bible-notes.org

Imprimer ou partager la page :

Trois leçons du désert


1. Le croyant dans le désert de ce monde
2. Israël dans le désert
            2. 1 Exode 15. 22-27 - Le désert de Shur – la soif
            2. 2 Exode 16 - Le désert de Sin – la faim
            2. 3 Exode 17. 1-7 - Le désert de Rephidim – encore la soif
 

1. Le croyant dans le désert de ce monde

                        Dans le monde, mais pas du monde
            
Le croyant racheté a sa part et ses affections en Christ qui, par le sacrifice de sa vie, l’a sauvé de la mort et du jugement, et l’a délivré de l’esclavage de Satan. La croix du Seigneur Jésus l’a retiré d’un monde mauvais et a fait de lui un « citoyen du ciel » (Phil. 3 : 20). Auparavant attiré par toutes les convoitises d’un monde dont il était participant, il en détourne maintenant les regards. C’est en haut et en avant que se dirige le regard de sa foi. Il traverse le monde comme un étranger dont la maison est au ciel, là où se trouve son Sauveur qui lui a préparé une place dans l’une des nombreuses demeures de la maison de son Père.
            Le croyant est « vivant à Dieu dans le Christ Jésus » (Rom. 6 : 11). Désormais mort au monde et à ses principes, il n’est plus soumis aux ordonnances et aux enseignements humains, à tout ce qui peut satisfaire la chair en lui (voir Col. 2 : 20-23). Il n’est pas dirigé par les principes qui dirigent le monde et orientent l’activité des hommes. Ses pensées sont dirigées vers son Sauveur et Seigneur et non plus occupées des choses de la terre. Il est encore « dans le monde », mais il n’est plus « du monde », comme les disciples du Seigneur Jésus (Jean 17 : 11, 14, 16).
            Étant « ressuscité avec le Christ » (Col. 3 : 1), associé intimement à Lui dans sa résurrection, il cherche à mieux connaître la Personne de Jésus dans le ciel et à marcher dans ce monde « comme Lui a marché » (1 Jean 2 : 6), afin de Lui ressembler et de l’honorer. Il ne vit plus pour le monde ou pour lui-même, mais « pour celui qui pour [lui] est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 15).
            Dès qu’il a cru, le racheté n’est pas retiré du monde pour être avec Christ ; il ne se retire pas non plus lui-même du monde, mais il demeure dans le monde, y vit et y marche ; il y sert le Seigneur et témoigne pour Lui. Mais il y est comme un étranger dont « la cité (ou : la citoyenneté) se trouve dans les cieux », et il attend « le Seigneur Jésus Christ comme Sauveur, qui transformera [son] corps d’abaissement en la conformité du corps de sa gloire » (Phil. 3 : 20-21).

                        Vivre dans le monde et dans le ciel
            
En Exode 15 : 22, le peuple d’Israël, délivré de l’esclavage de l’Égypte et de ses ennemis, se met en route pour le pays que Dieu a promis de lui donner (Ex. 3 : 8). Partant de Ramsès, en Égypte, il doit traverser le désert qui le sépare de Canaan.
            Comme Israël libéré de l’esclavage de ses oppresseurs en Égypte, le croyant est délivré, par l’œuvre du Seigneur Jésus, de l‘esclavage du péché et du monde dans lequel Satan le maintenait. Comme Israël, il entre dans le désert. Mais si Israël est passé de l’Égypte au désert, puis du désert en Canaan, le croyant est passé du monde au ciel, tout en restant encore dans le désert de ce monde. Il est à la fois dans le ciel - c’est sa position actuelle dans le Christ Jésus (voir Éph. 2 : 6) – et dans le monde jusqu’à ce qu’il en soit retiré, par la mort encore aujourd’hui, ou bientôt lorsque le Seigneur Jésus viendra chercher les siens.
            Une fois en Canaan, ce n’était pas encore le repos pour le peuple terrestre de Dieu, car il leur a fallu combattre contre les habitants du pays et conquérir le pays (Jos. 6 à 11 - voir 11 : 23 fin) avant de le posséder (Jos. 13 à 21).
            Pour le croyant, le monde et le ciel ne sont donc pas consécutifs, mais simultanés. Il marche dans le désert de ce monde et, dans le même temps, il doit combattre « contre les puissances spirituelles de méchanceté qui sont dans les lieux célestes » (Éph. 6 : 12), tout en réalisant les bénédictions du ciel dans le Seigneur Jésus (Éph.1 : 3) assis victorieux et glorieux à la droite de la Majesté divine.
            Ainsi les croyants, en type, ont traversé la mer Rouge (Christ mort pour eux) et sont introduits dans le désert ; ils ont aussi traversé le Jourdain (la réalisation de leur mort avec Christ) et sont entrés en Canaan. Là, il leur faut lutter contre « les artifices du diable » (Éph. 6 : 11) qui cherche à les priver de la réalisation des bénédictions du ciel qui sont leur part en Christ.
            Le chrétien ne peut pas confondre Canaan et la maison du Père :
                  - Canaan, c’est le combat présent ;
                  - la maison du Père, c’est le repos encore à venir.

