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APERÇU DE L’ÉPÎTRE AUX ROMAINS (2)

 

L’œuvre de Christ pour le croyant et en lui (ch. 5 à 7)

            Le chapitre 5 commence par un cri de joie : « Ayant donc été justifiés sur la base de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ » (v. 1).  Ensuite il nous est montré que nous nous étions constitués des ennemis de Dieu, des gens qui avaient crucifié son Fils et donc que nous avions besoin de réconciliation. Eh bien, cette réconciliation, Dieu nous l’offre précisément par la mort de son Fils.
            Une fois cette question réglée pour celui qui était injuste, l’homme est rendu propre pour entrer au ciel, dans la présence du Dieu Saint. Ses péchés sont pardonnés mais une question se pose maintenant : c’est celle de la nature pécheresse, de l’arbre qui a produit ces fruits-là, de cette source d’où coule une eau corrompue. Et alors Dieu va faire un autre travail : après avoir travaillé pour nous - et en dehors de nous - Il va accomplir une œuvre en nous. En général nous trouvons celle-ci beaucoup moins agréable, parce que Dieu nous apprend à nous connaître nous-mêmes et que cette connaissance est décevante.
            Au chapitre 5 nous sont présentées deux familles, deux chefs de race. Nous sommes liés à la race d’Adam qui se reproduit semblable à elle-même moralement, d’une génération à l’autre, race de pécheurs, de désobéissants, de transgresseurs et, de ce fait, nous sommes condamnés à mort comme Dieu l’a dit au jardin d’Éden. Il n’y a pas d’autre issue. Dieu ne répare pas ce que l’homme a gâté. Mais Il présente un nouvel Homme, son Fils, Chef d’une nouvelle famille à laquelle appartient désormais l’enfant de Dieu. Sans doute la vieille nature est-elle toujours dans le croyant, mais Dieu a réglé ce problème, car il n’y a pas place devant Lui pour deux hommes : cette mort que l’homme en Adam méritait, elle a été supportée, subie par le Seigneur à la croix et, par conséquent, le croyant peut considérer cette nature comme définitivement mise de côté par Dieu.
            C’est là qu’intervient l’affranchissement qui est la délivrance de la confiance en soi, des illusions sur le bien existant dans la nature humaine ; voilà où Dieu veut nous amener, à être entièrement d’accord avec Lui à ce sujet.
            Si donc la race d’Adam a été condamnée sans appel, c’est afin d’introduire l’homme nouveau. Dans toute la mesure où nous laissons la place au vieil homme, où nous le laissons libre d’agir, quelque chose de la gloire du Seigneur et de l’efficacité de son œuvre à la croix Lui est ôté. Donc une seule place pour le vieil homme : la mort. Mais « mort » dans l’Écriture ne signifie jamais anéantissement ou disparition ; cet état indique généralement une séparation, une absence de relation, le fait que Dieu ne peut pas reconnaître quelques chose : par exemple en Éphésiens 2 : 1, ceux qui « étaient morts dans leurs fautes et dans leurs péchés » étaient bien vivants quant à la chair ; en Apocalypse 20 : 12, devant « le grand trône blanc », nous voyons « les morts, les grands et les petits » se tenir debout et nous savons que la seconde mort, c’est une existence éternelle loin de Dieu.
            Les membres de l’homme, ses facultés - employés jusque-là, pas toujours pour faire le mal grossier, mais toujours pour lui-même, pour sa propre satisfaction - vont, chez le croyant, changer de propriétaire. C’est Christ qui va utiliser ces mêmes membres, autrefois au service du moi, des convoitises, du péché, du monde, pour un nouveau service : ils vont devenir des « instruments de justice » (6 : 13b).
            Mais nous sommes responsables de cela : nous tenir pour morts, c’est-à-dire réaliser pratiquement cette destitution du moi, ce fait que nos facultés, notre intelligence, notre mémoire, nos capacités, tout a, dorénavant, un nouveau maître. Or le Seigneur l’a dit : « Aucun serviteur ne peut servir deux maîtres » (Luc 16 : 13). C’est une chose que nous avons à saisir par la foi, comme le pardon des péchés.
            L’affranchissement est donc un acte de foi, comme la conversion et il ne faudrait pas croire qu’il est nécessaire d’arriver à la fin de sa course chrétienne pour le réaliser. Mais il y a l’expérience pratique et nous savons que notre tendance est de soustraire au Seigneur ce qui Lui revient, qui Lui appartient, pour le remettre au service du « moi », lequel sort de sa place (la mort) et veut reprendre le contrôle de ce qui n’est plus à Lui. La méfiance à l’égard de la chair, c’est l’expérience de l’affranchissement.
            Au chapitre 7 : 12, nous voyons un homme qui se débat ; il sait ce qui est bien (il a la vie de Dieu), mais il ne peux pas le faire. Les deux natures sont là qui entrent en conflit l’une avec l’autre. Mais nous pouvons constater qu’il est tout au long de ce chapitre, occupé de lui-même, nous trouvons au moins 40 fois « je », « moi », « me » : c’est le moi qui est le centre et cet homme cherche à se débarrasser de ses tendances, il cherche à plaire à Dieu. Qui de nous n’a pas fait cette expérience ? Nous prenons une décision, et comme elle s’envole vite !
            Mais alors, ne doit-on pas faire d’effort, puisque c’est inutile ? Doit-on laisser tout aller ?
            Oui, il y a des efforts à faire, mais pas du tout dans ce sens. Il faut en faire pour rester dans la communion du Seigneur, pour que par sa main et restant près de Lui nous comprenions enfin que nous avons besoin de Lui pour tout comme Il le disait à ses disciples en Jean 15 : 5 : « séparés de moi, vous ne pouvez rien faire ». Et, à la fin du ce chapitre 7, nous entendons ce croyant, qui se débat comme dans un marécage, s’écrier : Je ne peux pas me délivrer moi-même, j’ai besoin qu’une main se tende vers moi. « Qui me délivrera de ce corps de mort ? » Tout seul cela m’est impossible, et le Seigneur attend que nous ayons fait cette expérience, qui peut être plus ou moins longue, pour que nous comprenions combien nous avons besoin de Lui.
            La grâce de Dieu travaille en nous, Dieu nous fait perdre peu à peu notre confiance en nous-mêmes. C’est une expérience quelquefois douloureuse, mais qui nous amène finalement à saisir sa main, dans une pleine confiance en Lui et c’est là qu’est véritablement le bonheur pour nous.

 

D’après J. Koechlin


À suivre