître son péché, en prétextant que son iniquité ne peut être prouvée (v. 9).

                                    • Grâces surabondantes (v. 10-11)
            Avant de reprendre le cours de ses justes reproches, Dieu témoigne de sa grâce inaltérable, que l’infidélité d’Éphraïm ne pouvait interrompre. L’Éternel n’avait pas cessé d’être son Dieu dès la sortie d’Égypte, et lui accorderait dans l’avenir le repos de la fête des tabernacles (v. 10 ; Lév. 23 : 41-43). Dieu avait parlé à son peuple par des prophètes, en visions et par des similitudes.

                                    • Galaad est vanité (v. 12-15)
            L’Esprit reprend l’exemple de Jacob pour l’appliquer maintenant à Éphraïm plutôt qu’à Juda. Après avoir trompé Ésaü, Jacob s’était enfui en Syrie pour y connaître le dur labeur de l’esclavage, en vue d’acquérir Rachel, la femme qu’il aimait. Malgré cela, sa foi en Dieu n’avait pas été ébranlée. Dieu l’avait délivré de la main de Laban et l’avait richement béni. Plus tard, Israël a aussi été délivré de son esclavage en Égypte, par un prophète (Moïse), qui lui a fait traverser le désert.
            Cette même grâce divine s’est exercée à l’égard d’Éphraïm dans la suite de son histoire. Quelle a été la réponse du peuple ? Édifier des autels idolâtres (qui seraient transformés en tas de pierres), manifester sa vanité dans les plaines de Galaad, et son infidélité à Guilgal ; ce lieu du secret des victoires pour Israël avait perdu son caractère, et c’est là que se déployaient les tristes actions de la chair (4 : 15 ; 9 : 15 ; 12 : 12 ; Amos 4 : 4 ; 5 : 5). C’est pourquoi cette triste scène se termine par un constat de jugement. Toutefois, l’Éternel se nomme encore le Seigneur d’Éphraïm, car il ne peut pas renier son peuple, malgré le jugement dont Il le frappe.


                        Chapitre 13 – L’aube de la délivrance

            Ce chapitre exprime à nouveau le contraste entre l’amour de Dieu pour son peuple et le jugement de ses graves infidélités. Comme un dernier orage, les paroles du prophète annoncent dans ce chapitre la destruction d’Éphraïm, avant le lever du jour sans nuage de la délivrance et de la bénédiction (ch. 14).

                                    • L’idolâtrie d’Éphraïm (v. 1-3)
            Éphraïm, second fils de Joseph, occupait autrefois une place prédominante en Israël (v. 1). Les autres tribus respectaient sa puissance. Selon la prophétie de Jacob, sa descendance devait être « une plénitude de nations » (Gen. 48 : 19). Déjà au temps de Josué, Éphraïm, conscient de sa propre importance, se considérait comme un peuple nombreux qui aurait dû, sans combattre, recevoir un héritage agrandi (Jos. 17 : 14-18). Dans un esprit de jalousie, Éphraïm conteste ensuite fortement avec Gédéon (Jug. 8 : 1-3), puis, au temps de Jephté, engage une guerre civile qui coûtera la vie à 42 000 personnes (Jug. 12 : 6). Osée montre ici comment Éphraïm continue à s’enfoncer dans le péché (v. 2) ; aussi disparaîtra-t-il comme la nuée matinale, comme la rosée, comme la balle, comme la fumée (v. 3). Toutes ces images expriment la vanité et le caractère éphémère de la vie humaine. C’est ainsi que Dieu nettoierait entièrement son aire, là où le blé est séparé de la balle (Matt. 3 : 12). Cette prophétie s’est accomplie à la lettre ; les dix tribus sont encore dispersées parmi les nations aujourd’hui, et leurs traces sont perdues. Il faudra attendre des temps futurs pour qu’Éphraïm soit débarrassé de ses tendances à la domination sur les autres et à la jalousie : « La jalousie d’Éphraïm s’en ira… Éphraïm ne sera pas rempli d’envie contre Juda » (És. 11 : 13).

