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POUR MIEUX COMPRENDRE LA FOI CHRÉTIENNE (11-12)


CHAPITRE 11 - Adoration, culte et service
QUESTIONS
Chapitre 12 – Enlèvement et apparition : l’enlèvement de l’Église et l’apparition de Christ pour régner
QUESTIONS
 

CHAPITRE 11 - Adoration, culte et service

                       Recevoir et donner
            
Les activités de la vie chrétienne pratique sont bien équilibrées. Il y a deux côtés : l’un passif et l’autre actif. Tout chrétien est un récepteur : à la conversion, il reçoit le salut, puis, il reçoit de Dieu tout au long de sa carrière. Il doit quotidiennement s’asseoir aux pieds de Jésus, écouter sa Parole (Luc 10 : 39), et cultiver cette passivité tranquille de l’âme qui lui permet d’être dans un état réceptif. Autrement, il n’aura rien à donner !
            Après avoir ru, le croyant se trouve contraint de donner. Se réjouit-il de savoir que ses péchés sont pardonnés ? Sa joie ne sera pas complète tant qu’il n’aura pas annoncé la bonne nouvelle à quelqu’un d’autre. Une nouvelle vérité de l’Écriture l’a-t-elle touché ? Elle ne lui appartiendra pas entièrement tant qu’il ne l’aura pas mise en pratique. Pratiquer une vérité, c’est posséder cette vérité.
           Ainsi, les deux choses vont de pair. Le chrétien reçoit et donne ; il ressemble à un réservoir qui a une entrée et une sortie. S’il est trop occupé à donner à d’autres dans ses activités chrétiennes, sans s’arrêter, il en résultera un vide intérieur et une faillite spirituelle. S’il est mystique et rêveur, il refusera toute forme d’activité chrétienne sous prétexte qu’il a besoin d’une plus grande réceptivité de la vérité divine, il sera dans une surabondance spirituelle, et finalement sa perte sera grande : « À quiconque a, il sera donné, et il sera dans l’abondance ; mais à celui qui n’a pas, cela même qu’il a lui sera ôté » (Mat. 25 : 29). Cela est dit du serviteur qui, ayant reçu un talent, ne l’a pas placé à la banque pour en recevoir un intérêt (voir Matt. 25 : 24-30).

                   Si nous voulons posséder, nous devons partager
                   
Ce qui nous vient den haut ;
                   
En cessant de donner, nous cessons davoir
                  
Telle est la loi de lamour.

            Toutes les activités spécifiquement chrétiennes coulent d’une seule source : l’amour, l’amour de Dieu connu et produit dans l’âme.
            Ces activités sont de deux sortes :
                  - d’abord, il y a les activités qui ont Dieu seul pour objet et finalité ;
                  - en second lieu, il y a celles qui, bien que la gloire de Dieu soit leur finalité, ont l’homme comme objet immédiat.
             Nous allons considérer brièvement ces deux choses.

