BÉNIS EN CHRIST
Les bénédictions de Dieu dans les épîtres de Paul
Épître aux Éphésiens
Autres épîtres de Paul
Les pensées et les actes du Dieu d’amour envers nous
La grâce de Dieu nous a accordé de grandes et nombreuses bénédictions en Christ. Nous en bénéficions dès que nous avons cru au Seigneur Jésus et que, en conséquence, nous sommes devenus les enfants d’un Père qui nous aime et veut nous bénir abondamment.
Dans ses épîtres, écrites à différentes assemblées, l’apôtre Paul en mentionne plusieurs. Nous aimerions parcourir ces lettres et y découvrir ensemble quelques-unes de ces précieuses faveurs dont notre Dieu et Père nous comble et qui nous accompagnent tout au long de notre vie et de notre marche chrétiennes.
Lorsque l’apôtre Paul a écrit aux croyants d’Éphèse, leur état spirituel était tel qu’il a pu développer pleinement devant eux les conseils élevés de Dieu. Paul n’avait mis « aucune réserve » à leur « annoncer tout le dessein de Dieu » (Act. 20 : 27). Cette lettre le confirme. Il leur annonce la bonne nouvelle des « richesses insondables du Christ » (Éph. 3 : 8) et les fait entrer dans la connaissance de la position céleste et des bénédictions spirituelles des rachetés dans le Christ Jésus.
En lisant le début du premier chapitre de l’épître aux Éphésiens, nous sommes confondus par la révélation que Dieu, par son serviteur Paul, nous donne de son conseil d’éternité. Ces pensées et ces plans d’amour ont Christ pour centre et pour objet, et sont « la gloire de sa grâce » (1 : 6). Mais Dieu déploie son propos par les « richesses de sa grâce » (1 : 7) en rassemblant des hommes auprès de Lui et en les associant dès à présent et pour l’éternité à son Fils bien-aimé : ils bénéficient, individuellement et collectivement, d’immenses bénédictions en Christ faisant partie de ce conseil divin.
Dans une seule et longue phrase qui va du verset 3 au verset 14 (segmentée dans nos traductions pour une meilleure compréhension), nous ne trouvons pas moins de neuf fois que tout ce que nous avons de la part de Dieu, nous l’avons « en », ou « dans » le Seigneur Jésus (plus de 40 fois dans la lettre). Dieu a appelé les croyants à être des « saints dans le Christ Jésus » (1 : 1 ; voir 1 Cor 1 : 2), c’est-à-dire des « mis à part » par Dieu et pour Lui. L’apôtre rappellera souvent ce caractère des croyants dans ses lettres, un attribut de Dieu Lui-même, ce qui implique pour nous, croyants, la responsabilité de maintenir constamment cette séparation d’avec le mal (voir 1 Pi. 1 : 15-16).
Nous apprenons ainsi que nous sommes :
- « bénis de toute bénédiction spirituelle dans les lieux célestes en Christ » ;
- élus en Lui ;
- saints et irréprochables devant Dieu en amour ;
- adoptés - et ainsi devenus enfants - pour Dieu par Jésus Christ ;
- rendus agréables dans le Bien-aimé.
En Lui nous avons été rachetés et pardonnés. Nous sommes héritiers de Dieu, ce que l’apôtre rappellera dans d’autres épîtres (Romains, Galates, Tite). Nous avons aussi été scellés du Saint Esprit (Éph. 1 : 13-14), Personne divine que nous avons reçue de Dieu et du Seigneur Jésus, et qui demeure en nous éternellement (Jean 14 : 16 ; 15 : 26). Sommes-nous vraiment conscients du privilège extraordinaire d’avoir cet hôte divin habitant en nous depuis que nous avons cru (Éph. 1 : 13b) et pour toujours ?
Un peu plus loin dans cette épître, il est dit que nous qui étions « morts dans nos fautes », nous sommes maintenant « vivifiés ensemble avec le Christ », ayant été sauvés par la grâce divine – don de Dieu ; puis « ressuscités ensemble » et assis ensemble « dans les lieux célestes dans le Christ Jésus » (Éph. 2 : 5-7).