                                    • La réponse de Dieu ; la grâce et le jugement (v. 4-11)
            Toutefois, Israël demeure le « blé battu » de l’Éternel (És. 21 : 10), qui sera un jour rassemblé comme le froment dans son grenier. Et Dieu revient à la manifestation de sa grâce envers son peuple, depuis la sortie d’Égypte. Il demeure leur seul Dieu et leur seul Sauveur. Éphraïm, insensible à tant de grâces, s’était élevé dans son cœur et a oublié Dieu.
            Mais Dieu ne pouvait les oublier, pas plus que leur ingratitude. Il allait les livrer au jugement désastreux des « bêtes mauvaises » (Ézé. 14 : 21) : le lion, le léopard, l’ours, et les bêtes des champs (v. 7-8). On remarque la similitude frappante avec les images des empires des nations (Babylone, la Grèce, l’empire médo-perse et Rome), dont Dieu s’est servi pour châtier Juda, infidèle lui aussi.
            Israël avait persisté dans son opposition à Dieu, pour sa propre destruction (v. 9). Les rois que le peuple s’était choisis ne lui seraient d’aucun secours. Le fait même de demander un roi était déjà un abandon du vrai Dieu (1 Sam. 8 : 7). La déclaration divine : « Je t’ai donné un roi dans ma colère, et je l’ai ôté dans ma fureur » (v. 11) s’était réalisée en premier lieu en Saül, le roi selon la chair : Dieu avait d’abord accédé à la demande du peuple pour ensuite rejeter ce roi infidèle (voir 1 Sam. 15 : 35 ; 16 : 1). Mais la portée de cette déclaration s’étend jusqu’à la fin de l’histoire du peuple : Jéhu a été donné à Israël comme instrument de la colère divine ; puis la plupart de ses descendants ont péri de mort violente, car « la fureur de l’Éternel monta contre son peuple » (2 Chr. 36 : 16).
            Si nous refusons de L’écouter, Dieu peut nous abandonner aux conséquences de notre conduite, et nous faire goûter plus tard les fruits amers de nos infidélités.

                                    • La mort engloutie en victoire (v. 12-15)
            Le péché d’Éphraïm est encore lié sur lui. Le procès est clos, toutes les preuves de la culpabilité du peuple sont établies. Il doit recevoir sa juste rétribution par les jugements.
            La comparaison avec les douleurs de l’enfantement montre le caractère inévitable et soudain des jugements (v. 13). La même image sera reprise par l’apôtre Paul pour décrire les jugements des nations christianisées après l’enlèvement de l’Église (1 Thes. 5 : 3).
            Un vent desséchant fera tarir toutes les sources de rafraîchissement et de joie en Israël (v. 15). Et l’Assyrien, dans sa haine aveugle, apportera la mort à tous : hommes, enfants et futures mères (14 : 1). Quelle terrible scène !
            Alors, sans transition, Dieu fait luire les rayons de sa grâce. Bien qu’Éphraïm ne se repente pas encore, le Messie accomplirait envers lui une œuvre de délivrance (v. 14). La citation que fait l’apôtre Paul de cette promesse montre que sa portée s’étend bien au-delà de la terre et du peuple d’Israël, à tous les rachetés célestes (1 Cor. 15 : 55).
            La mort et la résurrection du Sauveur opèrent la libération du peuple terrestre de Dieu. Si l’œuvre de la croix en faveur de la nation juive est maintenant pleinement accomplie (Jean 11 : 51 ; 19 : 30), toutefois ses effets restent encore à venir. Par sa mort, Christ a annulé la mort, pour l’engloutir en victoire (2 Tim. 1 : 10). Ainsi, l’opprobre du peuple terrestre de Dieu sera à jamais ôté « de dessus toute la terre » (És. 25 : 8).
            Mais l’œuvre de la rédemption opère aussi la délivrance du peuple céleste de Dieu. Les « pestes » de la mort (v. 14) rappelaient à Israël un des quatre jugements désastreux de l’Éternel : l’épée, la famine, les bêtes mauvaises et la peste (Ézé. 14 : 21). L’apôtre Paul, dans le passage rappelé plus haut, parle plutôt de « l’aiguillon » de la mort, en comparant celle-ci à un scorpion, dont le pouvoir de nuire est dans la queue (Apoc. 9 : 10). Sa piqûre et son venin mortels (spirituellement parlant) sont le péché, qui trouve sa puissance dans la loi. Ainsi, l’homme est atteint par une blessure mortelle, et la perspective de la mort entretient en lui un tourment perpétuel. Quelle terrible situation pour tout homme !
            L’œuvre de la grâce envers nous et en nous a tout changé. Elle nous apporte la libération définitive de l’esclavage de la mort, du péché, de la chair, de la loi et du monde. La résurrection de Christ est le gage assuré de cette entière délivrance, comme aussi l’assurance que nos corps mortels seront changés à la première résurrection. Dans l’état éternel, « la mort ne sera plus » (Apoc. 21 : 4) ; elle sera abolie à jamais.
            C’est sur cette merveilleuse perspective que s’achève la prophétie d’Osée proprement dite. Le dernier chapitre annonce la repentance et le relèvement futurs d’Israël.


