LES SACRIFICES DANS LA BIBLE (1)
I - LES SACRIFICES DANS L’ANCIEN TESTAMENT
1. Pourquoi les sacrifices ?
2. Qu’est-ce qu’un sacrifice ?
3. Nécessité des sacrifices
4. Les sacrifices dans l’Ancien Testament
Les notes suivantes proviennent d’une présentation orale. Par cette vue générale des sacrifices dans l’Ancien et le Nouveau Testaments, le but était d’intéresser les croyants à ce sujet de toute importance qui traverse l’Écriture. Ces notes ont été revues par leur auteur pour en donner une version écrite, dans la pensée qu’elles pourraient être en aide dans une étude personnelle plus approfondie. Que chacun de nos lecteurs puisse désirer croître dans la connaissance de la Personne et de l’amour du Christ, manifesté par son œuvre « glorieuse et magnifique » (Ps. 111 : 3) accomplie à la croix et dont les sacrifices nous parlent si éloquemment.
I - LES SACRIFICES DANS L’ANCIEN TESTAMENT
« L’Éternel Dieu fit à Adam et à sa femme des vêtements de peau et les revêtit. » (Gen. 3 : 21)
« Abel apporta… des premiers-nés de son troupeau, et de leur graisse » (Gen. 4 : 4)
« … Qu’ils [les hommes] célèbrent l’Éternel pour sa bonté, et pour ses merveilles envers les fils des hommes, et qu’ils sacrifient des sacrifices d’actions de grâces, et qu’ils racontent ses œuvres avec des chants de joie » (Ps. 107 : 21-22).
Pourquoi s’intéresser aux sacrifices offerts autrefois à l’Éternel par son peuple terrestre, sous l’ancienne alliance ? Des sacrifices sanglants, des lois et des rites d’un autre temps, qui nous paraissent compliqués et cruels ? Pourquoi s’intéresser à tous ces animaux mis à mort, à tout ce sang versé ?
Eh bien, on peut y trouver au moins trois raisons importantes pour nous aujourd’hui :
1. Ils évoquent et annoncent tous le sacrifice ultime accompli à la croix de notre Seigneur Jésus Christ, par lequel Dieu a été glorifié et satisfait dans ses saintes exigences, et d’où proviennent pour nous salut, pardon, paix et une relation avec Dieu.
2. Ils nous apportent de nombreux enseignements, précieux pour la connaissance de la Personne et de l’œuvre du Seigneur Jésus.
3. Enfin, ils nous apprennent aussi beaucoup sur la manière de nous approcher de Dieu, sur ce qu’est le culte que « les vrais adorateurs » (Jean 4 : 23) sont appelés à Lui rendre dans la période de la grâce.
Retenons que dans la Parole les sacrifices parlent de Christ Lui-même et constituent la base de nos relations avec Dieu.
2. Qu’est-ce qu’un sacrifice ?
Le dictionnaire nous dit qu’un sacrifice est « une offrande à une divinité et, en particulier, l’immolation de victimes ». Il ajoute cette définition : « Renoncement volontaire à quelque chose : faire le sacrifice de sa vie ».
Le dictionnaire de l’Ancien Testament précise que le mot vient de l’Araméen debach qui signifie offrir. C’est un objet de valeur que l’on offre à une divinité. Un autre mot, zebach, signifie sacrifier, dans le sens d’offrir en sacrifice, surtout un animal.
Le dictionnaire du Nouveau Testament nous apprend qu’un sacrifice, c’est « ce qui est immolé comme offrande à Dieu ou à une idole ». Immoler : égorger, mettre à mort. Un sacrifice sanglant, c’est une vie donnée à la place d’une autre. Le sang, c’est la vie, le symbole visible de la vie et de l’âme (Gen. 9 : 4 ; Lév. 17 : 11, 14 : « l’âme de la chair est dans le sang » ; « l’âme de toute chair est son sang » – les mots « vie » et « âme » sont souvent interchangeables comme on le voit dans ces passages et d’autres).
Nous trouvons aussi dans la Parole le mot offrande, en Hébreu minchah, d’une racine qui signifie répartir, accorder. C’est un présent, un tribut, un don à une divinité ; aussi traduit par « cadeau » (Gen. 32 : 13-14 : « Jacob prit… un présent pour Ésaü, son frère »). Ce mot est le plus souvent utilisé en rapport avec de la fleur de farine ou un gâteau cuit sur la plaque (Lév. 2 : 1, 5) – une offrande non sanglante.
