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QUELQUES PSAUMES PARLANT DE CHRIST (2)

 

PSAUME 8
       Le psaume lui-même
       Le Fils de l’homme
       Une vision du premier homme, en Daniel 2
       La vision du Fils de l’homme en Daniel 7
       Le Fils de l’homme dans les Évangiles
       Les citations du Psaume 8 dans le Nouveau Testament
 

PSAUME 8

                        
Le psaume lui-même

            Le Psaume 8 place devant nous la position de l’homme dans la création, selon les desseins de Dieu. Le Nouveau Testament en fait plusieurs citations, qui montrent que l’homme que Dieu y a en vue, c’est avant tout Celui qui, étant Dieu, est venu comme homme ici-bas, Celui qui se nomme lui-même constamment le Fils de l’homme. C’est dans ce psaume que l’on trouve pour la première fois ce nom.
            Les deux versets d’introduction expriment une louange à l’Éternel, dont le nom est « magnifique par toute la terre » et dont la majesté s’élève « au-dessus des cieux ». En dépit de ses adversaires, Dieu aura soin de faire proclamer sa gloire, même s’il le faut, par la bouche des petits enfants (voir Matt. 21 : 16). Et cette gloire n’a pas un caractère limité à une nation. Elle doit briller sur toute la terre, et même s’étendre au-dessus des cieux.
            Au verset 3, le psalmiste élève ses yeux vers l’immensité des cieux, vers la lune et les étoiles disposées là par les mains du Créateur. Puis sa pensée se tourne vers l’homme, être infime au milieu de cet immense univers : « Qu’est-ce que l’homme, que tu te souviennes de lui, et le fils de l’homme, que tu le visites ? » (v. 4). Si petit qu’il soit dans la création, il est l’objet de l’intérêt et de l’attention de Dieu.
            Le verset 5 introduit une nouvelle pensée. Chose extraordinaire, l’homme est à la fois petit et grand. Petit comme un grain de poussière dans l’univers, mais grand parce que Dieu lui a donné une place privilégiée. S’il a été fait inférieur aux anges, c’est pourtant lui que Dieu a destiné à dominer sur toute la création. « Tu l’as couronné de gloire et d’honneur ; tu l’as fait dominer sur les œuvres de tes mains ; tu as mis toutes choses sous ses pieds » (v. 5-6). Et les versets suivants évoquent les différentes catégories de créatures que Dieu lui a assujetties. Nous avons sans aucun doute dans ces versets un écho de ce que Dieu avait dit au sixième jour de la création : « Faisons l’homme à notre image, selon notre ressemblance, et qu’ils dominent sur les poissons de la mer, et sur les oiseaux des cieux, et sur le bétail, et sur toute la terre, et sur tout animal rampant qui rampe sur la terre » (Gen. 1 : 26).
            Le psaume se termine par la louange par laquelle il avait commencé : « Éternel, notre Seigneur ! que ton nom est magnifique par toute la terre ! » (v. 9).

                        Le Fils de l’homme

            Ce psaume ne mentionne pas explicitement le Messie. Nous pouvons pourtant le discerner au verset 4, lorsqu’il est parlé de l’homme, ou du fils de l’homme.
            Le Nouveau Testament nous montre que devant Dieu, il y a deux hommes : « le premier homme » qui est de la terre, et « le second homme » qui est du ciel. Et il n’y en a que deux : « le premier homme, Adam » et « le dernier Adam », Jésus Christ (1 Cor. 15 : 45, 47). Toute l’Écriture nous décrit la faillite totale du premier homme, à la race duquel nous appartenons naturellement par la naissance. Mais elle nous présente aussi le second homme, l’homme parfaitement obéissant à la volonté de Dieu, et qui l’a entièrement glorifié, là où le premier l’avait déshonoré. C’est à ce second homme, ce dernier Adam, que nous sommes vitalement unis par la nouvelle naissance.
            Quant aux desseins de Dieu à l’égard de l’homme, tels qu’ils sont présentés en Genèse 1 et dans le Psaume 8, on peut dire que le premier homme a perdu tout droit à les recevoir, mais que Dieu les réalisera entièrement et glorieusement dans le second homme. Cette position de suprématie que Dieu destinait à l’homme, c’est Christ qui en hérite. Les passages qui nous le disent, dans le livre de Daniel et dans le Nouveau Testament, lui donnent le nom caractéristique de fils d’homme, ou de fils de l’homme. Or Galates 4 : 7, nous indique qu’un fils est aussi un héritier. On peut dire ainsi que le Fils de l’homme, c’est l’héritier de ce que les desseins de Dieu avaient destiné à l’homme, en rapport avec la création.

