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APERÇU DE L’ÉPÎTRE AUX ROMAINS (1)

 

Plusieurs sujets sont développés dans cette épître :
            - Le premier est l’Évangile (ou bonne nouvelle) : ce mot est employé quatre fois dans le premier chapitre (v. 1, 9, 15-16). L’évangile est généralement considéré comme l’annonce du salut, le point de départ de la vie chrétienne : c’est que l’évangile est quelque chose de complet et comprend toute la pensée de Dieu révélée à l’homme, tout le plan de Dieu à son égard.
            - Le deuxième sujet est la justice (1 : 17) : Dieu est un Dieu juste et Il offre sa justice, parce que l’homme en a besoin. Pour cela, Il va convaincre l’homme d’injustice et en arriver à cette déclaration : « Pas de juste, non pas même un seul » (3 : 10).
            - Le troisième sujet c’est l’œuvre de Dieu, c’est ce que nous voyons à travers cette épître : Dieu à l’œuvre, Dieu agissant. Il commence par faire table rase de l’œuvre de l’homme et nous verrons ensuite que Dieu fait une œuvre : pour nous (en dehors de nous), en nous (à partir du ch. 5 : 12), par nous (à partir du ch. 12).
            Tant que l’homme a confiance en lui-même, il n’est pas prêt à faire confiance à Dieu et à Le laisser travailler ; il faut donc lui ôter ses illusions.

            Nous observons le même plan dans le livre d’Ésaïe où Dieu doit déclarer dès le début : « Finissez-en avec l’homme, dont le souffle est dans ses narines » (2 : 22). Puis, petit à petit est dévoilé Celui que Dieu envoie, à son peuple Israël d’abord, mais aussi pour être une lumière des nations et son salut jusqu’au bout de la terre (49 : 6). De même, dans l’Exode, le peuple nous est d’abord présenté sous l’esclavage en Égypte, sans aucune possibilité de briser son joug, pour que l’on puisse constater ensuite ce que Dieu fait pour Lui ; Il le délivre, mais Il fait plus. Il en fait son peuple, un peuple d’adorateurs au milieu duquel Il dressera son tabernacle (40 : 34).
            La structure est la même dans l’épître aux Romains.


L’état moral de tout homme devant Dieu (ch. 1 à 4)
            
Nous trouvons au début de l’épître un portrait moral de l’homme dans les trois premiers chapitres :
                  - D’abord un portrait du païen : le verset 20 du chapitre premier nous dit qu’il est doué d’une intelligence qui lui permet de voir Dieu dans la Création, mais faute de L’avoir glorifié et de Lui avoir rendu grâces, il a sombré dans l’idolâtrie et dans la dégradation morale. C’est un triste tableau que celui que nous trouvons à la fin du premier chapitre. L’homme met en avant ses progrès intellectuels, techniques, scientifiques ; c’est cela qui occupe ses pensées, mais ce qui intéresse Dieu, c’est le côté moral, le cœur de l’homme et là, Dieu constate que « toute la tête (c’est-à-dire les pensées) est malade et tout le cœur (les affections) défaut. Depuis la plante du pied (la marche), jusqu’à la tête, il n’y a rien en lui qui soit sain » (És. 1 : 5-6).
                  - Ensuite, au début du chapitre 2, nous avons l’homme qui a progressé dans la civilisation et la culture - voilà les moralistes, ceux qui font facilement des déclarations au sujet de ce que les autres doivent être. Mais Dieu nous montre qu’en distinguant la faille chez le voisin, on s’accuse soi-même puisqu’on montre par là que l’on sait distinguer le bien du mal, que l’on a du bon sens, tout en tombant dans les mêmes erreurs. Ainsi la conscience accuse l’homme, plutôt qu’elle ne l’excuse (2 : 15).
                  - Enfin un troisième tableau de l’homme est donné par le Juif, l’homme privilégié qui a reçu la Parole. Il a entre les mains quelque chose que les autres n’ont pas : une relation officielle avec Dieu ; il connaît l’expression de la volonté de Dieu, ses exigences et il s’en prévaut… tout en les transgressant. En Galates 2 : 15 nous voyons combien le Juif se considérait au-dessus « des pécheurs d’entre les nations ». Mais ce privilège le condamne : la loi lui montre ce que Dieu veut et il est incapable de le réaliser. Nous pouvons dire aujourd’hui que ce troisième tableau représente le chrétien.