                          Le culte
            
Le culte d’adoration doit venir en premier. C’est une activité spirituelle qui, ayant Dieu seul comme objet, ne confère aucun avantage à qui que ce soit dans le monde. Par conséquent, à notre époque où l’on vise le profit personnel, il est considérablement négligé et son vrai caractère est peu compris. Si des chrétiens, réunis dans la conscience de la présence du Seigneur, répandent leurs cœurs en reconnaissance et adoration, n’y en aura-t-il pas qui seront prêts à dire : Pourquoi gaspiller ce parfum ? (voir Jean 12 : 5). Ils diront qu’il vaut mieux faire du bien de façon concrète à quelqu’un, et laisseront de côté ce qui ne fait de bien à personne.
            Mais les choses ont encore empiré. Beaucoup de prétendus serviteurs de Christ ont tellement « leurs pensées aux choses terrestres » (Phil. 3 : 19) qu’ils n’en ont aucune pour « ce qui est en haut » (Col. 3 : 1). Leur but est limité aux services rendus aux hommes dans le domaine matériel. Cette dégradation spirituelle est pitoyable comme en témoignent leurs activités.
            Un magazine chrétien explique comment conduire une communauté chrétienne pour que tous en aient un bénéfice : Par l’entraînement à la musique et au sport, en développant les dons d’orateur, en faisant des études bibliques ludiques et en faisant de l’église un centre social, l’auteur a produit un nouvel esprit, de telle sorte que les choses terrestres prennent de la valeur.
            Soyons clairs. De telles activités ne sont ni le culte ni le service (ministère). Il n’y a rien pour Dieu, ni rien non plus pour le bien spirituel de l’homme. De tels ministres et de telles églises ont pratiquement banni le mot culte de leur vocabulaire ; ils n’ont probablement jamais compris ce que signifie effectivement ce mot.
            Qu’est-ce donc que le culte ? Dans l’Ancien Testament, on rencontre fréquemment ce mot dans un sens purement cérémoniel. Le mot hébreu le plus fréquemment employé signifie littéralement sincliner, se prosterner. Dans le Nouveau Testament, ce mot prend le sens d’une attitude intérieure et spirituelle. Il désigne le courant d’amour qui monte vers le Père dans l’adoration. Le chrétien doit rendre culte de cette façon. Le Seigneur Jésus, parlant à la femme samaritaine, distingue soigneusement les « vrais adorateurs » des adorateurs selon les anciens rites, qu’ils soient pratiqués à Jérusalem ou à Samarie (Jean 4). Par là, Il nous instruit quant aux bases d’un vrai culte. Après avoir dit que le Père est l’objet de l’adoration, Il ajoute : « Dieu est esprit, et il faut que ceux qui l’adorent l’adorent en esprit et en vérité » (v. 24). C’est donc Dieu comme Père que nous devons adorer et selon ce qu’Il a révélé de lui-même.
                  - « En esprit », car Dieu est Lui-même esprit. Le culte vrai n’est pas une question d’émotions religieuses produites par la musique rituelle ou sensuelle. L’esprit est la partie la plus élevée de l’homme, et, à moins que nous adorions en esprit nous n’adorons pas du tout.
                  - « En vérité » : Qu’est-ce que la vérité ? À la question de Pilate (voir Jean 18 : 38), nous pouvons répondre que c’est Dieu lui-même et ce qu’Il a révélé de Lui-même. Celui qui se tenait ce jour-là au tribunal, couronné d’épines était Lui-même la vérité, bien que Pilate ne le sache pas, ni ne cherche à le savoir. Lui, et Lui seul, pouvait dire : « Je suis… la vérité » (Jean 14 : 6), parce que Lui seul est la révélation parfaite de Dieu comme Père. Par conséquent Il a dit : « Celui qui m’a vu a vu le Père » (Jean 14 : 9). Le Père doit donc être adoré « en vérité », à la lumière de cette révélation qui est venue à nous en Christ. L’adoration qui ne donne pas à Christ sa juste place n’est pas un culte vrai. Adorer Dieu et se réjouir dans le Christ Jésus vont de pair (Phil. 3 : 3).
            Tout cela a une grande importance. Quand l’âme saisit fermement que le culte vrai est « en esprit », elle est délivrée de l’idée ritualiste qui suppose que Dieu peut être adoré par des rites, et que, plus la cérémonie est imposante, plus les lieux sont magnifiques, plus le « culte » est acceptable.
            D’autre part, dès que l’on sait que seul le culte « en vérité » est acceptable par Dieu, l’idée d’en faire quelque chose de rationnel disparaît. Ni la faible lumière de la science, ni l’émerveillement que peut produire la création de Dieu dans la nature ne provoquent le culte. Seule la connaissance de Dieu lui-même, révélé en Christ, est essentielle pour qu’un vrai culte puisse être rendu.

                        Le service
            
Après le culte vient le service, les résultats de l’activité de l’amour divin dans les cœurs des croyants les conduisent à une variété sans fin de travaux à la gloire de Dieu et pour le bien des âmes.
            Ne faisons pas d’erreur ici. Tandis que le service est entrepris pour le profit d’autres personnes, il est accompli pour le plaisir et sous la direction du Seigneur Jésus Christ.
            Dans le service, notre unique motif devrait être de plaire au Seigneur, qui est Lui-même, en cela aussi, notre grand exemple. Parlant du Père, Il a dit : « Je fais toujours ce qui lui est agréable » (Jean 8 : 29). Faire de bonnes choses n’est pas suffisant. Les bonnes choses faites avec un mauvais motif sont mauvaises aux yeux de Dieu. Nous devons avoir de bons motifs pour faire de bonnes choses selon Dieu.
            Il ne suffit pas d’agir, même avec un bon motif, de faire simplement de notre propre initiative ce qui semble juste à nos propres yeux. Un employé, dans un atelier, peut être un bon ouvrier, mais un pauvre serviteur. S’il a ses propres opinions et reste indépendant, il ira continuellement à l’opposé des souhaits de son patron et lui occasionnera des ennuis à la fin. Le Seigneur Jésus vient encore vers nous comme notre exemple, nous dire : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé et d’accomplir son œuvre » (Jean 4 : 34). Le service n’est donc pas simplement le fait d’accomplir du travail, pas même un bon travail, ni une activité chrétienne scripturaire, mais c’est plutôt une activité sous la direction du Seigneur.
            Le récit de Jean 12 (v.1-9) nous présente une excellente illustration. « Marthe servait » (v. 2b). Il y avait un dur travail lié à ce dîner, et beaucoup en ont bénéficié, mais elle l’a exécuté pour Lui. « On lui fit… un souper » (v. 2a). C’est un vrai service, fait avec un cœur plein de gratitude envers Celui qui avait ressuscité son frère.
             Lazare « était... à table avec lui » (v. 2c). C’est une image de cette communion avec le Maître qui seul donne le ton et le caractère tant du service que du culte.
            Marie a pris le flacon de parfum coûteux et a oint les pieds de Jésus. Elle l’a tout versé sur Lui. C’est le jaillissement d’un cœur centré sur Christ, cependant l’odeur du parfum a rempli la maison. Le culte du cœur parfume tout.
            Le Père cherche des adorateurs (Jean 4 : 23). Le Seigneur a besoin de serviteurs (2 Tim. 2 : 1-7). Puissions-nous répondre à ces deux désirs !


