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LE SEIGNEUR DANS NOS PENSÉES ET NOS CIRCONSTANCES

Matthieu 16 : 21-27 – Exode 15 : 22-27


Matthieu 16 – Penser aux choses de Dieu et non à celles des hommes
Exode 15 – Les leçons de Mara
 

Matthieu 16 – Penser aux choses de Dieu et non à celles des hommes

                        Le disciple Pierre
            
Dans ce passage de l’évangile de Matthieu, nous avons un entretien bref, très connu : il a lieu entre le Seigneur et l’un de ses disciples, celui qui était le plus en avant parmi eux. Incontestablement, Pierre était le premier des disciples, c’était selon la pensée de Dieu. Il a fait preuve de beaucoup d’amour pour le Seigneur et il est bon pour nous de le souligner avec la plus grande attention. Pierre était un homme tout à fait remarquable. Dieu a choisi là un homme inculte, un pêcheur, un homme du commun, illettré (voir Act. 4 : 13). Son nom est devenu extrêmement célèbre ; on s’en est fort mal servi et on s’en sert encore fort mal, mais il n’y est pour rien.
            C’était un vase que le Seigneur connaissait parfaitement bien. Le vase représente la capacité naturelle de l’homme. Quand le Seigneur l’appelle, Il change son nom de « Simon » en celui de « Pierre ». C’était un homme qui ne pouvait se prévaloir de tous les privilèges que les choses humaines apportent à l’homme.
            Les onze étaient ainsi. Il y a eu le bon treizième, qui est Paul, différent par son appel. Paul n’a jamais vu le Seigneur selon la chair. Il était un homme distingué dont les qualités naturelles flatteraient volontiers notre chair, mais il n’y en a pas eu un comme Paul pour mettre de côté ces qualités.
            Le Seigneur choisit bien son personnel, et cela pour fermer la bouche aux prétentions de la chair, car celle-ci trouve quelquefois une terre d’élection dans notre cœur. Pierre, ce cher disciple, a eu de très beaux gestes. Il était très spontané, tout le contraire d’un homme calculé. On dirait dans le monde qu’il était un homme sincère, en signifiant par là quelqu’un en qui on peut avoir confiance. Nous voyons ici qu’un homme peut être très sincère, mais dans un état tel que le Seigneur ne peut pas se fier à lui, et nous non plus.

                        Pierre reprend le Seigneur
            
Le Seigneur annonce qu’Il va mourir. Pierre aimait l’ordre, l’ordre social. C’était un bon Israélite. Le Seigneur touche un point sensible chez Pierre, lorsqu’Il dit aux disciples qu’Il allait devoir souffrir à Jérusalem, la ville chère au cœur d’un vrai Israélite ! Toute l’élite religieuse allait être contre Lui, et puis Il allait mourir (v. 21). Pierre ne peut pas supporter tout cela. Il était très heureux de penser pouvoir régner avec son Seigneur !... Et voilà qu’en quelques mots Jésus jette toutes ses espérances par terre ! Il lui annonce qu’Il va être mis à mort ! Alors Pierre reprend le Seigneur (v. 22). Il est intéressant de voir, dans les évangiles, les scènes où des personnes parlent au Seigneur et Lui disent de faire ceci ou cela.
            Le Seigneur traite Pierre d’une manière que nous n’aurions jamais imaginée, d’une manière très dure, où nous pourrions dire qu’il n’y a pas de trace d’amour. « Va arrière de moi, Satan » (v. 23). Voilà une parole qui n’est pas équivoque. Comme disait quelqu’un : Est-ce que le Seigneur ne nous appelle pas plus d’une fois Satan, en quelque chose ?

