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Antipas


Les
jours dans lesquels ANTIPAS était mon fidèle témoin, qui a été mis à mort parmi vous, là où Satan habite (Apoc. 2 : 12-13)

 

    Quand Satan, malgré sa rage, ne peut exterminer l'Eglise, comme il a voulu le faire à Smyrne, il agit comme un serpent rusé (2 Cor. 11 : 3) et se transforme même en ange de lumière (2 Cor. 11 : 14). Pergame dérive d'un mot qui parle d'un mariage qui succède à des fiançailles. Cette union s'était tristement réalisée. Un monde ennemi était devenu le protecteur de l'Eglise et se déclarait chrétien ! L'amitié du monde (Jac. 4 : 4) était devenue de l'amour (1 Jean 2 : 16) ! Dès lors, L'Eglise, céleste par appel, n'était plus persécutée et au lieu de rendre un témoignage clair à un Christ rejeté, elle s'était installée dans un endroit particulièrement périlleux, dans ce monde où Satan habite.

    De nombreux temples d'idoles, en particulier celui d'Esculape avec un ou deux serpents entrelacés, se transformaient en temples chrétiens. Des fêtes païennes étaient adoptées sous un autre nom par les chrétiens. Par exemple, la fête des Saturnales, qui prétendait honorer le fils de la reine des cieux, avait été baptisée fête de Noël par l'empereur Constantin. Il voulait rappeler ainsi la naissance du Christ, fils de Marie ; cent ans plus tard apparaîtra le culte de Marie !

    Sous la protection du pouvoir civil, l'Assemblée prend alors le caractère d'une puissance, abritant des principes moraux mélangés. Du bien et de la fidélité subsistent encore à Pergame, où pour la première fois un résidu fidèle se distingue de la masse de ceux qui se détournent de Christ. Par manque de vigilance, des personnes étrangères ont introduit au milieu de l'assemblée la mondanité et l'idolâtrie. Cette dernière est appelée la doctrine de Balaam (Nom. 25 : 1-2, 31 : 16 ; 2 Pier. 2 : 16 ; Jude 11). Peut-être y avait-il de l'immoralité au milieu de l'assemblée ? Mais il faut plutôt s'en tenir à l'étymologie et comprendre qu'un clergé s'était formé, qui s'arrogeait l'exclusivité de la prédication, de l'administration du baptême... Ceci était en contradiction avec l'enseignement de l'Ecriture (1 Pier. 2 : 5, 9). A Ephèse, les oeuvres des Nicolaïtes haïes par le Seigneur, l'étaient aussi par les croyants. A Pergame l'ensemble de ces erreurs était devenu une doctrine enseignée (Apoc. 2 : 6, 15) ! Ceux que le Seigneur avait donnés (Eph. 4 : 11-16) pour nourrir et servir le troupeau, se sont emparés de cette doctrine et l'ont utilisée à leurs propres fins (Ezé. 34 : 7-10). Les croyants de Pergame d'ailleurs dans une mesure les ont laissé faire, comme il est précisé plus loin pour la femme Jésabel (Apoc. 2 : 20) !

    Devant un si triste état de choses, le Seigneur se présente avec une « épée aiguë à deux tranchants » (Apoc. 2 : 12). Il adresse à Pergame des paroles sévères, pénétrantes : « atteignant jusqu'à la division de l'âme et de l'esprit, des jointures et des moelles ». Il veut que se produise un complet jugement de soi (Héb. 5 : 11-12). Des paroles douces ne sont pas de saison pour s'adresser à des chrétiens qui se sont alliés au monde ! Leur âme doit être purifiée par l'obéissance à la vérité, alors l'amour qui procède d'un coeur pur pourra devenir ardent(1 Pier. 1 : 22). Cette épée à deux tranchants est la Parole de Dieu. Ce sera le titre que prendra le Seigneur lorsqu'Il sortira du ciel pour exercer le jugement contre les nations. Alors cette épée sortira de sa bouche (Apoc. 19 : 13, 15) !

    C'est au milieu de la riche ville de Pergame, haut lieu des puissances occultes païennes, qu'Antipas a vécu et travaillé pour Christ. Il fait partie de la grande nuée de témoins de la foi (Héb. 12, 1). Comme il l'était pour les rachetés à Pergame, et il reste un exemple pour tous les croyants jusqu'à la venue du Seigneur. Il a tenu ferme le nom du Seigneur et il n'a pas renié la foi chrétienne. Antipas a été fidèle au milieu d'eux jusqu'à la mort, le point extrême du pouvoir de Satan (Luc 12 : 4). C'est le premier martyr connu en Asie. Pour la première fois dans ce livre, un témoin est mis à mort à cause de sa foi, pour avoir rendu témoignage à Christ. A-t-il vraiment été le seul à ne pas avoir aimé sa vie même jusqu'à la mort ? (Apoc. 6 : 9 ; 12 : 11 ; 17 : 6). Ses frères n'ont-ils pas enduré la persécution jusqu'au bout ? Ont-ils hélas cherché à esquiver les conséquences de la croix ? Fraterniser avec le monde ôte tout courage pour s'identifier avec ceux qui souffrent pour le nom de Christ. En tout cas, Antipas apparaît bien seul. Peut-être a-t-il dû suivre un chemin comparable à celui de l'apôtre Paul, qui doit écrire : « Dans ma première défense, personne n'a été avec moi, mais tous m'ont abandonné » (2 Tim. 4 : 16) ? Il est plus facile de chanter les paroles de ce cantique que de les mettre en pratique :

    Jusqu'à la mort ! C'est notre cri de guerre, le libre cri d'un peuple racheté ;
    Jusqu'à la mort, nous aurons pour bannière, ta croix sanglante, Ô Christ ressuscité !

