Une vie humaine - et Dieu
À l'époque où se situe ce récit, Paganini, l’un des plus grands violonistes de tous les temps, était jeune encore, mais sa réputation s’était déjà largement répandue. Un jour, il est invité à donner un concert devant un public de choix, comprenant les personnes les plus distinguées de la ville, les critiques les plus imminents. Les uns sont venus par curiosité, d’autres avec la ferme intention de détracter le célèbre violoniste. Il a déjà joué la plus grande partie de son programme, et a commencé un nouveau morceau, lorsqu’un sinistre « boum » retentit. Fronçant les sourcils, le virtuose s’efforce de cacher sa contrariété et continue en employant les trois cordes restantes. Peu après, une seconde corde saute. Aussitôt, des murmures irrités se font entendre dans la salle : comment a-t-il pu se présenter devant un auditoire aussi respectable sans s’être assuré que son instrument était bien au point ? Néanmoins, le violoniste continue de jouer sous une apparence impassible, mais le cœur angoissé. Soudain une troisième corde se rompt. La salle entière sursaute, des cris de colère sont poussés. Paganini demeure un moment indécis ; puis, s’avançant résolument sur l’avant de l’estrade, il brandit son archet et demande le silence. - Messieurs, crie-t-il, une corde - et Paganini ! - Et remettant son violon sous son menton, il recommence à jouer ; il joue même une mélodie de laquelle émane un tel charme que l’auditoire l’écoute avec recueillement et plus personne ne songe maintenant à mettre en doute son talent.
Une corde - et Paganini ! Une vie humaine - et Dieu ! Il peut te sembler que toutes les cordes de ton être sont cassées, qu’il ne vaut plus la peine de vivre : tes soucis s’accumulent, tu as peut-être perdu un être cher, tu es malade, tu es complètement découragé, tu es vraiment fatigué de la vie… Ne perds pas courage. Dieu ne t’oublie pas ! Remets-lui tout ton fardeau. De l’écheveau embrouillé des circonstances, Il peut faire jaillir « une fontaine d’eau vive ». Il peut faire vibrer les cordes usées en une musique nouvelle et pure.
Viens à Jésus, tel que tu es ! La Bible t’assure qu’Il est « plein de compassion et miséricordieux » (Jac. 5 : 11) envers ceux qui sont « fatigués et chargés » : « Venez à moi » , dit-Il, « et je vous donnerai du repos » (Matt. 11 : 28).
Cœur déçu, meurtri par la vie,
Lassé, fatigué du chemin,
Veux-tu, pour ton âme asservie,
Trouver le remède divin ?
Veux-tu trouver la délivrance
De ton péché, de son pouvoir ?
Veux-tu marcher plein d’assurance,
Le cœur rempli d’un saint espoir ?
De Jésus accepte la grâce,
Réponds à son appel d’amour
Oh ! n’attends plus, car l’heure passe,
Reviens à ton Dieu dès ce jour !
Celui qui s’est confié en Dieu en acceptant sa grâce, qui a répondu à l’appel d’amour du Sauveur, est « né de nouveau » (Jean 3 : 3-8) ; il est « en Christ… une nouvelle création : les choses vieilles sont passées... toutes choses sont faites nouvelles » : il a été « réconcilié » avec Dieu « par Christ » (2 Cor. 5 :17-18). Tu peux, toi aussi, « naître de nouveau » (Jean 3 : 3-8), en recevant la lumière que donne l’évangile de la grâce de Dieu, la lumière sur ce que tu es (un pécheur perdu) et la lumière sur ce que Dieu est (amour et lumière). « Il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne périsse pas mais qu’il ait la vie éternelle » (Jean 3 : 16).
Mais peut-être t’es-tu confié(e) en Dieu, tu as éprouvé qu’Il est « miséricordieux et faisant grâce » (Ps. 86 : 15). Tu sais qu’Il t’a pris totalement en charge. Et pourtant, il t’arrive encore souvent d’avoir un fardeau - non plus le fardeau de tes péchés, mais celui des soucis. N’est-il pas temps alors de t’en décharger, en les confiant tout simplement à Dieu dans la prière ? Sa Parole nous dit, à nous tous qui avons cru en Lui : « Rejetez sur lui (Dieu) tout votre souci, car il prend soin de vous » (1 Pier. 5 : 7). « Ne vous inquiétez de rien, mais, en toutes choses, exposez vos requêtes à Dieu par la prière… et la paix de Dieu, qui surpasse toute intelligence, gardera vos cœurs et vos pensées dans le Christ Jésus » (Phil. 4 : 6-7). Nous pouvons expérimenter toute la valeur de cette promesse : « Tu garderas dans une paix parfaite l’esprit qui s’appuie sur toi, car il se confie en toi » (Es. 26 : 3).
Dieu, notre Créateur et notre Sauveur, peut « donner des chants de joie dans la nuit », affirme Job (35 : 10). Nous pouvons être, comme le dit l’apôtre Paul, « attristés, mais toujours joyeux » (2 Cor. 6 : 10). Et nous pouvons chanter « dans la nuit », car pour nous chrétiens, une étoile brille d’un vif éclat : l’espérance de la venue de notre Sauveur.
D’après un ancien article - « Almanach évangélique » (année 1960)