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L’attente dans la vie du croyant

Psaumes 37 à 40


David, un croyant qui s’attend à son Dieu
Psaume 37 : 7, 34a - « Demeure tranquille, appuyé sur l’Éternel, et attends-toi à lui… Attends toi à l’Éternel, et garde sa voie »
Psaume 38 : 16 - « Car je m’attends à toi, Éternel ! Toi, tu répondras, Seigneur, mon Dieu ! »
Psaume 39 : 8 - « Et maintenant, qu’est-ce que j’attends, Seigneur ? Mon attente est en toi »
Psaume 40 : 2 - « J’ai attendu patiemment l’Éternel ; et il s’est penché vers moi, et a entendu mon cri »
 

David, un croyant qui s’attend à son Dieu

                        Apprendre du Seigneur en toutes circonstances
            
David a été un homme qui a su attendre. Jeune berger encore, il a été oint roi sur Israël par Samuel (1 Sam. 16 : 12-13), mais il a dû patienter plusieurs années avant de monter sur le trône. Il est passé par des moments éprouvants, il a dû vivre « dans les déserts et les montagnes, les cavernes et les grottes de la terre » (Héb. 11 : 38). Mais il n’a pas saisi les occasions de recevoir la royauté de la main de l’homme et avant le temps fixé par Dieu ; la Parole de Dieu nous en donne deux exemples (1 Sam. 24 et 26). C’est de l’Éternel seul qu’il voulait obtenir le trône. Il a montré ainsi qu’il ne s’attendait qu’à Dieu, et il a été patient jusqu’au jour où, enfin, il a régné à Hébron sur Juda, dans un premier temps, puis à Jérusalem sur tout Israël ; son règne a duré 40 ans (2 Sam. 5 : 4-5).
            Dans la période de sa vie où il a été sur le trône, il lui a fallu apprendre encore à placer sa confiance en Dieu, et en Dieu seul. Il a été à l’école de Dieu toute sa vie, dans les années de règne comme dans les années de souffrance au désert - et comme nous le sommes nous-mêmes aujourd’hui dans le temps que nous passons sur la terre. L’apôtre Paul a appris, au cours d’une vie mouvementée, cette leçon importante : « Je sais être dans le dénuement, je sais aussi être dans l’abondance… je suis enseigné aussi bien à être rassasié qu’à avoir faim… », et il conclut en disant : « Je peux tout en celui qui me fortifie » (Phil. 4 : 12-13). Toute sa confiance et toute son attente étaient en son Dieu, en tout temps et en toutes circonstances. Puissions-nous apprendre une telle leçon et vivre ainsi dans une dépendance complète de notre Dieu. La bonté et la protection de Dieu sont assurées à ceux qui s’attendent à Lui (voir Lam. 3 : 25 ; Prov. 30 : 5).

                        Les expériences de David
            
Dans des circonstances difficiles de sa vie, suite à des manquements et même de graves péchés, David a dû connaître le gouvernement de Dieu, car ce principe est toujours vrai : « Ce qu’un homme sème, cela aussi il le moissonnera » (Gal. 6 : 7) ; et « celui qui que le Seigneur aime, il le discipline » (Héb. 12 : 6). Or David était, comme son nom l’indique, « bien-aimé de Dieu » ; à son sujet, Dieu « a rendu ce témoignage : J’ai trouvé David… un homme selon mon cœur » (Act. 13 : 22). David a souffert sous la discipline, a été profondément exercé dans son âme ; il a pleuré, il a crié, il s’est humilié, il a confessé ses fautes et recherché le pardon ; il a été restauré et relevé, il a retrouvé la joie de la communion avec son Dieu.
            Ces expériences de David se retrouvent dans de nombreux psaumes – 74 psaumes lui sont attribués parmi les 150 que la Parole de Dieu contient, et d’autres, sans que cela soit mentionné, ont aussi été écrits par lui (le Psaume 43 probablement, si semblable au précédent ; Ps. 71 ; Ps. 72 – voir v. 21 ; Ps. 105 – voir 1 Chr. 16 : 8-22 ; …). Parmi tous ces psaumes, 7 d’entre eux ont été intitulés des « psaumes de pénitence » (6, 32, 38, 51, 102, 130, 143), dans lesquels David s’humilie d’un péché commis contre l’Éternel et recherche sa face, afin d’être pardonné et restauré. Le Psaume 130 nous montre particulièrement ce qu’est l’attente patiente et constante de celui qui est conscient de sa culpabilité devant Dieu (v. 1-3). Il sait que Dieu est un Dieu de bonté et de pardon (v. 4), et il s’attend à Lui, confiant en sa parole (v. 5-6). Il encourage ensuite Israël dans la souffrance à s’attendre à Celui qui le délivrera : « J’ai attendu l’Éternel ; mon âme l’a attendu, et j’ai eu mon attente en sa parole. Mon âme attend le Seigneur, plus que les sentinelles n’attendent le matin, que les sentinelles n’attendent le matin. Israël, attends-toi à l’Éternel ; car auprès de l’Éternel est la bonté, et il y a rédemption en abondance auprès de lui ; et lui rachètera Israël de toutes ses iniquités » (v. 5-8).