                        Besoins et ressources dans le désert
            
Les croyants sont donc toujours dans le monde, mais le monde a changé de caractère pour eux. C’est un lieu vide et sans ressources – pas d’eau, pas de nourriture, pas d’ombre, pas de repos. C’est un milieu difficile dans lequel il faut vivre et marcher – « ce n’est pas ici un lieu de repos, à cause de la souillure » (Mich. 2 : 10). Ils doivent apprendre que leur seule ressource dans le désert, leur seul moyen de subsistance (rafraîchissement et nourriture), leur seule force, leur aide et leur secours, c’est Christ. Il en était ainsi pour les fils d’Israël : ils avaient Dieu avec eux et pour eux, comme les livres de l’Exode et des Nombres nous le montrent.
            Les fils d’Israël ont éprouvé que le désert est un lieu difficile à vivre. On n’y trouve pas d’ombre, mais la chaleur ; pas de repos, mais la fatigue de la marche ; pas d’eau et pas de nourriture. Cependant, l’Écriture nous montre que le peuple d’Israël a marché pendant 40 ans dans le désert, et que Dieu a pris soin de lui à chaque instant de ces longues années. Il lui a donné la manne qui l’a nourri, un rocher qui le suivait et qui lui fournissait l’eau dont il avait besoin (1 Cor. 10 : 4 ; Ex. 17 : 6 ; Nom. 20 : 11). À la fin du voyage, Moïse rappellera la fidélité des soins de Dieu envers son peuple : « Ton vêtement ne s’est pas usé sur toi, et ton pied ne s’est pas enflé, pendant ces 40 ans » (Deut. 8 : 4 ; 29 : 5 ; voir Néh. 9 : 21).

                        Israël dans le désert : un avertissement pour nous
            
Les circonstances du désert ont manifesté à de nombreuses reprises ce qu’il y avait dans le cœur des fils d’Israël : mécontentement, manque de foi, regret de l’Égypte… Le chapitre 10 de la première épître de Paul aux Corinthiens montre quelle a été la conduite d’Israël dans le désert : convoitise, idolâtrie, fornication, incrédulité, murmures (v. 6-10). Et l’apôtre conclut pour nous : « Toutes ces choses leur arrivèrent comme types (figures, symboles), et elles ont été écrites pour nous servir d’avertissement, à nous que les fins des siècles ont atteints » (1 Cor. 10 : 11). Ainsi, les croyants qui aujourd’hui traversent le désert de ce monde doivent être attentifs aux enseignements contenus dans les récits bibliques de ce que le peuple terrestre de Dieu a vécu autrefois. Ils ont besoin d’apprendre et de retenir les leçons qu’Israël a reçues pendant les 40 années passées dans le désert.
            Le peuple céleste de Dieu a, lui aussi aujourd’hui et jusqu’à son enlèvement, des ressources qui lui viennent d’en haut afin qu’il traverse ce monde sous la protection et les soins divins : comme le peuple avait la nuée de jour et la colonne de feu la nuit, il a la présence de Dieu pour le conduire et le protéger ; en Christ, il possède la manne et le Rocher pour la conservation de sa vie.

                        Les leçons du désert
            
Il y a deux besoins essentiels – qu’ils soient vus sous l’aspect physique ou spirituel - qui conditionnent la vie dans le désert, un endroit sans ombre et aride : la soif et la faim. Dieu pourvoit toujours, en grâce, aux besoins de son peuple. Mais ce peuple aimé de Dieu devait apprendre un certain nombre de leçons par cette traversée du désert.
            Deutéronome 8 : 2 à 6 montre qu’il fallait qu’ils apprennent à connaître :
                  - les commandements de Dieu, pour y obéir (Deut. 8 : 1, 6) ;
                  - ce qu’il y avait dans leur cœur (Deut. 8 : 2) ;
                  - que l’homme doit vivre de la Parole de Dieu (Deut. 8 : 3 ; voir Matt. 4 : 4 ; Ps. 119 : 50) ;
                  - la discipline nécessaire (Deut. 8 : 5 ; Héb. 12 ; 1Pi. 1 : 7) ;
                  - une sainte crainte (respect) de Dieu (Deut. 8 : 6, plus 13 autres fois dans ce livre).

            De même que pour Israël dans le désert, les soins de Dieu pour son peuple céleste ne cessent pas, dans son amour et sa fidélité. Mais Il nous dispense aussi l’enseignement et la discipline qui nous sont nécessaires pour que nous marchions sur la terre d’une manière digne de son appel (Éph. 4 : 1), dans l’amour (5 : 2) et la lumière (5 : 8), d’une manière soigneuse (5 : 15), ainsi que dans les bonnes œuvres préparées par Dieu pour nous (2 : 10).
            Nous aimerions nous arrêter sur trois circonstances qu’a connues le peuple d’Israël tout au début de son chemin dans le désert. Pour nous-mêmes qui traversons le désert de ce monde, elles sont riches d’enseignements, dès lors que nous désirons vivre à l’honneur de notre Dieu et « marcher d’une manière digne du Seigneur afin de lui plaire à tous égards » (Col. 1 : 10).