L’offrande volontaire est traduite par nedabah et exprime la volonté, le don offert délibérément. Ce peut être un sacrifice d’animal, mais aussi le sacrifice de choses que l’on possède. Les offrandes pour le tabernacle étaient faites avec « un esprit libéral », c’est-à-dire un cœur engagé (Ex. 35 : 29 ; 36 : 3) Nous trouvons aussi « l’offrande élevée » dans la « loi » du sacrifice de prospérités (Lév. 7 : 16) ; ou encore les offrandes pour la maison de Dieu au retour de la transportation : or, argent, biens, bétail (Esd. 1 : 4 ; 3 : 5b : 8 : 28 …). Il y avait aussi « l’offrande tournoyée », lorsque le sacrifice offert était « agité », « balancé » devant l’autel (l’offrande placée sur les paumes d’Aaron et de ses fils – Ex. 29 : 24 ; la « gerbe des prémices » - Lév. 23 : 11 ; le « gâteau de jalousie » présenté à l’autel – Nom. 5 : 25).
En Lévitique 1, dès qu’il est question d’offrande, le mot employé est corban, dérivé du verbe traduit par présenter. Le mot corban vient du mot karav qui signifie s’approcher, approcher. C’est une offrande avec laquelle on se présente devant un supérieur.
Soulignons que dans un sacrifice, il y a toujours la notion de coût : David achète l’aire d’Arauna - il dit à Ornan : « Certainement, je l’achèterai (l’aire) son plein prix en argent ; car je ne prendrai pas pour l’Éternel ce qui est à toi, pour offrir à l’Éternel un holocauste qui ne coûte rien » (1 Chr. 21 : 24) ; Abraham offre son Fils ; Dieu donne son Fils, Christ offre sa vie – un coût inestimable !
3. Nécessité des sacrifices
Dès le début de la Parole de Dieu (Gen. 3), la notion de sacrifice intervient. Le sacrifice est la conséquence du péché d’Adam. Avant le péché d’Adam, une relation heureuse existait entre le Créateur et sa créature. Il n’y avait pas nécessité de sacrifices pour s’approcher de Dieu, il n’y avait pas de péché dans le monde ; Dieu était accessible immédiatement et sans intermédiaire. Mais le péché a rompu cette relation. Dès lors, l’état d’innocence n’est plus : l’homme est coupable devant Dieu. Adam et Ève ont déshonoré Dieu, ils sont devenus des pécheurs et ne peuvent plus se tenir devant le Dieu saint « qui a les yeux trop purs pour voir le mal » (Hab. 1 : 13). Leurs propres efforts (les ceintures de feuilles de figuier – Gen. 3 : 7) sont vains : Adam et Ève ne peuvent pas couvrir leur péché et leur misère, ni cacher leur état aux yeux de Dieu.
Adam et Ève ont mérité la mort immédiate : « Au jour où tu en mangeras, tu mourras certainement » (Gen. 2 : 17). Moralement, dès leur chute, ils sont « morts dans leurs fautes et leurs péchés » (Éph. 2 : 1). Mais Dieu intervient par le moyen d’un sacrifice. Il revêt Adam et Ève de vêtements de peau (Gen. 3 : 21), leur péché est « couvert » (Ps. 32 : 1) et ils peuvent ainsi se tenir devant Dieu. Mais cela implique la mort d’animaux en substitution (à la place de). C’est le premier sacrifice de la Parole. Le terme n’est pas employé, mais il y a du sang versé et la mort d’une victime innocente en substitut. Sur la base du sacrifice fait par Dieu Lui-même en faveur de l’homme pécheur, il y a rémission (pardon) par l’« effusion de sang » d’une victime (voir Héb. 9 : 22). Par ce moyen, l’homme peut subsister devant Dieu sans être immédiatement jugé ; il est protégé du jugement par la mort. La victime innocente sacrifiée annonce déjà la mort de Christ, le seul Juste, qui apportera justification et vie au pécheur repentant et le ramènera à Dieu.
Signalons l’immense contraste entre la désobéissance du premier Adam, qui a fait de lui un pécheur et a introduit le péché dans le monde - et par le péché, la mort - et l’obéissance du dernier Adam, qui l’a conduit à la mort - par le sacrifice de sa vie - afin de racheter l’homme pécheur et de lui donner la vie et une relation avec Dieu. D’un côté, la désobéissance, la faute et la mort en jugement du pécheur ; de l’autre, l’obéissance, la mort volontaire du Juste, la grâce et le don de la justice en Jésus Christ notre Seigneur (voir Rom. 5 : 12-21).
