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Dieu compte

 
Lire Matthieu 18 : 21- 27
Lire Daniel 5 : 1-12 ; 25-31


            « Tu t'es élevé contre le Seigneur des cieux ; et on a apporté devant toi les vases de sa maison, et toi et tes grands, tes femmes et tes concubines, vous y avez bu du vin ; et tu as loué les dieux d'argent et d'or, d'airain, de fer, de bois et de pierre, qui ne voient, et n'entendent, et ne comprennent point ; et le Dieu en la main duquel est ton souffle, et à qui appartiennent toutes tes voies, tu ne l'as pas glorifié. Alors a été envoyée de sa part l'extrémité de la main, et cette écriture a été tracée. Et voici l'écriture qui a été tracée : MENÉ, MENÉ, THEKEL, UPHARSIN ! Voici l'interprétation des paroles. MENÉ : Dieu a compté ton royaume, et y a mis fin. THEKEL : Tu as été pesé à la balance, et tu as été trouvé manquant de poids. PÉRÈS : Ton royaume est divisé, et donné aux Mèdes et aux Perses » (Daniel 5 : 23-28).
 
            « C'est pourquoi le royaume des cieux a été fait semblable à un roi qui voulut compter avec ses esclaves. Et quand il eut commencé à compter, on lui en amena un qui lui devait dix mille talents. Et comme il n'avait pas de quoi payer, son seigneur ordonna qu'il fût vendu, lui, et sa femme, et ses enfants, et tout ce qu'il avait ; et que le payement fût fait. L'esclave donc, se jetant à ses pieds, lui rendit hommage, disant : Seigneur, use de patience envers moi, et je te payerai tout. Et le seigneur de cet esclave-là, touché de compassion, le relâcha et lui remit la dette » (Matthieu 18 : 23-27).
 
 
 
            Bien que différents l'un de l'autre, ces deux passages ont pourtant des points communs :
                        - le premier concerne un roi impie, descendant direct de Nebucadnetsar, à qui Dieu doit dire par l'intermédiaire de Daniel : « Dieu a compté ton royaume et y a mis fin. Tu as été pesé à la balance et tu as été trouvé manquant de poids ! Ton royaume est divisé et donné »
                        - le second nous parle d'un roi qui compte aussi, mais il y a une différence capitale, car si tout est compté et pesé, à la fin tout est pardonné !
 
 
 
Lire Matthieu 18 : 21- 27
 
            Dieu a ses regards sur nous tous. Il sait tout ce qui nous concerne. Hébreux 4 : 12-13 nous dit : « il n'y a aucune créature qui soit cachée devant lui, mais toutes choses sont nues et découvertes aux yeux de Celui à qui nous avons affaire ». Non seulement Dieu connaît nos actes, mais aussi nos intentions et nos pensées.
            Au Psaume 139, il est question du regard de Dieu qui sonde tout : aucune créature ne peut se dérober de Son regard. Dieu « compte et recompte », puis Il « pèse » avec la balance divine !
            Dans la parabole de Matthieu 18, c'est ce que fait ce roi, avec ses sujets. Pour celui qui a refusé d'accepter le sang de Jésus versé à la croix, le jugement va tomber. Il sera brisé ! Pour celui qui, au contraire, aura accepté cette oeuvre du Seigneur pour lui-même, sa « dette » sera effacée. Elle sera pardonnée ! Pourtant, l'un n'est pas plus digne du pardon divin que l'autre. L'un doit dix mille talents, ce qui est une dette énorme. Pourtant sa dette est effacée ! Elle peut l'être parce que, à la fin des trois heures de l'abandon sur la croix, notre Seigneur s'est écrié : « C'est accompli ! » (ou en d'autres termes : la dette est payée ; « tetelestaï » en grec, signifie  « acquitté », c'est le mot que l'on inscrivait au bas d'une facture payée).
            Dans ce passage, le Roi représente Dieu, dont les compassions sont infinies et qui pardonne. Ce que Dieu nous demande, c'est d'abord d'être conscients de notre état, puis de croire que Lui seul peut nous en délivrer, acquitter notre « dette » envers lui.
            Quand Belshatsar, le roi impie, a entendu la sentence divine, il n'a pas cessé de mal faire, et le jugement est tombé !
 
