Pour bien courir (1)
Un bon départ
Une confession publique
La première chute
Si vous venez de vous convertir, vous vous trouvez au seuil d’une phase absolument nouvelle de votre existence. Sans doute les choses vous semblent-elles nouvelles, et le chemin que vous commencez à parcourir un peu mystérieux. Permettez-moi de vous indiquer une ou deux choses qui, avec la bénédiction de Dieu, pourraient vous aider au début de votre carrière chrétienne.
Nous n’avons pas grand-chose à dire sur votre passé (qui est réglé), ni sur votre avenir (qui est assuré), tous deux grâce à la valeur du précieux sang de Christ. Nos pensées doivent être concentrées sur le présent. Vous êtes une perte sèche définitive pour Satan, et il le sait - il va donc concentrer ses efforts dès maintenant pour gâcher votre témoignage pour le Seigneur.
S’il peut faire en sorte que vous Le déshonoriez le plus possible, c’est tant mieux de son point de vue. Sinon, il a quelques moyens très efficaces pour freiner la croissance spirituelle et empêcher sa victime de devenir un chrétien accompli.
Le règne animal se classe en vertébrés (ceux qui ont une colonne vertébrale) et invertébrés (ceux qui n’en ont pas). Les croyants aussi peuvent être classés de cette manière, et nous souhaitons ardemment que vous soyez des chrétiens « vertébrés », ayant une colonne vertébrale, marqués par la décision et la vigueur spirituelle, et non par la stagnation et la décadence.
Rejetez d’emblée l’idée qu’en vous convertissant vous avez atteint le sommet de toute ambition, le but de la course chrétienne. La vérité est que, loin d’être un but, la conversion est un point de départ. La course ne fait que commencer, et ce n’est vraiment pas le moment de se relaxer, mais plutôt de se préparer à l’action. Il serait bon que tout nouveau converti imite Saul de Tarse (nommé ensuite l’apôtre Paul) dans les questions qu’il a posées lors de sa conversion. La première était : « Qui es-tu, Seigneur ? » (Act. 9 : 5 ; 22 : 8). La seconde : « Que dois-je faire, Seigneur ? » (22 : 10).
Or pour vous aussi, Jésus est non seulement votre Sauveur, mais aussi votre Seigneur - que son Nom soit béni ! Vous le reconnaissez, bien sûr, sinon vous n’êtes pas de vrais convertis ; préparez-vous donc à vous lever et à partir à Sa demande comme Saul l’a fait. Dans l’épître adressée à certains convertis de la religion juive, nous trouvons l’exhortation suivante : « Tendons vers l’état d’hommes faits (adultes) » (Héb. 6 : 1). Prenez ces mots comme une devise, et gardez-les continuellement à l’esprit ; car, de même qu’un coureur cycliste doit aller de l’avant s’il veut poursuivre, de même nous devons avancer si nous voulons que notre christianisme soit beaucoup plus qu’une étiquette sans valeur.
Vous désirez cependant un bon départ. Alors, tout d’abord, soyez réalistes. Si vous avez encore des doutes et des craintes quant à votre position vis-à-vis de Dieu, ayez le courage de le dire, plutôt que de continuer à prétendre que tout va bien alors que vous n’êtes pas sûrs. Peu importe si vous avez dit à votre prédicateur et à vos amis, même plusieurs fois, que vous êtes sauvés ; votre confession ne les surprendra pas beaucoup, s’ils connaissent leur propre cœur, et ils pourront peut-être vous aider. Quoi qu’il en soit, soyez vrais. Ne dites pas « Je vois » si vous ne voyez pas. N’allez pas un centimètre au-delà de ce que vous êtes, pour plaire à vos meilleurs amis. Il vaut mieux prendre son temps et assurer ses pieds solidement, sinon vous ne commencerez jamais bien.
Une fois que vous avez la Parole de Dieu comme fondement et que vous êtes sûrs, confessez Christ immédiatement. Que rien ne vous retarde. Il y a un dicton tout à fait vrai : Celui qui hésite est perdu. - L’Écriture dit : « Si de ta bouche, tu reconnais Jésus comme Seigneur, et si tu crois dans ton cœur que Dieu l’a ressuscité d’entre les morts, tu seras sauvé » (Rom. 10 : 9). Vous ne serez jamais heureux sans cela, car vous seriez hypocrites. Chrétien à l’intérieur, homme ou femme du monde à l’extérieur, vous dérivez au gré du courant, vous faites comme les autres ; vous souriez faiblement lorsque les mondains dirigent leurs flèches ironiques ou injurieuses sur des sujets sacrés, de peur de vous faire remarquer, et chaque fois vous avez honte intérieurement. Ah ! quelle misère !