2. Israël dans le désert

                        2. 1 Exode 15. 22-27 - Le désert de Shur – la soif

                                    Le chemin de Dieu
            
Israël sort d’Égypte ; voilà le peuple en marche (Ex. 12 : 37-38). Le pays promis est au bout du chemin. Le peuple aurait peut-être choisi le chemin le plus court, le long de la « grande mer » - la Méditerranée -, en traversant le pays des Philistins. Mais Dieu, qui sait ce qu’ils rencontreraient dans ce chemin-là, leur épargne ce qui serait trop dur pour eux. Il savait qu’Israël n’était pas prêt à affronter la guerre (Ex. 13 : 17). Notre Dieu sait quel est « le bon chemin » pour nous (voir Ex. 33 : 12-16). Il a choisi notre chemin pour nous, Il désire nous le faire connaître et Il nous accompagnera dans ce chemin.
            Le psalmiste écrira : « Qui est l’homme qui craint l’Éternel ? Il lui enseignera le chemin qu’il doit choisir » (Ps. 25 : 12). Cette parole est valable pour notre marche collective d’assemblée, comme pour notre marche individuelle. Le chemin que Dieu a choisi pour nous dans sa sagesse est celui dans lequel Lui-même nous conduira, ayant son œil sur nous (Ps. 32 : 8) – ce qui ne sera pas le cas si nous décidons de choisir par nous-mêmes notre chemin, sans rechercher la volonté du Seigneur (comparez le choix de Lot et celui d’Abraham – Gen. 13 : 10-18).

                                    Un chemin difficile
            
Les dernières notes du cantique de la délivrance à peine éteintes, « Moïse fit partir Israël de la mer Rouge, et ils sortirent vers le désert de Shur » (Ex. 15 : 22). L’aridité du désert se fait vite sentir. Lorsque le croyant entre dans ce que figure pour lui le désert, il doit apprendre de Dieu une nouvelle manière de vivre. Sans Lui, il n’est pas possible de survivre dans une terre aride et sans eau, sans chemin tracé pour arriver au but. Le chrétien apprend très vite qu’il n’y a pas de ressource pour l’homme ; il doit donc se rejeter sur Dieu et apprendre à rechercher en Lui les ressources qu’il ne trouvera pas dans le monde (celles que celui-ci pourrait lui proposer sont inappropriées et vaines). S’il veut vivre dans le désert, il doit placer sa confiance en Dieu et en Dieu seul. C’est le chemin qu’a suivi l’homme Christ Jésus, un chemin de dépendance et de confiance (voir Ps. 16 : 1). Pour Lui, l’étranger céleste, le monde a été un désert bien plus encore que pour nous. Mais Il s’est confié en Dieu en tout temps (Ps. 16 : 8).
            Au bout de trois jours, les voyageurs n’ont pas trouvé d’eau. Il n’y a pas de source de vie pour le chrétien dans le monde. Il nous faut en faire l’expérience pratique pour que nous nous tournions vers Celui qui seul peut abreuver notre âme altérée. Le besoin de rafraîchissement spirituel se fait toujours sentir pour le croyant qui éprouve l’aridité du monde (voir Ps. 63 : 1). Il trouvera ses « sources » de rafraîchissement en Christ Lui-même (voir Ps. 87 : 7).

                                    Les murmures
            
Le peuple avance néanmoins et arrive à Mara… mais les eaux sont amères. Quelle cruelle déception ! C’en est trop pour les fils d’Israël. Ils se tournent vers leur conducteur – et pas vers Dieu - et lui demandent : « Que boirons-nous ? » (Ex. 15 : 24). Ce sont déjà les premiers murmures qui se font entendre, contre Moïse, l’homme qui les a conduits hors d’Égypte. Leurs cœurs ont déjà oublié l’Éternel qui les a fait sortir du pays d’esclavage « à main forte » (Ex. 13 : 3-16), qui leur a fait traverser la mer Rouge à sec et a entièrement détruit leurs ennemis (voir Ex. 14 : 26-31 ; 15 : 19, 21b).
            Pour un croyant, c’est une chose grave de murmurer : il exprime ainsi son mécontentement et sa désapprobation. Nos murmures sont dirigés contre Dieu et nous manifestons que nous ne sommes pas contents de ses voies envers nous ; nous doutons de son amour. Avons-nous, comme l’apôtre Paul, appris cette leçon importante : être contents en toutes situations dans lesquelles le Seigneur permet que nous nous trouvions (Phil. 4 : 11) ? Joint à la piété, le contentement est « un grand gain » pour les croyants (1 Tim. 6 : 6).