QUESTIONS

                        1 - En parlant du culte, avez-vous lintention de vous référer à votre forme de culte par rapport à celle quemploient les autres ?
            
Pas du tout. Je n’ai aucune forme de culte, quelle que soit celle que d’autres puissent avoir. Aux Juifs d’autrefois, Dieu avait donné ce qui pourrait être qualifié de « culte de formes ». Mais c’était un culte extérieur, cérémoniel, et cependant acceptable pour Dieu, s’il était rendu de tout cœur. Hélas ! Il n’en a pas toujours été ainsi, et bientôt l’Éternel a dû dire de son peuple : C’est en vain qu’ils m’adorent (voir És. 29 : 13).
            Mais la dispensation des « ombres » (la Loi) a pris fin et celle de la « réalité » (le christianisme) l’a remplacée. Le culte chrétien n’est pas seulement constitué de paroles adaptées à certaines cérémonies. Vous ne pouvez pas réduire le culte à des formes, pas plus que vous ne pouvez maintenir le vin nouveau dans de vieilles outres (voir Luc 5 : 37-39). La chose a été essayée bien des fois. De vrais chrétiens sont revenus en arrière, à l’esprit de ce qui a précédé le christianisme. Quel a été le résultat ? Un formalisme sans vie. Si un culte vrai est maintenu, les formes éclatent et sont rejetées. Si des formes rigides sont associées au vin nouveau du culte vrai, il est renversé et disparaît rapidement.

                        2 - Vous parlez du culte et du service, y a-t-il une très grande différence entre eux ? Ne devons-nous pas adorer Dieu toutes les fois que nous allons accomplir un service ?
            
La différence est très claire. Mais exactement comme nous parlons du « culte » et pas d’une « forme de culte », nous parlons du « service », et non « d’un service ». Le fait est que dans les esprits de beaucoup, la question est très floue et la confusion qui existe entre les deux atteint un degré étonnant, à tel point qu’il ne reste plus aucune pensée scripturaire claire.
            Nous avons entendu parler d’un prédicateur qui s’est levé un dimanche matin et a dit : Commençons le culte du Dieu tout-puissant en chantant l’hymne : ‘’Venez, vous pécheurs, pauvres et indigents, Faibles et blessés, malades et meurtris…’’.
            Pour lui, le mot « culte » désignait évidemment n’importe quel genre de réunion religieuse. Mais ce n’est pas juste ! Ce peut être un service vrai rendu au Seigneur de la part du prédicateur, pour l’édification des croyants ou la conversion des pécheurs. Mais ce n’est un culte dans le sens propre du mot, ni pour les auditeurs, ni pour le prédicateur (Le culte est un « service » envers Dieu qui n’a rien à faire avec les besoins des hommes. Il a lieu dans le sanctuaire et non au-dehors). Le culte n’est pas constitué de sermons, ni de prédications, ni de prières, ni de chants d’évangélisation. Le culte, c’est ce courant ascendant de l’adoration qui monte d’une âme rachetée à son Dieu, alors que le service, c’est le courant descendant de Dieu vers l’homme.

                        3 - Le culte et le service sont-ils réservés à une classe particulière, ou bien tous les chrétiens peuvent-ils y avoir part ?
            