La sainteté et la justice de Dieu d’une part, son amour et sa grâce d’autre part, l’horreur de Dieu pour le péché mais son amour pour le pécheur, c’est ce qui a conduit au sacrifice qui répond à ce que Dieu est en Lui-même : lumière et amour.
4. Les sacrifices dans l’Ancien Testament
La notion de sacrifice et sa nécessité pour maintenir une relation avec Dieu est donc introduite dès le début de l’histoire de l’homme sur la terre. Au fur et à mesure que nous avançons dans la connaissance de la révélation progressive de Dieu à l’homme, nous en apprenons davantage sur la signification et la valeur des sacrifices, comment il convient de s’approcher de Dieu.
Les sacrifices ont donc une grande part dans la vie du peuple terrestre de Dieu et le livre du Lévitique est important à cet égard. Moïse reçoit les instructions de Dieu sur la manière de s’approcher de Lui, ce qui ne peut se faire que par le moyen d’un sacrifice.
4.1. Dans la Genèse - Abel et Caïn
En Genèse 3, nous avons vu le péché d’Adam et Ève qui a nécessité un sacrifice afin de couvrir leur nudité. Cela évoque le sacrifice de Christ, nécessaire afin que nous soyons justifiés devant Dieu. Au chapitre suivant (Gen. 4), nous avons les premiers sacrifices offerts par l’homme. Caïn et Abel offrent tous deux un sacrifice, mais on découvre alors une notion importante : deux types de sacrifices sont offerts, mais un seul est agréé par Dieu.
- Le sacrifice de Caïn (v. 3, 5) : il provient du fruit de son propre travail. C’est un sacrifice issu du fruit d’un sol maudit (comp. 4 : 3 ; 3 : 17). C’est un sacrifice offert par la raison. Caïn ne reconnaît ni ce qu’il est lui-même, ni ce qu’est Dieu. Aussi Dieu n’a pas égard à Caïn et à son offrande. Notons que la notion de sacrifice pour le péché est introduite (v. 7). Le sacrifice pour le péché (sacrifice sanglant) est la ressource offerte à Caïn pour revenir à Dieu - mais il la refuse. Il ne se reconnaît pas comme un pécheur qui a besoin du sacrifice pour le péché et de toute sa valeur.
- Le sacrifice d’Abel (v. 4) : c’est un sacrifice d’animaux – des premiers-nés de son troupeau. C’est un holocauste, il est pour Dieu. C’est un sacrifice offert par la foi (Héb. 11 : 4). Abel reconnaît qu’il est un pécheur et que seul un sacrifice de propitiation peut lui permettre de s’approcher de Dieu, grâce à la mort d’un autre. Aussi Dieu a égard à Abel et à son offrande. Il rend « témoignage à ses dons » (Héb. 11 : 4), c’est-à-dire à la Personne de Christ que le don représentait.
Abel a compris par la foi quelle était la manière de s’approcher de Dieu : c’est par l’intermédiaire de la mort d’un autre - une victime innocente -, par lequel nous obtenons une position de justification devant Dieu : nous sommes « justifiés… par la rédemption qui est dans le Christ Jésus, lui que Dieu a présenté pour propitiatoire, par la foi en son sang » (Rom. 3 : 24-25).
Remarquons l’intelligence d’Abel dans son offrande : il apporte « des premiers-nés de son troupeau et de leur graisse » (Gen. 4 : 4) : ce qu’il y a de plus excellent et de plus vigoureux, le meilleur de l’animal, ce qui représente l’énergie et la volonté – nous verrons plus tard que « toute graisse appartient à l’Éternel » (Lév. 3 : 16).
4.2. Dans la Genèse – Noé
Nous avançons jusqu’au chapitre 8 de la Genèse. Nous y voyons Noé qui offre des sacrifices sur une terre nouvelle, purifiée par le déluge. C’est le premier autel de la Bible. L’autel parle de la Personne du Seigneur, et nous comprenons que la valeur glorieuse de l’œuvre accomplie provient de la grandeur de la Personne qui a été le sacrifice (Matt. 23 : 19 : « Quel est le plus grand, le don, ou l’autel qui sanctifie le don ? » - voir Héb. 13 : 10 : « Nous (chrétiens) avons un autel… »).
Noé offre « de toute bête pure et de tout oiseau pur » (Gen. 8 : 20) : c’est un sacrifice complet, qui représente, en type, tout ce qui est agréable à Dieu dans la Personne de Celui qui est venu du ciel et a été sur la terre dans toute sa pureté. Ce sont des holocaustes : ils présentent à Dieu la Personne de Christ dont la mort sur la croix permet à Dieu d’être propice au pécheur et de pardonner ses péchés.