 
 
Lire Daniel 5 : 1-12 ; 25-31
 
            Ces passages de Daniel 5 sont très solennels. On y découvre beaucoup de ressemblances avec le temps dans lequel nous vivons.
            Au verset 10, nous voyons que la reine ne s'était pas spontanément associée au festin de Belshatsar. Sur son conseil, Daniel est amené devant le roi et il interprète le messsage qu'aucun « sage » n'avait pu déchiffrer. La Parole de Dieu résume ensuite, de façon très sobre, le jugement qui tombe sur ce roi impie (v. 25-30).
            Ne sommes-nous pas aujourd'hui aussi dans un monde où l'impiété prévaut ? On mange, on boit, on s'adonne à toutes sortes de plaisirs, mais on oublie Dieu ! Que de dieux devant lesquels on se prosterne, chacun selon ce qui lui plait : l'argent, les distractions, la célébrité, le sport, les arts !
            L'apôtre Jean dit de façon très claire : « Enfants, gardez-vous des idoles ! » (1 Jean 5 : 21). N'oublions pas, chrétiens, qu'une idole est quelque chose - ou quelqu'un- qui prend la première place qui devrait revenir au Seigneur. « Il est le chef du corps, de l'assemblée, lui qui est le commencement, le premier-né d'entre les morts, afin qu'en toutes choses il tienne, lui, la première place » (Col. 1 : 18).
            Un croyant ne craint rien quant au jugement puisqu'il appartient au Seigneur qui l'a sauvé. Par contre, il peut perdre sa vie entière en la laissant entre les mains du diable, c'est-à-dire en suivant les idoles de ce monde. Un tel chrétien oublie volontairement son Sauveur qui l'a racheté et Lui a donné la vie éternelle !
            Comment peut-il alors d'être un témoin pour Christ, vivant pour Lui et chercher à le glorifier ?
 
            Bien qu'étant haut placé, Daniel n'est pas présent à cette fête donnée par Belshatsar. Dès le début de sa vie, il avait arrêté dans son coeur de ne pas se souiller avec les mets délicats du roi et par le vin qu'il buvait (1 : 8). Il tient ferme dans son coeur, déterminé à marcher fidèlement devant Dieu. Il sera le seul qui pourra expliquer l'écriture apparue sur la muraille du palais et qu'aucun sage n'a pu interpréter ! Cela nous montre que l'homme, aussi sage ou savant soit-il en apparence, ne peut pas comprendre les choses de Dieu : elles lui sont folies ! (1 Cor. 2 : 14).
            Pour rendre témoignage devant le monde, il faut en être séparé comme Daniel, être gardés de tout ce qui peut nous souiller (ses fêtes,  ses distractions...). Sinon, nous serons aveugles quant aux choses de Dieu. Nous n'aurons pas de discernement spirituel ! D'autre part, ce n'est jamais en suivant le train de ce monde que nous pourrons parler du Seigneur et rendre témoignage. Qui n'a pas reçu une invitation à « faire la fête » ? Le monde est tellement fort qu'il peut facilement nous attirer.
            Peut-être a-t-on fait des reproches à Daniel, comme on nous en adresse facilement, ou bien a-t-il eu de l'opprobre à supporter. Il pouvait aussi lui en coûter sa place de haut fonctionnaire… N'avons-nous pas aussi parfois à subir des moqueries de la part du monde : « Pourquoi ne viens-tu pas avec nous, pourquoi agis-tu toujours différemment des autres ? Est-ce que ces choses te sont interdites dans ta « religion » ?
            Quand Daniel est appelé devant le roi, il peut rendre courageusement témoignage et dire ce que Dieu veut qu'il dise à cet homme impie. En premier lieu, il fait comprendre au roi qu'il n'a pas besoin de ses présents. Il ne sera pas lié par ce moyen : il demeure vraiment entièrement libre et il ne fera que transmettre le message que Dieu lui a confié ! Puis il rappelle à Belshatsar l'histoire de son propre père Nebucadnetsar : « le Dieu Très-Haut lui donna le royaume, la grandeur, l'honneur et la majesté ; et, à cause de la grandeur qu'il lui donna, tous les peuples, les peuplades et les langues tremblaient devant lui, et le craignaient ! Mais quand son coeur s'éleva et que son esprit s'endurcit jusqu'à l'orgueil, il fut précipité du trône de son royaume et sa dignité lui fut ôtée ; et il fut chassé du milieu des fils des hommes, et son coeur fut rendu semblable à celui des bêtes… jusqu'à ce qu'il connut que le Dieu Très-Haut domine sur le royaume des hommes, et qu'il y établit qui il veut » (v. 18-21).
            Et Daniel ajoute, en parlant à Belshatsar, fils de Nebucadnetsar : « tu n'as pas humilié ton coeur, bien que tu aies su tout cela. Mais tu t'es élevé contre le Seigneur des cieux… et le Dieu en la main duquel est ton souffle et à qui appartiennent toutes tes voies, tu ne l'as pas glorifié » (v. 22-23). Il lui rappelle qu'avec ses grands, ses femmes et ses concubines, il a bu du vin dans les vases de la maison du Seigneur. Belshatsar a « loué les dieux d'argent et d'or, d'airain, de fer, de bois et de pierre qui ne voient et n'entendent et ne comprennent point… » ; Daniel lui montre qu'il « n'a pas glorifié le Dieu en la main duquel est son souffle et à qui appartiennent toutes ses voies » : quel témoignage courageux de sa part !
            Belshatsar avait, semble-t-il, oublié tout cela, comme les gens du monde nous oublient facilement quand nous ne courons pas avec eux dans le même « bourbier de corruption » (1 Pier. 4 : 4). Nous sommes alors mis de côté, on ne veut plus de notre compagnie. Peu importe ! L'essentiel est d'être en témoignage de la part de Dieu, comme Daniel !
 