Bénédictions collectives
L’apôtre nous rappelle ce que nous étions autrefois en tant que nations : nous ne faisions pas partie du peuple de Dieu, nous n’avions droit à rien et ne pouvions rien espérer ; nous étions loin de Dieu et sans Lui. Mais Christ est venu pour annoncer « la bonne nouvelle de la paix », à nous qui étions loin (Éph. 2 : 17). Et, plus encore, Il est « notre paix » et Il a fait la paix pour nous avec Dieu. Son sang (sa mort) nous a approchés de Dieu (2 : 13-14) – seul moyen par lequel cela a été rendu possible (voir Héb. 10 : 19-22). Nous avons désormais accès auprès du Père par le Saint Esprit (Éph. 2 : 18) par lequel tous les croyants - qu’ils soient Juifs ou gens des nations - ont été baptisés « pour être un seul corps » (1 Cor. 12 : 13).
Tous ceux qui ont accepté Jésus comme leur Sauveur forment le « seul corps » de Christ sur la terre, résultat éternellement béni de la mort de Christ à la croix. Ils font aussi désormais partie de la maison de Dieu établie sur « la maîtresse pierre de l’angle », Jésus Christ. L’apôtre Pierre nous dira que nous sommes « des pierres vivantes » édifiées en « une maison spirituelle » sur « la maîtresse pierre d’angle, choisie et précieuse aux yeux de Dieu », et « merveilleuse devant nos yeux » (1 Pi. 2 : 4-5 ; Ps. 118 : 22-23).
Les croyants unis en Christ sont maintenant « édifiés ensemble » afin d’être sur la terre une « habitation de Dieu par l’Esprit » (Éph. 2 : 22). Ils font partie de l’Assemblée de Dieu, vue ici sous trois aspects :
- comme le corps de Christ, dont Il est la tête glorifiée dans le ciel ;
- comme un édifice complet sur la terre, composé de tous les saints à un moment donné ;
- comme « un temple saint », composé de tous les croyants de la période de la grâce.
Quelle grâce, quel privilège de faire partie de cette assemblée que dans son amour « Dieu a acquise par le sang de son propre Fils » (Act. 20 : 28) ! Et c’est par elle que Dieu donne à connaître sa « sagesse si variée » « aux pouvoirs et aux autorités qui sont dans les lieux célestes » (Éph. 3 : 10). Cela n’était rien moins que le plan éternel établi par Dieu « dans le Christ Jésus » (v. 11) !
L’Assemblée est l’objet de l’amour de Christ : Il l’a prouvé en ce qu’Il « s’est livré lui-même pour elle » (Éph. 5 : 25). Aujourd’hui, elle est l’objet de ses soins constants : « Il la sanctifie, en la purifiant par le lavage d’eau par la Parole… Il la nourrit et la chérit » (v. 26, 29). Il la prépare ainsi pour le jour où Il se la présentera à Lui-même « glorieuse…, sainte et irréprochable » (v. 27).
Bénédictions liées à la marche du croyant
Plus loin, dans la partie pratique de cette épître (ch. 4 à 6), nous sommes exhortés à « marcher dans l’amour », parce que nous sommes « de bien-aimés enfants » de Dieu (5 : 1). Nous sommes aussi appelés à marcher « comme des enfants de lumière », car nous qui étions autrefois ténèbres, nous sommes maintenant « lumière dans le Seigneur » (5 : 8) et nous pouvons porter « le fruit de la lumière » (v. 9-11 ; Jean 15 : 8).
En lisant les autres lettres de l’apôtre Paul, nous allons trouver de nouvelles faveurs de Dieu pour ses bien-aimés enfants, ou encore le rappel de bénédictions déjà découvertes. Nous pouvons en mentionner quelques-unes en parcourant ces épîtres dans l’ordre dans lequel elles ont été écrites. Nous ne nous arrêterons pas sur l’épître aux Hébreux, même si elle a été très probablement écrite par Paul. Cette lettre dont le sujet principal est la Personne de Christ et son œuvre, nécessiterait un développement trop long pour cet article.
Les premières lettres aux assemblées
La première épître aux Thessaloniciens est une lettre d’encouragement et de consolation (2 : 7-8, 11 ; 4 : 18). Elle nous fortifie dans la certitude que nous sommes « aimés de Dieu » (1 : 4), que nous sommes élus, choisis par la grâce souveraine de Dieu, et que nous serons bientôt « toujours avec le Seigneur » (4 : 17). Précieux privilèges présents et à venir ! Le sujet de l’élection reviendra sous la plume de l’apôtre dans d’autres épîtres (Rom. 9 : 11 ; Éph. 1 : 4 ; Col. 3 : 12, etc. – Rom. 11 : 5-7, 28 - au sujet d’Israël). Quelle sûreté pour ces croyants – et aussi pour nous – de savoir que le Dieu qui nous a appelés au salut nous « sanctifie entièrement » et nous « conserve sans reproche » à la venue du Seigneur (1 Thes. 5 : 23). Il est fidèle pour le faire et l’achever selon son propos à notre égard (v. 24).