                        Chapitre 14 – La repentance et le relèvement d’Israël

            Un vent desséchant fera tarir toutes les sources de rafraîchissement et de joie en Israël (v. 1). Et l’Assyrien, dans sa haine aveugle, apportera la mort à tous : hommes, enfants et futures mères. Quelle terrible scène !
            Mais voici l’heureux dénouement de toutes les voies de Dieu envers son peuple. Le torrent des reproches est tari, la voix des jugements s’est tue et les vagues déferlantes de la condamnation se sont maintenant calmées. Dieu adresse alors à son peuple des paroles de grâce et de tendresse. L’appel à la repentance a enfin trouvé un écho dans le cœur du peuple.

                                    • Les paroles de repentance placées dans la bouche du peuple (v. 2-4)
            « Israël, reviens à l’Éternel, ton Dieu » (v. 2). Dieu désire un vrai retour vers Lui. Il est attentif au premier signe d’une vraie repentance. À la confession des péchés, Dieu répond par son pardon. Le pécheur perdu qui vient à Dieu par la foi reçoit le pardon de ses péchés et la vie éternelle. La même grâce divine s’exerce envers les chrétiens pour les relever de leurs chutes (1 Jean 1 : 9).
            Le peuple connaît désormais « ce qui est bon » (v. 3), ce que Dieu peut accepter. L’humilité de cœur et le brisement d’esprit (Mich. 6 : 8 ; Ps. 51 : 19) ont déjà pour Dieu la valeur d’une offrande. Dès lors, les sacrifices offerts Lui sont acceptables.
            Israël ne cherche plus la protection d’un monde ennemi de Dieu ; il ne s’appuie plus sur l’énergie de la nature humaine pour échapper à la détresse ou lui résister. Dépourvu de tout appui terrestre, ce peuple affligé et orphelin (Lo-Ammi) trouve son secours auprès de Celui qui a compassion des orphelins et protège ceux qui n’ont pas de soutien dans le monde. C’est « un peuple affligé et abaissé, et ils se confieront au nom de l’Éternel » (Soph. 3 : 12).