Tous les chrétiens sont des prêtres et des serviteurs. Nous avons lu, par exemple : « Vous-mêmes aussi… êtes édifiés en une maison spirituelle – un saint sacerdoce – pour offrir des sacrifices spirituels, agréables à Dieu par Jésus Christ » (1 Pi. 2 : 5). Et encore : « Vous êtes… un sacerdoce royal… pour que vous annonciez les vertus de celui qui vous a appelés des ténèbres à sa merveilleuse lumière » (v. 9).
            Ces mots n’ont pas été écrits à un clergé, mais aux chrétiens. Tous sont un sacerdoce saint et royal. Remarquez ce qui est fait ! Dans l’un des cas, ils offrent des sacrifices spirituels à Dieu, c’est le culte. Dans l’autre, ils annoncent les louanges de Dieu, c’est le service.
            En liaison avec le service, il est vrai que tout chrétien n’a pas un don selon 1 Corinthiens 12 – évangéliste, pasteur ou docteur selon Éphésiens 4. Pourtant chaque chrétien peut servir selon Romains 12. S’il ne peut pas prophétiser ou enseigner, il peut exercer l’hospitalité, ou la miséricorde ; il peut bénir ses persécuteurs, ou sympathiser avec des saints qui pleurent, et, en le faisant, servir le Seigneur.

                        4 - Avons-nous toutes les qualifications requises pour que nous puissions correctement adorer et servir Dieu ?
            
Quant au culte, Hébreux 10 : 19-22 parle de la « liberté pour entrer dans les lieux saints par le sang de Jésus », et nous sommes exhortés à nous approcher avec « un cœur vrai en pleine assurance de foi ». Ce sont deux qualifications importantes. La foi doit être en activité, de sorte qu’il y ait une pleine assurance basée sur l’œuvre de Christ, sans qu’aucun doute ou crainte ne demeure. Ensuite, il faut un cœur vrai, une sincérité et une transparence dans l’âme résultant d’une conscience sensible et d’un constant jugement de soi.
            Quant au service, on peut lire en Actes 20 ce que dit l’un des plus éminents serviteurs de Christ en passant en revue sa carrière. Notre service peut être des plus insignifiants extérieurement, cependant les choses qui ont marqué ce serviteur devraient nous caractériser aussi. En voici quelques-unes :
                  - « en toute humilité » (v. 19a) - l’humilité d’esprit
                  - « dans les larmes » - qui expriment qu’il y a beaucoup d’exercices, « au milieu des épreuves » (v. 19b) -la stabilité de l’âme,
                  - « je n’ai convoité ni l’argent , ni l’or, ni le vêtement de personne » (v. 33) - la justice la plus stricte possible devant le monde
                  - « sans rien cacher de ce qui est profitable » (v. 20) - la mise en pratique de ce qui est prêché.
            Ce sont des qualifications importantes.

                        5 - Si une personne récemment convertie désire servir le Seigneur, par quoi lui conseilleriez-vous de commencer ?
            
J’encouragerais tous les jeunes croyants à servir le Seigneur en faisant juste ce qui, dans leur vie, est à portée de main. « Fais ce qui se présente » est une devise très saine, quoique cela, en règle générale, consiste à faire ce que nous ne souhaitons pas faire (voir Ecc. 9 : 10).
            Il y a des années, vivait dans une zone montagneuse de la Virginie une servante humble qui n’avait jamais été plus de trois mois à l’école dans sa vie. Elle gagnait quatre dollars par mois. Un dollar allait à sa chapelle, un dollar aux missions étrangères. Elle était la plus grande contributrice locale dans ces deux domaines. Les deux autres dollars étaient pour son père, qui, très pauvre, avait une famille nombreuse. Elle se vêtait en cousant et en veillant tard pour le faire.
            Un serviteur sérieux a visité l’endroit. Comme le logement était rare, on l’a logé dans sa chambre. Sa Bible était sur la table. Il l’a ouverte : elle était annotée presque à chaque page. Mais ce qui l’a surtout touché, c’est de lire, en face du verset 15 de Marc 16 - « Allez dans le monde entier, et prêchez l’évangile à toute la création » -, cette note écrite en lettres fermes et claires : Oh, si je le pouvais !
            Le jour suivant, il lui a parlé de cela, sur quoi elle a fondu en larmes, et, sur le moment, il n’a rien pu obtenir d’elle. Plus tard il a entendu son histoire.
            Elle a été convertie à l’âge de 14 ans, et, en rentrant à la maison elle a trouvé un papier : « Appel de la Chine pour l’évangile ». D’où venait-il ? Personne ne le sait. Cela avait animé toutes ses pensées. Pendant dix ans, elle a prié le Seigneur de l’envoyer en Chine.
            Plus tard, un changement s’est produit en elle. Elle en était juste venue à la conclusion qu’elle devait se tromper, et que, après tout, le plan du Seigneur pour elle était d’être missionnaire dans sa cuisine. Immédiatement sa prière est devenue : « Fais-moi désirer être missionnaire dans ma cuisine », et le Seigneur avait répondu à cette prière.
            Pendant dix ans, elle avait désiré ardemment une grande chose, tout en ne négligeant pas de plus petites choses, comme ses contributions financières l’ont montré. Enfin, disposée à accepter une très petite chose pour briller pour le Seigneur dans le cercle étroit comme servante, le Seigneur l’a envoyée en Chine pour un service très béni ! Le serviteur a été convaincu qu’il avait été particulièrement envoyé là par Dieu pour l’aider. Que tout service de cette sorte puisse être considérablement multiplié ! « Celui qui est fidèle dans ce qui est petit est fidèle aussi dans ce qui est grand » (Luc 16 : 10).