La deuxième épître aux Thessaloniciens, écrite peu de temps après la première, encourage ces croyants jeunes dans la foi auxquels on faisait croire que le « jour du Seigneur » était déjà arrivé (2 : 2). L’apôtre les rassure et leur décrit les événements qui doivent nécessairement se produire avant ce « jour » qui commencera au moment de « l’apparition de sa venue » (2 : 8) en gloire et se terminera après la dissolution de la terre actuelle (2 Pi. 3 : 12). Les croyants sont appelés des « frères aimés du Seigneur » (2 Thes. 2 : 13 ; comp. 1 Thes. 1 : 4 : « frères aimés de Dieu »). Quelle grâce merveilleuse d’être les objets de l’amour du Père et du Fils ! Nous avons été « choisis dès le commencement pour le salut » (2 : 13) et pour que nous obtenions « la gloire de notre Seigneur Jésus Christ » (v. 14).
De plus, nous avons reçu de « notre Seigneur Jésus Christ lui-même et (de) notre Dieu et Père… une consolation éternelle et une bonne espérance par grâce » (2 Thes. 2 : 16). Ces croyants de Thessalonique pouvaient bien être fortifiés et gardés dans la paix en pensant à leur part présente, comme à celle qui était à venir (3 : 16). C’est aussi notre part aujourd’hui, à nous qui sommes beaucoup plus près de la venue du Seigneur qu’ils ne l’étaient.
L’épître aux Galates est écrite à plusieurs assemblées de la province romaine de Galatie. Des judaïsants avaient réussi à troubler les Galates en leur affirmant que le salut par la foi ne suffisait pas, et qu’ils devaient toujours observer la Loi. Paul combat vigoureusement cette grave erreur et affirme à ses frères croyants qu’ils sont parfaitement justifiés « en Christ », « justifiés… par la foi en Jésus Christ » et sur cette seule base (Gal. 2 : 16-17). L’apôtre reprendra et développera cette importante question de la justification par la foi seule, dans son épître aux Romains (voir Rom. 3 : 21 à 5 : 11).
Le croyant peut dire, dans l’assurance de son plein salut, qu’il vit désormais dans la foi « au Fils de Dieu, qui m’a aimé et qui s’est livré lui-même pour moi » (2 : 20). Il n’y a rien à ajouter à l’œuvre parfaite de Jésus à la croix, faite une fois pour toutes et pleinement suffisante pour justifier devant Dieu celui qui croit. C’est aussi par la foi que nous avons cru au Seigneur Jésus et nous sommes ainsi devenus des fils de Dieu (3 : 26). Amener de nombreux fils à la gloire faisait partie du plan éternel de Dieu. Mais pour cela « le chef de leur salut » devait être « rendu accompli par des souffrances » (Héb. 2 : 10-11), toutes celles qu’Il a connues sur la terre.
Les croyants ont été baptisés pour Christ et L’ont ainsi revêtu ; ils sont un dans le Christ Jésus, ils sont de Lui et sont ainsi la descendance promise à Abraham, « héritiers selon la promesse » (Gal. 3 : 27-29 ; Gen. 22 : 17-18). L’apôtre insiste sur cette part bénie des croyants en leur rappelant que, rachetés par Christ, ils ont été adoptés par Dieu et devenus ainsi des fils. Cette épître nous montre donc que nous sommes fils de Dieu par la foi et par le rachat opéré par Christ. Étant maintenant des fils, nous sommes par conséquent « héritiers par Dieu » (Gal. 4 : 5-7). Cette portion bénie des croyants, « héritiers de Dieu » et « cohéritiers de Christ », est rappelée à plusieurs reprises par Paul dans ses lettres (Rom. 8 : 17 ; Éph. 1 : 11 ; Tite 3 : 7).
