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APERÇU DE L’ÉPÎTRE AUX ROMAINS (4)

 

Israël peuple élu et l’évangile de Dieu (ch. 9 à 11)
            
Dans les chapitres 9 à 11, l’intelligence spirituelle continue à s’ouvrir et l’Esprit nous enseigne que le Seigneur est non seulement Celui qui nous aime, mais aussi Celui qui est parfaitement sage et qui est Souverain.
            On pourrait se poser la question : si Dieu prend l’homme dans son état, décrit au début de l’épître, pour le conduire à ces sommets du chapitre 8, que reste-t-il donc à faire ? Il y a encore des points particuliers que nous devons comprendre, spécialement celui de la souveraineté de la grâce. Pourquoi Israël a-t-il été mis de côté momentanément au profit des nations ? Nous n’avons pas à discuter la chose, Dieu est souverain et Il accomplira entièrement son propos, pas une de ses paroles, pas une de ses promesses ne tombera et Israël sera sauvé à la fin. Mais nous sommes nous-mêmes le peuple céleste, c’est-à-dire une catégorie de personnes extraordinairement privilégiées et nous avons une vocation unique au milieu de toutes les catégories de créatures.
            Le chapitre 11 se termine donc par une doxologie qui exalte la sagesse de Dieu ; le cœur s’élève en louange et en adoration. Remarquons, au passage, que si la reconnaissance et l’action de grâce se rapportent au don, l’adoration se rapporte au Donateur ; elle est ce qui est produit dans le cœur par la contemplation d’une Personne.
            Nous verrions facilement l’épître se terminer sur ces accents de louange du chapitre 11, mais elle se poursuit maintenant par une autre forme du travail de Dieu, non plus pour nous et en nous, mais par nous.

Vie pratique du croyant, liberté chrétienne et responsabilité devant Dieu – salutations (ch. 12 à 16)
            
Ce qui lie les chapitres 11 et 12 c’est le « donc » du verset 1 du chapitre 12 : Si Dieu a fait pour nous de si grandes choses, il doit y avoir, en réponse, de notre part, une consécration pratique, dans la réalisation des droits que l’amour du Seigneur a sur nous. Remarquons que le Seigneur n’a jamais demandé à quelqu’un qu’Il avait guéri de Le suivre, comme Il l’a demandé aux disciples, mais nous voyons Bartimée, ayant jeté loin son manteau, suivre spontanément le Seigneur (Marc 10 : 46-52). Il ne le lui avait pas demandé, mais Il accepte ceux qui ont un cœur décidé pour Lui.
            Pour faire un travail avec un outil, il faut commencer à le préparer en vue de ce travail : c’est ce que Dieu fait, Il forme l’instrument avant de s’en servir, ce que Dieu fait pour nous et en nous précède toujours ce qu’Il fait par nous. Nous avons ainsi l’exemple dans la Parole de beaucoup de serviteurs qui ont passé un long temps de mise à l’écart avant d’être employés pour le service afin que celui-ci soit réellement utile et efficace.
            Au chapitre 12 nous avons donc les services, dont la liste n’est d’ailleurs pas limitative, et cette portion commence par « les compassions de Dieu ». Cela nous rappelle l’amour du Seigneur et les droits de cet amour sur nous. Nous ne trouvons pas là une suite de choses légales à faire – ou ne pas faire – mais ces choses sont placées devant un cœur qui a saisi la grandeur de l’amour de Christ et qui y répond, en réalisant toutefois que tout ce qui pourra être fait ne sera jamais qu’insignifiant, compte tenu de ce que Lui a fait nous nous. Quoiqu’il nous soit confié, nous resterons toujours des esclaves inutiles (Luc 17 : 10), mais Dieu veut nous faire goûter la joie de son service, cette joie d’un cœur décidé et dévoué pour Lui, cette joie qui a été celle du Seigneur ici-bas.
            Dans le premier paragraphe du chapitre 12 nous avons donc une longue liste de services qui attendent, pour ainsi dire, que des ouvriers soient poussés dans la moisson (Matt. 9 : 37-38). Mais, pour cela, il faut être « transformé » (v. 2). Le mot employé dans l’original a donné « métamorphose », c’est donc une transformation totale de l’esprit qui nous fait attribuer une grande valeur à ce qui n’en avait pas auparavant et, au contraire, mettre de côté ce qui était autrefois important. C’est un changement complet dans notre échelle de valeurs : nous voyons maintenant les choses comme Dieu les voit. Et Dieu nous a ainsi conduits à cette manière de penser qui est la sienne à travers les expériences des chapitres qui précèdent et par le don du Saint Esprit. En effet, seul Celui-ci a la faculté de renouveler notre entendement et nos pensées pour nous faire trouver « bonne, agréable et parfaite » la volonté de Dieu, laquelle, auparavant, avait pu nous sembler pénible et contraignante. L’homme naturel n’aime pas être soumis à la volonté d’un maître, mais si l’on partage avec ce Maître les mêmes sentiments et les mêmes désirs, alors cela ne nous coûte plus : c’est le changement que produit l’amour.
            Il nous faut aussi discerner cette pensée de Dieu, donc la demander, la rechercher et l’attendre ; ne pas partir sans cette direction.
            Au verset 1 du chapitre 12, il est question de sacrifices vivants, en contraste avec les sacrifices de l’ancienne économie qui étaient des bêtes mortes, types du sacrifice à venir du Seigneur Jésus. Pour nous, c’est notre privilège de nous présenter nous-mêmes avec nos facultés, mais sous un nouveau Maître et avec une nouvelle Direction (le Saint Esprit).
            Il est bien remarquable qu’avant tout service il soit fait mention de l’humilité (v. 3) : n’oublions pas que c’est encore la grâce de Dieu qui travaille. La chose nous est aussi présentée en Éphésiens 2 : les œuvres sont laissées de côté pour le salut, l’œuvre de Dieu c’est le croyant lui-même : « nous sommes son ouvrage », puis il est parlé des bonnes œuvres dans lesquelles nous avons à marcher, mais c’est encore Dieu qui les prépare pour nous. Ces œuvres sont celles de Dieu et nous n’avons pas à nous en glorifier (1 Cor. 15 : 10).
            Après l’énumération des services, nous est donnée la manière de les accomplir : relations de l’homme avec Dieu, des croyants entre eux et relations avec les autres hommes.
            Dans les chapitres 13 à 15 nous trouvons des détails de la vie chrétienne qui sont des applications pratiques de ce que nous avons vu dans les chapitres précédents.
            Dans les versets 17 et 18 du chapitre 14, nous avons un Seigneur : c’est Lui que nous avons à servir avant tout.
            Le royaume de Dieu, c’est le côté des droits reconnus de Dieu sur l’univers et sur chacun de nous, chaque croyant est comme « une province du Royaume de Dieu ». Ce n’est donc pas seulement la satisfaction de nos besoins terrestres (manger et boire), mais le croyant doit manifester autre chose que ce qui est vu dans ce monde. Nous devons donner le témoignage de gens que Dieu a rendus heureux et à qui Il a donné la paix.

