Quelques pensées sur le Psaume 40
On ne peut pas entrer dans toutes les merveilles de ce psaume ! Nous n’arriverions pas au bout de notre méditation, même après des mois de réflexion. Jésus parle peu de Lui-même dans les Évangiles. Il était « débonnaire et humble de cœur » (Matt. 11 : 29). Il a laissé à d’autres le soin de parler de Lui. Ainsi dans ce Psaume 40, nous découvrons plus que David. Attachons-nous à Lui.
« J’ai attendu patiemment l’Éternel » (v. 2a).
Plusieurs hommes de Dieu, dans l’Écriture, ont été patients ; mais le Seigneur a attendu patiemment l’Éternel, d’une manière parfaite. Quel respect a-t-Il eu vis-à-vis de l’Éternel comme homme soumis et dépendant sur cette terre. Que nous apprenions de Lui ! Nous avons tellement de mal à être patients !
Dieu a envoyé une terrible épreuve à Job et la Parole nous dit : « Vous avez entendu parler de la patience de Job » (Jac. 5 : 11). S’Il pouvait dire cela de nous, ce serait pour sa gloire. Dans la situation du mépris, de la méchanceté des hommes, Jésus a attendu patiemment l’Éternel. Il a entendu son cri, au jardin de Gethsémané, où il a « offert, avec de grands cris et avec larmes, des prières et des supplications à celui qui pouvait le sauver de la mort » (Héb. 5 : 7).
« Il s’est penché vers moi, et a entendu mon cri. Il m’a fait monter hors du puits de la destruction, hors d’un bourbier plein de fange ; il a mis mes pieds sur un roc, il a affermi mes pas » (v. 2b-3).
Dieu n’a pas laissé les prières de son Fils sans réponse. Cependant, le Psaume 69 décrit ces « eaux » qui « me sont entrées jusque dans l’âme » et cette « boue profonde » où « il n’y a pas où prendre pied » (v. 2-3). Quelle image que ce « bourbier plein de fange » ! Christ y est entré à cause de nous et c’est une raison pour nous de L’aimer de tout notre cœur.
Dieu ne L’a pas laissé ainsi, Il L’a secouru. Il L’a fait monter hors de ce puits, hors de ce bourbier : « Il a mis mes pieds sur un roc, il a affermi mes pas » (v. 3b).
« Il a mis dans ma bouche un cantique nouveau, la louange de notre Dieu » (v. 4a).
Même dans les circonstances les plus terribles, le Seigneur a loué son Dieu. Il peut être loué comme Il ne l’avait jamais été auparavant. Et Christ n’est pas seul : c’est la louange de « notre Dieu ». Les croyants peuvent louer Dieu avec leur Sauveur qui a dit : « J’annoncerai ton nom à mes frères ; au milieu de l’assemblée je chanterai tes louanges (Ps. 22 : 23 ; Héb. 2 : 12).
« Beaucoup le verront… et ils se confieront en l’Éternel » (v. 4b).
Ne nous confions pas dans l’Ennemi de nos âmes, car l’orgueil était dans son cœur et il a voulu s’élever au-dessus de Dieu, alors que Jésus s’est abaissé Lui-même et Il a été « élevé très haut » (Phil. 2 : 9) ! Ayant vu comment Dieu a délivré Celui qui s’est confié parfaitement en Lui, les croyants peuvent se confier pleinement en Lui.
« Tu as multiplié, toi Éternel, mon Dieu, tes œuvres merveilleuses et tes pensées envers nous ; on ne peut les arranger devant toi » (v. 6a).
Les œuvres merveilleuses de Dieu en création et en délivrance, ses pensées d’amour envers son peuple qu’il a secouru, témoignaient de sa puissance et de sa bonté. Et tout dans l’œuvre de la croix et dans ses résultats est un sujet d’émerveillement. « Ce que l’œil n’a pas vu, que l’oreille n’a pas entendu, et qui n’est pas monté au cœur de l’homme, ce que Dieu a préparé pour ceux qui l’aiment » (1 Cor. 2 : 9).