                                    La réponse de Dieu
             
Le psalmiste dira : « Ils oublièrent vite ses œuvres, ils ne s’attendirent pas à son conseil » (Ps. 106 : 14 – voir v. 21-22). Combien peu ils ont connu alors ce Dieu qui les a aimés et les a « rachetés de la maison de servitude, de la main du Pharaon, roi d’Égypte » (Deut. 7 : 8) ! Il avait promis de les faire entrer dans le pays de Canaan, un « bon pays » (Deut. 8 : 7-10). Ce qu’Il « a promis », ne l’accomplira-t-il pas (voir Gen. 50 : 24 ; Deut. 19 : 8) ? Qu’importent les difficultés, regardons à notre Dieu qui nous aime et confions-nous en ses promesses. Que notre foi soit fortifiée, donnant ainsi gloire à Dieu, « étant pleinement convaincus que ce que Dieu a promis, il est puissant aussi pour l’accomplir » (Rom. 4 : 20-21) !
            Moïse est un « homme de Dieu » (Ps. 90 : 1) et il sait où trouver sa ressource. Il crie à l’Éternel – c’est une prière ardente, un pressant appel à l’aide de la part de celui qui n’a aucune ressource en lui-même, ni autour de lui, pour répondre aux besoins du peuple – comment un homme donnerait-il de l’eau pour un peuple immense et leur bétail, dans un désert ? C’est quand nous réalisons qu’ « il n’y a pas de force en nous », que nous nous tournons vers notre Dieu : « mais nos yeux sont sur toi ! » (2 Chr. 20 : 12).
            Dieu entend la voix et le cri de son serviteur (voir Ps. 18 : 6). Il répond à « la fervente supplication du juste » (Jac. 5 : 16 ; voir Ps. 66 : 19) et « l’Éternel lui indique - « montre » ou « enseigne » - un bois » (Ex. 15 : 25). Moïse ne prend donc pas un bois « au hasard », c’est Dieu qui lui fait connaître le bois qu’il devra prendre. La ressource qui répondra au besoin du peuple vient de Dieu (voir Jac. 1 : 17).

                                    Apprendre de Christ
            
Cet enseignement de Dieu à son serviteur ne nous fait-il pas penser aux paroles de l’apôtre Paul aux Éphésiens : « Vous avez appris le Christ, si du moins vous l’avez entendu et avez été instruits en lui selon que la vérité est en Jésus » (Éph. 4 : 20-21) ? Ce que Dieu veut nous « indiquer », c’est la Personne de Jésus. Puissions-nous alors apprendre de Lui, de sa parfaite humanité dans laquelle Il a plu en tout au Père et l’a glorifié. Le désir de l’apôtre Paul était de « le connaître, Lui » (Phil. 3 : 10) et l’apôtre Pierre nous exhorte à croître « dans la connaissance du Christ Jésus, notre Seigneur » (2 Pi. 3 : 18). Si nous connaissons ce Jésus, notre Seigneur, nous désirerons alors qu’Il intervienne dans nos difficultés, sachant qu’Il rafraîchira notre âme altérée par sa douceur, ses consolations, ses encouragements. Nous comprenons qu’il n’y a que Lui qui puisse ainsi venir à nous dans nos difficultés et adoucir nos peines.

                  Quel autre voudrait,
                  
Quel autre pourrait,
                  
Me voyant gémir,
                  
Me tirer d’angoisse et me secourir ?
                               
(Hymnes et Cantiques n° 82 st 2).

                                    L’eau de la Parole de Dieu
            
Moïse jette le bois dans les eaux et elles deviennent douces. Nous voyons dans ce bois à la fois la Personne et l’œuvre de Christ. Quelqu’un a écrit : « Christ, par une grâce infinie, a été « jeté » dans les eaux de la mort afin que ces eaux soient rendues douces pour nous à toujours » (C.H. Mackintosh) ; et nous lisons sous la plume d’un autre : « le bois… image magnifique de la croix de Christ... change entièrement le caractère des eaux amères » (Ed.Dennett).
            Christ a dû descendre dans les eaux de la mort et en connaître toute l’amertume, afin que nous recevions de Lui l’eau de la vie dont nous goûtons la douceur et la fraîcheur en traversant le désert de ce monde. Dans l’Écriture, l’eau nous parle souvent de la Parole de Dieu, et n’est-ce pas elle qui nous entretient de la Personne de Christ ? Il nous faut creuser un puits, puis un autre, et encore, afin de nous approprier l’eau rafraîchissante de la Parole du Seigneur (voir Gen. 26 : 17-22). « Les puits d’eau sont une image de la Parole de Dieu qui est placée vivante devant les cœurs par le Saint Esprit » (M. Billeter). En lisant la Parole, en « sondant les Écritures » (Jean 5 : 39), nous « apprenons le Christ ». Nous sommes alors rendus capables de le faire toujours intervenir dans nos circonstances, car nous connaissons son amour et sa puissance envers ceux qu’Il aime.
            Après cette première épreuve, Dieu accorde un temps de repos à son peuple (voir aussi Nom.10 : 33). Mais après Élim, il faut repartir. « Ce n’est pas ici un lieu de repos… » (Mich. 2 : 10). Nous ne trouverons vraiment le repos que lorsque nous serons arrivés au but, quand le Seigneur Jésus nous aura pris auprès de Lui dans le ciel.