            Revenons à Nebucadnetsar dont il est dit que « son coeur s'éleva et que son esprit s'endurcit jusqu'à l'orgueil » (v. 20). Rien n'est plus triste lorsque quelqu'un s'élève dans son coeur et ne veut rien écouter. De même l'Ecriture rapporte au sujet d'Ozias, roi de Juda : « Quand il fut devenu fort, son coeur s'éleva jusqu'à le perdre, et il pécha contre l'Eternel, son Dieu ». Alors Dieu le toucha aussi dans sa santé : « la lèpre éclata sur son front » (2 Chr. 26 : 16, 19). « Dieu résiste aux orgueilleux, mais il donne la grâce aux humbles » (Jac. 4 : 6 ; 1 Pier. 5 : 5). Il ne supporte pas l'orgueil. De même quand on entend sans écouter, notre coeur s'endurcit !
            Ainsi Nebucadnetsar « fut précipité du trône de son royaume, et sa dignité lui fut ôtée ; et il fut chassé du milieu des fils des hommes, et son coeur fut rendu semblable à celui des bêtes, et sa demeure fut avec les ânes sauvages ». Il n'eut plus de relations avec Dieu jusqu'au moment où il s'humilia et « connut que le très haut domine sur le royaume des hommes et qu'Il y établit qui Il veut » (v. 20-21). Alors Dieu usa de miséricordre envers lui et il retrouva son trône. De même, pour des hommes qui, par orgueil, avaient grandement péché contre Dieu (comme Achab ou Manassé) quand ils s'humilièrent devant Dieu, Il les pardonna (1 Rois 21 : 29 ; 2 Chr. 33 : 12-13).
            Dieu use toujours de miséricordre si l'on reconnaît ses fautes. Hélas, Belshatsar, bien qu'il ait su tout ce qui était arrivé à son père, n'a pas « humilié son coeur » (v. 22), mais, au contraire, il s'est « élevé contre le Seigneur des cieux » (v. 23). Averti par Daniel, il aurait pu encore se repentir. Mais non ! Alors, cette nuit-même, pendant cette fête, le jugement de la part de Dieu tombe ! (v. 30). Ceux qui continuent leur chemin comme s'ils étaient sourds, vont inexorablement subir le jugement encore suspendu au-dessus de leur tête. La parole de Dieu avertit encore : « Aujourd'hui, si vous entendez ma voix, n'endurcissez pas vos coeurs » (Héb 3 : 7).
            Dieu est un Dieu qui compte. Il connaît parfaitement tout. Dès le début de l'Ecriture, Dieu compte. Il invite Abram : « Regarde vers les cieux, et compte les étoiles si tu peux les compter…ainsi sera ta semence. Et il crut l'Eternel ; et Il lui compta cela à justice » (Gen. 15 : 5). Dans le Psaume 147 (v. 4), nous lisons : « Qui compte le nombre des étoiles ; à elles toutes l'Eternel donne des noms ».En Job 38 (v. 37), l'Eternel dit en parlant de Lui-même : « Qui a compté les nuages dans sa sagesse ? Et qui verse les outres des cieux ? » Il compte aussi nos allées et venues, mais aussi nos larmes : « Tu comptes mes allées et venues : mets mes larmes dans tes vaisseaux ; ne sont-elles pas dans ton livre » (Ps. 56 : 8). Celui qui compte même les étoiles des cieux connaît aussi l'adversité, les épreuves qui nous atteignent. Il voit nos tristesses, nos pleurs, les « nuages » qui nous empêchent de jouir de sa communion. Les cheveux même de notre tête sont tous comptés (Matt. 10 : 30 ; Luc 12 : 7). Nous valons mieux à ses yeux que beaucoup de passereaux (Luc 12 : 7). Il veut que nous apprenions à Lui faire confiance en toutes choses, dans toutes nos circonstances. Sachons tout remettre entre ses mains.
            Il est écrit dans Prov. 16 : 2 : « Toutes les voies d'un homme sont pures à ses propres yeux, mais l'Eternel pèse les esprits ». Oui « les fils des gens du commun ne sont que vanité, les fils des grands ne sont que mensonge : placés dans la balance, ils montent ensemble plus légers que la vanité (Ps 62 : 9).
            Mais si nous sommes rachetés par le précieux sang de Christ, ce sang est plus précieux aux yeux de Dieu que l'argent ou l'or (1 Pier. 1 : 18-19). Si nous appartenons au Seigneur, puissions-nous lui demander : « Enseigne-nous à compter nos jours, afin que nous en acquérions un coeur sage », ainsi que le demandait Moïse au Psaume 90 (v. 12).
            Pour qui, pour quoi vivons-nous chaque jour ? Est-ce pour le Seigneur, notre Sauveur ? Dans le livre des Proverbes, il est beaucoup parlé de nos coeurs, de nos yeux mais aussi de nos pieds. Dieu nous dit : « Pèse le chemin de tes pieds, et que toutes tes voies soient bien réglées. N'incline ni à droite ni à gauche. Eloigne ton pied du mal » (Prov 4 : 26). Puissions-nous être attentifs à ces enseignements qu'Il nous donne dans sa Parole en attendant son retour !
 