                        Notre réaction face aux vérités du christianisme
            
L’état d’âme de Pierre n’était pas à la hauteur des révélations qu’il avait reçues. Et cela peut très souvent s’appliquer à nous-mêmes. Pourtant, nous en savons plus que Pierre ; nous savons que le Seigneur est à la droite de Dieu. Toutes les révélations concernant l’Assemblée n’étaient pas données alors ; les disciples avaient juste celles que le Seigneur venait de leur donner (v. 17-18). Nous, nous avons de très hautes révélations dont nous connaissons la véracité. Et si nous disons que le Seigneur n’est pas à la droite de Dieu, nous sommes des hérétiques ; et c’est le jugement des hérétiques qui nous attend. Si nous disons que nous ne sommes pas morts avec Christ, nous sommes des hérétiques et dignes du jugement des hérétiques. Nous avons une très grande somme de vérités, toutes divines. Ce ne sont pas « la chair et le sang » (v. 17) qui nous ont révélé tout cela, mais c’est notre Père qui est dans les cieux.
            Que de fois, avec la possession de ces hautes vérités – dont pas une ne tombera en terre sans être accomplie par Dieu –, le Seigneur est obligé de nous appeler Satan en quelque chose toutes les fois où nous reculons devant les conséquences d’une vérité révélée. Alors, cela doit nous arriver souvent ! En particulier, voilà une autre vérité courante : les chrétiens sont des gens qui sont morts et les chrétiens sont des gens qui sont vivants. Si nous avons de l’oreille, nous entendrons le Seigneur nous appeler Satan chaque fois que nous reculons devant cette vérité. On revient ainsi au christianisme véritable en dehors duquel nous ne sommes pas à notre place, en dehors duquel le sel a perdu sa saveur (Matt. 5 : 13).

                        Prendre sa croix
            
Celui qui veut suivre le Seigneur ne doit pas s’attendre à un trône, à l’exercice d’un pouvoir, d’une autorité – ce que la chair demande. Mais que demande le Seigneur ? « Qu’il renonce à lui-même, qu’il prenne sa croix et me suive » (v. 24). Voilà le christianisme quotidien, et pas le « christianisme du dimanche ». Le Seigneur met le doigt tout juste sur la bonne corde. Vous pouvez renoncer à un petit plaisir… pour le remplacer par un autre. Mais « renoncer à soi-même », comme cela est développé ailleurs dans la Parole, il n’y a rien de plus profond. On ne va pas dire à un pauvre inconverti de renoncer à lui-même, autant lui dire de se tuer sur-le-champ !
            Le règne est pour plus tard, mais pas pour maintenant. Que le Seigneur nous aide à penser à cela. Bien loin que ce soit une mauvaise chose, c’est le secret de tout bonheur dans le monde. Si nous nourrissons notre volonté - c’est un délice de faire sa propre volonté et il n’y a rien de si pénible à un homme que de faire la volonté d’un autre -, si nous soignons notre volonté propre, que faudra-t-il à la fin ?
            Le Seigneur parle ici des richesses (v. 26). Il n’y a pas que les richesses. Elles sont un très grand obstacle et il est très difficile d’avoir des richesses sans les aimer.
            Nous pouvons faire une autre application de ce passage. Christ est mort et le chrétien est crucifié avec Lui. Quelqu’un qui penserait : Je connais bien les passages de l’affranchissement, les chapitre 6, 7 et 8 de l’épître aux Romains, et bien d’autres ; j’ai noté sur un carnet que je porte sur moi de précieuses vérités concernant l’affranchissement – eh bien, celui-là serait loin du compte. Il ne suffit pas de connaître les passages sur l’affranchissement. Si nous ne veillons pas, ils n’ont pas de force et nous retombons tout à fait au niveau des gens du monde. « Qu’il prenne sa croix chaque jour » (Luc 9 : 23).


Exode 15 – Les leçons de Mara

                        La liberté chrétienne
            
Dans l’Exode, nous trouvons le peuple racheté en route pour le pays de la promesse. Le salut de mon âme n’est pas une expérience, mais la vie de mon âme est remplie d’expériences, heureuses ou malheureuses. Renoncer à moi-même, prendre ma croix chaque jour ou appliquer la crucifixion à ma vie. Si je nourris dans mon cœur l’amour de l’argent et si je suis exercé quant à cela, je crucifierai cette passion dans mon cœur. Comment crucifie-t-on une passion ? Comment applique-t-on la croix d’une manière efficace à une passion ? Il ne s’agit pas de faire bonne mine aux hommes et à Dieu – nous sommes alors tristes et malheureux.
            Le Seigneur a l’air de nous donner là une obligation terrible ! Non ! Il nous ouvre la porte de la liberté. La liberté, c’est une devise dans le monde, mais personne ne sait ce que c’est. La vraie liberté, c’est l’obéissance à Christ, à Dieu. On est libre quand on veut ce que Dieu veut, c’est « la loi de la liberté », comme dit Jacques dans son épître (1 : 25).