                        L’attente du résidu futur et celle du croyant aujourd’hui
            
Cette attente sera, dans un temps encore à venir, celle du résidu qui traversera les souffrances de la « grande tribulation » (Matt. 24 : 21). Éprouvés d’une manière terrible, ils se tourneront enfin vers Dieu, le rechercheront et s’attendront à Lui pour être délivrés. À la fin de ces 7 années d’épreuves, le Seigneur Lui-même viendra au secours de son peuple affligé et abaissé ; Il se montrera à eux, Il détruira leurs ennemis et sauvera « tout Israël » (Rom. 11 : 25) qui entrera dans le glorieux règne millénaire. Les cinq livres des Psaumes nous décrivent l’affliction, les souffrances, puis la restauration et la bénédiction du peuple terrestre de Dieu aux derniers jours.
            Mais, dans les psaumes, le croyant d’aujourd’hui trouve pour lui-même consolation et encouragement durant sa vie sur la terre, qui s’achèvera, à la venue du Seigneur Jésus, par l’introduction dans le repos et la gloire du ciel ; alors, il sera « pour toujours avec le Seigneur » (1 Thes. 4 : 17). Nous voudrions considérer un peu la part actuelle du croyant dans sa vie sur la terre, en rapport avec « l’attente » comme elle nous est présentée dans quatre psaumes de David consécutifs du premier livre des Psaumes : 37, 38, 39 et 40.


Psaume 37 : 7, 34a - « Demeure tranquille, appuyé sur l’Éternel, et attends-toi à lui… Attends-toi à l’Éternel, et garde sa voie »

                        Le croyant s’encourage à se confier en Dieu dans une attente paisible et tranquille, même si les circonstances qu’il traverse sont pénibles.
            
