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Jésus faisant du bien et guérissant

 

Jésus, le libérateur
            Dieu avait vu autrefois l’état misérable de son peuple en Égypte ; Il avait pris connaissance de ses souffrances et Il était intervenu pour le délivrer de l’oppression du Pharaon. « J’ai vu, j’ai vu l’affliction de mon peuple qui est en Égypte, et j’ai entendu le cri qu’il a jeté à cause de ses oppresseurs ; car je connais ses douleurs. Et je suis descendu pour le délivrer… » (Ex. 3 : 7).
            Beaucoup plus tard, Dieu, après avoir parlé à son peuple qui l’avait abandonné, « à bien des reprises et de bien des manières… par les prophètes, à la fin de ces jours-là nous a parlé dans le Fils » (Héb. 1 : 1-2). C’est ce qu’évoque la parabole que donne Jésus : nous y voyons un homme qui désirait recevoir du fruit de la vigne qu’il avait plantée et qu’il avait soignée (És. 5 : 1-2), mais dont tous les envoyés étaient rejetés. Il dit alors : « J’enverrai mon fils bien-aimé » (Luc 20 : 13). « Quand l’accomplissement du temps est venu » (Gal. 4 : 4), dans son amour, Dieu a envoyé son Fils unique parmi les hommes. Il était envoyé par son Père pour délivrer et sauver les esclaves du péché et de Satan, pour les arracher à la mort, « salaire du péché » (Rom. 6 : 23).


L’état misérable des hommes pécheurs
            
Qu’est-ce que le Fils de Dieu a trouvé sur la terre lorsqu’Il est venu dans ce monde ? Il y a trouvé les ravages du péché, avec toutes ses conséquences, dans les hommes.
            Pendant les années de son ministère d’amour inlassable, Jésus a rencontré des pauvres et des misérables, des aveugles, des sourds, des muets, des boiteux et des paralysés, des infirmes et handicapés de toutes sortes, des lépreux, des personnes – hommes, femmes et même enfants - possédés par des démons, et des morts. Sous ses yeux, continuellement, apparaissaient les terribles effets du péché introduit par Adam dans le monde et transmis à toute sa race, les souffrances des hommes sous le joug de Satan.
            Mais, Dieu en soit béni, le Fils de Dieu, Celui qui avait créé « toute chose belle en son temps » (Eccl. 3 : 11) est venu dans un monde de ténèbres, souillé et enlaidi par le péché, pour s’approcher des hommes et les guérir. Il « a été manifesté afin qu’il ôte nos péchés » et « pour qu’il détruise les œuvres du diable » (1 Jean 3 : 5, 8). Et Paul écrit : « Cette parole est certaine et digne d’être pleinement reçue : le Christ Jésus est venu dans le monde pour sauver les pécheurs » (1 Tim. 1 : 15).


« Je suis l’Éternel qui te guérit » (Exode 15 : 26)
            
Les Évangiles – et particulièrement les trois premiers - témoignent à de nombreuses reprises de l’activité incessante de Jésus envers les malades et les infirmes de toutes sortes, et du nombre immense de guérisons qu’Il a opérées sur la terre, Lui qui était venu « chercher et sauver ce qui était perdu » (Luc 19 : 10) :
                    - « De grandes foules vinrent à lui, ayant avec elles des boiteux, des aveugles, des estropiés, des muets, et beaucoup d’autres. On les mit à ses pieds et il les guérit » (Matt. 15 : 30).
                    - « Le soir venu, comme le soleil se couchait, on lui apporta tous ceux qui se portaient mal, ainsi que les démoniaques ; la ville tout entière était rassemblée à la porte. Il en guérit beaucoup qui souffraient de diverses maladies, et chassa beaucoup de démons » (Marc 1 : 32-34).
                    - « Comme le soleil se couchait, tous ceux qui avaient des infirmes atteints de diverses maladies les lui amenèrent ; et lui, imposant les mains à chacun d’eux, les guérit. Des démons aussi sortaient d’un grand nombre de personnes… » (Luc 4 : 40, 41).
            Ceux qui touchaient Jésus avec foi, ne serait-ce que le bord de son vêtement, étaient guéris (Marc 5 : 27, 28 ; 6 : 56). Jésus guérissait les personnes malades en les touchant : Il pouvait toucher un lépreux, et le malade était guéri et Lui n’était pas contaminé par cette terrible maladie (Marc 1 : 41-42). Il pouvait même guérir un malade par une seule parole : « Je veux, sois net », a-t-Il dit à un lépreux, et « aussitôt il fut nettoyé de sa lèpre » (Matt. 8 : 3). On amenait les malades jusqu’à Lui et Lui-même venait au-devant de ceux qui se portaient mal. Il guérissait aussi bien à distance que de près (Luc 7 : 6, 7 ; Marc 1 : 31…). Quel service d’amour infatigable que celui du Fils de l’homme envers tous les hommes, des pécheurs qu’Il guérissait et sauvait, qu’Il encourageait et consolait ! Le prophète Ésaïe dira par avance : « Il a porté nos langueurs et s’est chargé de nos douleurs » (És. 53 : 4), paroles que Matthieu reprendra en rappelant le travail de Jésus parmi les hommes : « Le soir venu, on lui apporta beaucoup de démoniaques ; il chassa les esprits par une parole et guérit tous ceux qui se portaient mal, de sorte que soit accompli ce qui avait été dit par le prophète Ésaïe : ‘’Lui-même a pris nos infirmités et a porté nos maladies’’ » (Matt. 8 : 16-17).
            Mais tous ceux qui ont cru en Lui - « les brebis perdues de la maison d’Israël », mais aussi ceux des nations qui ont montré de la foi (Matt. 15 : 24-28) - ont obtenu bien plus que la guérison de leurs maladies et de leurs handicaps : ils ont été guéris de la blessure mortelle du péché, ils ont reçu le pardon de leurs péchés par la foi au Fils de Dieu mort sur la croix. L’œuvre de Christ leur apporte un salut et une délivrance définitifs, la vie éternelle.

          Tu descendis, Seigneur, de la gloire éternelle, Et voulus ici-bas être notre prochain ;
          
Tu t’abaissas vers nous dans ton amour divin, Pour guérir de nos cœurs la blessure mortelle.
                                             
(H & C n° 74 st. 1).


Jésus et l’adversaire
            
Jésus, le Fils de l’homme, allait donner sa vie pour délivrer et sauver à toujours ceux qui étaient asservis à Satan et qui croiraient en Lui. Le prophète Ésaïe avait dit du peuple d’Israël : « C’est ici un peuple pillé et dépouillé ; ils sont tous liés dans des fosses, et ils sont cachés dans des prisons ; ils sont devenus un butin et il n'y a personne qui les délivre, - une proie, et il n’y a personne qui dise : Restitue ! » (És. 42 : 22). Ce pauvre peuple, qui se disait libre (Jean 8 : 33), était non seulement sous le joug des Romains, mais, bien pire encore, sous l’esclavage de Satan, qui les tenait fermement. Le Seigneur devra même dire aux Juifs : « Vous, vous avez pour père le diable, et vous voulez faire les convoitises de votre père » (Jean 8 : 44) !
            Le prophète avait autrefois posé la question : « Ce qu’il a pris sera-t-il enlevé à l’homme fort, et celui qui est justement captif sera-t-il délivré ? » (És. 49 : 24). Quel espoir pour ce pauvre peuple ?... Mais voici la réponse divine : « Car ainsi dit l’Éternel : Même le captif de l’homme fort lui sera enlevé, et ce qui a été pris par l’homme puissant sera délivré » (v. 25).
            Juste avant d’entrer dans son ministère de grâce, Jésus a été tenté par Satan, dans le désert ; Il l’a vaincu par la parole de Dieu. Il a ainsi « lié l’homme fort » et a « pillé sa maison » (Matt. 12 : 29). Alors que le Seigneur Jésus avait chassé un démon, certains ont dit : « C’est par Béelzébul, le chef des démons, qu’il chasse les démons » (Luc 11 : 15 ; Matt. 12 : 24 ; voir 10 : 25 ; Marc 3 : 22). Mais Jésus a répondu : « C’est par le doigt de Dieu que je chasse les démons ». Et Il ajoute : « Quand l’homme fort, équipé de ses armes, garde son palais, ses biens sont en sûreté ; mais s’il en survient un plus fort que lui qui le vainque, il lui ôte l’armure dans laquelle il se confiait, et fait le partage de ses dépouilles » (Luc 11 : 20-22). Afin « d’entrer dans la maison » de « l’homme fort » et de « piller ses biens », il fallait d’abord le lier (Marc 3 : 27), et c’est ce que Christ a fait (Matt. 4 : 1-11 ; Luc 4 : 1-13).
            Après cela, nous voyons Jésus, « oint de l’Esprit Saint et de puissance », passant « de lieu en lieu, faisant du bien et guérissant tous ceux que le diable avait asservis à sa puissance, car Dieu était avec lui » (Act. 10 : 38). « Jésus parcourait toute la Galilée… guérissant toute maladie et toute infirmité parmi le peuple… on lui amena tous ceux qui se portaient mal, qui étaient affligés de diverses maladies et de divers tourments : démoniaques, lunatiques, paralysés, et il les guérit » (Matt. 4 : 23, 24).
            Mais Jésus est allé encore plus loin, pour assurer aux hommes une guérison et un salut éternels. Il a fallu la croix et la mort du Seigneur pour que Satan soit définitivement vaincu. C’est « par la mort » qu’Il a rendu « impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable », et qu’Il a délivré « tous ceux qui, par la crainte de la mort, étaient pendant toute leur vie, tenus en esclavage » (Héb. 2 : 14, 15). Comme Dieu l’avait annoncé bien longtemps auparavant, à la croix de Jésus Christ, la tête du serpent a été brisée, mais au prix du talon brisé pour Lui (Gen. 3 : 15), c’est-à-dire sa mort.