                        2. 2 Exode 16 - Le désert de Sin – la faim

                                    Deux sortes de nourritures
            
Après le repos et les bénédictions des fontaines d’eau et des palmiers d’Élim, le peuple quitte le désert de Shur… mais c’est pour entrer dans un autre désert, celui de Sin (Ex. 16 : 1). Les murmures ne tardent pas à s’élever de nouveau, contre Moïse et contre Aaron – mais en fait contre l’Éternel Lui-même (comp. Ex. 16 : 2 et 7b). Combien rapidement les bontés de Dieu sont oubliées et la chair se manifeste ! La faim se fait sentir, mais elle détourne le regard du Dieu qui prend soin d’eux et du bon pays qui est devant eux, pour le diriger vers l’Égypte. Elle ne fait qu’attiser le regret des nourritures du monde – en oubliant l’esclavage et les oppresseurs. Quelle triste situation lorsqu’un croyant se met à regretter le monde dont la croix de Christ l’a retiré (voir Gal. 1 : 4) !
            De quoi avons-nous faim ? De ce dont nous nous nourrissions lorsque nous n’étions pas encore délivrés et séparés du monde par la croix de Christ, ou bien de la Personne même de Christ, « le pain vivant » qui donne la vie et qui la maintient (Jean 6 : 53-56) ? Notons bien qu’il n’est pas possible de mélanger la nourriture du monde et celle que Dieu nous donne, comme il n’est pas possible de marcher avec un pied dans le monde et l’autre dans le ciel.
            Si c’est de Christ que nos âmes se nourrissent, nous n’aurons plus jamais faim des nourritures du monde (Jean 6 : 35). Nous ne serons pas non plus « en souci, en disant : Que mangerons-nous ? ... », car nous saurons que notre « Père céleste sait que nous avons besoin de… cela », et Il nous le donnera « par-dessus » les choses spirituelles (voir Matt. 6 : 31-34).

                                    Dieu donne ce qu’il y a de meilleur pour les siens
            
Dieu intervient tout de suite pour Israël. Sa grâce se manifeste, Il ne fait même pas de reproche à ce peuple qui pourtant ose murmurer contre Lui (Ex. 16 : 7). Le psalmiste rappellera : « Ils demandèrent, et il fait venir des cailles, et il les rassasia du pain des cieux » (Ps. 105 : 40). Là où le péché se manifeste, la grâce de Dieu répond en mesure surabondante (Rom. 5 : 20). Il ne va pas leur donner les nourritures de l’Égypte, qui ne conviennent pas pour le désert. Tout ce qui a un rapport avec le monde doit être mis de côté. Dieu a toujours en vue ce qu’il y a de meilleur pour les siens : « des choses meilleures et qui tiennent au salut », « une meilleure espérance », de « meilleures promesses », « des biens meilleurs et permanents », une « meilleure patrie » (Héb. 6 : 9 ; 7 : 19 ; 8 : 6 ; 10 : 34 ; 11 : 16).

                                    La nourriture divine
            
Moïse reçoit les instructions de Dieu et les transmet au peuple (v. 4-10). L’Éternel va montrer sa gloire à Israël, dans la nuée – quelle réponse à leurs murmures, de la part du Dieu de grâce et de gloire ! -, et Il va donner à son peuple une nourriture parfaitement adaptée à leur besoin et leur circonstance. C’est quelque chose de tout à fait particulier, que personne n’avait connu avant eux (Deut. 8 : 3, 16), et qui vient directement de Lui : c’est la « manne », dont les composants évoquent pour nous la Personne glorieuse de Christ dans sa parfaite et humble humanité (Ex. 16 : 14 ; Nom. 11 : 7-9). Quelqu’un a écrit : « La manne est une image touchante de Christ dans l'abaissement de son humanité sans tache. ‘Quelque chose de menu, de grenu‘ rappelle à nos cœurs la parole du Seigneur : ‘Je suis débonnaire et humble de cœur‘ (Matt. 11 : 29), accessible ainsi aux plus petits parmi les hommes. Il est insisté sur l'aspect menu ‘’comme la gelée blanche sur la terre’’, étincelante sous les rayons du soleil levant. C'est bien là encore une figure de Christ dans l'éclat de sa pureté tout en étant ‘’sur la terre’’ » (J.-P. Fuzier – La manne).
            C’est « le blé des cieux », « le pain des puissants », « le pain des cieux » (Ps. 78 : 24- 25 ; 105 : 40b). Par cette nourriture divine, Dieu voulait non seulement nourrir son peuple pour sa vie, mais lui apprendre aussi à écouter et mettre en pratique sa parole (Deut. 8 : 3). Puissions-nous, d’une part faire l’expérience heureuse du prophète Jérémie : « Tes paroles se sont-elles trouvées, je les ai mangées ; et tes paroles ont été pour moi l’allégresse et la joie de mon cœur » (Jér. 15 : 16) ; et d’autre part prendre en compte ce que le Seigneur Jésus nous dit, à nous, ses disciples : « Si vous savez ces choses, vous êtes bienheureux si vous les faites » (Jean 13 : 17).
             Pour le croyant, la manne représente Christ comme étant sa nourriture pour le voyage à travers le monde, différente de celle qu’il connaît lorsqu’il se trouve, par la foi, dans le pays. Ce n’est que lorsque le peuple est entré en Canaan, après avoir traversé le Jourdain et être venu à Guilgal, que la nourriture du désert a pris fin pour être remplacée par celle qui convenait au pays (voir Jos. 5 : 11-12). Mais le croyant a le privilège de se nourrir à la fois d’un Christ abaissé et humble dans son humanité sans tache sur la terre, et d’un Christ ressuscité et glorifié dans le ciel.
            La manne va accompagner le peuple d’Israël pendant 40 ans, tout le temps qu’il devra passer dans le désert. « C’est le pain que l’Éternel vous a donné à manger » (Ex. 16 : 15). Elle ne leur fera jamais défaut : tous les matins (sauf le jour du sabbat, mais la veille la provision était double – Ex. 16 : 22, 26), elle était à leur disposition, juste en-dehors du camp, sur la rosée du matin (Ex. 16 : 14). La fidélité de Dieu n’a jamais manqué à leur donner leur « pain quotidien » - même s’ils s’en sont lassé (Nom. 11 : 6), puis l’ont méprisé (Nom. 21 : 5). Dieu dit, par son prophète : « J’ai rassasié l’âme lassée, et j’ai rempli toute âme languissante » (Jér. 31 : 25). Hélas, ce pauvre peuple a douté de l’amour de son Dieu : « Ils ne crurent pas Dieu et ne se fièrent pas en son salut, bien qu’il ait commandé aux nuées d’en-haut, et qu’il ait ouvert les écluses des cieux : l’homme mangea le pain des puissants ; il leur envoya des vivres à satiété » ; bien qu’Il « les rassasia du pain des cieux » (Ps. 78 : 22-25 ; Ps. 105 : 40b ; Jean 6 : 31).

