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APERÇU DE L’ÉPÎTRE AUX ROMAINS (3)

 

La vie et la liberté des enfants de Dieu, en Christ

            Le chapitre 8 nous montre dans quelle liberté et quelle joie l’âme affranchie se trouve maintenant. Elle avait la vie, mais il lui manquait la force (ch. 7) et cette force, cette puissance, lui est donnée par le Saint Esprit.
            Le Saint Esprit vient demeurer dans ce vase humain qu’est le cœur du croyant, mais il est nécessaire que ce vase soit dans un état convenable et, premièrement, vidé de lui-même : on ne peut rien mettre dans un vase s’il n’est pas vide (2 Rois 4 : 3).
            Avec l’Esprit viennent l’intelligence, la puissance et l’amour. Dans ce chapitre 8 nous avons donc le croyant qui a été enseigné à mettre de côté toutes les prétentions de l’homme et dont l’esprit est maintenant ouvert : Christ s’est substitué au « moi » ; la foi s’en empare et l’expérience suit. J’apprends alors que je suis dans cette merveilleuse position : « dans le Christ Jésus » (8 : 1).

            Voilà donc un croyant qui possède le Saint Esprit habitant en Lui ; il a appris qu’il n’avait pas de force, que le moi était placé dans la mort, et maintenant son intelligence va s’ouvrir et il va découvrir un ensemble de choses extraordinaires :
                  1°) Il va découvrir qui il est, ce que Dieu a fait de lui : Son propre enfant, ayant la faculté d’employer ce mot si rempli de douceur et de tendresse « abba », que le Seigneur lui-même emploie à Gethsémané.
            Et comme conséquence, il a un héritage avec tous les enfants : « héritier de Dieu, cohéritier de Christ ». Le propos de Dieu c’est de nous rendre conformes à l’image de Son Fils, et ressembler à Son Fils, c’est la perfection. Qu’est-ce qui plaît à Dieu ? L’obéissance, la patience, la sagesse avec laquelle Il répondait, le dévouement de Son Fils : toutes ces gloires morales infiniment précieuses au cœur du Père, II désire les voir reproduites dans Ses enfants, dans Sa famille.

                  2°) Dieu veut aussi nous faire réaliser nous sommes dans une création qui soupire, qui est en travail, qui souffre. Et nous ne pouvons pas y être indifférents. Un enfant de Dieu ne peut que souffrir en constatant le mépris de la grâce, l’outrage que le péché représente aux yeux de Dieu, l’indifférence des hommes, en voyant cette pauvre humanité qui se précipite tête baissée vers le jugement. Le Seigneur ici-bas, dans son extrême sensibilité, a ressenti plus que personne l’insulte faite à Dieu par le péché.
            Les soupirs du ch. 8 : 23 ne doivent pas être confondus avec des murmures ; les murmures expriment un état d’insatisfaction, l’envie de quelque chose que Dieu ne nous a pas donné. Ce ne sont pas non plus les soupirs de découragement du chapitre 7, mais les soupirs d’une âme qui ressent profondément l’état moral de ce monde.

                  3°) Nous voyons aussi avec quelles ressources nous sommes laissés dans un tel monde : essentiellement la présence du Saint Esprit en nous (v. 11 et 26) et la présence du Seigneur, notre intercesseur, dans le ciel (v. 34).

                  4°) Nous sommes rendus capables de discerner, par la foi, la main de Dieu derrière les causes secondes et d’interpréter toutes les circonstances de notre vie à la lumière du précieux verset 28. Le travail de Dieu, sujet de notre chapitre, ce ne sont pas seulement les grandes choses accomplies en notre faveur : justification, rédemption, réconciliation… Utilisées par Lui, toutes choses, y compris les plus petites, travaillent aussi pour le bien de ceux qui L’aiment, et que Lui aime. Dieu s’intéresse à tous les détails de notre vie, qui est toute entière sous son contrôle.

                  5°) Nous apprenons aussi pourquoi nous sommes sur la terre. Certes il y a les leçons des chapitres 5, 6 et 7, mais ce sont des leçons négatives et il serait bien triste que nous soyons laissés ici-bas uniquement pour apprendre cela. Il y a, heureusement, un précieux côté positif de la connaissance que nous donne le Saint Esprit : c’est connaître l’amour de Dieu et l’amour de Christ (v. 35, 39). D’abord l’amour de Dieu qui nous a donné Jésus et ne l’a pas épargné, Il nous donne aussi toutes choses avec Lui (v. 32). Ensuite, l’amour de Dieu qui est dans le Christ Jésus, notre Seigneur, et c’est justement dans les épreuves que nous ferons une expérience pratique et personnelle de cette amour (v. 39). Un incrédule qui lit les versets 35 et 36 du chapitre 8 est en droit de penser que Dieu n’épargne pas les siens et, en effet, le Seigneur n’a jamais promis au croyant de lui donner une vie plus facile après sa conversion qu’avant ; ce qui change, c’est la manière de traverser les circonstances et chacun d’elles est, pour Dieu, un moyen, une occasion de nous apprendre à connaître l’amour du Seigneur. Nous avons, entre autres, le mot « tribulations » qui vient du latin « tribulum » (= fléau à battre le blé) ; il nous parle de coups douloureux, mais nécessaires, pour notre dépouillement. Chacune de nos épreuves est une occasion de connaître l’amour du Seigneur sous un côté que nous n’aurions jamais connu autrement. L’amour du Seigneur prend autant de formes qu’il y a de formes d’épreuves auxquelles nous sommes confrontés. Un croyant très éprouvé aura généralement une connaissance plus profonde et intime de l’amour du Seigneur.
            Dans toutes ces choses, il y a donc une victoire remportée, « nous sommes plus que vainqueurs » (v. 37) parce qu’il en résulte une expérience, un fruit produit pour la gloire de Dieu. L’épreuve n’a pas été seulement subie avec résignation, mais traversée en faisant une expérience nouvelle de la grâce.

            Ce chapitre 8 qui commençait par « plus de condamnation » se termine par « plus de séparation ».


D’après J. Koechlin

À suivre (lundi prochain)