Des images des conséquences du péché
            
Aujourd’hui encore, dans le temps de la grâce de Dieu envers les hommes, les pécheurs peuvent être guéris de la maladie mortelle du péché, délivrés du poids de leurs péchés et de l’esclavage de Satan, sauvés pour l’éternité. Il leur suffit de venir à Jésus, de confesser qu’ils sont des pécheurs perdus ayant besoin d’un Sauveur, de croire en Jésus mort pour leurs péchés sur la croix et ressuscité pour leur justification devant Dieu. « Crois au Seigneur Jésus et tu seras sauvé » (Act. 16 : 31), tel est le simple et puissant message de l’évangile, qui est « la puissance de Dieu pour sauver quiconque croit » (Rom. 1 : 16).
            À travers les nombreuses guérisons opérées par le Seigneur Jésus, nous avons des images des diverses misères dont le pécheur peut être atteint et dont Il délivre tous ceux qui croient en Lui. Si c’est la volonté de Dieu, un malade peut être guéri et, dans sa miséricorde et ses grandes compassions envers les siens, Il a souvent accordé des guérisons merveilleuses. Mais ce qui est le plus important pour tout homme, c’est qu’il soit guéri de la maladie du péché. Pour cela, il lui faut venir se placer sous l’efficace du sang précieux de Christ par lequel seul nous pouvons être lavés, justifiés, rachetés, pour le temps présent et pour l’éternité à venir.


Des démoniaques

                            Du temps de Jésus
            
La pire des manifestations de l’emprise de Satan sur l’homme se voit dans les démoniaques, dans ces personnes qui étaient possédées par un, ou même plusieurs esprits immondes, impurs, qui les tenaient entièrement à leur merci. Mais le Fils de Dieu va user d’autorité et de puissance, et va chasser de nombreux démons (Luc 4 : 41 ; 8 : 2 ; 13 : 32…), soulageant et délivrant ainsi beaucoup de personnes qui étaient dans de grandes souffrances et infirmités.
            L’hostilité et l’opposition des pharisiens se déchaînent contre Jésus lorsqu’Il guérit un démoniaque aveugle et muet (Matt. 12 : 22). Ils vont jusqu’à l’accuser de chasser les démons par le chef des démons (v. 24). Mais Jésus démontre qu’Il a lié « l’homme fort », le chef des démons, et qu’Il peut alors chasser les démons par l’Esprit de Dieu (Matt. 12 : 28). Et c’est ce qu’Il fera chaque fois qu’Il en rencontrera.
            Très tôt dans son ministère, Jésus rencontre dans la synagogue des Juifs, « un homme possédé d’un esprit impur » (Marc 1 : 23 ; voir Luc 4 : 33-36). Lorsque Jésus le réprimande sévèrement, l’esprit impur est contraint de libérer l’homme qu’il tenait en son pouvoir (Marc 1 : 25, 26). Les hommes s’étonnent mais ne reconnaissent pas l’intervention divine et le fait qu’Il commande aux esprits impurs. Cependant, la puissance et l’autorité déployées par Jésus font sa renommée dans toute la Galilée (Marc 4 : 28).
            Matthieu et Marc nous parlent d’une femme étrangère au peuple d’Israël, qui vient se jeter aux pieds de Jésus et le supplier d’avoir pitié d’elle car sa fille était tourmentée par un démon (Matt. 15 : 23 ; Marc 7 : 24-25). Jésus va mettre en évidence la grande foi de cette femme, qui surmonte tous les obstacles (Matt. 15 : 23-24) et les épreuves (v. 26-27), et Il va répondre au désir de son cœur. Au vu de sa foi, le Seigneur lui dit : « À cause de cette parole, va, le démon est sorti de ta fille » : « De retour à la maison, elle trouva l’enfant couchée sur le lit : le démon était sorti » (Marc 7 : 30). Matthieu écrit : « Et, dès cette heure-là, sa fille fut guérie » (15 : 28).
            Nous lisons en Luc 8 (comme en Matt. 8 et Marc 5) le récit de cette rencontre de Jésus à Gadara, avec un homme possédé d’un grand nombre de démons d’une terrible violence. Les efforts déployés par les hommes pour le lier sont sans effet ; aucune force humaine ne peut résister à l’ennemi qui a pris possession de lui. L’homme vit dans les tombes, parmi les morts, et sa situation rappelle que « le péché est entré dans le monde, et par le péché la mort » (Rom. 5 : 12). Mais le Prince de la vie est là et les démons ne peuvent Lui résister. L’homme est trouvé :
                    - assis - dans le repos ;
                    - vêtu – « des vêtements du salut … du manteau de la justice » (És. 61 : 10) ;
                    - dans son bon sens – il discerne désormais qui est Jésus ;
                    - aux pieds de Jésus, son Sauveur (v. 35).
            Il devient un témoin pour Jésus (v. 39) de ce qu’Il avait fait pour lui.
            Dans ce même évangile, Jésus délivre un homme d’un démon qui l’empêchait de parler (Luc 11 : 14 ; aussi Mat. 9 : 32-34). C’était la démonstration que le royaume de Dieu était venu jusqu’aux hommes, dans la Personne du Roi qui chassait les démons par le doigt de Dieu (v. 20), par la puissance de Dieu exercée par l’Esprit.
            Lorsque Jésus redescend avec ses disciples de la montagne sur laquelle Il a été transfiguré, Il découvre une scène agitée (Matt. 17 : 14-18 ; Marc 9 : 14-19 ; Luc 9 : 37-43). Une grande foule et des scribes discutent avec les disciples. Jésus s’enquiert de cette discussion et un homme s’avance, décrivant les terribles symptômes de la maladie de son fils unique (Luc 9 : 38), que les disciples de Jésus n’ont pas pu guérir. Jésus demande à ce qu’on Lui amène l’enfant. Jésus « reprend sévèrement l’esprit impur », muet et sourd (Luc 9 : 42 ; Marc 9 : 25). Le démon, très violent, renverse l’enfant, le secoue fortement et le fait tomber par terre, comme mort (Marc 9 : 26), mais Jésus a ordonné et le démon sort de l’enfant. Puis Jésus prend l’enfant par la main et le relève (ou : le réveille). Il se lève, guéri dès ce moment (Matt. 17 : 18). La grandeur de Dieu est manifestée dans cette guérison.
            Enfin, Luc nous apprend que plusieurs femmes, ayant été guéries par Jésus « d’esprits malins et d’infirmités » le suivaient et l’assistaient de leurs biens dans son ministère à travers les villes et les villages. (Luc 8 : 2-3). L’une d’entre elles est particulièrement attachée au Seigneur Jésus : c’est Marie de Magdala, « dont étaient sortis sept démons » ! Consciente de l’immense délivrance dont elle avait été l’objet, remplie d’amour et de reconnaissance pour son Seigneur qui était tout pour elle, Marie ne quitte plus son Seigneur. Elle sera au pied de la croix, puis au tombeau de Jésus au matin de la résurrection (Jean 19 : 25 ; 20 : 1, 11). Elle pleure, désespérée de l’avoir perdu. Et c’est à elle que Jésus ressuscité apparaît en premier, l’appelant par son nom et lui confiant le merveilleux message pour ses disciples (voir Jean 20 : 14-18). Et l’évangéliste Marc précise : « Ressuscité le matin, le premier jour de la semaine, Jésus apparut d’abord à Marie de Magdala, de laquelle il avait chassé sept démons » (Marc 16 : 9).

