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FIDÉLITÉ À DIEU DANS L’ÉPREUVE (2)

L’exemple de Daniel et de ses trois compagnons

 

            La Parole de Dieu contient des biographies si attachantes qu'on ne peut les lire sans en retirer une grande bénédiction. Telle la vie exaltante de l'apôtre Paul, l'histoire d'un Joseph, d'un Jonathan ou encore celle d'un Daniel et de ses trois amis.

L'épreuve de la fournaise (Daniel 3)

            Dieu va soumettre la foi des jeunes Hébreux à une épreuve plus difficile encore qu'au début de leur captivité. Nebucadnetsar vient de dresser dans la plaine de Dura une gigantesque statue d'or d'environ 30 mètres de haut, devant laquelle tous les hauts dignitaires devront se prosterner. Le chapitre 2 raconte d'abord le songe du roi et son interprétation par Daniel, mais il semble bien que cette communication divine si extraordinaire n'ait pas laissé un effet durable sur Nebucadnetsar, car ici ce roi, qui est tombé sur sa face et s'est prosterné devant Daniel (Dan. 2 : 46), exige que ses sujets se prosternent et adorent la statue d'or qu'il appelle son dieu (3 : 14) ! Sans doute cherche-t-il à consolider les divers peuples de son empire en organisant cette fête de dédicace, où tous ses sujets seront contraints d'adorer la même statue, la même idole. En imposant ainsi ce culte idolâtre, il lance un défi à Dieu, ayant pourtant dit à Daniel : « En vérité, votre Dieu est le Dieu des dieux et le Seigneur des rois » (2 : 47). Et Dieu lui avait révélé : « Tu es cette tête d'or » (2 : 38).
            Mais pour Shadrac, Méshac et Abed-Négo, quel problème de conscience ! Vont-ils se prosterner devant cette idole, ne fût-ce que pendant les quelques instants que durera cette cérémonie, alors qu'ils savent que la raison profonde de la colère de l'Éternel sur Juda et de la déportation à Babylone est précisément l'idolâtrie qui s'est emparée de son peuple ? Que faire devant la menace proclamée avec force par le héraut : « Quiconque ne se prosternera pas et n'adorera pas, sera jeté à l'heure même au milieu d'une fournaise de feu ardent » (3 : 6) ?
            Toute cette cérémonie de dédicace est orchestrée de main de maître : dans cette immense plaine, cette statue colossale étincelante au soleil d'Orient frappe les regards, tandis que l'oreille est sollicitée par cette grande variété d'instruments de musique : le cor, la flûte, la cithare, la sambuque, le psaltérion, la musette et toute espèce de musique. D'ailleurs, aujourd'hui encore, dans les cérémonies religieuses, l'homme naturel cherche toujours à agir sur les sens.
            Au signal donné, toute cette foule de courtisans serviles va se prosterner d'un commun accord, et seuls trois jeunes hommes de Juda ont le courage de rester debout, bravant la colère du monarque et témoignant publiquement de leur attachement au Dieu d'Israël. Ils savent que Nébucadnetsar est puissant, très puissant même, mais que leur Dieu est tout-puissant. Ils savent que ce roi tue qui il veut (5 : 19), mais ils sont persuadés que leur Dieu peut les délivrer de sa main. Ils jugent qu'il ne serait pas juste d'écouter un homme plutôt que Dieu (Act. 4 : 19).
            Aurions-nous eu le courage de nous singulariser comme eux ? Je crains que non en ce qui me concerne. Mais ces jeunes gens ne vont-ils pas être ébranlés lorsqu'ils seront mis en demeure de comparaître devant Nebucadnetsar ? Le monarque leur demande une fois encore, comme s'il leur offrait une ultime chance de salut, s’ils sont prêts à se prosterner et à adorer la statue. Ils répondent alors : « Nebucadnetsar, il n'est pas nécessaire que nous te répondions sur ce sujet. S'il en est comme tu dis, notre Dieu que nous servons peut nous délivrer de la fournaise de feu ardent, et il nous délivrera de ta main, ô roi ! » (3 : 16-17). Ces géants de la foi croient une chose qu'ils n'ont jamais vue, qu'un homme puisse passer par le feu sans en subir les effets. Ils prononcent ces paroles de confiance avec une calme assurance, mais ensuite leur foi va briller d'un éclat encore plus particulier !
            « Et sinon, sache, ô roi, que nous ne servirons pas tes dieux, et que nous n'adorerons pas la statue d'or que tu as dressée » (v. 18). Ce petit mot « sinon » est de toute beauté. C'est comme s'ils disaient : Si même Dieu ne répond pas à notre prière, s'il ne nous délivre pas et semble nous abandonner, nous Lui resterons fidèles, nous ne renierons pas le nom du Saint et du juste. Là aussi, quelle leçon pour nous qui sommes prêts à nous plaindre, peut-être même à nous révolter lorsque le Seigneur ne nous accorde pas une guérison ou une délivrance dans les épreuves ! Ces trois jeunes gens acceptent avec soumission ce que Dieu décidera à leur égard. De même, bien des croyants ont soumis et fait taire leur âme (Ps. 131 : 2), sans comprendre sur le moment même les voies de Dieu à leur égard.
            Que d'énigmes devant le silence de Dieu en présence de la fidélité des siens ! Pensons à Joseph. Que de pensées ont dû monter dans son cœur après que Potiphar l'eut jeté en prison ! Comment, est-ce ainsi que Dieu me récompense pour avoir résisté jour après jour aux sollicitations de cette femme perverse ? Si j'avais cédé à la tentation, je ne serais pas dans cette prison, où Dieu m'a oublié ! Et qu'ont dû penser Job au milieu de ses épreuves, Jean le Baptiseur au fond de sa prison, Naboth d'abord dépouillé de sa vigne et ensuite lapidé, Jérémie méprisé par son peuple et jeté dans un puits ? En présence des nombreux problèmes de la vie, où il s'agit de faire un choix, sommes-nous bien décidés, même si Dieu n'intervient pas directement, à lui rester fidèles coûte que coûte ?         
            Les trois amis de Daniel l'ont réalisé et Dieu les a aidés merveilleusement. Un homme comme un fils de Dieu se promenait avec eux dans la fournaise et ils n'avaient aucun mal ; seuls leurs liens avaient été consumés par le feu. Ce n'est que dans l'épreuve qu'ils ont pu expérimenter une telle proximité de Dieu.
            Ce chapitre 3 de Daniel nous montre donc ce que les fidèles doivent faire en un temps d'épreuve, ce que l'Ennemi peut faire pour leur nuire et ce que Dieu fait pour les délivrer.


D'après J. Kiehm

 

À suivre

Sur ce sujet du livre de Daniel, voir aussi : « L’épreuve de la foi et de la fidélité à Dieu » - article paru le 03/06.