Chapitre 12Enlèvement et apparition : l’enlèvement de l’Église et l’apparition de Christ pour régner

                        Le Seigneur Jésus va revenir
            
Oui, le Seigneur Jésus Christ reviendra certainement ! Pourtant beaucoup de gens, et même des croyants, semblent avoir de la peine à le croire. Cela leur semble être un rêve visionnaire, mystique, et ils ne peuvent s’empêcher de penser que les enthousiastes qui l’annoncent doivent confondre des symboles et des faits réels.
            Mais, après tout, vous qui n’y croyez pas, pourquoi êtes-vous si étonnés ? Vous savez qu’Il est venu une première fois. Alors pourquoi ne reviendrait-Il pas une deuxième fois ?
            Considérons un instant ce qui s’est produit quand Il est venu pour la première fois. Il a été rejeté par les hommes, puis sa vie a été interrompue. Sa mission publique de trois ans et demi s’est achevée par une mort soudaine. Mais, étant Dieu manifesté en chair, Il a racheté son peuple par sa mort. Puis Il est ressuscité. Est-ce que son histoire s’arrête là en ce qui concerne cette terre ? Le rejet du Créateur par sa créature sera-t-il le dernier mot ? Impossible. Les hommes L’ont méprisé à cause de son humiliation volontaire. Il reviendra sûrement avec gloire.
            Cependant ne pensons pas que son retour est seulement probable ou raisonnable. La doctrine de la deuxième venue de Jésus est l’un des thèmes les plus communs de l’Écriture. L’Ancien Testament se rapporte fréquemment à elle. Dans le Nouveau Testament cette vérité est clairement et complètement révélée. Choisissons l’un des nombreux versets particulièrement explicites : « Hommes galiléens... pourquoi restez-vous ici, regardant vers le ciel ? Ce Jésus, qui a été élevé d’avec vous au ciel, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller au ciel » (Act. 1 : 11).
            Ce message a presque la valeur d’un document juridique. Les avocats écrivent très simplement leurs rapports, mais avec beaucoup de détails pour se protéger des fausses interprétations possibles. Il y a une plénitude et presque une redondance d’expressions particulièrement choisies pour contrecarrer toute tentative d’éluder ou mystifier un fait.
            De ce verset d’Actes 1, il est évident que le Seigneur Jésus Lui-même viendra comme Il s’en est allé. Comment est-Il parti ? En personne – alors Il reviendra en personne. Il a quitté le monde comme un véritable Homme vivant – ce n’était pas une manifestation en esprit. Alors Il reviendra réellement en tant qu’homme vivant. Il est parti de façon visible – Il reviendra de façon visible. Il est parti de la terre. Alors Il reviendra sur la terre.
            Le lecteur chrétien attentif est souvent embarrassé dans l’étude de cette grande vérité par des anomalies apparentes entre les différents passages, et il a besoin d’avoir en main la clé qui permet de résoudre cette difficulté.
            Cette clé, c’est d’avoir compris la différence entre les deux étapes de la deuxième venue :
                  - la première c’est « l’enlèvement » (c’est-à-dire l’appel à venir vers Lui) ;
                  - la seconde, c’est « l’apparition » (c’est-à-dire qu’Il sera visible sur la terre).