                            Application à la période de la grâce
            
Satan avait pris possession des hommes pécheurs et les tenait fermement à sa merci. Lorsque le Fils de Dieu est venu vers son peuple, ce dernier était sous les conséquences du péché, la puissance de l’adversaire et le pouvoir de la mort. Nous en voyons les manifestations dans tous ces pauvres êtres qui ne voient pas Dieu en Jésus Christ (Jean 14 : 9), qui n’entendent pas la voix qui appelle au salut (Héb. 4 : 7), qui n’invoquent pas le Dieu sauveur (És. 64 : 7a ; Act. 2 : 21), qui montrent par la violence, la corruption, le mensonge, les caractères de celui qui est aujourd’hui leur maître. Ils ne recherchent pas Dieu, ne le craignent pas et se sont détournés de Lui, tant les Juifs que les hommes des nations (voir Rom. 3 : 9-20 ; 2 Tim. 3 : 1-5 ; Éph. 2 : 1-3).
            Mais chacun de nous qui croyons au Seigneur Jésus peut dire : « L’Éternel a voulu me sauver » (És. 38 : 20). « Toi, tu as aimé mon âme, la retirant de la fosse de destruction, car tu as jeté tous mes péchés derrière ton dos » (v. 17). Et, lorsque « la bonté de notre Dieu et son amour envers les hommes sont apparus, il nous sauva… selon sa propre miséricorde » (Tite. 3 : 4, 5). Jésus, le Fils de Dieu, le Sauveur, est venu vers nous pour nous délivrer de l’emprise de « l’homme fort ». Et c’est par sa mort sur la croix qu’Il a vaincu définitivement Satan et l’a rendu impuissant. Il a ainsi opéré une grande délivrance dont sont les objets tous ceux qui croient en Lui. Délivrés de tous leurs péchés, n’étant plus sous la domination du péché, tout est changé pour les croyants. Il peuvent désormais :
                    - rendre grâce à Celui qui les a « lavés de leurs péchés dans son sang » (Apoc. 1 : 5) ;
                    - vivre sur la terre « dans la connaissance de… la volonté » de leur Seigneur, « en toute sagesse et intelligence spirituelle, pour marcher d’une manière digne du Seigneur afin de lui plaire à tous égards, portant du fruit en toute bonne œuvre, et croissant par la connaissance de Dieu » (Col. 1 : 9, 10) ;
                    - demeurer dans l’attente paisible et bienheureuse du moment où ils seront enlevés de la terre pour entrer dans le ciel, où ils « seront toujours avec le Seigneur » (1 Thes. 4 : 17).


Des pauvres et des misérables

                            Du temps de Jésus
            
Le Seigneur Jésus a rencontré de nombreuses personnes pauvres en Israël. C’est tout particulièrement aux pauvres et aux affligés, que Jésus annonçait l’Évangile. Ceux qui étaient conscients de leur état misérable et de leur incapacité à en sortir, accueillaient avec foi et avec joie cette bonne nouvelle qui allait les enrichir des immenses richesses de la grâce divine (Éph. 2 : 3), richesses qui ne passeraient pas (comp. Jac. 5 : 2). Jésus annonce ces bonnes nouvelles dès le début de son ministère, dans la synagogue de Nazareth (Luc 4 : 18, 19) et en Lui se réalise cette annonce prophétique (v. 21), montrant ainsi qu’Il était le Messie promis ; Il peut aussi en rendre témoignage aux disciples envoyés vers Lui par Jean le Baptiseur (7 : 20-22).
            Vers la fin de son ministère, alors qu’Il est à Jérusalem, assis près du temple, Jésus observe ceux qui mettent dans le Trésor. Les riches déposent de leur superflu d’une manière ostentatoire, mais Jésus distingue « une veuve pauvre », qui met dans le Trésor « tout ce qu’elle avait pour vivre » (Marc 12 : 41-44 ; Luc 21 : 1-4). Le Seigneur avait son regard sur elle, « il prend connaissance de la cause des pauvres » (Prov. 29 : 7), et il signale à l’attention de ses disciples ce remarquable exemple de piété et de confiance totale en Dieu. Quel prix avait cette offrande au cœur du Seigneur, combien le geste de cette femme veuve et pauvre, Lui était agréable ! Certainement, « il délivrera le pauvre qui crie à lui, et l’affligé qui n’a pas de secours ; il aura compassion du misérable et du pauvre, et il sauvera les âmes des pauvres » (Ps. 72 : 12-13). Cette pauvre veuve était bienheureuse, car elle faisait partie de ceux dont Jacques nous dit : « Dieu… a choisi les pauvres quant au monde, riches en foi et héritiers du royaume qu’il a promis à ceux qui l’aiment » (Jac. 2 : 5).

                            Application à la période de la grâce
            
Lorsque la grâce de Dieu en Christ nous a trouvés, nous étions dans un état de grande pauvreté et misère spirituelles. Pour venir du ciel jusqu’à nous, le Fils de Dieu s’est appauvri lui-même, Lui, le Créateur et le possesseur de tout. Dans sa grâce immense, Il s’est anéanti, s’est abaissé, a mis de côté ses immenses richesses et « a vécu dans la pauvreté, afin que par sa pauvreté nous soyons enrichis » (2 Cor. 8 : 9). Pour se mettre à la portée des pauvres pécheurs que nous étions, non seulement Il a été « à tous égards… rendu semblable à ses frères » (Héb. 2 : 17), mais Il a pris la dernière place dans ce monde et est devenu « le pauvre » (Ps. 40 : 17), alors qu’Il avait « de grands biens » (Prov. 13 : 7b), afin de nous rendre riches, riches du salut et de la vie éternelle.

              Oui, pour nous enrichir du ciel, Toi, le Dieu suprême,
              
Tu daignas t’appauvrir, t’abaisser Toi-même.
                                       
(Hymnes & cantiques n° 31 st. 3)

            Dieu a eu compassion de nous, qui étions misérables et pauvres, et Il nous a élevés jusqu’à Lui et dans sa gloire (Ps. 72 : 13 ; 1 Sam. 2 : 8). Nous sommes les bénéficiaires indignes des « immenses richesses de sa grâce, dans sa bonté envers nous dans le Christ Jésus » (Éph. 2 : 7). Puissions-nous, nous qui sommes aujourd’hui, par grâce, « riches quant à Dieu » (Luc 12 : 21) de richesses éternelles, être de ceux qui « comprennent le pauvre » (Ps. 41 : 1), Celui qui a été méprisé et « foulé aux pieds » (Jac. 2 : 6 ; Amos 5 : 11), et qui est allé jusqu’à la mort de la croix pour nous. Sachons Lui rendre ce qu’Il est digne de recevoir : « puissance, et richesse, et sagesse, et force, et honneur, et gloire, et bénédiction » (Apoc. 5 : 12).
            À l’exemple de notre Maître, nous pouvons, à notre tour et dans notre mesure, nous souvenir des pauvres et contribuer à leurs besoins (Gal. 2 : 10 ; Rom. 15 : 26).


Des lépreux

                            Du temps de Jésus
            
Au début de son ministère, le Seigneur Jésus dira, dans la synagogue de Nazareth : « Il y avait beaucoup de lépreux en Israël au temps du prophète Élisée ; mais aucun d’eux ne fut rendu pur, sinon Naaman, le Syrien » (Luc 4 : 27). En entendant cela, les Juifs se mettent en colère et tentent de tuer le Seigneur Jésus, qui passe au milieu d’eux et s’en va (v. 29-30). Et, passant par les villes et les villages, Il rencontre des lépreux, toujours nombreux en Israël aux jours du Seigneur. Et Il les guérit de cette terrible maladie (Matt. 11 : 5). Lorsque Jésus envoie les douze pour « prêcher le royaume de Dieu et guérir les infirmes » (Luc 9 : 1, 2), Il leur donne le pouvoir de guérir les maladies et leur enjoint : « Purifiez les lépreux » (Matt. 10 : 8).
            L’une de ces interventions auprès d’un lépreux est reprise par les trois premiers évangélistes. Matthieu nous dit : « Et voici, un lépreux s’approcha (de Jésus) » (Matt. 8 : 2). Le lépreux était tenu par la Loi de rester éloigné des personnes saines, mais cet homme voit en Jésus celui qui peut le guérir – s’Il le veut. Alors il vient vers Lui. Il ne doute pas de sa puissance de guérison, mais peut-être de son amour. Marc nous parle alors de la compassion de Jésus envers cet homme (Marc 1 : 41). Il « étendit la main, le toucha et lui dit : Je veux, sois purifié » (ou guéri). « Aussitôt, il fut purifié de sa lèpre » (Matt. 8 : 3). Jésus l’envoie alors vers le sacrificateur, comme la Loi le demandait, avec une offrande (voir Lév. 14 : 1-7). Luc ajoute que, suite à cette guérison, la renommée de Jésus se répandait de plus en plus (Luc 5 : 15).
            Luc nous donne un autre récit d’une rencontre de Jésus avec un lépreux – il y en a même dix ! Neuf Juifs et un Samaritain (Luc 17 : 11-19). Leurs différences de pensées religieuses et leur absence de relations (voir Jean 4 : 9b) sont effacées par leur terrible sort commun. Ils s’arrêtent à distance et implorent la pitié de Jésus. Lui, les envoie vers les sacrificateurs comme le prescrivait la loi du lépreux au jour de sa purification (voir Lév. 14 : 1-2). En chemin les voilà tous « rendus purs » (v. 14) ! Neuf d’entre eux poursuivent leur chemin, mais le Samaritain, « cet étranger » (v. 18), fait aussitôt demi-tour et vient se jeter aux pieds de Celui qui l’a guéri et rendre gloire à Dieu. Jésus peut alors lui confirmer qu’il a été guéri à cause de la foi qu’il a manifestée envers Lui.

