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LA PREMIERE EPITRE DE PIERRE (7)
 
 
 1 PIERRE : chapitre 5
            1- Exhortation aux anciens : v. 1- 4
            2- Exhortations aux jeunes gens et à tous les croyants : v. 5-7
            3- Sobriété et vigilance : v. 8-11
            4- La « vraie grâce de Dieu » : v. 12-14

1 PIERRE : chapitre 5
 
            Dans ce dernier chapitre de l'épître, deux catégories de personnes, les anciens et les jeunes gens, reçoivent une exhortation particulière.
            L'apôtre exhorte encore les croyants à la sobriété et à la vigilance, en attendant le jour où la souffrance aura pris fin pour faire place à la gloire éternelle.
            Enfin, quel encouragement pour ces témoins persécutés de savoir qu'ils sont établis dans la « vraie grâce de Dieu » (v. 12).
 
 
 
            1- Exhortation aux anciens : v. 1- 4
 
 
                        1.1 : Faire paître le troupeau de Dieu    
 
            Le terme « anciens » (v. 1) caractérise ici ceux qui, par leur âge et surtout par leur expérience, se distinguent des jeunes gens (v. 5).
            Pour l'apôtre Paul, le mot « ancien » désigne plutôt celui qui possède un don qu'il exerce dans l'assemblée locale (1 Tim. 5 : 17). Cette charge d'ancien était alors attribuée par les apôtres à des hommes qui revêtaient certains caractères moraux (1 Tim. 3 : 1-7 ; Tite 1 : 5-9).
 
            L'apôtre Pierre s'attribue humblement le titre d'ancien, comme le fera aussi Jean (2 Jean v. 1 ; 3 Jean v. 1). Il a été « témoin des souffrances de Christ », mais aussi de sa gloire, en attendant qu'elle soit « révélée » (2 Pier. 1 : 16-18). Il peut exhorter les croyants avec l'expérience d'un ancien et l'autorité d'un apôtre.
 
            « Faites paître le troupeau de Dieu qui est avec vous » (v. 2), dit Pierre aux anciens. Il emploie à leur égard les paroles que le Seigneur lui avait adressées : « Sois berger de mes brebis » (Jean 21 : 16). Le troupeau appartient à Dieu qui désire que soient prodigués tous les soins nécessaires à chaque brebis.
            Faire paître le troupeau, c'est d'abord lui faire découvrir une saine nourriture en le conduisant dans de bons pâturages ; c'est aussi le guider dans un droit chemin et soigner les brebis faibles ou malades. Les bergers d'Israël avaient été défaillants dans ce service (Ezé. 34 : 4, 16). Jésus était ému de compassion en constatant l'état misérable de son peuple terrestre : ils étaient « las et dispersés, comme des brebis qui n'ont pas de berger » (Matt. 9 : 36).
 
            L'ancien est placé au sein du troupeau, et non au-dessus de lui : « le troupeau de Dieu qui est avec vous ». Quel privilège pour un frère que de pouvoir prendre soin des brebis du Seigneur dans l'esprit de son Maître et en se souvenant de son enseignement (Luc 22 : 26-27).
 
 
             Plusieurs recommandations sont données ensuite (v. 2-3) à ceux qui veillent sur le troupeau de Dieu. Ils doivent le faire :
                        - non par contrainte, mais de plein gré : Pierre, une fois restauré, s'était plu à accomplir la tâche confiée par le Seigneur ; ainsi, la charge d'ancien peut être remplie, non comme une tâche imposée par une organisation humaine, mais avec le désir d'obéir et de plaire au Seigneur.
                        - non pour un gain honteux, mais de tout coeur : le danger, pour les anciens, est aussi de remplir sa fonction pour obtenir un gain ; un tel motif est tout à fait incompatible avec le service du Seigneur.
                        - non comme dominant sur les héritages, mais en étant les modèles du troupeau :l'ancien ne doit pas non plus exercer de domination sur le troupeau, mais être un exemple pour les fidèles « en parole, en conduite, en amour, en foi, en pureté », ainsi que le recommandait Paul à Timothée (1 Tim. 4 : 12) ; Paul lui-même était « imitateur de Christ », le modèle parfait (2 : 21 ; 1 Cor. 11 : 1).
 