                                    Se nourrir de Christ
            
Cet incident dans le désert de Shur nous apprend que, nous aussi, nous pourrions nous lasser de la Personne de Christ. Et pourtant, en étant occupés de Lui et en nous nourrissant de Lui, ne pouvons-nous pas découvrir chaque jour quelque chose de nouveau concernant sa Personne, sa beauté, sa grâce et sa gloire ? N’avons-nous pas à apprendre à connaître toujours mieux Celui dont la grandeur et les richesses sont insondables (Ps. 145 : 3 ; Éph. 3 : 8). Comment répondre à cette exhortation de l’apôtre : « Croissez dans la grâce et dans la connaissance de notre Seigneur et Sauveur Jésus Christ » (2 Pi. 3 : 18), si ce n’est en nous nourrissant chaque jour de notre adorable Sauveur et Seigneur…
            Les fils d’Israël s’étaient plaints : « Nous mangions du pain à satiété » (en Égypte). Il n’y a pas de mesure dans ce que nous offre le monde pour nous entraîner à rester dans sa compagnie. Il fournit tout en abondance pour répondre aux convoitises de la chair et pour la satisfaire – « Mangeons et buvons, car demain nous mourrons » (És. 22 : 13), profitons au maximum de la vie présente… En revanche, la manne était donnée à chacun en exacte proportion avec ses besoins quotidiens – ni trop, ni pas assez (Ex. 15 : 18, 21). Une pleine mesure de grâce, nécessaire et suffisante pour chacun (Éph. 4 : 7).
            Le monde a de l’attrait pour la chair, mais le désert n’attire personne. Le chemin de la foi, de la dépendance, de l’obéissance à Dieu, de la confiance en Lui, ne convient pas à la chair. La nouvelle nature dans le croyant peut seule traverser le désert paisiblement et sans aucun regret des choses d’autrefois. Paul dira : « Les choses qui pour moi étaient un gain, je les ai considérées, à cause du Christ, comme une perte… » (Phil.3 : 7).
            Le croyant marche en ayant les yeux fixés sur Jésus, comme le peuple devait constamment regarder à la nuée qui lui ouvrait le chemin – « Voici le chemin, marchez-y… » (És. 30 : 21), nous dit celui qui nous conduit. La « nouvelle nature » dans le croyant est ce qui apprécie « l’eau du rocher » et le « pain du ciel » ; il s’appuie sur le bras puissant de Celui qui le conduit vers le but. Il n’a besoin de rien d’autre que de son Seigneur ; il trouve tout en Lui. Le monde n’a plus d’attrait pour lui, il regarde en avant et en haut, plus jamais en arrière (Phil. 3 : 13-14).


                        2. 3 Exode 17. 1-7 - Le désert de Rephidim – encore la soif

                                    Encore des murmures dans l’épreuve
            
Le peuple quitte le désert de Sin et entre dans un troisième désert, celui de Rephidim. Il faudra un temps complet d’épreuve (40 ans) passé dans le désert, pour préparer le peuple à entrer dans le pays de Canaan. Et de nouveau, il n’y a pas d’eau à boire (Ex. 17 : 1). Les murmures s’élèvent immédiatement contre Moïse. C’est la troisième fois en trois circonstances difficiles, mais cette fois ils en viennent même à penser à le mettre à mort (17 : 4), lui, le « roi en Jeshurun », leur « chef et libérateur » (Deut. 33 : 5 ; Act. 7 : 35) ! N’est-ce pas le même cœur que celui de leurs descendants qui mettront à mort leur Messie ?
            Les deux premières leçons n’ont pas été retenues… Combien nous sommes lents à apprendre à l’école de Dieu ! Mais Dieu est patient : « il parle, une fois, et deux fois… » (Job 33 : 14). Puissions-nous y prendre garde et dire comme le psalmiste : « Dieu a parlé une fois ; … deux fois j’ai entendu ceci, que la force est à Dieu. Et à toi, Seigneur, est la bonté » (Ps. 62 : 11-12a). Que le Seigneur nous garde d’imiter la conduite des fils d’Israël, prompts à murmurer dès qu’une difficulté se présente.
            Nous recevons cette instruction de l’apôtre Paul, qui reprend pour les Corinthiens les cinq manquements des fils d’Israël dans le désert, le dernier étant ces murmures contre Dieu : « Ne murmurez pas non plus, comme quelques-uns d’entre eux ont murmuré et ont péri par le destructeur » (voir 1 Cor. 10 : 6-10). Il nous avertit que les choses qui sont arrivées au peuple dans le désert leurs sont arrivées « pour nous servir d’avertissement » (v. 11), à nous qui sommes à la fin du temps de la grâce de Dieu.
            S’il y a pour nous des tentations dans notre chemin sur la terre, si « la mise à l’épreuve de notre foi » est parfois nécessaire (1 Pi. 1 : 7), n’oublions pas :
                  - qu’elle est mesurée, à la fois en intensité et dans le temps (voir Apoc. 2 : 10b) ;
                  - que notre Dieu fidèle a prévu aussi « l’issue » dont la perspective assurée nous permet de supporter la tentation (1 Cor. 10 : 13) ;
                  - qu’elle a pour but de fortifier notre foi et de nous perfectionner par la patience dans l’épreuve (Jac. 1 : 3- 4),
                  - que sa finalité est la louange, l’honneur et la gloire de Jésus Christ à sa révélation (1 Pi. 1 : 7b).