                        Enseignements de 1 Thes. 4 et 1 Cor. 15
            
Prenons la peine de méditer 1 Thessaloniciens 4 : 13 à 5 : 3. Notons que les croyants de Thessalonique étaient préoccupés parce que certains d’entre eux étaient morts ; ils pensaient qu’ils n’auraient plus la possibilité de participer à la gloire de l’apparition et du règne de Christ. Paul leur dit de ne pas s’inquiéter, parce qu’aussi certainement que Jésus est mort et est ressuscité, Dieu les amènera tous avec Jésus quand Il reviendra (v. 14). Alors l’apôtre explique comment cela se passera, par quels moyens les morts en Christ seront avec Lui dans des corps glorieux afin de pouvoir partager son apparition glorieuse.
            Cette explication est précédée, au verset 15, par ceci : « Voici… ce que nous vous disons, par la parole du Seigneur », ce qui montre que Paul a reçu cette nouvelle révélation. C’est une révélation directe du Seigneur et par conséquent l’Ancien Testament ne fait pas autorité dans ce domaine.
            Voici ce qu’elle contient : « Le Seigneur lui-même, avec un cri de commandement, avec une voix d’archange et avec la trompette de Dieu, descendra du ciel ; et les morts en Christ ressusciteront en premier lieu ; puis nous, les vivants qui restons, nous serons enlevés ensemble avec eux dans les nuées à la rencontre du Seigneur, en l’air : et ainsi nous serons toujours avec le Seigneur » (v. 16-17).
            Comparez maintenant ces mots à ce qui est écrit en 1Corinthiens 15 : 51-54, et vous trouverez un fait additionnel : « les morts seront ressuscités incorruptibles, et nous, nous serons changés ».
            À la lumière de ces deux passages nous pouvons conclure que :
                  - Le Seigneur descendra dans les airs, avec un cri de rassemblement.
                  - Son cri réveillera les saints endormis et les ressuscitera avec des corps glorieux.
                  - Nous, les croyants vivants, nous subirons alors un changement pour avoir des corps glorieux.
                  - Tous les croyants, qu’ils soient déjà morts ou encore vivants, seront pris ensemble, pour être pour toujours avec le Seigneur.

            Ah, quel moment béni, fruit de notre longue et précieuse espérance ! Tout cela, cependant, laissera le monde intact, si ce n’est que la disparition soudaine d’une multitude de saints peut l’affecter. Mais le jugement suivra. Par conséquent, 1 Thessaloniciens 5 commence par faire une distinction entre la « venue du Seigneur » pour ses saints, dont s’occupe le chapitre 4, et le « jour du Seigneur » pour ceux qui seront restés sur la terre. Alors, pour eux, il ne sera pas l’époux qui vient pour son épouse, mais « comme un voleur dans la nuit » (v. 2).

                        Le jour du Seigneur (1 Thes. 5 : 2)
            
Quand le Seigneur Jésus, dans l’humiliation, « a été mené comme un agneau à la boucherie » (És. 53 : 7), Il a dit à ses ennemis : « C’est maintenant votre heure et le pouvoir des ténèbres » (Luc 22 : 53). Maintenant le tableau va être complètement retourné. Il ne reviendra pas dans l’humiliation, mais avec gloire ; pas comme un agneau qu’on mène à la boucherie, mais comme « le lion qui est de la tribu de Juda » (Apoc. 5 : 5) ; pas seul, mais « au milieu de ses saintes myriades » (Jude 14) ; pas soumis à la volonté de ses ennemis, mais ses ennemis seront devenus son marchepied (voir Héb. 10 : 13). Ce n’est pas la petite heure de l’homme, et le triomphe de courte durée du mal ; c’est le jour splendide et redoutable du Seigneur.
            « Le jour du Seigneur » n’est pas un jour de 24 heures, mais une période de temps comme « le jour du salut ». C’est une période dans le cycle des « temps et des saisons », marquée par la suprématie et l’autorité absolues du Seigneur. Elle commence par sa manifestation publique dans les nuées du ciel - son apparition avec ses saints.
             C’est à cette apparition publique, aboutissement des voies de Dieu avec Israël sur la terre, que les prophètes de l’Ancien Testament se réfèrent si fréquemment. Christ l’inaugurera par un jugement court et précis par lequel la terre sera nettoyée, avant l’éclat de la gloire de son règne millénial. L’Écriture prévoit qu’avant cette apparition publique, certains événements doivent avoir lieu. Le Seigneur Jésus lui-même en a parlé (Mat. 24 ; Marc 13 ; Luc 21). De plus, 2 Thessaloniciens 2 prouve qu’avant que le jour du Christ ne vienne, il doit d’abord y avoir une apostasie, un rejet de la foi, et, lié à cela, la révélation de « l’homme de péché » (v. 3), généralement appelé « Antichrist » (voir 1 Jean 2 : 18, 22 ; 4 : 3), ou « Séducteur » (2 Jean 7). C’est en lui que le péché trouvera son expression culminante. Il sera son incarnation même.
            Quand l’iniquité de l’homme sera à son plus haut niveau, Dieu frappera par le jugement. Le Seigneur Jésus, qui a porté le jugement à notre place, sera alors son exécuteur, et la plus ancienne de toutes les prophéties sera accomplie : « Voici le Seigneur est venu au milieu de ses saintes myriades, pour exécuter le jugement contre tous » (Jude 14-15). Précédemment, les saints auront été « changés » selon 1 Corinthiens 15, et « enlevés » selon 1Thessaloniciens 4, et, par conséquent, ils seront avec Lui dans des corps glorifiés. Quand les cieux s’ouvriront et révéleront Christ dans les « flammes de feu » du jugement, ils seront déjà avec Lui, et Il sera « glorifié dans ses saints » et « admiré dans tous ceux qui auront cru » (2 Thes. 1 : 7-10). En attendant, notre affaire est de « servir le Dieu vivant et vrai, et d’attendre des cieux son Fils » (1 Thes. 1 : 9-10).