 
                        1.2 : Récompense de la fidélité
 
            Après avoir parlé des « souffrances de Christ » et de la gloire qui va être révélée, Pierre indique maintenant que la fidélité dans le service sera récompensée par une couronne de gloire (v. 4b).
 
            L'apôtre montre que les brebis n'appartiennent pas aux anciens, mais qu'ils en sont responsables devant le « souverain Pasteur » (v. 4) : Lui, le bon Berger,  s'est livré pour elles et personne ne peut les ravir de sa main (Jean 10 : 11, 28).
            Le « grand pasteur des brebis » (Héb. 13 : 20) aime son troupeau qu'Il confie à un grand nombre de surveillants. Ceux-ci ne seront pas oubliés : le souverain Pasteur leur donnera la « couronne inflétrissable de gloire » (v. 4b).
 
            Plusieurs passages du Nouveau Testament mentionnent d'autres couronnes :
                        - la « couronne de justice pour ceux qui aiment l'apparition du Seigneur (2 Tim. 4 : 8)
                        - la « couronne de vie » pour ceux qui aiment Dieu (Jac. 1 : 12) et ceux qui auront été fidèles jusqu'à la mort (Apoc. 2 : 10).
 
 
 
 
            2- Exhortations aux jeunes gens et à tous les croyants : v. 5-7
 
 
                              2.1 : Soumission et humilité
 
            Les jeunes gens sont exhortés par l'apôtre à être soumis aux anciens (v. 5), ceux-ci ayant eux-mêmes reçu l'autorité de la part du Seigneur.
            Les anciens ne doivent pas dominer les jeunes gens, mais être comme eux « revêtus d'humilité ». Ne sont-ils pas, les uns et les autres, des serviteurs du Seigneur ? 
 
            L'humilité unit les frères, alors que l'orgueil ruine la véritable communion entre les saints. Chrétiens, ne cherchons pas à nous élever et à occuper une place prééminente parmi les enfants de Dieu. Gardons devant nos yeux l'exemple du Seigneur qui nous dit : « Apprenez de moi, car je suis débonnaire et humble de coeur » (Matt. 11 : 29). Retenons l'exhortation de Paul aux Philippiens : « Que, dans l'humilité, l'un estime l'autre supérieur à lui-même, chacun ne regardant pas à ce qui est à lui, mais chacun aussi à ce qui est aux autres » (Phil. 2 : 3, 4).
 
            « Dieu résiste aux orgueilleux, mais Il donne la grâce aux humbles » (v. 5c). Dieu hait l'orgueil (Prov. 8 : 13) ; « l'orgueil va devant la ruine, et l'esprit hautain devant la chute » (Prov. 16 : 18 ; Nom. 16 : 1, 21, 32).
            Dans ses voies gouvernementales Dieu doit reprendre les orgueilleux ; en revanche, les humbles du troupeau éprouvent son secours et sa grâce (Prov. 3 : 34 ; Jac. 4 : 5-6).
 
 
                        2.2 : Humiliation sous la main de Dieu
 
            Si nous nous humilions sous la puissante main de Dieu, Il nous élèvera quand le temps sera venu (v. 6a). Le Seigneur a dit : « Quiconque s'élèvera sera abaissé » (Matt. 2 » : 12).
            Nous serons humbles en nous tenant dans la présence de Dieu et humiliés en regardant à nous-mêmes.
            Quelle bénédiction pour nous, chrétiens, d'être humiliés sous la main de Dieu afin d'être élevés par Lui !
 
 
                        2.3 : Confiance en Dieu
 
            Bientôt, au jour de sa gloire, le Seigneur montrera son propre travail dans l'Eglise. En attendant ce moment, le croyant fidèle sait que Dieu a soin de lui (v. 7) : il peut donc « rejeter sur Lui » tout son souci ». Les compassions de Dieu sont « nouvelles chaque matin » et sa fidélité est « grande » (Lam. 3 : 22-23). Quel repos pour l'âme de savoir que le « Dieu de toute grâce » veille sur chacun de ses enfants ! Il connaît parfaitement leurs peines et leurs soucis.
            En apprenant à reconnaître chaque jour la fidélité et la perfection des soins de notre tendre Père, nous serons gardés dans une paix parfaite (Es. 26 : 3 ; Phil. 4 : 6-7).
 