Dans les premiers versets de ce psaume, de nombreux conseils, dont certains sont répétés, sont adressés au croyant qui se trouve devant le mal et ceux qui le commettent. Il lui est tout particulièrement recommandé de ne pas s’irriter – se mettre en colère (v. 1, 7, 8). Jacques nous dit dans son épître que « la colère de l’homme n’accomplit pas la justice de Dieu » (1 : 20), et nous lisons ailleurs que celui qui se met facilement en colère « agit follement » (Prov. 14 : 17). Ceux qui se mettent en colère et font le mal, ce sont les méchants, mentionnés 13 fois dans ce Psaume ; même s’ils semblent prospérer provisoirement (v. 7b ; voir aussi Ps. 73 : 12), le juste ne doit pas en être troublé et le considérer avec envie ou même jalousie (v. 1), car leur fin sera d’être retranchés (v. 9, 28b, 34b et encore 10, 15, 17, 20, 36, 38). Si la colère et l’impatience sont les caractères du méchant, la douceur et la patience sont ceux que le juste peut manifester – il les voit en Christ et peut imiter ce parfait modèle. Cependant, nous avons besoin de ces exhortations à ne pas nous irriter, car cela peut nous arriver – voir Prov. 14 : 29 ; 16 : 32 ; 19 : 11 ; Jac. 1 : 19-20 et la note.
            Au contraire, le juste – mentionné 9 fois – reçoit « les demandes de son cœur » et il est justifié (v. 4, 6) ; sa main et ses pas sont affermis, Dieu ne l’abandonne pas entre les mains de ses ennemis (v. 23, 33) et il est assuré que Dieu n’abandonne jamais le juste et les hommes pieux (v. 25, 28). Il « soutient les justes », et « les garde à toujours », ils hériteront du pays et le posséderont, et leur héritage demeurera ; ils seront en paix et ne souffriront pas de la famine (v. 17, 18, 22, 28, 37). Et le Psaume s’achève par l’expression d’une pleine assurance de soutien et de délivrance pour ceux qui s’attendent à Dieu – Il est leur force et leur secours : « Le salut des justes vient de l’Éternel ; il est leur force au temps de la détresse, et l’Éternel les aidera et les délivrera ; il les délivrera des méchants et les sauvera, car ils se sont confiés en lui » (v. 39-40).
            Le croyant peut connaître sur la terre des moments difficiles, mais il y a plusieurs bénédictions pour celui qui réalise en tout temps les caractères positifs présentés par David dans les versets 3 à 8, et 27 :
                  - se confier en l’Éternel, pratiquer le bien, habiter le pays, se repaître de fidélité - ou : s’adonner à la fidélité (v. 3) ;
                  - faire ses délices de l’Éternel (v. 4) ;
                  - remettre à l’Éternel le chemin de sa vie – ou : faire reposer (litt.?: roulersur Lui son chemin, se confier en Lui (v. 5) ;
                  - demeurer tranquille, appuyé sur l’Éternel, s’attendre à Lui (v. 7) ;
                  - laisser la colère et abandonner le courroux (v. 8) ;
                  - se retirer du mal, faire le bien, et demeurer ainsi pour toujours (v. 27).
            
            S’attendre à Dieu (v. 7a), c’est se confier entièrement en Lui, en son amour, sa sagesse et sa puissance ; c’est espérer avec patience, le laisser agir dans notre vie et comprendre que « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8 : 28). On peut distinguer au moins trois sortes d’attente pour le croyant :
                  - l’attente du retour du Seigneur Jésus ;
                  - l’attente de son aide et de son soutien dans sa marche sur la terre ;
                  - l’attente de réponse à ses prières.

            Le psalmiste lie ici l’attente du croyant à un esprit paisible : « Demeure tranquille appuyé sur l’Éternel ». On lit dans une autre écriture : « Dans la tranquillité et dans la confiance, sera votre force » (És. 30 : 15). L’agitation dénote chez le croyant un mal être, une âme tourmentée (voir Luc 10 : 41). Quel est le remède pour l’âme agitée ? C’est de s’attendre à Dieu : « Pourquoi es-tu abattue mon âme, et es-tu agitée au-dedans de moi ? Attends-toi à Dieu… », répète David à l’âme triste et abattue (Ps. 42 : 6, 12 ; 43 : 5). C’est Lui qui sauve et qui délivre l’âme agitée et déprimée, qui lui rend la joie du salut et qui soutient son esprit (Ps. 51 : 14). L’état normal du croyant n’est pas l’agitation, mais une attente calme et sûre en Dieu qui dirige sa vie. Il peut ainsi rester tranquille, comptant toujours sur un Dieu d’amour et de puissance.
            Au verset 34, cet encouragement à s’attendre à l’Éternel est répété. Le juste est exhorté maintenant à « garder la voie » de Dieu, c’est-à-dire à Lui demeurer fidèle dans sa manière de vivre. Ainsi, lorsque les méchants seront retranchés, lui sera élevé par Dieu et possédera le pays promis. Ce sera là l’assurance du résidu fidèle abaissé et éprouvé par les méchants durant la grande tribulation. Il verra la fin de ses ennemis que le Seigneur Lui-même anéantira, et lui, il sera élevé à la première place et entrera dans un pays béni sous le règne millénial de Christ. Le croyant de la période de la grâce qui compte sur Dieu et demeure fidèle à travers l’épreuve, « recevra la couronne de vie, que Dieu a promise à ceux qui l’aiment » (Jac. 1 : 12).