QUESTIONS

                       1 - Ce que vous appelez « enlèvement » ne serait-ce pas simplement une belle et poétique manière de parler de la mort dun croyant, et « apparition » ce quon appelle généralement « la fin du monde » ?
            
La mort d’un croyant est ainsi décrite dans l’Écriture : c’est « être avec Christ » (Phil. 1 : 23). N’y a-t-il aucune différence entre le fait d’être avec Christ et la venue de Christ pour nous prendre avec Lui ? Quand le saint meurt et va pour être avec Christ, son corps est laissé dans la tombe. Quand Christ viendra pour ses saints selon 1 Thessaloniciens 4, Il prendra leurs corps hors des tombes. Est-il possible que ce soit la même chose ? Non. La venue du Seigneur pour ses saints n’est pas la mort, mais leur délivrance du dernier vestige de la mort.
            L’apparition de Christ avec ses saints n’est pas « la fin du monde », expression par laquelle les gens désignent généralement le moment où les cieux seront pliés comme un habit (voir Héb. 1 : 11-12). Apocalypse 19 parle du Seigneur apparaissant dans la gloire. Apocalypse 20 montre le résultat : Satan est enfermé, et suivent mille ans de bénédiction pour cette vieille terre lasse. Après cela, et comme on le lit en 2 Pierre 3 : 10, « les cieux passeront avec un bruit strident, les éléments embrasés seront dissous, et la terre et les œuvres qui sont en elles seront brûlées entièrement » (voir Ps. 102 : 25-27, cité en Héb. 1 : 11, et És. 34 : 4).

                        2 - Dans ce cas, doit-il y avoir deux venues dans le futur, soit un troisième avènement après le second ?
            
Non. Dans l’Écriture, il est fréquemment parlé du retour du Seigneur en général sans se référer à l’une ou l’autre des deux étapes. L’enlèvement et l’apparition sont seulement deux étapes d’une seule venue. Quand la reine d’Angleterre visitait la ville de Londres, le maire et ses adjoints la rencontraient à Temple Bar, et après certaines cérémonies, ils prenaient place dans la procession derrière elle ; puis ils entraient à nouveau dans la ville et l’accompagnaient à Guildhall où elle devait aller.
            Il en sera de même à la venue de Christ. Appelés à venir à Lui en l’air, nous reviendrons peu après avec Lui pour partager son glorieux royaume.

                        3 - Quels sont les signes qui nous indiquent que la venue du Seigneur est proche ?
           
S’il est question de l’apparition, alors des passages tels que 2 Thessaloniciens 2, 2 Timothée 3 et Matthieu 24 fournissent la réponse. La marée d’apostasie dans le christianisme ; la prévalence de faux prophètes en trompant plusieurs ; le réveil du peuple juif, c’est-à-dire le figuier poussant des feuilles, selon Matthieu 24 : 32 ; le désordre croissant du monde se transformant en fausse sécurité selon ses propres propos « paix et sûreté » - toutes ces choses et d’autres encore dont nous sommes témoins indiquent que nous nous approchons de la fin de cette période.
            Mais toutes ces choses sont un présage de l’apparition qui concerne la terre, comme 1 Thessaloniciens 5 le montre, et l’apôtre n’avait pas besoin de leur écrire sur ce sujet. Quant à l’enlèvement qui la précède, on ne doit attendre aucun signe. C’est un évènement qui se situe en dehors du calcul du temps et des saisons. Pour cette question, Paul devait leur écrire pour leur expliquer comment cela aurait lieu.
            Il n’y a rien dont il faille attendre l’accomplissement avant que Christ ne vienne « pour » ses saints. Il peut venir à tout moment.

                        4 - Est-ce que le monde doit être converti avant sa venue ?
            
On ne poserait pas cette question s’il n’y avait pas une idée non scripturaire qui existe sur le sujet. Nulle part dans la Bible on ne trouve la conversion du monde entier par la prédication de l’évangile. L’évangile est prêché sur l’ordre de Dieu pour le rassemblement d’un peuple tiré des nations, pour son nom (voir Act. 15 : 14). Le monde ne se convertira pas, mais il sera plutôt épuré par le jugement qui ôtera les acteurs du mal et rendra la terre à Dieu. « Lorsque tes jugements [et non pas : ton évangile] sont sur la terre, les habitants du monde apprennent la justice » (És. 26 : 9).