                        Une vision du premier homme, en Daniel 2

            Le livre de Daniel se situe dans un cadre tout à fait caractéristique. Le peuple d’Israël est sous le jugement de Dieu, qui vient de le décréter : « Lo-Ammi », c’est-à-dire « pas mon peuple ». La descendance de David a perdu la royauté, en apparente contradiction avec les promesses faites à David, et le peuple a été déporté à Babylone. Dieu se fait connaître sous le nom de « Dieu des cieux », comme s’Il prenait ses distances de la terre. Il confie le pouvoir aux Gentils, et le temps des nations commence. Quatre empires universels vont se succéder et détiendront le pouvoir sur le monde jusqu’à l’apparition du Messie. Lorsque celui-ci viendra, les nations seront jugées à leur tour et Dieu établira un royaume qui ne sera jamais détruit.
            Le premier tableau de ces empires est donné au chapitre 2. Nebucadnetsar, roi de Babylone, souverain du premier empire, a une vision. Dans un songe, il voit une grande statue, dont les quatre parties successives évoquent les caractères des quatre empires, depuis la tête d’or jusqu’aux pieds de fer mêlé d’argile. Une pierre mystérieuse tombe sur les pieds du colosse ; celui-ci est broyé et la pierre devient une grande montagne qui remplit toute la terre. Le jeune Daniel, à qui Dieu a révélé le songe et son interprétation, est introduit devant le roi. Ce qu’il lui dit a un rapport remarquable avec ce que nous venons de voir dans le psaume 8 et en Genèse 1. « Toi, ô roi, tu es le roi des rois, auquel le Dieu des cieux a donné le royaume, la puissance, et la force, et la gloire ; et partout où habitent les fils des hommes, les bêtes des champs et les oiseaux des cieux, il les a mis entre tes mains et t’a fait dominer sur eux tous. Toi, tu es cette tête d’or » (Dan. 2 : 37-38). En confiant le pouvoir universel aux Gentils, Dieu rappelle ce qu’Il s’est proposé quant à la domination de l’homme sur toute la création.
            Mais comment celui qui a l’honneur d’être représenté par cette tête d’or, Nebucadnetsar, s’est-il acquitté de son mandat ? Pas mieux qu’Adam. Pas mieux qu’Israël. Le chapitre 4 nous le fait voir abaissé au niveau d’une bête.
            Globalement, les quatre empires forment un tout, c’est ce qu’évoque la grande statue. Cet homme, le premier homme, l’homme de la terre, est jugé et mis de côté lors de la venue de Christ, représenté ici par la pierre. Et alors « le Dieu des cieux établira un royaume qui ne sera jamais détruit » (v. 44).
            La pierre tombe sur les pieds de la statue. C’est à l’époque du quatrième empire, l’empire romain, que Jésus est venu sur la terre. Mais nous savons qu’Il a été rejeté et que son royaume ne s’est pas établi ici-bas. Une parenthèse s’est ouverte dans le cours du temps prophétique et le propos de Dieu au sujet de l’Église s’accomplit. Mais à la fin de ce temps de l’Église, la parenthèse se fermera. L’empire romain sera reconstitué. Selon le symbole de l’Apocalypse, la bête qui avait reçu une plaie mortelle reprend vie (13 : 3, 14 ; 17 : 8). Et ainsi la prophétie de Daniel s’accomplira à la lettre : c’est l’écrasement des pieds de la statue qui amènera son anéantissement et l’établissement du royaume de Christ.