                            Application à la période de la grâce
            
La lèpre est l’une des images les plus frappantes du péché, l’une de ses manifestations les plus flagrantes. Elle conduit sans rémission à la mort (Rom. 6 : 23). Mais, « non seulement elle se termine par la mort, mais plus qu’aucune autre, cette maladie est une image de la mort opérant dans la vie, car les parties du corps qui en sont affectées meurent réellement tandis que le malade continue à vivre » (G.C. Willis – La loi du lépreux). La lèpre représente notre état de pécheur, et non pas nos actes de péché, l’un comme les autres nous rendant impurs. La lèpre commence d’une manière presque insidieuse – une marque, une tache – mais elle devient peu à peu une plaie qui s’étend et atteint le corps tout entier (voir Lév. 13 : 1, 2, 7-8).
            Lorsque nous réalisons qu’il n’y a rien de pur, rien de bon en nous, nous crions « Impur ! Impur ! » (Lév. 13 : 46) ; nous reconnaissons que nous sommes entièrement contaminés par le péché, qu’il n’y a aucun espoir d’être guéris, d’être sauvés, et que nous sommes « morts dans nos fautes et dans nos péchés » (Éph. 2 : 1). C’est alors que notre âme est prête à accepter par la foi la guérison, le salut que seul Jésus nous apporte. Il nous touche, pour ainsi dire, de sa main percée à la croix pour nous, et nous voilà entièrement purifiés de tous nos péchés. L’impur devient pur « par le sang de Jésus Christ » (1 Jean 1 : 7b). « Si nous confessons nos péchés, [Dieu] est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1 : 9). Quel motif puissant de rendre gloire et honneur à notre Sauveur !


Des aveugles

                            Du temps de Jésus
            
Jésus a rencontré de nombreux aveugles alors qu’Il parcourait la terre d’Israël (Luc 7 : 21). Certains l’étaient parfois dès leur naissance (Jean 9 : 1), d’autres étaient aveugles et avaient de plus une autre infirmité : on trouve un homme aveugle, démoniaque et muet (Matt. 12 : 22) ! De plus, ils étaient pauvres, car ils ne pouvaient pas travailler et gagner leur vie (Marc 10 : 46). Mais Il avait été annoncé par Ésaïe que le serviteur de l’Éternel allait être donné au peuple d’Israël « pour ouvrir les yeux aveugles » (És. 42 : 7), et le Psaume 146 affirme : « l’Éternel ouvre les yeux des aveugles » (Ps. 146 : 8a).
            Aussi nous voyons souvent Jésus intervenir en faveur des aveugles de son peuple (Matt. 21 : 14 ; Luc 7 : 21). Matthieu nous montre deux aveugles qui suivent Jésus et crient après Lui : « Aie pitié de nous, Fils de David » (Matt. 9 : 22). Jésus attend d’être arrivé à la maison puis Il teste leur foi en Lui : « Croyez-vous que je puisse faire cela ? ». Leur réponse est positive, alors Jésus leur dit : « Qu’il vous soit fait selon votre foi ». La mesure de foi de ces deux aveugles était l’assurance que Jésus pouvait leur rendre la vue, ainsi « leurs yeux furent ouverts ».
            Marc nous rapporte un fait qui se produit à Bethsaïda. On amène un aveugle à Jésus (Marc 8 : 22). Cet homme n’aurait pu trouver Jésus seul, aussi des personnes prennent soin de lui et prient Jésus pour lui. Les mains bénies du Seigneur Jésus prennent tout d’abord l’aveugle par la main : le voilà en sécurité auprès de Jésus. Puis, après avoir mis de sa salive sur ses yeux, Il pose les mains sur lui ; enfin Il met ses mains sur les yeux de l’homme et sa vue est entièrement rétablie. Jésus guérit cet homme en deux temps. Dans un premier temps, l’homme ne voit que la gloire et l’importance de l’homme, qui empêche de discerner le Seigneur, mais ensuite il « voit tout clairement » :
                    - lui-même - un pécheur désormais guéri ;
                    - les hommes - tels qu’ils sont réellement et l’importance qu’ils se donnent ;
                    - Jésus - Celui qui l’a guéri dans son amour et par sa puissance.
            Au chapitre 10 de cet évangile, nous trouvons Bartimée, aveugle mendiant sur le bord du chemin (Marc 10. 46). Il ne laisse pas passer cette dernière occasion d’être guéri : il surmonte tous les obstacles, prend courage, abandonne son vêtement, et arrive près de Jésus (v. 48-50). Jésus lui fait exprimer son grand besoin et Il répond à sa foi. Maintenant, Bartimée voit, et il désire être avec Jésus : il « le suivit dans le chemin » (v. 52). L’évangile selon Luc, qui nous rapporte cette guérison sans donner le nom de l’aveugle, précise : « il le suivit, glorifiant Dieu » (Luc 18 : 43). Cette louange à Dieu se propage dans tout le peuple. Matthieu évoque Jésus « ému de compassion » par ces deux aveugles qui Le supplient de leur ouvrir les yeux (Matt. 20 : 34 – dans cet évangile, écrit particulièrement pour les Juifs, deux aveugles sont mentionnés pour qu’ils reçoivent le témoignage de « deux ou trois » témoins, par lesquels « la chose sera établie » (Deut. 19 : 15)).
            Jean nous raconte l’histoire d’un homme né aveugle (Jean 9 : 1). Jésus s’arrête pour le guérir, car il fallait que, « en lui les œuvres de Dieu soient manifestées » (v. 3). Tout ce que faisait Jésus, c’était les œuvres que le Père Lui avait commandé de faire, pour sa gloire. Jésus fait de la boue avec sa salive, oint les yeux de l’aveugle et l’envoie se laver au réservoir de Siloé (ce mot signifie : envoyé). L’aveugle revient voyant ; il est guéri ! Commence alors pour lui un chemin difficile, dans lequel les pharisiens tentent d’attaquer Jésus à travers ce pauvre homme. Mais lui avance « de force en force » (Ps. 84 : 7), jusqu’à ce qu’il paraisse devant Celui qu’il va reconnaître et confesser comme le Seigneur, Celui en qui il met sa foi et à qui il rend l’hommage qui Lui est dû : « Je crois, Seigneur ! Et il lui rendit hommage » (v. 38).

                            Application à la période de la grâce
            
Nous étions autrefois aveugles spirituellement. Le « dieu de ce siècle » avait aveuglé nos pensées d’incrédules, comme il le fait encore aujourd’hui envers les hommes, et « la lumière de l’évangile de la gloire du Christ qui est l’image de Dieu » ne resplendissait pas à nos yeux aveugles (voir 2 Cor. 4 : 4). Mais, du sein de ces ténèbres morales, Jésus Christ, « la lumière du monde » (Jean 8 : 12 ; 9 : 5) envoyée par Dieu, « a resplendi dans nos cœurs pour faire resplendir la connaissance de la gloire de Dieu dans la face de Christ » (2 Cor. 4 : 6). Cette merveilleuse lumière a éclairé tous les hommes (Jean 1 : 9), et les yeux de ceux qui n’ont pas « mieux aimé les ténèbres que la lumière » (3 : 19) se sont laissé éclairer par cette lumière divine.
            Comme le peuple d’Israël, nous étions incapables de « voir » Jésus, de discerner spirituellement le Fils de Dieu venu sur la terre, au milieu des hommes, pour nous rendre la vue, pour nous sauver. Bien peu nombreux ont été ceux qui, comme Jean, ont pu dire : « Nous avons vu de nos yeux, … nous avons contemplé… ; nous avons vu et nous témoignons, et nous vous annonçons la vie éternelle, qui était auprès du Père et qui nous a été manifestée » (1 Jean 1 : 1-2). Ce n’était pas seulement la vue de ses yeux, mais aussi une merveilleuse vue spirituelle chez Jean !
            Par grâce, nos yeux ont été ouverts, et nous avons vu par la foi, dans Celui qui est mort sur la croix, le « Christ (qui) nous a aimés et s’est livré lui-même pour nous » (Éph. 5 : 2). Aujourd’hui, notre vision spirituelle est éclairée et, si « nous ne voyons pas encore que tout lui soit assujetti » - car ce jour, qui est proche, ne s’est pas encore levé -, toutefois « nous voyons Jésus » dans le ciel, « couronné de gloire et d’honneur » (Héb. 2 : 8-9). Et demain, quel bonheur ! nous Le verrons à toujours, non plus par la foi, non plus comme à travers un verre opaque, mais « face à face » (1 Cor. 13 : 12) dans la gloire du ciel, des yeux de nos corps rendus semblables au Sien.