            Et ce travail de Dieu, nous aimons en voir le résultat au chapitre 16. Il y a là un ensemble de personnes qui sont nommées et qui sont comme le fruit du travail de Dieu, pour eux, en eux et par eux. Le Seigneur, par l’apôtre, a quelque chose à dire de chacun. Nous avons là comme un échantillon de la vision que nous aurons dans l’éternité : ce que le Seigneur aura fait de chacun des siens pendant toute l’histoire de l’homme sur la terre.

………………………………..

            En terminant, nous aimons laisser sur la conscience de chacun la question de savoir à quelle étape nous sommes parvenus dans ce qui a ainsi été développé devant nous :
            En sommes-nous encore aux trois premiers chapitres ? Alors nous sommes encore dans nos péchés et le jugement est devant nous.
            Ou sommes-nous arrivés au chapitre 5 ? S’il en est ainsi, nous sommes rachetés, sauvés, ayant fait l’expérience que nous sommes justifiés par la foi.

            Mais Dieu veut faire plus pour nous : avons-nous alors franchi les chapitres 6 et 7 qui nous montrent le travail de Dieu en nous ?
            L’épreuve de l’homme en Adam est-elle une chose définitivement classée pour nous, comme elle l’est pour Dieu ?
            Sommes-nous donc parvenus au chapitre 8, qui est un chapitre triomphant où les yeux et le cœur s’ouvrent et où l’on comprend la grandeur de ce que le Seigneur a fait ?
            Nous aimons alors à penser qu’Il a pu placer devant les uns ou les autres un petit service, comme nous le voyons au chapitre 12. Un service confié à ces instruments formés par Lui avec tant de patience et de sagesse, afin qu’il leur soit donné de faire aussi quelque chose pour sa gloire.
            Et ainsi nous ferons partie de ce cortège de croyants, tels que ceux présentés au chapitre 16 (en opposition avec ceux de 1 Corinthiens 3 : 15), comme le Seigneur les voit, les aimant, ayant quelque chose à dire de chacun et le consignant dans son Livre, comme Il l’a fait ici dans sa Parole.
            Devant toutes ces merveilles ainsi déployées devant nous, nous pouvons bien nous écrier avec l’apôtre : « Au Dieu qui seul est sage, par Jésus Christ, à lui la gloire éternellement ! Amen » (16 : 27).


D’après J. Koechlin