            Nous avons vu que le coeur de Nebucadnetsar s'est élevé et que son esprit s'est endurci « jusqu'à l'orgueil » quand il fut devenu « grand » ; il a oublié qui lui avait donné le pouvoir. Alors Dieu permet qu'il soit « précipité de son trône » et que sa dignité lui soit « ôtée » (v. 20). De même Belshatsar, son fils ne s'est pas humilié dans son coeur mais il s'est aussi « élevé contre le Seigneur des cieux » ; le jugement est tombé sur lui en une nuit. Il a été tué et son royaume a été donné aux Mèdes et aux Perses (v. 28-30).
            Nous avons également dans le livre des Actes l'exemple d'un homme, Hérode, qui fut aussi frappé par un ange du Seigneur à cause de son orgueil, car « il n'avait pas donné gloire à Dieu. Etant rongé par les vers, il expira » (Act. 12 : 21-23).
            C'est Dieu qui donne toutes choses à l'homme mais ce dernier s'en sert souvent pour faire le mal, au lieu de réaliser que ce sont des bénédictions que la bonté divine lui accorde ! La seule chose que nous ayons à faire, c'est de nous attendre à la grâce et à la miséricorde.
            Dans une parabole de l'évangile de Luc, le riche n'a pas donné gloire à Dieu qui pourtant lui avait donné des richesses durant sa vie ici-bas. Il méprisait Lazare couché à sa porte, couvert d'ulcères, qui avait faim. A sa mort, il se retrouve en « hadès » dans les tourments » (Luc 16 : 23).
            Que faisons-nous de notre vie, peut-être des richesses, en tout cas de ce que Dieu nous a donné ?
            Désirons-nous être comme ces rois, ou comme ce riche, dont Dieu dit à la fin de leur vie qu'il ne reste rien ?
            Ou désirons-nous donner gloire à Dieu dans notre vie, l'honorer dans tout ce que nous faisons ?
 
 
 
                                                                           D'après une méditation -  J-P  S