Psaume 38 : 16 - « Car je m’attends à toi, Éternel ! Toi, tu répondras, Seigneur, mon Dieu ! »

                        Le croyant, encouragé au Psaume précédent à s’attendre à l’Éternel dans la tranquillité et en gardant ses voies, affirme maintenant sa confiance en Dieu malgré des circonstances difficiles ; une ferme confiance dans la réponse divine à la prière.
            
La situation du psalmiste est ici très différente de celle du Psaume précédent. Nous le voyons dès le verset suivant l’introduction ; et jusqu’au verset 9, l’état de misère et de souffrances – physiques et morales - dans lequel il se trouve, est détaillé. Que s’est-il passé ? Le croyant s’était tracé un chemin de fidélité devant Dieu, s’engageant à pratiquer le bien, à marcher d’un pas ferme, soutenu par l’Éternel (Ps. 37 : 3, 23). Mais il a failli, il est tombé… et le voici sous la discipline divine. Et cela produit une grande tristesse pour lui, car « aucune discipline, pour le présent, ne semble être un sujet de joie, mais plutôt de tristesse » (Héb. 12 : 11).
            Jusqu’au verset 15, il n’y a que l’expression d’une grande douleur. Mais, déjà, au verset 10, il ressent qu’il peut tout remettre à son Dieu, qui voit toute sa douleur. Il réalise que cette discipline vient de Dieu. Les peines que les croyants endurent par la discipline, nous rappellent que nous sommes des fils de Dieu (Gal. 3 : 26), que nous demeurons toujours dans cette position privilégiée et bénie. Et alors nous comprenons que « Dieu agit envers nous comme envers des fils, car qui est le fils que le père ne discipline pas ? » (Héb. 12 : 6). Une telle pensée encourage celui qui passe par la discipline paternelle ; il la reçoit et l’accepte de Lui – « Mon fils, ne méprise pas la discipline du Seigneur, et ne te décourage pas quand tu es repris par lui » (Héb. 12 : 5). Par cette discipline nécessaire, il « participe » à la sainteté de Dieu et, s’il souffre et connaît la tristesse « pour le présent », il sait que la discipline portera un fruit béni, « le fruit paisible de la justice à ceux qui sont exercés par elle » (Héb. 12 : 11).
            Abandonné même de ses proches, et face aux pièges des méchants, il ne peut plus ni entendre ni ouvrir la bouche (v. 14-15). Arrivé à une telle extrémité, il va se tourner vers Dieu, son seul recours, devant lequel sa bouche va s’ouvrir pour Lui exposer sa souffrance. S’il a failli dans le chemin, toutefois il n’a pas oublié l’exhortation du Psaume précédent : « Demeure tranquille, appuyé sur l’Éternel, et attends-toi à lui » (v. 7). Il trouve ainsi son soutien en Dieu, et si ses ennemis sont puissants et nombreux, toutefois il sait qu’il peut s’attendre au secours de l’Éternel. Dans une circonstance où ses ennemis étaient autour de lui et s’élevaient contre lui – lorsqu’il s’enfuyait de devant Absalom (2 Sam. 15 ; Ps. 3 : 1), il pourra s’écrier : « À l’Éternel appartient le salut » (Ps. 3 : 9).
            Il confesse son iniquité et son péché (v. 19 ; voir Ps. 51 : 3-6), il appelle Dieu à son secours (v. 23 ; voir Ps. 40 : 14, 18) ; iI supplie Dieu de ne pas l’abandonner et de ne pas s‘éloigner de lui (v. 22). Seul avec sa souffrance, il ressent le besoin impérieux de la présence de Dieu à son côté. C’est le Dieu qui a dit « Je ne t’abandonnerai pas » à Jacob (Gen. 28 : 15), à Josué (par deux fois : Deut. 31 : 8 ; Jos. 1 : 5), à tout Israël (Deut. 31 : 6), à Salomon – par l’intermédiaire de David (1 Chr. 28 : 20) - et à tous les croyants (Héb. 13 : 5). Le secours viendra sûrement, « au moment opportun », le moment de Dieu (v. 23 ; Ps. 40 : 18b ; Héb. 4 : 16b). C’est le Dieu qui répond aux prières des siens, jusque dans les circonstances les plus extrêmes (Ps. 22 : 22 ; És. 58 : 9 ; Jér. 33 : 3 ; Jon. 2 : 3…). « En toutes circonstances, exposez vos requêtes à Dieu par la prière et la supplication avec des actions de grâces » (Phil. 4 : 6).
            David avait dit, au psaume précédent : « si l’homme tombe, il ne sera pas entièrement abattu ; car l’Éternel lui soutient la main » (v. 24). Ainsi, il n’a pas perdu tout courage, car Dieu le tient par la main, Il est toujours avec lui (voir Ps. 73 : 23). Maintenant, il invoque son Dieu : « Je m’attends à toi, Éternel ! Toi, tu répondras, Seigneur, mon Dieu ! » (v. 16). S’attendre à Dieu, c’est regarder à Lui et se confier en Lui dans l’assurance qu’Il interviendra. Sans aucun doute, il crie à Dieu pour la délivrance. Il Lui confie sa situation, sa peine, ses souffrances, mais il a la certitude d’être entendu et qu’il recevra une réponse de la part de son Dieu. David pourra écrire ailleurs, pour l’avoir souvent expérimenté : « L’Éternel est près de tous ceux qui l’invoquent, de tous ceux qui l’invoquent en vérité. Il accomplit le souhait de ceux qui le craignent : il entend leur cri et les sauve » (Ps. 145 : 18-19).