Aux croyants de la Galatie qui voulaient se replacer sous la Loi, l’apôtre devait rappeler que Christ les avait affranchis du joug de servitude de la Loi et du péché, et qu’ils connaissaient ainsi la vraie liberté qui ne se trouve qu’en Christ. Le Seigneur Jésus Lui-même l’avait déjà dit : « Si donc le Fils vous affranchit, vous serez réellement libres » (Jean 8 : 36).
La première épître aux Corinthiens a été écrite pour donner des directives quant à l’ordre et la direction de l’Assemblée, corps de Christ, dont les croyants sont les membres. Quelle merveille que cette association intime avec Lui ! Cette lettre est destinée à l’assemblée de Corinthe, à tous ceux qui, en elle, sont « sanctifiés (mis à part) dans le Christ Jésus, saints par appel (l’appel de Dieu) » (1 Cor. 1 : 2a). Dieu, dans sa grâce, a appelé des hommes pour les séparer du mal et du monde, pour être à Lui. Cet appel, venant de Dieu dans le ciel et adressé aux hommes sur la terre, est mentionné huit fois par l’apôtre dans ses épîtres (si on compte Héb. 3 : 1). Paul lui-même rappelle dès le premier verset de cette lettre aux Corinthiens qu’il est apôtre (envoyé) par l’appel de Jésus Christ (1 : 1).
Mais cette épître s’adresse aussi à tous ceux pour qui Jésus Christ est Seigneur (1 : 2b), ceux qui montrent par la prière leur dépendance et leur confiance dans le Dieu qui les a aimés et mis à part pour Lui. C’est un « Dieu fidèle » qui nous a appelés à être associés par la communion à la précieuse Personne du Fils de Dieu, Jésus Christ, notre Seigneur (1 : 9) - 4 titres glorieux du Seigneur Jésus sont placés devant nous dans ce seul verset.
L’apôtre touche ici une part très privilégiée des saints, en relation avec les Personnes divines. « La communion est la source la plus profonde du christianisme pratique… Cette part, tous les croyants, qu’ils la connaissent ou non, la possèdent » ; par la communion, ils « sont associés à Christ, dans toutes ses relations avec Dieu » ; la communion est « une communauté de pensées, d’affections, elle est un même cœur, un même sentiment pour les mêmes objets » (H. Rossier). Mesurons-nous la valeur de cette relation bénie que nous avons, en tant que croyants, avec le Père et le Fils (voir 1 Jean 1 : 3b) ?
Paul nous présente dans cette première épître aux Corinthiens deux aspects de la communion :
- La communion du Fils de Dieu, Jésus Christ, qui est notre Seigneur (1 : 9) ;
- La communion avec le Christ dans les résultats de son œuvre, à son corps donné et à son sang versé (10 : 16). Nous y avons part, dans la conscience des merveilleuses bénédictions que nous recevons en conséquence de l’œuvre accomplie à la croix.
Si Paul doit rappeler aux Corinthiens leur mauvaise conduite passée - et cela nous concerne aussi -, c’est pour que nous réalisions tous avec joie et reconnaissance que nous avons été « lavés (c’est l’œuvre de Dieu dans la nouvelle naissance) … sanctifiés (c’est l’œuvre du Saint Esprit) … justifiés (grâce à l’œuvre du Seigneur Jésus) » (6 : 11). Il a fallu l’intervention des trois Personnes divines à notre égard pour nous délivrer de notre état misérable d’autrefois.
Dans la deuxième épître aux Corinthiens, l’apôtre recherche la restauration de la communion avec ces Corinthiens qui lui étaient chers et avec lesquels les relations s’étaient dégradées à cause de faux docteurs parmi eux, qui mettaient en doute l’apostolat de Paul – alors qu’il était « apôtre appelé de Jésus Christ par la volonté de Dieu » (1 Cor. 1 : 1). La communion est cette part précieuse que les croyants ont avec Dieu et le Seigneur Jésus, et avec les saints (voir 1 Jean 1 : 3 ; 1 Cor. 1 : 9). Combien il est important qu’elle soit maintenue en permanence avec le Père et le Fils, et parmi les enfants de Dieu !
Dans cette lettre, plus que dans toutes les autres, Paul parle de lui-même et du service qu’il avait reçu du Seigneur. Étreint par l’amour du Christ (2 Cor. 5 : 14), il montre que par l’effet de cet amour nous sommes devenus « justice de Dieu » en Christ, parce que le Dieu saint L’a « fait péché » (5 : 21) – il n’a rien moins fallu que cela ! Et nous sommes désormais « enrichis » par Celui qui, dans sa grâce immense, « a vécu dans la pauvreté » pour nous (8 : 9).