Des sourds et des muets

                            Du temps de Jésus
            
Israël, qui aurait dû être le serviteur de l’Éternel, était devenu aveugle et sourd à la voix de son Dieu (És. 42 : 18-19). Mais Dieu avait « creusé des oreilles » (Ps. 40 : 6) au Serviteur parfait qui avait pris la place d’Israël. « Chaque matin », Il avait « l’oreille réveillée » par Dieu, « pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne », dit-Il ; « Le Seigneur, l’Éternel, m’a ouvert l’oreille, et moi je n’ai pas été rebelle » (És. 50 : 4-5). Le Serviteur fidèle de l’Éternel était caractérisé par son obéissance, qui l’a conduit à s’avancer jusqu’à la croix où son oreille a été percée (voir Ex. 21 : 6), où Il est mort pour nous sauver.
            Les sourds de naissance sont souvent muets, ou ont du mal à s’exprimer, car il leur est difficile d’apprendre à parler. En Marc 7 : 32-37, on amène à Jésus « un sourd qui parlait avec peine ». Jésus l’écarte de la foule et le prend à part. Seul avec Lui, Il met ses doigts dans les oreilles du sourd et met de sa propre salive sur la langue du muet. L’homme reçoit ce qui vient de la personne de Jésus, et aussitôt que Jésus dit « Ephphata » (Ouvre-toi), « ses oreilles s’ouvrirent et le lien de sa langue se dénoua et il se mit à parler correctement ». La guérison opérée par Jésus est complète : l’homme entend parfaitement et parle correctement. En voyant ce miracle, la foule rend témoignage aux œuvres de Christ : « Il fait toutes choses bien… » (v. 37).
            Un peu plus tard, un homme amène à Jésus son fils qui a un esprit impur (ce que nous avons vu plus haut), qui le rend muet et sourd (Marc 9 : 25). En réponse à la supplication du père éprouvé et à sa confession de foi en la puissance de la grâce de Dieu, Jésus commande à l’esprit de sortir de l’enfant qui demeure en vie lorsque Jésus le prend par la main pour le relever.
            En Matthieu 12 : 22, nous avons vu un homme qui était démoniaque, aveugle et muet. Satan l’empêche de voir les choses de Dieu et d’en parler. Mais la puissance et la grâce de Jésus délivre cet homme de l’emprise de Satan et lui rend la vue et la parole. L’évangéliste précise simplement : « [Jésus] le guérit ». Luc nous rapporte cette même guérison opérée par Jésus, précisant que « lorsque le démon fut sorti, le muet parla » (Luc 11 : 14).

                            Application à la période de la grâce

                                     Sourds
            
« Inclinez votre oreille et venez à moi ; écoutez, et votre âme vivra » (És. 55 : 3). Dieu a créé l’oreille de l’homme (Ps. 94 : 9a) et Il est le premier à lui avoir parlé (Gen. 1 : 28). Mais l’homme a fermé son oreille à la voix de Dieu pour écouter celle du tentateur et ses mensonges, et il est tombé dans le péché. Depuis, il continue de faire la sourde oreille à Dieu, pour ne pas Lui obéir et faire sa propre volonté. Aujourd’hui, comme autrefois en Israël, la terre est remplie de sourds, d’hommes qui ne veulent pas écouter Celui qui parle (Héb. 12 : 25) et venir à Jésus pour avoir la vie (voir Jean 5 : 40).
            Dieu fait entendre sa voix de multiples manières, Il appelle l’homme à venir à Lui pour être sauvé – « Aujourd’hui, si vous entendez sa voix, n’endurcissez pas vos cœurs » (Héb. 4 : 7). Aujourd’hui, c’est le jour du salut (2 Cor. 6 : 2), l’évangile est encore annoncé et beaucoup peuvent l’entendre. Mais, si les oreilles sont ouvertes aux bruits du monde, ils résonnent tellement fort qu’elles ne peuvent pas, le plus souvent, entendre la Parole de Dieu et ses appels au salut. Et même, pour certains qui pourtant ont entendu la parole qui leur a été annoncée, le temps n’est-il pas venu où le « sain enseignement » n’est plus supporté et où les hommes « détournent leurs oreilles de la vérité et se tournent vers les fables » (2 Tim. 4 : 4) ? Combien cela est solennel ! Et combien il est important, dans les temps difficiles que nous connaissons à la veille du retour du Seigneur, d’être toujours attentifs à sa voix, individuellement et collectivement (Apoc. 13 : 9 ; 2 : 7…). Il appelle, Il avertit, Il exhorte, Il encourage… Mais bientôt, que nous soyons vivants ou endormis par Jésus, nous allons entendre sa voix qui nous appellera à Lui pour entrer au ciel (voir 1 Thes. 4 : 16-17).

                                     Muets
            
« De l’abondance du cœur, la bouche parle » (Matt. 12 : 34). Dieu désire que les siens Lui parlent, Il est toujours attentif et les entend (Mal. 3 : 16). Il nous a « parlé dans le Fils » (Héb. 1 : 2) et nous L’avons entendu ! Objets d’un si grand salut n’aurions-nous rien à Lui dire ? Alors qu’Il nous a délivrés de la puissance de Satan, du péché et de la mort, des actions de grâce et de reconnaissance ne monteraient-elles pas de notre bouche, venant de notre cœur (Matt. 12 : 34b), vers Celui à qui nous devons tout – le salut, la paix, le pardon, la vie éternelle… Comment resterions-nous muets devant ce que Dieu a fait pour nous et de nous ? Puissions-nous plutôt dire avec David : « Mes lèvres, et mon âme, que tu as rachetée, exulteront quand je chanterai tes louanges. Ma langue aussi redira tout le jour ta justice » (Ps. 71 : 23-24).
            Dieu dit : « Je crée le fruit des lèvres » (És. 57 : 19), et ainsi nous pouvons Lui rendre « les sacrifices de nos lèvres » (Osée 14 : 2), venant de ce que Lui-même a mis dans nos cœurs : « Offrons donc par [Jésus], sans cesse à Dieu, un sacrifice de louanges, le fruit des lèvres qui confessent son nom » (Héb. 13 : 15 ; Ps. 51 : 15). Et nos bouches peuvent s’ouvrir aussi à tout moment (1 Thes. 5 : 16) et en toutes circonstances pour exposer « nos requêtes à Dieu par la prière, la supplication avec des actions de grâces » (Phil. 4 : 6).
            Et puis, si nous pouvons parler et chanter à Dieu, nous pouvons aussi nous « parler l’un à l’autre » (Mal. 3 : 16), nous « édifiant nous-mêmes sur notre très sainte foi » (Jude 20). L’un parle, l’autre écoute, la Parole de Dieu nous entretient de Christ, nous édifie tous deux, fortifie notre foi, nous encourage, nous console « chacun par la foi qui est dans l’autre » (Rom. 1 : 12) – « Ta parole m’a fait vivre », dira le psalmiste (Ps. 119 : 50b).
            Et nous qui connaissons la bonne nouvelle de l’évangile, « puissance de Dieu pour sauver quiconque croit » (Rom. 1 : 16), nous pouvons l’annoncer aux hommes – « soit qu’ils écoutent, soit qu’ils n’en fassent rien » (Ézé. 2 : 7) -, et leur présenter cette parole de vie, l’évangile de la grâce de Dieu en Jésus le Sauveur.