Psaume 39 : 8 - « Et maintenant, qu’est-ce que j’attends, Seigneur ? Mon attente est en toi »

                        Le croyant, qui a affirmé qu’il s’attend à l’Éternel et qu’il répondra certainement, n’attend d’aide et de secours qu’en Dieu seul.
            
Ce Psaume peut être vu comme la continuation du Psaume 38. Le croyant est toujours sous la discipline du Père. Dans ces deux psaumes, nous considérons les voies de Dieu en gouvernement envers le croyant, suite à un péché qu’il a commis. Dans le Psaume 38, il fait appel au secours divin (v. 23). Ici, il fait appel aux compassions divines pour être délivré. Il réalise ce qu’exprimera le prophète Jérémie dans ses lamentations : « Si [Dieu] afflige, il a aussi compassion, selon la grandeur de ses bontés » (Lam. 3 : 32).
            À la suite de ce qu’il a déclaré précédemment (Ps. 38 : 14-15), le croyant reste muet dans ses souffrances et devant les méchants qui le guettent et le provoquent ; il ne veut pas pécher de sa langue et désire se garder du mal (voir 1 Pi. 3 : 10). Jacques nous rappelle combien la langue peut faire de mal ; il nous donne un résumé de ce qu’elle est capable de faire (voir Jac. 3 : 5-10). Mais la Parole nous dit aussi que la langue du juste est précieuse « comme de l’argent choisi » (Prov. 10 : 20a), et combien est bonne « une parole dite en son temps », ou à propos (Prov. 15 : 23 ; 25 : 11). Recherchons et apprécions les paroles du Seigneur Jésus, paroles de grâce et de vérité qui ont fait et font tellement de bien à ceux qui les écoutent et ne laissons « tomber à terre aucune de ses paroles » (1 Sam. 3 : 19), les serrant et les gardant dans notre cœur.
            Ce silence du psalmiste sous la main de Dieu montre aussi son entière soumission à la discipline paternelle que Dieu exerce envers lui et sous laquelle il s’incline (v. 10). Si nous demeurons « soumis au Père des esprits », nous comprenons le but de sa discipline exercée « pour notre profit, afin que nous participions à sa sainteté » (Héb. 12 : 9-10). Mais la douleur du psalmiste est exacerbée et finalement, il ne tient plus : sa bouche s’ouvre, il est « plein de paroles » et son esprit le « presse » (voir Job 32 : 18-20).
            Il nous faut apprendre qu’il y a « un temps de se taire, et un temps de parler » (Ecc. 3 : 7). Que Dieu nous donne la sagesse de savoir quand nous devons rester muet : voyons par exemple l’attitude d’Aaron après le grave péché de ses fils que Dieu a mis à mort (Lév. 10 : 4). Qu’Il nous montre aussi quand nous devons parler, à l’exemple d’Élihu (Job 33 : 2-3), après les vaines paroles des trois amis de Job). Pensons à l’attitude exemplaire du Seigneur Jésus, muet dans toutes ses souffrances (És. 53 : 7 ; Marc 14 : 61 ; 15 : 5) et ne parlant que pour rendre témoignage de qui Il était (Marc 14 : 62 ; 15 : 2).