            Puissions-nous retenir cette leçon qu’Israël n’a pas su apprendre ; écoutons et faisons ce que l’apôtre Paul nous conseille : « Faites toutes choses sans murmures et sans raisonnements » (Phil. 2 : 14). Soyons soumis à la bonne et parfaite volonté de Dieu envers nous (voir Rom. 12 : 10), car « toutes choses travaillent ensemble pour le bien de ceux qui aiment Dieu, de ceux qui sont appelés selon son dessein » (Rom. 8 : 28) – les choses éprouvantes comme celles qui sont heureuses. Comme pour Israël autrefois, notre Dieu veut nous « faire du bien à la fin » (Deut. 8 : 16).

                                    Présence de Dieu au milieu de son peuple
            
Dieu se souviendra de ces murmures contre Lui, par lesquels ils l’ont tenté ; Il les a comptés et Il le leur rappellera (voir Nom. 14 : 22, 27). C’est, hélas, nous l’avons vu, la première réaction du peuple, dès que l’épreuve se fait sentir. Ces murmures contre Dieu ont conduit toute la génération des hommes qui sont sortis d’Égypte à mourir dans le désert (Nom. 14 : 28-30 ; Ps. 106 : 25-26). Le feu du jugement divin brûlera au milieu d’eux lorsqu’ils murmureront sous la Loi (Nom. 16 : 41-49), mais ici, la grâce de Dieu va à nouveau pleinement se manifester.
            Pourtant le peuple est allé très loin ; ils ont dit : « L’Éternel est-il au milieu de nous, ou n’y est-il pas ? » (Ex. 17 : 7). Dieu qui est fidèle malgré leur incrédulité (2 Tim. 2 : 13) et leurs graves inconséquences, ne les a pas abandonnés. Plus tard, dans un temps de grande faiblesse de son peuple, Il encouragera les quelques-uns qui étaient remontés de la déportation, en leur disant : « Soyez forts… car je suis avec vous, dit l’Éternel des armées » (Agg. 2 : 4).
             Soyons gardés de prononcer de telles paroles de doute quant à la présence du Seigneur au milieu de nous. Nous avons dans la Parole de Dieu de fermes assurances : « Là où deux ou trois sont assemblés à mon nom, je suis là au milieu d’eux » (Matt. 18 : 20) ; Christ est « en vous (ou : parmi vous), l’espérance de la gloire » (Col. 1 : 27) ; « Et voici, moi je suis avec vous tous les jours, jusqu’à l’achèvement du siècle » (Matt. 28 : 20) ; « Si Dieu est pour nous, qui sera contre nous ? » (Rom. 8 : 31).

                                    La mort de Christ et ses conséquences en bénédiction
            
Le péché abonde chez ce pauvre peuple ! Mais la grâce de Dieu surabonde (Rom. 5 : 26). Dieu était là, en Horeb (Ex. 17 : 6), et Il enseigne à Moïse quel sera le moyen de la bénédiction pour le peuple. Le rocher devra être frappé avec le bâton qui a servi à ouvrir la mer Rouge. Moïse obéit aux instructions de l’Éternel et le peuple peut se désaltérer de l’eau jaillissant du rocher frappé. Dieu « ouvrit le rocher, et les eaux en découlèrent » (Ps. 105 : 41) ; « il fit sortir des ruisseaux du rocher, et fit couler les eaux comme des fleuves » (Ps. 78 : 16). Combien les richesses de la grâce de Dieu envers son peuple sont abondantes !
            Nous avons dans le rocher frappé une image merveilleuse de Christ et des résultats de sa mort sur la croix. Nos bénédictions proviennent d’un Christ frappé par Dieu sur la croix et mort pour nous à cause de nos péchés. Le Saint Esprit – figuré par l’eau qui sort du rocher frappé – est donné aux croyants comme puissance de vie (Jean 7 : 37). Il nous est donné en conséquence de la mort de Christ – ce qui est souligné dans ce passage –, mais aussi de sa glorification au ciel (Jean 7 : 39). « L’Esprit est donné comme fruit du sacrifice accompli par Christ » (C.H. Mackintosh). Celui qui a cru reçoit l’Esprit Saint (Éph. 1 : 13). C’est la puissance du Saint Esprit en nous qui nous aide dans notre marche sur la terre, et nous devons tenir la chair dans la mort. Nous vivons et marchons par l’Esprit (Gal. 5 : 25). « La chair convoite contre l’Esprit, et l’Esprit contre la chair ; et ces choses sont opposées l’une à l’autre, afin que vous ne pratiquiez pas les choses que vous voudriez » (Gal. 5 : 17) ; « si vous vivez selon la chair, vous mourrez ; mais si, par l’Esprit, vous faites mourir les actions du corps, vous vivrez » (Rom. 8 : 13).
            L’eau – image de la vie – qui coule du rocher frappé, est là, à disposition de tous ceux qui ont soif dans le désert de ce monde, et chacun est invité à s’y abreuver : «Mangez, amis ; buvez, buvez abondamment » (Cant. 5 : 1) ; « Que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie » (Apoc. 22 : 17). « À celui qui a soif », dit Jésus qui a été frappé de Dieu pour que les eaux de la grâce et du salut coulent vers tous les hommes, « je donnerai, moi, gratuitement, de la fontaine de l’eau de la vie » (Apoc. 21 : 6).