Cela nous rappelle le cantique : « Compte les bienfaits de Dieu, mets-les tous devant tes yeux, tu verras en adorant combien le nombre en est grand ». Nous n’arrivons pas à compter les bienfaits de Dieu qui nous ont été dispensés au cours d’une seule journée.
La plus merveilleuse pensée est celle de rédemption, car Il nous a arrachés à la mort éternelle. « Mes pensées ne sont pas vos pensées et mes voies ne sont pas vos voies, dit l’Éternel » (És. 55 : 8-9). Si le Seigneur peut exprimer cela à l’égard des pensées et des œuvres merveilleuses de Dieu, combien cela est vrai pour nous ! Dans l’éternité, nous raconterons sans fin les merveilles des pensées de Dieu.
« Au sacrifice et à l’offrande de gâteau tu n’as pas pris plaisir : tu m’as creusé des oreilles : tu n’as pas demandé d’holocauste ni de sacrifice pour le péché » (v. 7).
« Tu m’as formé un corps » (Héb. 10 : 5). Nous avons là le « mystère de la piété » (1 Tim. 3 : 16). Dieu flairait l’odeur des holocaustes et exigeait des sacrifices pour le péché, mais Il ne pouvait y trouver son plaisir. Ésaïe 50 : 4 nous parle des oreilles ouvertes : « Il réveille mon oreille pour que j’écoute comme ceux qu’on enseigne ». L’homme dépendant se laissait réveiller pour écouter son Dieu, et cela chaque matin. Quel grand modèle pour nous ! « J’ai donné mon dos à ceux qui frappaient... je n’ai pas caché mon visage à l’opprobre et au crachats » (v. 6). Voilà les conséquences de son obéissance. Chers amis, est-ce que chaque matin, nous ouvrons nos oreilles, est-ce que nous avons à cœur d’obéir ? Nous sommes faibles, sans doute, et le Seigneur ne nous éprouve pas au-delà de ce que nous pouvons supporter (1 Cor. 10 : 13) ; mais Il désire nous rendre « conformes à l’image de son Fils » (Rom. 8 : 29).
« Alors j’ai dit : Voici, je viens ; il est écrit de moi dans le rouleau du livre » (v. 8).
Quelle parole que celle-là. C’est tout son dépouillement. Le Créateur pouvait dire et la chose était là : « Lui, il a parlé, et la chose a été ; il a commandé, et elle s’est tenue là » (Ps. 33 : 9). Mais pour l’œuvre de la croix, Il dit : « Voici, je viens ». On ne peut pas mesurer ce que ces trois mots contiennent dans le sens d’un total dépouillement.
« C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir, et ta loi est au-dedans de mes entrailles » (v. 9).
Est-ce que ce sont nos délices de faire la volonté de Dieu ? Souvent, elle est contraire à la nôtre. Ce n’est pas facile. Une mauvaise parole nous fâche et nous réagissons. Que Dieu nous aide dans notre mesure à pouvoir dire une parole qui reflète quelque chose de cette parole du Seigneur : « C’est mes délices, ô mon Dieu, de faire ce qui est ton bon plaisir ».
« Ta loi est au-dedans de mes entrailles ». L’homme a été incapable de garder la Loi, mais Dieu a manifesté sa grâce en envoyant son Fils ici-bas, le seul qui pouvait « rendre la loi grande et honorable » (És. 42 : 21). Il nous a « rachetés de la malédiction de la Loi », étant « devenu malédiction pour nous » (Gal. 3 : 13).
« J’ai annoncé la justice dans la grande assemblée » (v. 10).
Il nous suffit de lire les évangiles pour réaliser à quel point le Seigneur parlait de l’amour et de la justice de Dieu, de sa fidélité et de son salut. On a les mêmes pensées dans presque tous les chapitres d’Ésaïe. « Son plaisir sera la crainte de l’Éternel » (És. 11 : 2). Cette crainte de l’Éternel tend à disparaître parmi les saints, mais Dieu aime celui qui tremble à sa Parole (És. 66 : 2). Que le Seigneur nous la donne, cette crainte : nous en avons tellement besoin. La bonté et la vérité ne vont pas l’une sans l’autre et nous ne devons pas les séparer. Les conséquences de l’obéissance de Jésus ont été ses souffrances. Elles sont comme le fil rouge de toutes les Écritures.