            On retrouve ces trois côtés, bien qu’ils soient dans un ordre différent, dans le Psaume 19 : le témoignage de la Création (v. 1-6), le témoignage de la Parole (v. 7-11) et le témoignage de la conscience (v. 12-14).

            Ainsi Dieu parle à tout homme, même à ceux qui n’ont jamais entendu l’Évangile, et la conclusion de Dieu, dans quelque état que se trouve l’homme, nous l’avons au chapitre 3 : « tous sous le péché » (v. 9, 22) ; « il n’y a personne qui ait de l’intelligence » (v. 11) et pourtant Dieu a doté l’homme d’une intelligence, comme nous l’avons vu au chapitre 1 (v. 20), mais elle n’a pas été employée pour discerner ce que Dieu fait. « Ils se sont tous ensemble rendus inutiles » (3 : 12). Dieu avait placé l’homme dans sa création pour qu’il l’administre et la gère. L’homme avait des relations avec Dieu, des comptes à Lui rendre, mais il s’est rendu indépendant, il a rompu ses liens avec Dieu et, par là même, il s’est rendu inutile. Dieu, en quelque sorte, a été frustré de ce qu’Il pouvait attendre de cette création sur laquelle Il avait établi l’homme. Mais nous verrons plus loin (ch. 12) que la pensée de Dieu est de confier à nouveau un service à l’homme.
            Nous avons donc au chapitre 3 le constat définitif de Dieu : « il n’y a pas de différence, car tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu » (v. 22-23). Nous faisons nous-mêmes facilement beaucoup de différences, mais aux yeux de Dieu, dans ces trois catégories qui englobent toute l’humanité, il n’y a aucune différence.
            Mais après une telle déclaration, qui nous laisserait dans le désespoir, n’est-il pas merveilleux de constater qu’aussitôt, dans la même phrase, Dieu nous déclare « justifiés gratuitement par sa grâce, par la rédemption qui est dans le Christ Jésus » (v. 24). Le désir de Dieu c’est que nous soyons d’accord avec Lui quant au jugement qu’Il porte sur nos propres cœurs et alors, Il nous offre gratuitement ce qu’Il a préparé pour nous.
            Certes, nous n’avons peut-être pas sombré dans les péchés décrits à la fin du chapitre premier, mais il nous est parlé, à la fin de cette description de « ceux qui trouvent leur plaisir en ceux qui les commettent » (1 : 32) : nous sommes dans un monde plein de souillure, d’immoralité et de violence et tout cela est étalé de manière à être rendu intéressant, à rendre le péché attrayant, aimable. On risque ainsi de porter un intérêt à ces choses, de ne pas avoir « en horreur le mal » (12 : 9), de ne pas être effrayé de ce que nous voyons et entendons autour de nous, et ainsi de traverser cette terre avec une certaine indifférence et c’est, dans une certaine mesure, nous associer à cette humanité corrompue.
            Ainsi nous sommes tous compris dans ces premiers chapitres. Et nous avons, au chapitre 4, un exemple illustre dans la personne d’Abraham tout fidèle qu’il ait été, avec toutes les œuvres que l’on peut compter dans la vie d’un homme tel que lui, celui auquel se référait toute la race d’Israël. Eh bien c’est par la foi qu’il a été justifié !
            Dieu fait donc table rase des prétentions de l’homme et Il offre sa grâce. Lorsqu’on veut construire quelque chose sur un terrain occupé par de vieilles bâtisses en ruine, il faut d’abord tout enlever et Dieu agit ainsi.
            Dieu fait un don gratuit, mais pour que je puisse en profiter il faut nécessairement que j’accepte ce don, que je me l’approprie. Pour que le pécheur soit justifié, il faut que la foi s’empare de la grâce de Dieu.


D’après J. Koechlin

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