La valeur de ces sacrifices est telle que Dieu peut déclarer, malgré l’état de l’homme : « Je ne maudirai plus jamais le sol à cause de l’homme » (v. 21). Dieu peut à nouveau être en relation avec l’homme et le bénir. Il introduit même une alliance avec les hommes et avec la terre, pour confirmer qu’il n’y aura pas d’autre déluge pour détruire la terre (9 : 8-17).
« Le sacrifice que Noé offre ici est le fondement de l’alliance que Dieu conclut avec lui et avec sa postérité, et même avec toute la création. Désormais, l’homme vit en vertu du plaisir que Dieu prend en l’holocauste, et trouve grâce à Ses yeux sur une terre purifiée. » (H. Bouter - « Au commencement »).
Le cœur et les pensées de l’homme sont mauvais (Gen. 6 : 5). Dieu s’est ainsi repenti d’avoir fait l’homme et Il a dû l’exterminer (v. 7). Il y a eu le déluge. Mais, sur une terre purifiée, le cœur de l’homme n’a pas changé (voir 9 : 21-22). Pourquoi alors Dieu a-t-Il promis qu’il n’y aurait plus de jugement ? C’est parce que le sacrifice a été introduit, mettant l’homme à l’abri du jugement. La différence entre Gen. 6 : 13 et 8 : 21, ce sont les holocaustes offerts par Noé (8 : 20). La valeur pour Dieu de ces sacrifices qui évoquent le parfait sacrifice de Christ, Lui permettent de pardonner les péchés, de manifester Sa grâce, de supporter et même de bénir le pécheur.
Signalons que pour échapper au jugement, il faut non seulement la mort, mais aussi l’identification avec le sacrifice offert. Ainsi, comme Noé a traversé sans dommage la mort et le jugement dans l’arche (type de Christ), nous passons en Christ à travers le jugement que Lui a porté pour nous. Le sacrifice délivre du jugement et introduit dans un monde nouveau, purifié sur la base du sacrifice.
4.3. Dans la Genèse - Abraham
Nous arrivons à Genèse 22, où nous faisons encore un pas en avant dans la connaissance des sacrifices : nous apprenons deux nouvelles choses importantes :
- Nous savons déjà que la victime doit être sans péché, mais le sacrifice du fils unique et bien-aimé d’Abraham (un holocauste, toujours), nous apprend que seul un homme peut mourir pour le salut de l’homme. Mais quel homme sur la terre est sans péché ? Aucun ! – voir Rom. 3 : 12, 23 : « tous ont péché et sont privés de la gloire de Dieu ». Alors…
- C’est Dieu Lui-même qui pourvoit au sacrifice (22 : 14 : « Jéhovah-Jiré » - L’Éternel y pourvoira) en donnant Celui qui est sans péché - (Jean 3 : 16 : « Dieu… a donné son Fils unique… » ; Rom. 8 : 31 : Dieu « n’a pas épargné son propre Fils, mais… l’a livré lui-même pour nous »). Ainsi Dieu donne son propre Fils, devenu homme pour être le parfait sacrifice qui conviendra à Dieu et pour les hommes. L’offrande de Christ sur la croix est le seul moyen de concilier la sainteté et l’amour de Dieu et d’assurer le salut pour les hommes.
Le sacrifice de Christ répond pleinement aux exigences de la sainteté, de la justice et de la vérité de Dieu, mais il permet également à Dieu de manifester son amour et à sa grâce. Ce sacrifice suffit à Dieu – il est nécessaire et suffisant - pour recevoir désormais quiconque se place sous l’efficace et le bénéfice de l’œuvre accomplie.
Ce n’est que par le don de Dieu et le sacrifice de son Fils Jésus Christ, que les hommes peuvent être mis à part pour Dieu et rendus parfaits devant Lui (Héb. 10 : 5-10). Ce n’est que par le sacrifice de Jésus, l’homme parfait, sans péché (2 Cor. 5 : 21 ; 1 Pi. 2 : 22 ; 1 Jean 3 : 4) que Dieu peut faire grâce au pécheur, le sauver du jugement qu’il méritait depuis Adam.
Sur la base de ce sacrifice unique, l’homme peut s’approcher de Dieu par la foi, la mort de la sainte victime agréée par Dieu étant désormais entre lui et Dieu.