Tout à la fin de son épître, l’apôtre nous montre un autre aspect de la communion, après ceux qu’il a présentés dans sa première lettre (1 : 9 ; 10 : 16) : « la communion du Saint Esprit » (2 Cor. 13 : 13). C’est en effet le Saint Esprit qui nous fait connaître Christ, prenant (ou recevant) de ce qui est à Christ pour nous le faire connaître (Jean 16 : 14). C’est aussi Lui qui produit en nous cette part extrêmement bénie que nous avons avec le Père et le Fils, et aussi avec les enfants de Dieu.
Paul désirait ardemment retrouver la communion avec les croyants de Corinthe, car elle lui était précieuse. Est-ce que la communion avec les Personnes divines, entre assemblées locales et avec nos frères et sœurs, est quelque chose de très important pour nous ? Elle le sera si nous réalisons que notre vie spirituelle en tire toute sa force.
L’épître aux Romains est fondamentale parce qu’elle présente « la bonne nouvelle » de « l’évangile de Dieu » (1 : 1), annoncée à tous les hommes pécheurs, aussi mauvais soient-ils.
Après avoir démontré que tous les hommes sont « sous le péché », tous coupables devant Dieu et que personne ne peut être justifié devant Lui (1 : 18 à 3 : 20, l’apôtre présente la solution de Dieu : la justification par la foi en Jésus Christ et en son œuvre de propitiation (3 : 21 à 5 : 11). Citons seulement un verset de ces importants passages : « Ayant donc été justifiés sur la base de la foi, nous avons la paix avec Dieu par notre Seigneur Jésus Christ » (5 : 1). Dans cette lettre aux Romains, l’apôtre nous assure que nous sommes pleinement justifiés :
- par la grâce de Dieu (3 : 24a) ;
- par la rédemption en Christ (3 : 24b) ;
- par la foi, sans œuvres de loi (3 : 28 ; 5 : 1) ;
- par le sang de Christ (5 : 9) ;
- par l’obéissance de Christ (5 : 19) ;
- par la mort (6 : 7) ;
- par Dieu, source de tout (8 : 33).
Quiconque reconnaît Jésus comme Seigneur et croit que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, est sauvé (Rom. 10 : 9). Nous méritions la mort, étant tous des pécheurs, mais la grâce de Dieu a donné à ceux qui croient une bénédiction extraordinaire : « la vie éternelle dans le Christ Jésus, notre Seigneur » (6 : 23).
Selon le plan éternel de l’amour de Dieu envers les hommes « appelés selon son dessein » (8 : 28 - nous retrouvons une fois de plus l’appel divin), nous avons été préconnus par Dieu, « prédestinés à être conformes à l’image de son Fils », appelés selon le dessein éternel de Dieu, justifiés, glorifiés (8 : 29-30). Lui est « le premier-né » (v. 29 ; Col. 1 : 15, 18 ; Héb. 1 : 6 ; Apoc. 1 : 5), mais nous Lui sommes associés comme ses frères (v. 29 ; Héb. 2 : 11-12). Quelle merveilleuse chaîne nous présentent ces versets 29 à 30, liant le croyant à Jésus Christ, comme le Dieu d’amour l’a voulu, l’a conçu et l’a fait ! À Lui la gloire pour l’éternité !
Les lettres écrites de Rome
Nous avons ensuite l’épître aux Éphésiens, écrite par l’apôtre Paul à Rome, lors de sa première captivité, ainsi que les épîtres aux Colossiens, à Philémon et aux Philippiens. Nous nous sommes déjà arrêtés sur l’épître aux Éphésiens au début de l’article.