 
 
            3- Sobriété et vigilance : v. 8-11
 
                        La confiance des croyants dans les soins de Dieu ne les dispense pas de vigilance ; à nouveau, l'apôtre les exhorte à être sobres et à veiller (v. 8a ; 4 : 7). Ne sont-ils pas des « fils du jour » qui doivent veiller et prier pour être gardés ? (1 Thes. 5 : 4-8). Ils ne doivent pas oublier que Satan rôde autour d'eux cherchant qui il peut dévorer (v. 8b).
 
 
                        3.1 : Souffrir l'opposition du diable
 
            Satan, l' « adversaire » des chrétiens, est toujours prêt à les séduire. Si leur coeur se laisse attirer par les tentations qu'il leur présente, ils auront affaire au serpent rusé. Mais ils peuvent aussi devenir la proie du « lion rugissant ». Le Seigneur Jésus a connu l'un et l'autre : d'abord, au début de sa carrière, il a rencontré le serpent au désert (Matt. 4 : 1-11) ; puis, à l'heure de la mort, il a eu affaire au lion destructeur.
            L'apôtre indique l'attitude que les croyants doivent avoir face au lion rugissant : ils doivent lui « résister », en étant fermes dans la foi » (v. 9a ; Jac. 4 : 7). Ils savent que le vainqueur de Satan est avec eux, de sorte que leur victoire est déjà remportée. « Nous sommes plus que vainqueurs par celui qui nous a aimés », dit Paul aux Romains (Rom. 8 : 37).
 
            Toutefois, ce combat avec Satan engendre des souffrances. L'apôtre vient encourager les croyants juifs en leur rappelant qu'ils n'étaient pas seuls à endurer de telles souffrances ; elles « s'accomplissent (elles se poursuivent jusqu'au bout du chemin) chez nos frères qui sont dans le monde » leur dit-il (v. 9b).
 
            Les souffrances connues alors par les fidèles témoins du Seigneur allaient encore s'intensifier quelques années plus tard, selon ce qu'avait annoncé le Seigneur lui-même (Apoc. 2 : 10).
 
 
                        3.2 : La gloire éternelle
 
            Les souffrances des croyants sont pour « un peu de temps » (1 : 6 ; v. 10) ; l'épreuve est mesurée par Dieu dans son intensité et sa durée (1 Cor. 10 : 13). « Encore très peu de temps, et celui qui vient viendra, et il ne tardera pas », est-il promis à ces croyants hébreux qui avaient « enduré un grand combat de souffrances » (Héb. 10 : 32, 37).
 
            La souffrance fera place à la gloire car le Dieu de toute grâce a « appelé » les siens à la « gloire éternelle ». En attendant d'atteindre cette gloire, Il s'occupe d'eux pour (v. 10) :
 
                        - les rendre « accomplis » : Il les forme lui-même (2 Tim. 3 : 17), afin de les rendre semblables à Christ
                        - les « affermir » : Dieu leur permet de tenir ferme (Eph. 6 : 11, 13)
                        - les « fortifier » : Il leur communique tout ce qui est nécessaire afin de marcher, jusqu'au but, « de force en force » (Ps. 84 : 7).
 
            Lorsqu'ils auront enfin atteint la « gloire éternelle », les croyants seront établis sur un « fondement inébranlable » ; ils seront désormais en parfaite sécurité, établis pour l'éternité sur le « Rocher des siècles ».
 
            Devant ce tableau de la gloire future qu'il vient de présenter aux regards des rachetés, l'apôtre Pierre prononce, pour la deuxième fois dans l'épître, cette doxologie : « A lui la gloire et la puissance, aux siècles des siècles ! Amen » (v. 11 ; 4 : 11).
            Que de  motifs avons-nous, rachetés du Seigneur, d'offrir la louange à notre Seigneur Jésus Christ et au Dieu de toute grâce à qui appartiennent la gloire et la puissance éternelle !
 