Boiteux, estropiés, infirmes et paralysés

                            Du temps de Jésus
            
« C’est lui qui pardonne toutes tes iniquités, qui guérit toutes tes infirmités » (Ps. 103 : 3). Les infirmes étaient nombreux en Israël et Jésus en a guéri plusieurs. Nous lisons, dans l’évangile selon Marc : « Comme [Jésus] sortait de la barque, les habitants le reconnurent aussitôt ; ils coururent par tout le pays d’alentour, et se mirent à apporter de tous côtés sur des brancards ceux qui se portaient mal, là où ils entendaient dire qu’il était. Et partout où il se rendait, dans les villages, les villes et les campagnes, on plaçait les infirmes dans les marchés et on le priait de les laisser toucher ne serait-ce que le bord de son vêtement ; et tous ceux qui le touchaient étaient guéris » (Marc 6 : 54-56). Ils venaient vers Lui lorsqu’Il était dans le temple de Jérusalem, et Il les guérissait (Matt. 21 : 14).
            Les évangiles ne nous rapportent que quelques rencontres du Seigneur Jésus avec des infirmes, boiteux, paralysés (voir Jean 21 : 25). Matthieu, Marc et Luc, parlent d’un homme qu’on apporte à Jésus, couché sur un lit. Malgré la foule qui les empêchait d’accéder à Jésus, ils trouvent le moyen de venir près de Lui (Marc 2 : 4 ; Luc 5 : 19). Jésus discerne la foi de l’homme et de ceux qui l’ont porté jusqu’à Lui. Il dit à l’homme : « Bon courage, mon enfant, tes péchés sont pardonnés » (Matt. 9 : 2). Les scribes et les pharisiens raisonnent mais ils n’ont pas la foi pour répondre à leur propre question, qui contient pourtant en elle-même sa réponse (Luc 5 : 21). En effet, seul Dieu peut pardonner les péchés, mais le Fils de l’homme qui était parmi les hommes était Dieu. Le pardon des péchés est la chose primordiale, et c’est la première que Jésus assure au paralysé, mais ensuite, afin de montrer la puissance et l’autorité du Fils de l’homme, Jésus dit au malade : « Lève-toi, prends ton lit et va dans ta maison » (v. 6). Les témoins de ce miracle rendent gloire à Dieu à cause du pouvoir déployé par Jésus envers cet homme paralysé. Cette grâce divine déployée envers un homme infirme a pour effet que tous glorifient Dieu (Marc 2 : 12 ; Luc 5 : 26).
            Au réservoir d’eau de Béthesda, Jésus voit un pauvre homme, couché parmi une multitude d’infirmes qui désiraient être guéris (Jean 5 : 2-3). Cet homme était infirme depuis 38 ans, et il attendait en vain la guérison. En effet, lorsque l’ange envoyé par Dieu de temps en temps venait agiter l’eau, il ne lui était pas possible d’être le premier à entrer dans la piscine pour être guéri : il n’avait aucune force en lui-même et personne pour l’aider (Jean 5 : 7). Mais Jésus vient et le voit. Il y a désormais quelqu’un qui est venu près de lui et qui va le secourir : Jésus est là ! L’infirme n’a plus besoin d’aller jusqu’à l’eau, mais seulement d’entendre et de croire la parole du Seigneur : « Lève-toi, prends ton brancard et marche. Et aussitôt l’homme fut guéri : il prit son brancard et se mit à marcher » (v. 9).

                            Application à la période de la grâce
            
Avant que la grâce de Dieu en Jésus ne vienne à nous pour nous sauver, nous étions comme cet infirme, tout à fait incapables d’obtenir le salut. Et comme l’homme du réservoir de Siloé, nous n’avions « personne » qui soit capable de nous amener aux eaux de la grâce. Tous nos propres efforts sont vains et inutiles et nous devons le confesser. Nous apprenons par l’histoire de l’infirme de Jean 5 que la Loi ne peut rien pour l’homme, sinon l’amener à réaliser son impuissance à être justifié devant Dieu, car la Loi n’apporte que la connaissance du péché (Rom. 3 : 20). Le principe de la Loi, c’est : « Celui qui aura pratiqué ces choses vivra par elles » (Gal. 3 : 12 ; Lév. 18 : 5 ; Rom. 10 : 5), mais elle n’a pas « le pouvoir de faire vivre » (Gal. 3 : 21).
            Mais Christ nous a délivrés du joug de la Loi, insupportable pour l’homme. Il est « la fin de la Loi pour justice à quiconque croit » (Rom. 10 : 4). C’est l’intervention de la grâce et de la puissance de Christ qui apporte la guérison à l’homme sans qu’il n’ait rien à faire, sinon croire. Nous avons quelqu’un vers qui nous tourner par la foi : Jésus Christ, le Fils de Dieu, qui est venu vers nous pour nous sauver ; et « quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé » (Rom. 10 : 13).


La fièvre

                            Du temps de Jésus
            
Les trois évangiles synoptiques rapportent un fait qui se produit au début du ministère de Jésus (Matt. 8 : 14-15 ; Marc 1 : 29-31 ; Luc 4 : 38-39). En sortant de la synagogue de Capernaüm, Jésus se rend chez Simon (qui est Pierre) et André, son frère. Ces deux hommes avaient été appelés par Jésus, et Le suivaient désormais. Là, il se trouve que la belle-mère de Pierre est malade ; atteinte de fièvre, elle est couchée et ne peut pas s’occuper de servir les invités. On le dit à Jésus (Marc 1 : 30), on Le prie pour elle (Luc 4 : 38). Alors Jésus, sans rien dire, tend la main, touche celle de la femme et la fait se lever ; aussitôt la fièvre disparaît. Elle se tient debout et sert Jésus (Matt. 8 : 15) et les siens (Marc 1 : 31 ; Luc 4 : 39).
            Jésus se trouve à Cana de Galilée, lorsqu’un officier du roi Hérode vient de Capernaüm (un trajet d’environ 30 kilomètres) pour le prier de venir guérir son fils, malade et près de la mort (Jean 4 : 46-47). Jésus éprouve la foi de cet homme ; Il n’accomplit pas « des signes et des prodiges » visibles extérieurement (v. 48 ; comp. 2 : 23-25), mais Il lui dit simplement : « Va, ton fils vit ». L’homme, avec une pleine foi dans la parole de Jésus, n’en demande pas plus et fait demi-tour pour rentrer chez lui. Jésus permet qu’avant qu’il ait accompli le long trajet de retour, les serviteurs de l’officier du roi viennent à sa rencontre et lui confirment la guérison de son fils, qui avait eu lieu au moment même où Jésus lui avait dit : « Ton fils vit ».

                            Application à la période de la grâce
            
La fièvre représente l’agitation permanente de l’homme qui, ne connaissant pas Dieu, est incapable de recevoir le Seigneur et de Le servir. Cette fébrilité est due au péché. Avant que la grâce ne vienne à nous par Christ, nous étions très actifs pour toutes sortes de choses qui tendaient à la recherche de notre propre satisfaction, mais nous ne nous « levions » pas pour rechercher Dieu. L’intervention divine fait disparaître cette fièvre et donne calme et repos à l’âme. Il devient alors possible de se tenir debout pour servir le Maître (Rom. 14 : 4) et servir les saints (Héb. 6 : 10).

                            Conséquences de la guérison
            
Dans tous les cas où Jésus intervient, la guérison est immédiate : il n’y a pas besoin d’un temps de convalescence. Dès que Saul de Tarse a été converti, la vue spirituelle lui a été donnée, le Saint Esprit l’a rempli, il s’est levé, a été baptisé, a repris des forces (Act. 9 : 17-18). Il passe quelques jours à Damas avec les disciples « et aussitôt il se mit à prêcher Jésus… » (v. 19). Il n’attend pas pour annoncer Jésus, mais notons, quant au service, qu’un temps de formation est nécessaire avant d’y entrer, comme nous le voyons pour de nombreux serviteurs de Dieu (Paul, Moïse, Josué, les disciples…).


La perte de sang, ou la vie qui s’en va

                            Du temps de Jésus
            
Matthieu (chapitre 9), Marc (chapitre 5) et Luc (chapitre 8) nous parlent tous les trois d’une femme qui souffrait d’une perte de sang depuis de nombreuses années (12 ans). N’étant jamais « purifiée de son flux », elle était constamment impure au milieu de son peuple (Lév. 15 : 19-30) – quelle souffrance ! Du milieu de la grande foule qui se presse autour de Jésus, elle se glisse derrière Lui et touche le bord de son vêtement. Elle était persuadée que ce qu’aucun médecin n’avait pu faire pour elle, Jésus le pourrait (Marc 5 : 27 ; 6 : 56). Grande est sa foi, grande sera sa délivrance ! À peine a-t-elle touché discrètement le bord du vêtement du Seigneur qu’elle est totalement guérie. Mais Jésus veut que la foi de son cœur soit manifestée par la confession de sa bouche ; ainsi ses craintes (Marc 5 : 33) sont apaisées, car Jésus lui donne l’assurance qu’elle est sauvée. Il la renvoie en pleine paix (v. 34).

                            Application à la période de la grâce
            
La perte de sang continue signifie la vie qui s’en va peu à peu. Avant que la grâce de Dieu ne nous sauve (Éph. 2 : 5b), nos jours s’en allaient un par un et nous allions inexorablement vers la mort et le jugement – notre état ne faisait qu’empirer et aucun remède n’y pouvait rien (comp. Marc 5 : 26). Mais Dieu a voulu nous purifier de toutes nos impuretés, comme Jésus l’a fait pour la femme (Ézé. 36 : 25, 29 : « Je vous délivrerai (ou : sauverai) de toutes vos impuretés »). La foi en Jésus Christ nous sauve ; elle nous apporte la vie éternelle, l’assurance du salut et la paix du cœur. Il faut le réaliser dans le cœur et le confesser. « Si, de ta bouche, tu reconnais Jésus comme Seigneur, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé. Car du cœur on croit pour la justice, et de la bouche on en fait déclaration pour le salut. En effet, l’Écriture dit : ‘’Quiconque croit en lui ne sera pas confus’’ et ‘’Quiconque invoquera le nom du Seigneur sera sauvé’’ » (Rom. 10 : 9-13).