L’épître aux Colossiens met les croyants en rapport avec le Seigneur. Il est le « chef (la tête) du corps, de l’assemblée » (Col. 1 : 18). Nous vivons encore sur cette terre, mais déjà Dieu le Père, dans sa grâce infinie, nous a « rendus capables d’avoir part au lot des saints dans la lumière », nous a « délivrés du pouvoir des ténèbres » sous lequel nous étions esclaves de Satan (comp. Héb. 2 : 14-15), et nous a « transportés dans le royaume du Fils de son amour » (Col. 1 : 12-13). Par sa mort, Christ a fait la paix pour nous avec Dieu et nous a réconciliés avec Lui. Nous voici bénéficiaires d’une nature et d’une position nouvelles, et nous sommes désormais vus devant Dieu comme saints (mis à part), irréprochables (sans défaut), et irrépréhensibles (qu’on ne peut blâmer) (Col. 1 : 20-22). Étant encore dans le monde, nous devons réaliser que, d’une part nous sommes morts au monde avec Christ et que, d’autre part nous sommes ressuscités avec Lui ; notre vie est liée à la sienne, aujourd’hui « cachée avec le Christ en Dieu », mais elle sera manifestée en gloire avec Lui au moment de son apparition (Col. 2 : 20 ; 3 : 4). Alors, « il viendra pour être, dans ce jour-là, glorifié dans ses saints et admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thes. 1 : 10).
Dans l’épître aux Philippiens nous voyons la vie d’un chrétien faisant entrer Christ dans toutes les circonstances de sa vie. Dans chacun de ses quatre chapitres, Christ nous est présenté sous un caractère différent, comme accompagnant en permanence le croyant jusqu’au bout de son chemin sur la terre. Cette lettre nous rappelle que ceux qui sont au bénéfice de la croix du Christ sont des citoyens des cieux où se trouve « le Seigneur Jésus Christ » (Phil. 3 : 20).
Mais s’il est encore actuellement en voyage sur la terre, le croyant se dirige vers le but céleste. Il bénéficie de plusieurs ressources et de plusieurs bénédictions dans le Seigneur. En voici quelques-unes :
- les « secours de l’Esprit de Jésus Christ » (Phil. 1 : 19) ;
- l’appel céleste de Dieu pour le ciel où se trouve Christ dans la gloire (3 : 14) ;
- la prochaine venue de « Christ, comme Sauveur, qui transformera notre corps d’abaissement en la conformité du corps de sa gloire » (3 : 20-21). Ce sera l’achèvement de notre salut. Le salut du croyant comporte trois aspects : notre salut de l’âme par l’œuvre de Christ ; le salut de la course vers lequel nous avançons ; le salut du corps à l’enlèvement vers Christ.
- la prière, qui calme les inquiétudes du croyant et lui apporte « la paix de Dieu », une paix incomparable et profonde, qui le maintiendra dans la communion avec le Christ Jésus (4 : 6-7).
- la présence « du Dieu de paix », lorsque les pensées du croyant sont occupées des choses bonnes devant Dieu (4 : 8-9).
- une joie permanente trouvée dans le Seigneur, quelles que soient les circonstances à traverser (3 : 1 ; 4 : 4 ; 2 : 29).
- les soins d’un Dieu bon et fidèle, puissant et plein d’amour, en réponse à tous les besoins (4 : 19).
L’épître à Philémon a été écrite de Rome en même temps que celle aux Colossiens. Elle ne mentionne pas les bénédictions de Dieu sur les croyants, en résultat de l’œuvre de Christ. Nous en voyons cependant un effet dans la manifestation de l’amour chrétien. Les croyants ont la capacité d’aimer et peuvent manifester de l’amour envers les autres parce que cet amour est la conséquence de l’amour de Dieu (voir 1 Jean 4 : 19). Ils sont alors exhortés à s’aimer l’un l’autre et à le faire « en action et en vérité (1 Jean 4 : 7 ; 3 : 18). Paul nous dit que l’amour de Dieu est versé dans le cœur des croyants « par l’Esprit Saint qui nous a été donné » (Rom. 5 : 5). Nous voyons la manifestation pratique de cela dans cette petite lettre à Philémon. Elle nous donne un bel exemple de l’esprit de grâce et d’amour que nous sommes appelés à manifester envers nos frères et soeurs, comme ayant été aimés de Dieu et du Seigneur.
Les dernières lettres
Les trois dernières épîtres de Paul, appelées épîtres « pastorales », sont écrites à deux croyants particulièrement affectionnés par l’apôtre. Deux d’entre elles sont destinées à Timothée (Act. 16 : 1-3), que l’apôtre appelle son « véritable enfant dans la foi » (1 Tim. 1 : 2), son « enfant bien-aimé » (2 Tim. 1 : 2 ; voir aussi 1 Cor. 4 : 17). Entre ces deux lettres, il écrit à Tite, son « véritable enfant selon la commune foi » (Tite 1 : 4) – dans la deuxième épître aux Corinthiens, il le nomme « mon frère », « mon associé et mon compagnon d’œuvre » (2 Cor. 2 : 13 ; 8 : 6, 23).