 
 
            4- La « vraie grâce de Dieu » : v. 12-14
 
 
                        Bien qu'elles soient brèves (« je vous ai écrit brièvement » - v. 12), les exhortations de l'épître manifestent toute l'affection de l'apôtre pour ces chers croyants de la dispersion, mais elles font ressortir aussi la grâce illimitée de Dieu (v. 12).
 
                        Malgré les apparences contraires, les destinataires de l'épître étaient dans la faveur de Dieu (Rom. 5 : 2). Ils sont encouragés par Pierre à regarder vers le but final : le salut et la gloire éternelle.  Quelles que soient les souffrances endurées par ces croyants, la gloire future leur est présentée comme une réponse divine à ces souffrances (1 : 7 ; 2 : 19-20 ; 4 : 13-14 ; 5 : 10).
 
 
                         En terminant, l'apôtre mentionne le nom de trois personnes :
                                    - Silvain, un frère fidèle : Silvain (ou Silas), un compagnon de l'apôtre Paul (Act. 15 : 40), était cosignataire des deux épîtres aux Thessaloniciens et c'est lui qui a transmis cette épître de Pierre à ses destinataires.
                                    - « celle qui est élue avec vous » : Pierre présente probablement par cette expression son épouse, bénéficiaire comme les croyants auxquels il s'adresse, de l'élection de la grâce de Dieu.
                                    - Marc : ce croyant est présenté par l'apôtre comme son fils.
 
 
                        En transmettant les salutations de ceux qui l'entouraient, l'apôtre recommande à ses frères de marquer également leur affection entre eux par un « baiser d'amour » (v. 14a ; voir Rom. 16 : 16 ; 1 Cor. 16 : 20).
                        Il leur apporte enfin le souhait que la paix règne parmi eux, en leur rappelant qu'il sont « en Christ » (v. 14b).
 
 
 
 
 
            Que par la lecture de cette épître nous ayons pu découvrir, conduits par le Saint Esprit, quelques-unes des précieuses vérités qu'elle renferme, ainsi que les certitudes qu'elle apporte au croyant :
                        - l'appel céleste des chrétiens : étrangers ici-bas (2 : 11), rachetés par le sang précieux de Christ (1 : 18-19), ils sont en route vers le ciel (1 : 4) ; ils suivent le chemin de la foi, dans la sainteté et l'amour mutuel (1 : 16, 22).
                        - la sacrificature sainte et royale des chrétiens : leur privilège est d'offrir à Dieu, dans sa Maison, des sacrifices spirituels qui Lui sont agréables par Jésus Christ (2 : 5), ainsi que d'annoncer dans ce monde les vertus de Celui qui les a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière (2 : 9).
                        - la marche des rachetés de Christ dans la soumission et la souffrance : ils glorifient Dieu en obéissant à sa Parole (1 : 22), en marchant dans la voie de la justice et de la sainteté, à la suite de Jésus Christ, leur modèle parfait (2 : 21); dans un tel chemin, ils se réjouissent tout en étant affligés (1 : 6) ; ils estiment comme un honneur accordé par leur Maître d'avoir à souffrir comme Lui (2 : 20 ; 3 : 17 ; 4 : 16), sachant que l'Esprit de gloire et de Dieu repose sur eux (4 : 14).
                        - la manifestation de la grâce de Dieu au sein du troupeau : chacun des rachetés est appelé à manifester quelque chose de la grâce dans laquelle il est établi (5 : 12), à être revêtu d'humilité (5 : 5), à être sobre et à veiller (4 : 7 ; 5 : 8), en attendant que le souverain Pasteur soit manifesté (5 : 4).
                        - la promesse des soins de  Dieu envers les croyants, en attendant de les établir sur un fondement inébranlable : le Dieu de toute grâce qui a appelé les siens à la gloire éternelle (5 : 10) ne les abandonne jamais ; ils peuvent rejeter sur Lui tout leur souci (5 : 7), car Il les nourrit, les soutient, les fortifie, jusqu'à ce qu'Il les ait placés dans sa gloire avec son Fils.