                        L’éducation du chrétien par le Seigneur
            
Le peuple arrive à un endroit où les eaux sont amères (Ex. 15 : 23). Moïse leur enseigne un bois et les eaux deviennent douces (v. 25). Les eaux amères, ce sont les circonstances pénibles, et le Seigneur sait les changer en circonstances agréables. Que se passe-t-il à Mara ? Tout ce qui constitue nos tendances, notre caractère, nos convoitises, le Seigneur s’emploie à le détruire, une fois que nous sommes convertis. Dieu s’occupe de notre éducation. Il le fait d’une manière très minutieuse. Il y a chez nous tellement d’orgueil – chez le plus humble, le plus pauvre, le plus illettré, il y a une telle énergie d’orgueil ! Il y a en nous tellement d’égoïsme. Tout le monde en est là. Mais, entre le fait de le savoir comme vérité générale et le savoir pour soi, il y a un abîme.
            Dieu veut faire notre éducation. Il ne nous demande pas notre avis. On se croit les premiers de tous et on pense que personne sur la terre n’est apparu qui ait eu d’aussi brillantes espérances. Le Seigneur visite cette âme et c’est Mara. C’est amer parce que cela a le goût de la mort. Le Seigneur s’emploie à ce que tout ce qui est une entrave à la bénédiction soit ôté. On ne peut recevoir le bénéfice des sources et des ministères sans que le travail de dépouillement, de destruction, soit fait. Cela tend à s’estomper dans l’Assemblée. Il ne suffit pas de raconter aux enfants de petites histoires. Le Seigneur veut nous faire goûter la mort. Nous avons une très bonne opinion de nous-mêmes, c’est le cas de tout le monde. Il faut un ou plusieurs Mara. Ne nous contentons pas de rectitude extérieure. Quand nous avons une bonne opinion de nous-même, le Seigneur nous fait passer par un ou plusieurs Mara. C’est la mort.

                        Dépendre du Seigneur
            
Dieu fait ce qu’Il veut, moi aussi. Voilà ce que pense l’homme – ni Dieu, ni maître. Il n’y a pas que le monde qui fasse ainsi. Le Seigneur nous fait passer par Mara et nous brise en cela. Et quand nous sommes brisés, nous sommes heureux. Le Seigneur nous tient et ne nous lâche pas. Il y aura pour cela peut-être 100 Mara, même s’il vaut bien mieux qu’il n’y en ait qu’un. Lorsque nous reconnaissons, par exemple, que nous avons passé une partie de notre vie dans l’égarement et que nous nous humilions, l’eau amère devient douce. Ce n’est pas l’âge seulement qui compte pour un chrétien. Il peut vivre 40 ans de vie chrétienne et être aussi jeune qu’au départ. C’est la dépendance qui compte. Un chrétien qui a de l’âge et qui a marché avec le Seigneur ne voudrait pas revenir au début de sa vie chrétienne. Quand on voit des jeunes chrétiens commencer, on tremble, mais on les remet au Seigneur.

                        Vivre avec le Seigneur
            
Le résultat de ces Mara, c’est la bénédiction. On est heureux, on est en paix dans son âme. Il est affreux de penser qu’un chrétien peut être tourmenté par des passions.
            Que le Seigneur nous accorde de Lui demander de nous aider contre nous-mêmes ! Si nous cherchons de grandes choses, nous nous assurons des Mara dont nous pourrions nous passer. La chose la plus difficile, c’est de vivre avec le Seigneur jour après jour, faire ce que le Seigneur veut, chaque jour.
            On ne voudrait pas revenir en arrière, car on est beaucoup plus heureux. On se réfugie auprès de quelqu’un qu’on connaît. On sait gravir les marches qui conduisent au refuge, comme disait quelqu’un. Ce qui caractérise un homme, ce n’est pas ce qu’il connaît, mais c’est la place que Christ tient dans son cœur.
            Si je nourris des ambitions, quand je serai arrivé à ce que mon ambition désire, je serai obligé de faire un très grand retour en arrière pour revenir dans le chemin du Seigneur.
            Que le Seigneur nous soit en aide jusqu’au moment où Il viendra ! Si quelqu’un sort du chemin de Christ, il se prépare des larmes amères. Regardons, par exemple, la vie d’Abraham et celle de Jacob. L’une est presque vide de circonstances affligeantes et de tourments, pleine de paix et de communion avec Dieu, et l’autre pleine de circonstances difficiles et de tourments.


D’après une prédication (23-02-1958)