« Ne retiens pas loin de moi tes compassions… Car des maux sans nombre m’ont entouré ; mes iniquités m’ont atteint… elles sont plus nombreuses que les cheveux de ma tête, et mon cœur m’a abandonné » (v. 12a-13).
Il implore son Dieu car des maux sans nombre l’ont entouré. Cela nous donne l’idée de la grandeur de ses souffrances et aussi ce qu’est le péché aux yeux de Dieu. Quelle chose terrible pour Lui ! Nous, nous sommes habitués au péché, nous en oublions la gravité, mais c’est une chose très grave.
« Des maux sans nombre… mes iniquités… » - il s’agit pourtant des nôtres ! Il les a faites siennes. L’holocauste était ce qui était le plus précieux parmi les sacrifices pour Dieu. « Par l’Esprit éternel [Christ] s’est offert lui-même à Dieu sans tache » (Héb. 9 : 14). Quel parfum que celui qui est monté devant Dieu au moment du sacrifice de Jésus !
« Mon cœur m’a abandonné ». Voilà le résultat de nos péchés. Quelle souffrance dans le cœur du Seigneur ! Traversant le jugement, Il s’écrie : « Mon cœur est comme de la cire, il est fondu au-dedans de mes entrailles » (Ps. 22 : 15).
« Qu’il te plaise, ô Éternel ! de me délivrer. Éternel ! hâte-toi de me secourir » (v. 14).
Quelle dépendance ! Cela nous rappelle le Psaume 102 : « Il a abattu ma force dans le chemin… J’ai dit : Mon Dieu ne m’enlève pas à la moitié de mes jours... » (v. 24-25a). Cela correspond à l’expression de Zacharie 13 : « Épée, réveille-toi contre mon berger, contre l’homme qui est mon compagnon » (v. 7). Mais pour Christ, il y eut la réponse divine : « Tes années sont de génération en génération ! » (Ps. 102 : 25b).
« Que ceux qui cherchent à détruire mon âme soient tous ensemble honteux et rouges de confusion ; qu’ils se retirent en arrière et soient confus, ceux qui prennent plaisir à mon malheur » (v. 15).
Les versets 15 et 16 nous parlent du jugement du peuple et de la haine du monde. Nous la voyons aux abords de la croix contre Jésus. Ce sont des paroles outrageantes, et de la part des chefs religieux en tout premier lieu. Ceux-là seront jugés et les moqueurs seront désolés.
« Que tous ceux qui te cherchent s’égaient et se réjouissent en toi ; que ceux qui aiment ton salut disent continuellement : Magnifié soit l’Éternel ! » (v. 17).
Pour ceux qui Le cherchent, il y a une part de joie que nous n’avons pas méritée. Nous avons donné beaucoup de peine au Seigneur, mais notre part est de nous égayer et de nous réjouir en Lui. Nous devrions pouvoir le faire chaque jour et continuellement dire : « Magnifié soit l’Éternel ! ».
« Et moi, je suis affligé et pauvre : le Seigneur pense à moi. Tu es mon secours et celui qui me délivre. Mon Dieu ! ne tarde pas » (v. 18).
Le Seigneur revient sur ses souffrances. Son secours est dans le fait que Dieu pense à Lui. Quelle solitude totale a été la sienne pendant les trois heures sombres !
« Mon Dieu, ne tarde pas ». Quelle chose terrible que cette interruption de communion pour Lui, qui était en communion constante avec son Père ! Il a pu remettre son esprit entre les mains du Père (Luc 23 : 46), après avoir dit : « C’est accompli » (Jean 19 : 30). Il est maintenant glorifié. La foi considère ces choses et adore. Que le Seigneur nous accorde de L’adorer déjà sur la terre, de tout notre cœur !
S. Brun - D’après une méditation de la Parole de Dieu (déc. 1985)