    La Parole n'a conservé qu'une courte biographie au sujet d'Antipas dont le nom signifie « contre tous ». Mais elle est d'une grande valeur, puisque qu'il s'agit de l'appréciation du Seigneur lui-même. Il ne regarde pas à l'apparence extérieure, il est seul à lire les pensées et les intentions du coeur et à les estimer à leur juste valeur (Héb. 4 : 12-13). Christ, le « témoin fidèle et véritable » (Apoc. 3 : 14), désigne Antipas, devenu martyr pour sa foi, par ce titre : « mon fidèle témoin ». Il y a beaucoup d'emphase dans l'original grec (Apoc. 2 : 13) Une appréciation qui correspond exactement à ce que ce serviteur a montré durant sa carrière.                 

    Quelle sera l'appréciation du Seigneur sur notre vie ? Celle de notre entourage peut être tout à fait différente (2 Cor. 12, 6). Le comportement d'Antipas a été irréprochable. « Etudiez-vous à être trouvés sans tache et irréprochables devant Lui, en paix », dit l'Ecriture (2 Pier. 3, 14). Il reluisait comme un luminaire, au milieu d'une génération dévoyée et perverse. Par sa conduite il présentait la parole de vie à son entourage (Phil. 2 : 15). A Pergame, la situation d'un croyant était certainement difficile, au milieu de la débauche, des convoitises, de l'ivrognerie, des excès dans le manger et le boire, des criminelles idolâtries, de toutes ces choses qui règnent dans ce monde (1 Pier. 4 : 3). Pour un chrétien fidèle, un tel environnement était synonyme de persécution. Mais le Seigneur qui l'avait placé là, savait tout du lieu où il l'appelait à travailler ! Il connaissait les périls que son serviteur devrait affronter et pourvoyait à tous ses besoins selon ses richesses en gloire (Phil. 4 : 19). Ayons un désir fervent de Lui plaire : nous sommes constamment sous son regard et les objets de ses soins (2 Cor. 5 : 9-10 ; Col. 1 : 10 ; 1 Thes. 4 : 1).

    Si l'assemblée est infidèle, elle cesse d'être une expression collective de l'amour de Dieu. Dès le début, à Ephèse, il y avait beaucoup de choses approuvées par le Seigneur. Mais le premier amour avait été abandonné et Il prévient qu'Il ôtera la lampe s'il n'y a pas de confession et de repentance, suivies par un retour aux premières oeuvres dictées par un amour fervent. Dieu adresse ses exhortations et ses avertissements aux siens (Apoc 3 : 19). Ils doivent être prêts à les recevoir personnellement : « Que celui qui a des oreilles écoute ce que l'Esprit dit aux assemblées ». A Pergame, comme ailleurs, une promesse précieuse est faite : « A celui qui vaincra, je lui donnerai la manne cachée et je lui donnerai un caillou blanc, et sur le caillou, un nouveau nom écrit, que nul ne connaît, sinon celui qui le reçoit » (Apoc. 2 : 17 ; 19 : 12).

    La manne (Ex. 16 : 24) avait été envoyée du ciel chaque matin (Lam. 3 : 23) pour nourrir le peuple dans le désert. Elle était la figure d'une nourriture plus excellente encore : Christ lui-même dans son humanité, dans son humiliation. La manne cachée était celle qui, placée dans la cruche d'or, se trouvait devant l'Eternel, en souvenir de ses soins dans le désert. Elle était dans l'Arche, au-delà du voile, dans le lieu très-saint.

    Pour les rachetés, contempler Christ sur la terre par la foi est la nourriture pour leur âme. Du ciel, où il est caché à la vue du monde, Christ donne au vainqueur cette nourriture excellente. La communion avec Lui se trouve ainsi constamment accrue !

    Le caillou blanc servait en Grèce à plusieurs usages. Il était la preuve de l'acquittement dans un jugement ; il servait aussi à honorer un hôte : il lui était remis avec une inscription. Enfin, on avait coutume de l'utiliser pour donner son assentiment dans certaines circonstances (Act. 26 : 10).

    Ici, un caillou blanc est promis au vainqueur comme une approbation secrète de la part du Seigneur. Un nouveau nom s'y trouve inscrit : c'est l'expression de la tendresse du Seigneur et de son intimité avec son racheté (voir Es. 62 : 2). Les rachetés ont beaucoup en commun, mais il y a des liens personnels formés pour toujours avec Christ : il en résulte une part excellente, une joie secrète goûtée par celui qui Lui appartient. Antipas l'avait certainement ressentie durant son chemin semé d'épreuves. Elle sera la part de tous ceux qui s'appliquent à suivre cet exemple. Antipas était un homme ayant les mêmes passions que nous (Jac. 5 : 17), mais comme l'apôtre Paul, il s'était attaché, peut-être seul contre tous, à imiter Jésus Christ ! (1 Thes. 1 : 6).

 

                                                                                 Ph. L.     le 15. 11. 05

 

        Ah ! donne à notre âme plus de sainteté, plus d'ardente flamme, de sérénité
        Plus de confiance pour rester debout, plus de patience pour supporter tout.