                                    Le souvenir de la miséricorde divine
            
Le triste souvenir de la contestation du peuple demeure : le lieu est appelé Massa et Meriba (tentation et contestation). C’était un avertissement constant pour Israël. Hélas ! Ils contesteront à nouveau, presque 40 années plus tard, pour la même raison (Nom. 20 : 2-5) – le cœur naturel de l’homme ne change pas. Ils pousseront ainsi Moïse à pécher, ce qui lui coûtera l’entrée en Canaan (Nom. 20 : 12 ; Deu. 4 : 21 ; 32 : 48-52).
            Mais il est beau de remarquer que le rocher accompagnait (ou : suivait) le peuple (1 Cor. 10 : 4). Il a été avec eux durant toute la longue traversée du désert, au désert de Rephidim (Ex. 17) comme au désert de Tsin (Nom. 20). À la fin du voyage, dans les plaines de Moab, juste en deçà du Jourdain, Moïse rappellera au peuple l’amour, les soins et la fidélité de Dieu envers eux d’un bout à l’autre du chemin : « … tout ce qu’il a fait pour vous sous vos yeux, en Égypte et dans le désert, où tu as vu que l’Éternel, ton Dieu, t’a porté comme un homme porte son fils, dans tout le chemin où vous avez marché, jusqu’à ce que vous soyez arrivé en ce lieu-ci » (Deut. 1 : 30-31). Quel bonheur de savoir que Christ nous accompagne au cours de notre pèlerinage terrestre, que son amour ne change pas, qu’Il prend toujours soin de nous et que sa protection est toujours à notre disposition – « l’ombre d’un grand rocher » (És. 32 : 2b), comme aussi le rafraîchissement spirituel de nos âmes !
            Il peut y avoir des faux pas dans notre marche à la suite du Seigneur Jésus, et des souvenirs douloureux de nos fautes et de nos manquements. Nous sommes humiliés de nos faiblesses et de notre incrédulité. Mais Dieu est notre Rocher, qui nous désaltère et nous protège des ardeurs du soleil dans un monde aride. Il demeure toujours fidèle, même si nous sommes incrédules : « Il est le Rocher, son œuvre est parfaite ; car toutes ses voies sont justice. C’est un Dieu fidèle… » (Deut. 32 : 4).
            Dans notre chemin à travers ce monde, il nous faut apprendre les leçons qu’Israël n’a pas su apprendre. Ferons-nous mieux qu’eux ?
            Selon la fidèle promesse de Dieu, le peuple est entré en Canaan. Pour nous, croyants de la période de la grâce, il est encourageant et consolant de savoir que le chemin se termine bientôt et que nous allons entrer au ciel, pour y trouver un repos éternel auprès de notre Seigneur. Il ne restera alors dans le cœur des siens que le souvenir de la grâce et de la miséricorde de notre Dieu, qui nous auront accompagnés, soutenus, relevés, portés, avec support, patience et amour, tout au long de notre vie sur la terre.

                  Ah ! s’il est vrai que mes pieds ont laissé
                  
Mille faux pas empreints sur la poussière ;
                  
Sur mon sentier, si l’obstacle dressé
                  
A, trop souvent, ralenti ma carrière,
                  
Combien de fois, au lieu de me punir,
                  
Tes tendres soins, ta pitié qui déborde,
                  
N’ont, dans mon cœur, laissé qu’un souvenir,
                  
Le souvenir de ta miséricorde.

                  La sombre nuit pâlira désormais :
                  
Demain le but apparaîtra sans voiles !
                  
Le chemin monte, et vers les purs sommets
                  
Semble déjà rejoindre les étoiles.
                  
Là-haut, joyeux, dans l’immense avenir,
                  
J’exalterai ton amour qui déborde,
                  
Car, dans le ciel, il n’est qu’un souvenir,
                  
Le souvenir de ta miséricorde !
                                    
(H. Rossier – (Hymnes et Cantiques n° 209 st 2-3)
 

Ph. F. – août 2024