Dans la première épître à Timothée, l’apôtre Paul donne des directions au croyant pour sa conduite dans l’assemblée de Dieu. Le passage central de cette lettre se trouve au chapitre 3 (v. 14-15). Le croyant a le privilège d’entrer « dans la maison de Dieu, qui est l’assemblée du Dieu vivant, la colonne et le soutien de la vérité ». Mais aussi il convient de savoir comment se conduire dans cette maison de Dieu, car « la sainteté convient à ta maison, ô Éternel ! » (Ps. 93 : 5). L’apôtre désire nous apprendre à nous y comporter « avec la liberté d’un fils devant son Père, … avec le tremblement d’un mortel devant Dieu » (H & C n° 90 st. 2).
Au début de sa lettre, l’apôtre nous rappelle l’immense privilège et la bénédiction du croyant : la vie éternelle. Par la miséricorde, la grâce, l’amour de Dieu et la foi, nous avons cru au Seigneur Jésus « pour la vie éternelle » (1 Tim. 1 : 13-16), qui est déjà notre part présente en attendant sa pleine et entière réalisation dans le ciel. À la fin de sa lettre, l’apôtre nous exhorte à saisir - à nous approprier - dès à présent cette vie éternelle à laquelle, par grâce, nous avons été appelés (6 : 12, 19).
La lettre à Tite a à peu près le même but que la première lettre à Timothée. Mais « l’épître à Tite se rapporte davantage à l’ordre extérieur de la maison de Dieu » (A. Remmers).
Cette lettre place d’emblée devant le croyant « l’espérance de la vie éternelle » (1 : 2) qui est la part de tous les sauvés ; elle leur rappelle aussi que Dieu les a justifiés pour qu’ils deviennent « héritiers selon l’espérance de la vie éternelle » (3 : 7) – c’est la quatrième et dernière mention dans les épîtres de Paul du fait que nous sommes des héritiers de Dieu. Dans les écrits de cet apôtre, la vie éternelle est devant nous (voir Rom. 6 : 22), avec Christ dans le ciel ; c’est la vie éternelle en gloire, objet de la sûre espérance du croyant. Au début de la première épître à Timothée, Paul personnifie l’espérance chrétienne en Christ Lui-même (1 : 1). L’apôtre Jean, de son côté, explique que la vie éternelle est quelque chose que nous possédons déjà maintenant en tant que croyants : « Vous avez la vie éternelle, vous qui croyez au nom du Fils de Dieu » (1 Jean 5 : 13).
Dans l’épître à Tite, Paul nous rappelle ce que nous étions autrefois, afin de souligner le contraste absolu avec ce que Dieu a fait de nous. La bonté et l’amour de notre Dieu sauveur, sa miséricorde et sa grâce nous ont sauvés « par Jésus Christ, notre Sauveur ». Sa grâce nous a non seulement apporté le salut, mais elle nous a aussi rendus justes devant Dieu (Tite 2 : 11 ; 3 : 4-7), vérité capitale que Paul avait déjà apprise aux croyants de Rome et de Galatie, comme nous l’avons vu en survolant ces épîtres.
Nous voyons encore (comp. 1 Cor. 6 : 11) dans les versets 5 et 6 du chapitre 3 l’intervention des trois Personnes de la déité en notre faveur :
- Dieu nous a lavés par la régénération, nous faisant passer d’une vie dans la chair à une vie de résurrection ;
- C’est par l’Esprit Saint que nous sommes ainsi renouvelés dans la vie nouvelle ;
- Jésus a répandu l’Esprit sur nous - richement (en abondance) - car « Dieu ne donne pas l’Esprit avec mesure » (Jean 3 : 34).