                        5 - Est-ce que tous les chrétiens seront pris à lenlèvement ?
            
Assurément. Pour illustrer la vérité de l’enlèvement, on a utilisé l’image de l’effet d’un aimant puissant tenu au-dessus d’un mélange de limaille de fer et de sable. C’est une bonne illustration, seulement on doit rappeler ceci : les chrétiens ne sont pas seulement comme beaucoup de grains de limaille de fer indépendants les uns des autres, ils sont vitalement liés ensemble par l’Esprit Saint. Ils sont un troupeau, une famille, un corps. Quand le Seigneur Jésus reviendra Il prendra son Église, son corps et son épouse. Aucun fragment mutilé ne sera laissé.
            La fausse idée que quelques chrétiens seront laissés, alors que d’autres seront pris, semble venir de deux directions :
                  - D’abord, dans les derniers jours, nous avons des faux prophètes qui apostasient de la vérité. Certains d’entre eux enseignent que seuls les chrétiens vivants, fidèles et qui attendront le Seigneur à ce moment, seront pris. Pour être fidèle, selon eux, il suffit de recevoir leur enseignement ! Dans ce cas tout commentaire est inutile.
                  - Deuxièmement, de vrais chrétiens ont pensé que seuls les croyants qui attendent le Seigneur seront pris, car « il apparaîtra une seconde fois, sans avoir à faire avec le péché, à ceux qui l’attendent, pour le salut » (Héb. 9 : 28).
            Mais, après tout, où peut-on trouver un vrai chrétien qui ne L’attend pas ? Vous pouvez en trouver beaucoup qui ne comprennent pas la vérité de sa venue, qui n’ont jamais entendu parler de l’enlèvement. Pourtant, ils attendent Christ. Il est l’espérance de leur cœur, bien qu’ils ne sachent pas comment cette espérance sera accomplie.
            Les expressions « ceux qui le recherchent », « ceux qui aiment Dieu » (Rom. 8 : 28) – comme aussi « ceux qui l’attendent » – sont utilisées dans la Bible pour parler des croyants. Si un homme n’aime pas Dieu, ni ne recherche Christ, il ne peut pas être appelé chrétien.

                        6 - Après tout, cet enseignement au sujet de la deuxième venue est-il vraiment utile ?
            
Ce n’est pas plus spéculatif que l’enseignement divinement donné à Noé au sujet du déluge, ou encore les prophéties données à Israël pendant des siècles au sujet de la première venue du Sauveur. Des difficultés peuvent exister quant aux détails où l’Écriture est silencieuse, et les hommes peuvent être en désaccord et mystifier des questions quant à l’avènement, tout comme les scribes réussissaient à mystifier, en leur génération, sa première venue. Mais les grandes lignes de la vérité, quant à elles, sont claires et évidentes dans l’Écriture, et l’événement est sûr.
            Cette vérité, lorsqu’elle est mise en pratique, a un grand effet sur la conscience des pécheurs et amène les croyants à se séparer du mal. Devons-nous nous joindre au monde qui va, sous peu, être jugé ? « Quiconque a cette espérance en lui se purifie, comme lui est pur » (1Jean 3 : 3). Celui dont l’espérance est en Christ et qui attend son prompt retour se sépare de tout ce qui risque de le souiller.

                        7 - Croyez-vous que lenlèvement des saints est maintenant très proche ?
            
Oui. Des tentatives ridicules ont été faites pour fixer des dates du retour du Seigneur, violant ainsi sa propre Parole. Des croyants sérieux, aussi, se sont permis, par leur langage, de donner l’impression qu’ils étaient certains que ce retour ne pourrait pas tarder plus d’une année ou deux. Les années ont passé, et ceux qui les ont écoutés sont devenus sceptiques quant à ce retour.
            La vérité demeure cependant : Christ revient, et cela très bientôt, rapidement. Tout, dans l’Église et dans le monde, annonce la fin d’une époque. Par conséquent, nous levons la tête et L’attendons.

           En entrant dans une salle de réunions chrétiennes, mon œil est tombé sur ces mots encadrés et accrochés sur le mur : « PEUT-ÊTRE AUJOURD’HUI ». Je savais ce que cela signifiait. C’est la bonne attitude. Sa venue est certainement proche. Puissions-nous nous lever chaque matin avec cette pensée : Peut-être reviendra-t-Il aujourd’hui ; et puissions-nous ainsi nous purifier et vivre dans la sainteté devant Lui, pour répondre sans réserve et avec bonheur : « Amen ; viens, Seigneur Jésus ! » (Apoc. 22 : 20).


F. B. Hole