4.4. Dans l’Exode - La Pâque
Nous avançons jusqu’au livre de l’Exode. Au chapitre 12, il y a un grand changement pour le peuple : il y a un nouveau commencement dans leur histoire (v. 2). Ce commencement est marqué par un sacrifice : celui de l’agneau de la Pâque. En vertu du sang de l’agneau immolé, Dieu peut passer par-dessus le peuple sans que le fils aîné soit mis à mort. Le jugement, bien que mérité, ne leur est pas imputé, car le pécheur est à l’abri du sang de la victime. Il est épargné, il est « … racheté par le sang précieux de Christ, comme d’un agneau sans défaut et sans tache » (1 Pi. 2 : 18-19).
La Pâque se prolonge dans l’histoire du peuple, jusqu’à ce que le parfait antitype soit accompli : « notre Pâque, Christ, a été sacrifiée » (1 Cor. 5 : 7). La Pâque sera sacrifiée en Égypte, dans le désert, dans le pays de Canaan ; puis nous trouverons encore les Pâques des rois fidèles en Juda (Ézéchias et Josias). L’importance de ce sacrifice est telle que « la Pâque, une fête de sept jours », sera encore célébrée durant le Millénium, en souvenir de la mort de Christ et comme fondement de la bénédiction millénaire (Éz. 45 : 21).
L’Écriture nous présente ainsi ces quatre faits importants en rapport avec la question des sacrifices :
- En Adam : Dieu pourvoit à la nudité du pécheur et couvre son péché ;
- En Abel : la nécessité du sang répandu ;
- En Isaac : il faut qu’un homme meure pour les péchés des hommes ;
- Dans la Pâque : l’appropriation personnelle du sacrifice.
4.5. Dans le Lévitique
Nous avons beaucoup à apprendre par le Lévitique, car c’est tout spécialement le livre des sacrifices. L’Éternel s’adresse directement à Moïse depuis la tente de rassemblement et lui donne les instructions complètes et précises sur la façon de s’approcher de Dieu - ce qui ne peut se faire que par un sacrifice (comme nous l’avons déjà vu). Jusqu’à ce que Dieu donne à Moïse les instructions concernant les différents types de sacrifices, ceux qui étaient offerts étaient des holocaustes – même s’ils pouvaient prendre le caractère de sacrifice pour le péché ; nous lisons par exemple que Job « se levait de bonne heure le matin et offrait des holocaustes selon leur nombre à tous ses enfants, car Job disait : Peut-être mes fils ont-ils péché… » (1 : 5).
Par les enseignements du Lévitique, on peut maintenant distinguer deux catégories de sacrifices offerts à Dieu :
- Les sacrifices individuels ou pour le peuple, offerts volontairement ou lorsqu’un péché a été commis ;
- Les sacrifices offerts à des moments précis : l’holocauste continuel du matin et du soir, à la Pâque, lors du grand jour annuel des expiations… Ce jour des propitiations, très important pour Israël (Yom-Kippour) est le thème du chapitre central du livre du Lévitique (ch. 16).
Par ces sacrifices qu’ils offraient à Dieu, les fils d’Israël devaient prendre conscience qu’ils avaient mérité la mort à cause de leurs péchés et que l’animal innocent devait mourir à leur place. Dans l’holocauste et le sacrifice pour le péché, il y a identification de celui qui offre avec la victime offerte. C’est à ce prix-là que leur relation avec Dieu était maintenue.
4.6. Dans les 2 derniers livres du Pentateuque
Nombres 19 nous montre un autre aspect du sacrifice pour le péché, en rapport avec la purification de la souillure que l’on peut contracter lors du voyage dans le désert : c’est « le statut de la génisse rousse » et de « l’eau de purification », la ressource au manquement dans le chemin.
Dans le Deutéronome enfin, il est rappelé au peuple qu’il y aura dans le pays un lieu pour venir offrir les sacrifices à l’Éternel (12 : 6, 11, 26, 27). Une fois le Jourdain traversé, ils devraient bâtir un autel dans le pays et y offrir des sacrifices (27 : 7) – partout dans ces passages, ce sont des holocaustes et des sacrifices de prospérités, des sacrifices volontaires.
Enfin, on peut signaler simplement d’autres sacrifices particuliers :
- l’offrande tournoyée – ou : balancée (Ex. 29 : 24 ; Lév. 7 : 30-34 ; 10 : 13-15), liée au sacrifice de prospérités) : elle était présentée devant Dieu avec les mains, pour montrer les différentes facettes et la beauté de ce qui était offert ;
- l’offrande élevée (Ex. 25 : 2 ; Nom. 15 : 19) : elle était « levée » comme une sorte d’impôt volontaire ou qui servait à l’entretien des Lévites et des sacrificateurs ;
- la libation de vin (généralement), versée sur l’holocauste en couronnement final (Ex. 29 : 40-41 ; Nom. 28 : 3-24).
Ph. F
À suivre