            Alors David parle, mais c’est à Dieu, pour exprimer qu’il se remet à Lui et accepte les souffrances de sa part, pour son bien final. Il expose devant Dieu le sentiment de son extrême faiblesse ; il regarde à la brièveté de sa vie et désire apprendre par cela la fragilité et la vanité de l’homme sur la terre (v. 5-7 ; comp. Ps. 90 : 12). Le peu de jours de la vie de l’homme est souvent évoqué dans la Parole de Dieu, par diverses images : ici, « la largeur d’une main » (v. 5) ; ailleurs « une pensée » (Ps. 90 : 9b) ; « l’herbe » que l’on coupe et qui sèche (Ps. 90 : 5b-6), ou « la fleur de l’herbe » qui se fane, sèche et passe (És. 40 : 6-8 ; 1 Pi. 1 : 24 ; Jac. 1 : 10-11), « une vapeur qui paraît pour un peu de temps et puis disparaît » (Jac. 4 : 14) ; vanité, souffle ou ombre (Job 7 : 16 ; Ps. 144 : 4 ; Ecc. 6 : 12 ; 9 : 9) ; une navette de tisserand (Job 7 : 6) … Puissions-nous nous laisser enseigner par Dieu « à compter nos jours, afin que nous en acquérions un cœur sage » (Ps. 90 : 12), réalisant que « nos temps sont en sa main » (Ps. 31 : 16), qu’Il en a déterminé la succession et la durée. Comment employons-nous le temps qui nous est imparti sur la terre et dont Dieu seul connaît la longueur ? ....
            Puis nous avons le verset central de ce psaume : « Et maintenant, qu’est-ce que j’attends, Seigneur ? Mon attente est en toi » (v. 8). David réalise qu’il ne peut se confier qu’en Dieu. Rechercherait-il l’aide de l’homme ? - Il est environné de méchants ; chercherait-il des forces en lui-même ? – Il n’est que faiblesse. Lorsque l’homme en a fini avec les autres et avec lui-même, alors Dieu peut intervenir car Il est la seule aide et le seul secours de celui qui est dans la détresse ou la souffrance. C’est à Lui que David demande la délivrance de son péché - « toutes mes transgressions » - et de l’opprobre de ceux qui ne connaissent pas Dieu - l’insensé – (v .9 ; voir Ps. 14 : 1). C’est Dieu qui a frappé en discipline, c’est Lui qui guérira en grâce (voir Job 5 : 18).
            Le psalmiste dispose maintenant sa prière devant Dieu ; il supplie, il pleure, il s’humilie. Certainement Dieu entendra sa prière - « mon cri » - et ne sera pas « sourd » à ses larmes (v. 12), il les « verra » (voir És. 38 : 4), et Il le relèvera. C’est ce que nous voyons au Psaume suivant.


Psaume 40 : 2 - « J’ai attendu patiemment l’Éternel ; et il s’est penché vers moi, et a entendu mon cri »

                        Le croyant s’est attendu à l’Éternel seul, avec patience et confiance. Il reçoit maintenant la réponse d’un Dieu de grâce et fidèle.
            