                                    • La réponse de Dieu (v. 5-8)
            Aussitôt, Dieu répond à la confession de son peuple repentant. Le châtiment nécessaire s’était exercé, et maintenant Dieu rappelle à son peuple ce qu’il lui avait dit au début de la traversée du désert : « Je suis l’Éternel qui te guérit » (Ex. 15 : 26). L’amour de Dieu pour Israël n’avait jamais varié, mais il avait été retenu par les infidélités du peuple. Désormais, il pouvait s’exprimer « librement » (v. 5).
            Dieu est lui-même la source du bonheur de son peuple (v. 6-8). Trois arbres désignent Israël : le cèdre, l’olivier et la vigne. Les cèdres qui couvrent le Liban sont la figure d’Israël arraché de sa terre par les nations (És. 37 : 24), mais plus tard rétabli en puissance. Le cèdre est aussi l’image de Christ (Ézé. 17 : 23). L’image du figuier n’est pas utilisée ici, car la nation, considérée comme responsable sous la loi, est l’objet du jugement divin. Symboliquement, ce jugement est décrété par le Seigneur lui-même dans la malédiction du figuier stérile (Matt. 21 : 19). Les bénédictions du peuple ne peuvent découler que de la grâce divine, selon les termes de la nouvelle alliance.
            Sept bénédictions sont assurées par Dieu à son peuple :
                  - La rosée des cieux. Christ est le rafraîchissement céleste de son peuple. Moïse avait déjà promis à Joseph « ce qu’il y a de plus précieux au ciel … la rosée » (Deut. 33 : 13).
                  -. La floraison du lis, qui pousse ses racines. Israël fleurira comme le lis, emblème de grâce et de beauté. Le lis, Israël, sera non seulement la parure de la terre millénaire, mais ses racines, comme le Liban, lui assureront une stabilité parfaite. Le premier verset de trois Psaumes (45, 69 et 80) - « Sur Shoshannim » - évoque les lis, emblème des croyants. Le Cantique des cantiques emprunte aussi la figure du lis, pour exprimer la valeur de la bien-aimée pour son époux (Cant. 2 : 1-2, 16).
                  - La magnificence et le parfum de l’olivier. C’est la figure du résidu d’Israël greffé sur l’arbre des promesses divines selon l’élection de la grâce (Rom. 11 : 24-25). Ce résidu formera l’ensemble du peuple béni sous le sceptre du Messie. Alors Dieu prendra plaisir en lui « comme en un parfum agréable » (Ézé. 20 : 41). Les odeurs des parfums de l’épouse terrestre sont agréables au Messie (Cant. 4 : 10-11). Mais, dès maintenant, les chrétiens, « rendus agréables dans le Bien-aimé » devant Dieu (Éph. 1 : 6), sont aussi la bonne odeur de Christ pour le monde.
                  - L’ombre de l’olivier. L’olivier, symbole de paix et de bénédiction pour la terre (Gen. 8 : 11 ; Ps. 52 : 10), offre la protection et le délassement de son ombre, comme le pommier, image de Christ (Cant. 2 : 3).
                  - La moisson du froment. Les promesses faites à Jizreël (2 : 24) sont maintenant accomplies. Ce que Dieu a semé (la signification de Jizreël) produit une récolte qui rassasie son peuple.
                  - La fleur de la vigne. Image d’Israël (És. 5 : 1, 7), la vigne n’a longtemps produit que du raisin sauvage, malgré tous les soins de l’Éternel. Maintenant, c’est une vigne excellente, « de vin pur » (És. 27 : 2). Renouvelée, elle fleurit, grâce à sa relation vitale avec Christ, le vrai cep. Le Seigneur nous enseigne la portée morale de cette image pour nous, chrétiens, en relation avec la vie divine et ses fruits pour Dieu (Jean 15 : 1).
                  - Le vin du Liban. La vigne fleurit pour porter du fruit, emblème de la joie. Désormais, Israël ne porte plus de fruit « pour lui-même » (10 : 1), mais pour Dieu, à la joie du Messie (Matt. 26 : 29).
            Ainsi, la force, la joie et la beauté (1 Chr. 16 : 27 ; Ps. 96 : 6) sont la part du peuple élu, groupé autour du sanctuaire de Dieu, pour la bénédiction de toute la terre millénaire. Quelle extraordinaire différence, après toutes les épreuves et les souffrances endurées par Israël au cours des deux derniers millénaires !