L’homme à la main sèche

                            Du temps de Jésus
            
Parmi les nombreux paralysés que le Seigneur Jésus a guéris, il y a le cas d’un homme qui avait cette infirmité, mais non pas des membres inférieurs. Matthieu 12, Marc 3 et Luc 6 présentent tous les trois le court récit d’un incident qui se produit dans la synagogue, un jour de sabbat. Un homme se trouve là, dont une main est atrophiée. Les pharisiens sont prêts à s’opposer à Lui s’Il intervient pendant le sabbat et Jésus est attristé de l’endurcissement de leur cœur (Marc 3 : 5). Cependant, il n’y avait pas de repos pour le Seigneur tant que l’homme se trouvait sous la puissance du péché. Jésus demande à l’homme de se tenir debout devant tous (Luc 6 : 8), avec sa main paralysée bien visible. Jésus montre alors à ces pharisiens au cœur endurci quelle est la valeur d’un homme pour eux, d’un côté, pour le Dieu de grâce, de l’autre. Ils viendraient en secours à leur animal, mais pas à leur semblable, sous prétexte du strict respect du sabbat. Mais, si eux ne pouvaient pas laisser mourir une brebis tombée dans une fosse un jour de sabbat, combien plus était-il permis à Jésus de faire du bien à un pauvre homme infirme et de manifester la bonté de Dieu envers lui ! Les pharisiens ont la bouche fermée (Marc 3 : 4b).
            Jésus voulait et pouvait faire le bien. Il dit alors à l’homme : « Étends ta main » (v. 10). Il obéit et, aussitôt, il est guéri, ses deux mains sont parfaitement saines. Furieux, les pharisiens cherchent comment il pourraient faire mourir Jésus (v. 11 ; voir Ps. 37 : 32).

                            Application à la période de la grâce
            
Cette « main sèche », paralysée, nous rappelle que nous sommes incapables par nature de faire quoi que ce soit pour Dieu. Nous ne pouvons pas accomplir d’œuvres pour nous sauver et la Loi ne peut rien non plus pour nous. Mais si Jésus nous guérit, nous sauve, nous pourrons rendre grâces à notre Dieu tous les jours de notre vie : « Je te bénirai durant ma vie, j’élèverai mes mains en ton nom » (Ps. 63 : 4). Nous deviendrons des hommes de prière, qui « élèvent des mains saintes » (1 Tim. 2 : 8) vers Dieu. Nos mains seront rendues aptes à servir Dieu, à travailler pour Lui (Act. 20 : 34, 35).
            Avoir deux mains valides et saines (Matt. 12 : 13) nous permet de saisir les armes qui font la force du serviteur de Dieu, « les armes de la justice de la main droite (la parole de Dieu) et de la main gauche (le bouclier de la foi) » (2 Cor. 6 : 7). Nous pensons aux Juifs qui bâtissaient la muraille sous Néhémie : « ceux qui bâtissaient la muraille… faisaient le travail d’une main, et, de l’autre main, tenaient une arme » (Néh. 4 : 17). L’œuvre et le combat peuvent être menés de front.


L’homme hydropique

                            Du temps de Jésus
            
En Luc 14 : 1-6, le Seigneur Jésus donne aux pharisiens un enseignement semblable à celui que nous venons de voir avec l’homme à la main sèche. Un jour de sabbat, Il entre chez un pharisien pour y prendre un repas. Il y a là un homme atteint d’hydropisie (de la rétention d’eau dans les tissus internes). Le Seigneur, qui lit dans le cœur des docteurs de la Loi et des pharisiens et connaît leurs pensées, s’adresse tout d’abord à ceux qui l’épient pour savoir s’Il va intervenir un jour de sabbat : « Est-il permis de donner des soins, le jour du sabbat ? ». Comme souvent, ils ne répondent pas, car ils savent qu’ils seront pris en défaut. La grâce étant apparue en Jésus (Tite 2 : 11), le sabbat n’a plus de valeur. Alors Jésus prend le malade et le guérit. Puis Il s’adresse de nouveau à ses opposants : « Qui de vous, si son âne ou son bœuf tombe dans un puits, ne l’en retirera pas aussitôt le jour du sabbat ? ». Une fois de plus, ils ne peuvent pas répliquer aux paroles de Jésus.

                            Application à la période de la grâce
            
Quelle terrible maladie que le péché ! L’hydropisie peut atteindre les organes vitaux de l’homme (cœur, foie, poumons) et le conduire ainsi à la mort. Il en est ainsi avec le péché, dont la conséquence est : « Tu mourras certainement » (Gen. 2 : 17). Le seul moyen d’en être guéri, c’est de venir au Seigneur Jésus.
            Le croyant qui reçoit « l’eau vive », « l’eau de la vie » que donne Jésus, est le contraire d’un hydropique : il ne « retient » pas cette eau, mais elle est en lui « une fontaine d’eau qui jaillit en vie éternelle » (Jean 4 : 11 ; 14). Aujourd’hui encore, Jésus fait entendre cet appel à quiconque a soif de la vie éternelle, afin qu’il reçoive cette eau de la vie : « Que celui qui a soif vienne ; que celui qui veut prenne gratuitement de l’eau de la vie » (Apoc. 22 : 17).


Courbés sous le poids du péché

                            Du temps de Jésus
            
« L’Éternel relève tous ceux qui sont courbés » (Ps. 145 : 14b). Une fois encore, Jésus doit opposer la grâce et la bonté de Dieu à la dureté de cœur de ses adversaires, qui prétextent du sabbat pour tenter de l’empêcher de guérir les malades. Alors que Jésus enseigne dans une synagogue, une femme se tient là, possédée d’un esprit qui la rend infirme depuis 18 ans : « elle était courbée et absolument incapable de se redresser » (Luc 13 : 11). Dès que son regard se pose sur elle, Jésus l’appelle. Il lui déclare qu’elle est délivrée de son infirmité, puis Il pose les mains sur elle. « À l’instant », elle se redresse et glorifie Dieu. L’hypocrisie des adversaires de Jésus est encore manifestée et ils sont une fois de plus couverts de honte, alors que la foule se réjouit « des choses glorieuses qui étaient faites » par Jésus (v. 17).

                            Application à la période de la grâce
            
« Venez à moi, vous tous qui vous fatiguez et qui êtes chargés, et moi, je vous donnerai du repos » (Matt. 11 : 28).
            Nous reconnaissons-nous dans cette femme dont les regards n’étaient dirigés que vers la terre et qui était « absolument incapable » de se redresser et de regarder vers le ciel ? Les animaux regardent vers la terre, mais l’homme a la faculté de regarder en haut. Cependant, le poids du péché le courbe vers la terre et l’empêche de regarder vers Dieu. Nous étions « courbés sous les chaînes » de l’ennemi, sans possibilité de nous affranchir de son esclavage, et destinés à « mourir dans la fosse » (És. 51 : 14). Mais Dieu est intervenu et nous a « mis en liberté ». Les « portes de la prison » se sont ouvertes pour nous et nos « liens » ont été détachés (Act. 16 : 26).
            « Redressés » par Jésus, qui nous a délivrés de nos péchés par sa croix et nous a délivrés de nos infirmités, enfin rendus capables de regarder vers le ciel où nous le voyons dans sa gloire et sa beauté, notre cœur peut s’élever vers Lui en reconnaissance, en actions de grâce et en louanges pour ce qu’Il a fait pour nous.

                            La grâce en Jésus, qui sauve du péché
            
Dans ces trois exemples – l’homme à la main sèche, l’hydropique, la femme courbée – ce qui est mis en évidence, c’est la bonté et la puissance divines pour guérir et sauver l’homme pécheur. Aucune de ces personnes ne pouvait faire quoi que ce soit par elle-même pour sortir de son triste état qui la conduisait à la mort. Le pécheur n’a aucun moyen de se guérir de la maladie mortelle du péché. Par Adam, le péché est entré dans le monde et s’est propagé à toute sa race et « beaucoup ont été constitués pécheurs ». Mais « par la grâce qui est d’un seul homme, Jésus Christ », « beaucoup seront constitués justes ». « Là où le péché abondait, la grâce a surabondé, afin que, comme le péché a régné par la mort, de même aussi la grâce règne par la justice, pour la vie éternelle, par Jésus Christ notre Seigneur » (voir Rom. 5 : 12-21).