Enfin, dans la deuxième épître à Timothée, écrite peu avant la mise à mort de Paul, l’apôtre doit donner des directives individuelles pour le croyant, dans la maison de Dieu qui est devenue la « grande maison » (2 Tim. 2 : 20). Mais cette épître est pleine de ressources divines pour le croyant dans les « temps difficiles » (3 : 1) qui précèdent de peu le retour du Seigneur Jésus pour les siens. En voici quelques–unes :
- Le croyant trouve sa force « dans la grâce qui est dans le Christ Jésus » (2 : 1) ;
- Dieu demeure toujours fidèle, quelle que soit, hélas, notre si faible foi, voire notre incrédulité (2 : 13) ;
- Tout est ferme du côté de Dieu : « le solide fondement de Dieu demeure… : Le Seigneur connaît ceux qui sont à lui » (2 : 19) ;
- « Les Saintes Lettres » - la Parole de Dieu que le croyant possède – peuvent rendre le croyant « sage à salut par la foi qui est dans le Christ Jésus » (3 : 15) ;
- Une « couronne de justice » est réservée par le Seigneur à tous ceux qui aiment son apparition » (4 : 8), ce moment où Il viendra en puissance et en gloire pour établir son règne millénaire, accompagné de ses saints ;
- Le Seigneur se tient près des siens éprouvés (4 : 17), les délivre et les délivrera (voir 2 Cor. 1 : 10) ; Il les conservera (les gardera) pour son royaume céleste dans lequel ils régneront avec Lui (2 Tim. 4 : 18).
Dans cette épître, les bénédictions du salut présent et de la gloire à venir sont encore rappelées au croyant. Dieu « nous a sauvés et nous a appelés d’un saint appel… selon son propre dessein et sa propre grâce » (2 Tim. 1 : 9) - dernière mention de l’appel de Dieu. Nous avons obtenu « le salut qui est dans le Christ Jésus, avec la gloire éternelle » (2 : 10).
Les pensées et les actes du Dieu d’amour envers nous
En lisant les épîtres de l’apôtre inspiré, nous sommes conduits à considérer les immenses bénédictions et la faveur dont nous sommes les objets de la part de Dieu, les conséquences merveilleuses de « son grand amour dont il nous a aimés » (Éph. 2 : 4).
Deux courants de réflexion placés devant nous
1. Souvenons-nous de ce que nous étions, des êtres pécheurs, « morts dans nos fautes et dans nos péchés », « enfants de colère » (Éph. 2 : 1-3), « détestables » (Tite 3 : 3), sous l’emprise du péché (Rom. 3 : 10), loin de Dieu pour toujours, ne méritant que la mort, conséquence du péché, et le juste jugement du Dieu saint (Héb. 9 : 27).
2. Considérons ce que Dieu est et ce qu’Il a fait de nous et pour nous. Il est saint, juste, haïssant le péché, ayant en horreur le mal et infiniment élevé au-dessus de l’homme. Mais Il est aussi le Dieu d’amour et de grâce, qui a regardé à l’état misérable de l’homme et a usé de miséricorde envers lui (Rom. 11 : 32). Cet amour de Dieu, qui voulait amener « de nombreux fils dans la gloire » (Héb. 2 : 10), est allé jusqu’au don de son Fils unique pour nous amener dans sa présence. Paul écrit aux Romains : « Dieu met en évidence son amour à lui envers nous en ceci : lorsque nous étions encore pécheurs, Christ est mort pour nous » (Rom. 5 : 8). L’œuvre de Christ a permis à Dieu d’accomplir son dessein d’amour et nous vaut le pardon, le salut, la vie, les immenses et nombreuses bénédictions que Paul nous révèle dans ses épîtres.
Gloire et louanges à Dieu et à notre Seigneur Jésus Christ
Réalisons-nous quelque peu ce que Dieu a fait pour nous et de nous dans son immense amour - le prix immense payé par le Fils de Dieu pour notre rédemption, la nécessité des souffrances, de l’abandon et de sa mort sur la croix de Golgotha ? En méditant sur ces choses, nous ne pouvons que nous écrier avec Paul : « Ô profondeur des richesses et de la sagesse et de la connaissance de Dieu ! Que ses jugements sont insondables et ses voies indiscernables ! Car qui a connu la pensée du Seigneur, ou qui a été son conseiller ? Qui lui a donné le premier, pour qu’il lui soit rendu ? Car de lui, et par lui, et pour lui, sont toutes choses ! À lui la gloire éternellement ! Amen » (Rom. 11 : 33-36).
Ne sommes-nous pas confondus devant de telles bénédictions qui nous viennent du Dieu d’amour ? Nous répétons encore avec l’apôtre : « Que dirons-nous donc devant tout cela ? » (Rom. 8 : 31). Nous nous prosternons dans nos cœurs devant Lui et nous L’adorons par Jésus Christ, notre Sauveur et notre Seigneur.
Ph. Fuzier – novembre 23