                                    • Dernier dialogue (v. 9)
            Le tableau des bénédictions futures se conclut par un dialogue touchant entre le Messie et son peuple rétabli.
                  – Éphraïm : « Qu’ai-je encore à faire avec les idoles ? ». Israël a pleinement retrouvé Dieu ; les idoles et les faux dieux n’ont plus de valeur pour son cœur. Elles sont naturellement rejetées et totalement abandonnées. Si Christ remplit notre cœur, les vanités de la terre n’auront aucune prise sur notre vie.
                  – Dieu : « Moi, je lui répondrai et je le regarderai ». Si nous nous tournons vers Dieu, Il nous répond et nous illumine du regard de sa face (Nom. 6 : 25-27 ; Ps. 4 : 7 ; 34 : 6).
                  – Éphraïm : « Moi, je suis comme un cyprès vert ». Sous le regard de Dieu, Éphraïm a maintenant la conscience de sa faveur. Arbre à feuilles persistantes, le cyprès était autrefois en abondance, avec le cèdre, sur les montagnes du Liban. Ensemble, ils participaient à l’ornement du temple de Salomon (1 Rois 5 : 22-24 ; 6 : 15). Le cyprès vert évoque ici la stabilité et la bénédiction du peuple sous le règne futur du Messie (És. 55 : 13).
                  – Dieu : « De moi provient ton fruit ». Le dialogue se termine par une parole de Dieu, qui aura le dernier mot en tout et notamment dans cette longue histoire de ses relations avec son peuple. La source de la bénédiction est dans le cœur de Dieu. Ses rachetés répondent avec reconnaissance : « Toutes mes sources sont en toi ! » (Ps. 87 : 7).

                                    • La portée de la parole prophétique (v. 10)
            Avec Ésaïe, le prophète Osée donne la vue la plus complète des voies de Dieu envers l’humanité et envers Israël en particulier. Le dernier verset, placé comme un épilogue, en souligne l’importance et le caractère : « Les voies de l’Éternel sont droites ». Dieu n’est arrêté par rien ni par personne. Le char de son gouvernement avance tout droit, sous la puissance de son Esprit. Les effets sont produits sur la terre, mais le siège du gouvernement demeure dans le ciel, « au-dessus de l’étendue » (Ézé. 1 : 25-26).
            Il faut être spirituellement « sage » et « intelligent » (c’est-à-dire instruit par Dieu lui-même) pour comprendre les voies de Dieu. Les justes peuvent y marcher ; soutenus et instruits par Dieu, ils se soumettent de façon intelligente au gouvernement de Dieu sur la terre. Au contraire, les transgresseurs, rebelles à l’autorité de Dieu, trouvent dans les mêmes circonstances l’occasion de leur chute.


RÉSUMÉ DU LIVRE DU PROPHÈTE OSÉE

            « Le Seigneur ne rejette pas pour toujours ; mais, s’il afflige, il a aussi compassion, selon la grandeur de ses bontés » (Lam. 3 : 31-32).
            Dans un style ardent et indigné, le prophète dénonce le mal en Israël et Juda, pour tenter d’atteindre la conscience du peuple, et le pousser à la repentance, avant que Dieu n’exerce son jugement. Insensible à ces appels, Israël sera déporté en Assyrie, et Juda en Chaldée. Le peuple ne sera plus reconnu de Dieu, ni l’objet de sa miséricorde.
            Mais, dans sa colère, Dieu se souvient de sa miséricorde (Hab. 3 : 2). Alors, en grâce, Il interviendra longtemps après pour produire le retour du peuple vers Lui et finalement le bénir, pour la joie du Messie reconnu. La prophétie se termine sur cette parole d’espérance.
            Quelques vérités sont particulièrement soulignées dans ce livre :
                  - Dieu souffre quand son peuple lui est infidèle ;
                  - Il n’excuse jamais le péché ;
                  - Il ne cesse jamais d’aimer les siens ; sa grâce s’exerce pour ramener ceux qui se sont éloignés de Lui.
 

                        1. Les desseins de Dieu envers Israël (ch. 1-3)

            • Le mariage d’Osée, symbole de l’histoire d’Israël (ch. 1)
                  Les noms des trois enfants d’Osée résument le thème de sa prophétie : « Jizreël » (Dieu sèmera), « Lo-Ammi » (pas mon peuple) et « Lo-Rukhama » (pas de miséricorde).