Les morts

                            Du temps de Jésus
            
Le Seigneur Jésus a rencontré la mort sur son chemin, la conséquence inéluctable du péché qui est entré dans le monde par la faute de nos premiers parents. Les évangiles mentionnent trois circonstances dans lesquelles le Fils du Dieu vivant se trouve devant la mort, objet de terreur pour l’homme (Job 18 : 14).
            En Marc 5, Matthieu 9 et Luc 8, nous lisons le récit de la résurrection de la fille de Jaïrus, un chef de synagogue. Cet homme désespéré se tourne vers Jésus car sa fille unique est au plus mal. Il le supplie de venir chez lui, car il croit que Jésus peut la guérir (Marc 5 : 23). Jésus entend la prière de cet homme éprouvé et aussitôt Il s’en va avec lui. Mais Il est retardé dans le chemin par une femme qui a elle aussi un grand besoin. C’est alors qu’on vient dire à Jaïrus : « Ta fille est morte… ». Mais, encore une fois, la parole de Jésus le prévient : « Ne crains pas, crois seulement » (v. 36). Le Seigneur entre dans la maison, met dehors tous les moqueurs incrédules et « réveille » la jeune fille qui était endormie (v. 39, 42).
            En Luc 7, deux cortèges se rencontrent à la porte de la ville de Naïn : l’un est celui de la mort, l’autre celui de la vie. C’est encore un enfant unique qui a été pris par la mort, et sa mère était déjà veuve. Quelle détresse ! Mais Jésus est saisi de compassion et s’adresse à cette pauvre femme, lui disant ; « Ne pleure pas » (v. 14). Puis Il s’avance et touche le brancard sur lequel on transportait le mort. Il s’adresse au mort : « Jeune homme, je te dis, lève-toi (ou : réveille-toi) ! » (v. 14). Seul le Fils de Dieu, le Tout-puissant, peut donner un tel ordre et, par son commandement, ramener à la vie celui que la mort avait déjà pris. « Comme le Père réveille les morts et les fait vivre, de même aussi le Fils fait vivre ceux qu'il veut » (Jean 5 : 21).
            Jean nous raconte cet épisode si touchant concernant la famille de Béthanie, chère au cœur du Seigneur. Lazare, son ami (Jean 11 : 11), tombe malade. Les sœurs font appel à Jésus, sachant qu’Il peut guérir leur frère. Mais Jésus demeure à Jérusalem, et Lazare meurt. Lorsque Jésus se rend à Béthanie, Lazare est mort depuis quatre jours, la décomposition de son corps a commencé (v. 39). Mais Jésus après avoir rendu grâces à son Père, « cria d’une voix forte : Lazare, viens ici, dehors ! Le mort sortit… » (v. 43, 44). Quel témoignage à la gloire de Dieu et à Celui que le Père avait envoyé parmi les hommes !

                            Application à la période de la grâce
            
Dans les trois récits qui nous sont donnés dans les évangiles où nous voyons le Fils de Dieu face à la mort, elle est à chaque fois vaincue par la puissance de la vie en Lui. Jésus démontre toujours qu’Il est « la résurrection et la vie » (Jean 11 : 25). Il effectuait ces miracles extraordinaires de résurrection tout d’abord pour que la gloire de son Père soit manifestée (Jean 11 : 4, 15, 40), car tel était le but qu’Il recherchait en premier lieu – Il pourra dire à son Père : « Moi, je t’ai glorifié sur la terre » (Jean 17 : 4). Mais Il a aussi ressuscité des morts pour la consolation de ceux qui étaient dans le deuil, pour leur rendre une âme chère que la mort avait pris. Et ceux qui « d’entre les morts ont été faits vivants » (Rom. 6 : 13), qui réalisent qu’ils doivent la vie au Sauveur, peuvent désormais réaliser ce qui est la part de tout croyant aujourd’hui : « ceux qui vivent ne vivent plus pour eux-mêmes, mais pour celui qui pour eux est mort et a été ressuscité » (2 Cor. 5 : 15).
            L’apôtre Paul présente son évangile aux croyants de Rome, en Jésus « démontré Fils de Dieu, en puissance, selon l’Esprit de sainteté, par la résurrection des morts, Jésus Christ notre Seigneur » (Rom. 1 : 3, 4). Le Seigneur Jésus est établi comme étant Fils de Dieu, non seulement par sa propre résurrection d’entre les morts, mais aussi par celles qu’Il a accomplies lorsqu’Il était au milieu de son peuple.
            Nous prenons à notre compte les paroles de l’apôtre Paul aux croyants d’Éphèse : « Et vous, vous étiez morts dans vos fautes et dans vos péchés (vous y avez marché autrefois, selon la façon de vivre de ce monde…) » (Éph. 2 : 1-3). Mais à nous qui avons cru, une part merveilleuse et bénie est accordée par l’amour de Dieu : « Dieu, qui est riche en miséricorde, à cause de son grand amour dont il nous a aimés, alors même que nous étions morts dans nos fautes, nous a vivifiés ensemble avec le Christ (c’est par la grâce que vous êtes sauvés), et nous a ressuscités ensemble, et nous a fait asseoir ensemble dans les lieux célestes dans le Christ Jésus » (Éph. 2 : 4-6). « Que dirons-nous donc devant tout cela ? » (Rom. 8 : 31).
            Jésus est venu jusqu’à nous et Il a « donné sa vie en rançon pour tous » (1 Tim. 2 : 6). Il est mort pour nous, afin que, par sa mort nous ayons la vie. Celui qui croit en Lui, « même s’il meurt (ou : même s’il est mort), vivra » (Jean 11 : 25), car la vie que nous donne le Seigneur Jésus va bien au-delà de la vie terrestre. La fille de Jaïrus, le fils de la veuve de Naïn, Lazare, tous trois ont vécu quelques temps après que Jésus leur ait rendu la vie, puis ils sont morts à nouveau. Ils ont pu dire un temps : « J’ai été mort et je suis vivant », mais seul le Fils de l’homme peut dire à toujours : « J’ai été mort, et voici je suis vivant aux siècles des siècles ; et je tiens les clefs de la mort et de l’hadès » (Apoc. 1 : 19).
            Glorieux résultat de la mort et de la résurrection de Jésus, tous ceux qui croient en Lui vivent désormais de sa propre vie de résurrection : « si nous avons été identifiés avec lui dans la ressemblance de sa mort, nous le serons aussi dans la ressemblance de sa résurrection » ; « si nous sommes morts avec Christ, nous croyons que nous vivrons avec lui, sachant que Christ, ayant été ressuscité d’entre les morts, ne meurt plus ; la mort ne domine plus sur lui » (Rom. 6 : 8-9). La mort de Christ nous apporte la vie, sa victoire sur la mort nous l’assure pour toujours. Christ est le grand vainqueur :
                    - de Satan, qui détenait le pouvoir de la mort et tenait les hommes asservis à sa puissance (Héb. 2 : 14, 15) ;
                    - du monde dont Satan est le chef (Jean 16 : 33 ; 14 : 30 ; 16 : 11) ;
                    - du péché qui conduit à la mort (Rom. 6 : 22) ;
                    - de la mort elle-même qu’Il a « annulée » (2 Tim. 1 : 10) et qui sera bientôt « abolie », « engloutie en victoire » (1 Cor. 15 : 26, 55).
            Et tous les croyants qui sont « endormis » (1 Cor. 15 : 18 ; 1 Thes. 4 : 14), connaîtront la résurrection lorsque le Seigneur Lui-même les appellera à sortir du tombeau pour s’en aller vers Lui, au ciel où ils vivront éternellement près de leur Sauveur (voir 1 Thes. 4 : 15-17). Le Seigneur Jésus a assuré aux croyants : « En vérité, en vérité, je vous dis : l’heure vient, et c’est maintenant, où les morts entendront la voix du Fils de Dieu, et ceux qui l’auront entendue vivront… tous ceux qui sont dans les tombeaux entendront sa voix ; et ils sortiront, ceux qui auront pratiqué le bien, pour une résurrection de vie » (Jean 5 : 25, 28, 29).
            Béni soit Dieu de ce que si « le salaire du péché, c’est la mort », toutefois « le don de grâce de Dieu, c’est la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur » (Rom. 6 : 22-23) ! Ce don est offert à tous les hommes malades du péché, pour les guérir à toujours. « Dieu a tant aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en Lui ne périsse pas, mais qu’il ait la vie éternelle. Dieu… a envoyé son Fils unique dans le monde… afin que le monde soit sauvé par lui » (Jean 3 : 16, 17).

              Christ a vaincu la mort, Il est ressuscité, Sa gloire est notre gloire, et pour l’éternité.
                                                     
(Hymnes & cantiques n° 13 st. 3).


Ph. Fuzier – avril 2024