Ce Psaume parle tout d’abord du Seigneur Jésus. J.G. Bellett a écrit : « Ce Psaume fut probablement écrit par David à la même occasion que le Psaume 39. Mais l’Esprit qui parle par David, et dans les circonstances de David, laisse bientôt celui-ci pour donner expression aux sentiments de Jésus seul ».
            Nous le considérons dans tout ce qu’Il a été comme Homme sur la terre, depuis sa venue dans le monde, marchant sur la terre faisant en tout la volonté de Dieu et accomplissant son œuvre, Le glorifiant dans toute sa vie (v. 7-9). Puis nous le voyons dans son ministère au milieu de son peuple Israël, révélant la bonté et la vérité de Dieu par des paroles de vérité et de grâce (v. 10-11). Il nous est présenté ensuite dans les souffrances endurées sur la croix lorsqu’Il a été le vrai sacrifice pour le péché et qu’Il s’est chargé de nos péchés, les portant « en son corps sur le bois » de la croix (1 Pi. 2 : 24), lorsqu’Il a été sous le jugement du Dieu saint (v. 13-16). C’est toujours Lui le vrai affligé et pauvre qui s’attend à l’Éternel et crie vers Lui afin qu’Il le secoure et le délivre (v. 18). Et enfin, glorieuse conclusion par laquelle le Psaume commence, nous voyons au moment où Dieu Lui a « répondu d’entre les cornes des buffles » (Ps. 22 : 22), l’a fait « monter hors du puits de la destruction » et a « mis ses pieds sur un roc » ; Il l’a ressuscité d’entre les morts et Il entonne alors le « cantique nouveau », approprié à la position nouvelle qu’Il occupe désormais (v. 3-4).
            Mais ce Psaume s’applique aussi à celui qui, châtié par la discipline divine, s’est humilié, a confessé ses transgressions, s’est attendu à Dieu seul et a crié vers Lui. C’est une consolation et un encouragement pour tous ceux qui, en tant que fils d’un Dieu qui les aime, doivent connaître la discipline paternelle (Héb. 12 : 6-8 ; voir Prov. 13 : 24), préventive ou corrective.
            Jésus Christ, le Fils de Dieu, l’Homme parfait, n’est jamais passé par la discipline et ses exercices douloureux. Mais Il sait ce qu’est la souffrance, car Il l’a connu tout au long de son chemin sur la terre et Il peut ainsi entrer en sympathie avec les siens dans l’infirmité, « compatir à nos faiblesses », car Il a été « tenté en toutes choses de façon semblable à nous, à part le péché » (Héb. 4 : 15). Mais, de plus, Il a connu sur la croix des souffrances qui nous seront à jamais épargnées, celle du jugement de Dieu sur nos péchés et celle d’avoir été traité par le Dieu saint comme le péché même, celles de l’abandon et de la mort. Dans ces souffrances indicibles que Lui seul a connues, Il s’est confié en Dieu comme Il l’avait fait tout au long de sa vie sur la terre ; Il s’est attendu à Lui, a attendu patiemment, en prière. Et Il a été exaucé par la résurrection. La joie qui était « devant lui » lorsqu’Il est allé à la croix et l’a « endurée » (Héb. 12 : 2) avec tout ce qu’elle comportait de honte et de souffrances pour Lui, est désormais sa part présente. Elle s’exprime par le chant auquel Il associe ceux qui sont au bénéfice de son œuvre : « un cantique nouveau, la louange de notre Dieu » (v. 4).
            Pour le croyant, la réponse tant attendue, mais avec patience, arrive maintenant : le Dieu qui « s’abaisse pour regarder dans les cieux et sur la terre » (Ps. 113 : 6) s’est penché vers celui qui était dans l’affliction, Il a entendu son cri, Il a vu sa pauvre condition. Et la réponse de la grâce est grande et merveilleuse : combien celui qui était profondément abaissé est hautement élevé ! Le psalmiste peut dire :
                  - « Il m’a fait monter hors du puits de la destruction, hors d’un bourbier plein de fange » - il est délivré du péché dans lequel il gisait sans espoir de secours en-dehors de Dieu ;
                  - « Il a mis mes pieds sur un roc » - ce n’est plus la « boue profonde » où « il n’y a pas où prendre pied » (Ps. 69 : 3), mais un fondement ferme et inébranlable en son Sauveur ;
                  - « Il a affermi mes pas » - les « sentiers de justice » sont devant lui, et il y marche en s’appuyant sur son Dieu (Ps. 23 : 3) ; il réalise ce qu’il a exprimé déjà au Ps. 37 et qui l’a soutenu dans l’épreuve : « par l’Éternel les pas de l’homme sont affermis » (v. 23) ; il marche dans « le sentier des justes », qui est « comme la lumière resplendissante qui va croissant jusqu’à ce que le plein jour soit établi » (Prov. 4 : 18) ;
                  - « Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, la louange de notre Dieu » - louange et reconnaissance à Dieu – Il est l’objet de ce cantique - pour la délivrance et le salut opérés par Lui.