            • La promesse des bénédictions futures (ch. 2)
                  Le rejet du peuple par Dieu ne sera pas définitif, et les deux sentences de son jugement seront annulées. Acor, autrefois vallée de jugement, deviendra la porte d’entrée dans la bénédiction millénaire : « La vallée d’Acor pour une porte d’espérance” (v. 17).

            • Christ, vrai Roi et son épouse terrestre (ch. 3)
                  « À la fin des jours » (v. 5), par une réelle conversion, Israël retournera vers Dieu, et sera béni sous le sceptre de son roi, le Messie, le vrai David.


                        2. Le débat de l’Éternel avec Israël (ch. 4-10)

            • L’état moral et religieux d’Éphraïm (ch. 4)
                  La corruption et la violence en Israël accompagnaient leur abandon du vrai Dieu pour des idoles. L’Éternel les abandonne momentanément à leurs voies : « Éphraïm s’est attaché aux idoles : laisse-le faire » (v. 17).

            • Jugement du peuple (ch. 5)
                  La conduite des chefs du peuple n’était pas meilleure que celle de la masse. Toutefois, le jugement d’une telle infidélité se termine par une note d’espérance.

            • Retour à l’ Éternel - fautes et châtiment (ch. 6-7)
                  À la déclaration divine : « Dans leur détresse, ils me chercheront dès le matin » (5 : 15), le peuple répond : « Venez, retournons à l’Éternel » (6. 1).
                  Dieu interpelle à nouveau les deux nations d’Éphraïm et de Juda, pour constater qu’elles ont perdu la notion de leur véritable état : « Des étrangers ont consumé sa force, et il ne le sait pas » (7 : 9).

            • Cri d’alarme, tristesse et destruction (ch. 8-10)
                  Dieu engage une controverse avec son peuple au sujet de ses infidélités. Israël avait reçu les oracles de Dieu ; mais qu’en avait-il fait ? « J’ai écrit pour lui les grandes choses de ma loi ; elles sont estimées comme des choses étranges” (8. 12). Dieu résume ainsi l’état de la nation : « Israël… porte du fruit pour lui-même » (10 : 1).


                        3. Les jugements et l’espérance (ch. 11-14)

            Encore mêlées avec les jugements, les bénédictions futures sont annoncées en conclusion par le prophète.

            • La miséricorde après les jugements (ch. 11)
                  Dieu avait formé « des liens d’amour » (v. 4) avec Israël. Aussi dit-Il : « Toutes ensemble, mes compassions se sont émues » (v. 8).

            • Menaces et promesses (ch. 12)
                  Dieu applique à Israël les expériences passées de Jacob pour en conclure : « Et toi, retourne à ton Dieu… attends-toi à ton Dieu continuellement » (v. 7).

            • L’aube de la délivrance (ch. 13)
                  L’annonce de la délivrance du peuple élu sur la terre est l’occasion pour Osée de porter les regards de notre foi jusqu’à l’introduction de l’état éternel : « Ô mort, où sont tes pestes ? Ô shéol, où est ta destruction ? » (v. 14).

            • Repentance et relèvement d’Israël (ch. 14)
                  Tout l’accomplissement de la prophétie d’Osée se trouve résumé dans le touchant dialogue entre Dieu et son peuple guéri (v. 9) :
                      – Éphraïm : « Qu’ai-je encore à faire avec les idoles ? ».
                      – Dieu : « Moi, je lui répondrai, et je le regarderai ».
                      – Éphraïm : « Moi, je suis comme un cyprès vert ».
                      – Dieu : « De moi provient ton fruit ».
            La prophétie d’Osée est unique pour montrer l’alternance entre des sentences de jugement et des accents de la grâce de Dieu qui appelle à la repentance et au retour vers Lui.
            « Les dons de grâce et l’appel de Dieu sont irrévocables » (Rom. 11 : 29).


Extrait de « Sondez les Écritures » (vol. 11)