Ne restez pas plus longtemps à trembler sur le bord de « l’eau », mais plongez-y courageusement. Ne vous souciez pas du choc, du ridicule, des ricanements, du rejet glacial ; ce ne sera pas vraiment aussi grave que vous l’imaginez, et ce sera suivi d’une chaleur de paix et de joie que vous n’avez jamais connues auparavant. Commencez chez vous. « Va dans ta maison, auprès des tiens, et raconte-leur tout ce que le Seigneur a fait pour toi, et comment il a usé de miséricorde à ton égard » (Marc 5 : 19).
Après avoir confessé le Seigneur, vous avez bien commencé votre vie comme chrétiens, et si vous me demandez ce qui donnera de la vigueur à votre christianisme et vous assurera une carrière heureuse à la gloire de Dieu, je vous répondrai : Allez de tout votre cœur.
Vous avez entendu parler du général qui, après avoir débarqué ses hommes, brûla le navire d’où il avait débarqué, ôtant délibérément sa seule chance de retraite. Il le fit pour que pas un seul de ses hommes ne soit tenté de jeter un regard en arrière. Agissez vous-même selon ce principe, rompez nettement avec le monde derrière vous et faites-vous à l’idée que, par la grâce de Dieu, Christ et ce qu’Il demande seront votre priorité, votre considération principale en toute circonstance. Dans le monde, l’homme qui réussit est celui qui, ayant choisi son objectif (argent, savoir, pouvoir…) s’y attache avec une constance inébranlable et une persistance obstinée. Son objectif l’accapare, tout lui est subordonné, et il finit par devenir millionnaire, grand scientifique ou premier ministre, selon le cas. Si vous faites de Christ votre objectif, Il vous prendra entièrement, vous serez capable de tout mettre au service de ses intérêts, et finalement vous recevrez de ses propres lèvres la plus grande des récompenses : « Bien, bon et fidèle esclave » (Matt. 25 : 21, 23).
Vous ne serez pas convertis depuis longtemps, voire depuis quelques heures, que vous découvrirez que les pièges se multiplient devant vous. Permettez-moi de vous en indiquer quelques-uns, afin que, prévenus, vous puissiez, avec l’aide de Dieu, vous prémunir.
Tout d’abord, la première chute après la conversion est un moment assez angoissant, surtout si vous étiez auparavant asservis par une mauvaise habitude ou un péché particulier. Aucun de nous n’échappe à cette expérience. La joie du salut est dans mon cœur, les heures heureuses s’écoulent ; il semble qu’aucune peine ou nuage ne se trouve désormais sur mon chemin, et voilà que soudain, de façon inattendue, je suis effondré ! Ah! la honte amère et la douleur qui remplissent mon cœur. Peut-être que certains d’entre vous, en lisant ces pages, ont cette tristesse et cette honte dans leur cœur. Peut-être, pour aggraver le cas, vos amis mondains l’ont-ils remarqué et leur amusement devant votre défaite est mal dissimulé ; vos amis chrétiens ne sympathisent pas plus, et vous ne savez pas quoi faire.
C’est l’occasion pour Satan de vous donner des conseils de ce genre : Quel beau gâchis tu as fait en essayant ainsi d’être chrétien. Ne vaudrait-il pas mieux abandonner tout de suite, et éviter ainsi de te déshonorer davantage et de déshonorer ton Seigneur ? - Il voudrait vous ’amener à vous méfier de Dieu. Abandonner est toujours ce qu’il suggère.
Ami(e)s croyant(e)s, laissez-moi vous dire ceci : N’abandonnez pas, prenez une position d’abaissement et poursuivez. S’abaisser, c’est se placer dans l’humiliation et le jugement de soi devant Dieu, en vous rappelant que si vous avez changé, Lui n’a pas changé. Votre péché est l’un des nombreux péchés pour lesquels Christ a souffert sur la croix, et Il est maintenant monté au ciel pour être votre Avocat (1 Jean 2 : 1). Dieu est toujours votre Père, et cette parole vous est adressée : « Si nous confessons nos péchés, il [le Père] est fidèle et juste pour nous pardonner nos péchés et nous purifier de toute iniquité » (1 Jean 1 : 9).
Abaissez-vous donc dans la confession à Dieu, et vous recevrez de Lui-même, de votre Père, le pardon ; le processus même par lequel vous passez aura un effet purificateur sur vous. Vous poursuivez alors votre marche chrétienne avec davantage de confiance en Lui et moins en vous.
D’après F. B. Hole – STEM Publishing
A suivre