            Dieu a exercé et déployé « l’opération (énergie) de la puissance de sa force » dans la résurrection de Christ et son élévation dans la gloire (voir Éph. 1 : 19-20). Mais pensons que cette « excellente grandeur de sa puissance » se manifeste aussi « envers nous qui croyons ». Elle nous a délivrés de la puissance de Satan et de la mort et elle nous délivre des circonstances difficiles dans lesquelles nous pouvons nous trouver.
            Le croyant éprouvé se remet à Dieu pour la délivrance et pour le secours ardemment désiré (v. 14). Puis il expose le sort de ceux qui s’acharnent contre lui (v. 15-16) – les méchants qui ont « tiré l’épée et ont tendu leur arc, pour faire tomber l’affligé et le pauvre, pour égorger ceux qui marchent dans la droiture » (Ps. 37 : 15), ceux « qui cherchent ma vie » et « me tendent des pièges, et ceux qui cherchent mon mal » (Ps. 38 : 13), le méchant « qui est devant moi » (Ps. 39 : 2b). Mais ceux qui recherchent Dieu et « aiment son salut » seront remplis de joie et de louanges (v. 17). Dans un temps où ceux qui ne connaissent pas Dieu et manifestent les caractères du Méchant (qui est le diable) contre les justes, il est réconfortant et encourageant de considérer la part de ceux qui souffrent de leur part, car ils peuvent se réjouir dans le Seigneur et dans le salut dont ils ont été et sont les objets. Et cela produit dans leur cœur « des chants de joie » (Ps. 107 : 22 ; 126 : 2), qui montent vers Celui qui les a sauvés pour toujours, les sauve dans les épreuves du temps présent, et les sauvera bientôt définitivement par un salut « qui est prêt à être révélé » (1 Pi. 1 : 5).
            Dans le dernier verset de ce Psaume, le psalmiste revient en arrière, aux circonstances évoquées au verset 13 et au « puits de la destruction » du verset 3. Mais s’il est « affligé et pauvre », toutefois il est assuré que Dieu ne l’oublie pas. S’il a pu dire : « Qu’il te plaise de me délivrer », il dit maintenant : « Tu es mon secours et celui qui me délivre ». Quelle assurance pour le croyant de savoir avec une pleine certitude d’espérance que Dieu « ne tarde pas » et qu’Il répond à la prière de l’affligé « quand il est accablé et répand sa plainte devant l’Éternel » (Ps. 102 : 1). Sous la discipline du Père ou dans l’épreuve de sa foi (1 Pi. 1 : 6), le croyant peut se tourner avec confiance vers son Dieu et s’attendre à Lui : il lui sera certainement répondu. Jamais le Seigneur ne « tarde », que ce soit pour délivrer son racheté dans la souffrance (Ps. 40 : 2-3) ou que ce soit pour sa venue (Héb. 10 : 37 ; 2 Pi. 3 : 9). Sachons L’attendre avec confiance et patience, car « le Seigneur est proche » (Phil. 4 : 5).


Ph. Fuzier – octobre 2024