                        La vision du Fils de l’homme en Daniel 7

            Ce chapitre nous présente un nouveau tableau des quatre empires, mais sous la forme de quatre bêtes. La quatrième, qui représente l’empire romain, possède dix cornes. Une autre corne, petite, s’élève au milieu d’elles. Elle a une bouche qui profère de grandes choses (v. 7-8). À la fin du chapitre, le prophète reçoit une explication : « les dix cornes, ce sont dix rois » (v. 24). Et un autre roi surgira. « Et il proférera des paroles contre le Très-Haut, et il consumera les saints des lieux très hauts, et il pensera changer les saisons et la loi, et elles seront livrées en sa main jusqu’à un temps, et des temps, et une moitié de temps » (v. 25), c’est-à-dire trois ans et demi.
            Cette vision nous place au temps de la « grande tribulation » qui atteindra toute la terre, et particulièrement le résidu juif, au temps de la fin. La petite corne correspond exactement à la première Bête d’Apocalypse 13, le chef de l’empire romain reconstitué. Celle-ci aussi a une bouche qui profère de grandes choses et des blasphèmes contre Dieu ; elle fait la guerre aux saints et les vainc, et le pouvoir d’agir 42 mois (trois ans et demi) lui est donné (Apoc. 13 : 5-7). C’est l’apogée de la méchanceté du premier homme, et de sa révolte contre Dieu
            Alors Dieu intervient. Dans la vision de Daniel, des trônes de jugement sont placés et l’Ancien des jours apparaît, dans l’éclat terrifiant de sa majesté divine. La bête est tuée, son corps est livré au feu. Mais à ce moment, « quelqu’un comme un fils d’homme vint avec les nuées des cieux, et il avança jusqu’à l’Ancien des jours... Et on lui donna la domination, et l’honneur, et la royauté, pour que tous les peuples, les peuplades et les langues, le servissent. Sa domination est une domination éternelle, qui ne passera pas, et son royaume, un royaume qui ne sera pas détruit » (Dan. 7 : 13-14).
            Ce fils d’homme, bien évidemment, c’est Christ. Dieu, parce qu’il est Dieu, est « le juge de toute la terre » (Gen. 18 : 25). Il est « Dieu, juge de tous » (Héb. 12 : 23), « celui qui juge justement » (1 Pier. 2 : 23). Mais il Lui a plu de confier le jugement de l’homme à Celui qui est à la fois Dieu et homme, à Celui qui, dans la condition d’homme ici-bas, a été parfaitement fidèle, a répondu entièrement à tout ce que Dieu attendait de l’homme. Plusieurs passages du Nouveau Testament nous le disent très clairement : « Le Père ne juge personne, mais il a donné tout le jugement au Fils... et il lui a donné autorité d’exercer le jugement, parce qu’il est Fils de l’homme » (Jean 5 : 22, 27) ; « c’est lui qui est établi par Dieu juge des vivants et des morts » (Act. 10 : 42) ; « il a fixé un jour où il doit juger avec justice la terre habitée, par l’Homme qu’il a destiné à cela » (Act. 17 : 31). Tous les hommes comparaîtront devant Celui qui, comme Dieu, possède l’autorité de juge, et qui, comme homme ici-bas, a été parfait dans tous ses actes, toutes ses paroles et toutes ses pensées.
            Encore un mot sur Daniel 7. Dans l’explication qui est donnée au prophète, aux versets 18, 22 et 27, ceux qui reçoivent le jugement et le royaume qui ne passera pas, ce sont « les saints des lieux très-hauts », ou le « peuple des saints des lieux très-hauts ». Le fils d’homme du verset 13 symbolise donc à la fois Christ et ceux qui régneront avec lui. Cette pensée, que Christ s’associera les siens pour la domination et le jugement, court à travers tout le Nouveau Testament (voir par exemple Matt. 19 : 28 ; 1 Cor. 6 : 2 ; Apoc. 2 : 26, 27 ; 20 : 4).

                        Le Fils de l’homme dans les Évangiles

            Les lecteurs de la Bible sont familiers avec l’expression « le Fils de l’homme » par laquelle le Seigneur Jésus se désigne lui-même très fréquemment. Nous lui donnons peut-être trop facilement le simple sens de « je » ou « moi », sans penser à sa portée. Dans plusieurs passages, on peut facilement discerner qu’il est utilisé de façon tout à fait caractéristique.
            Dans les trois premiers Évangiles, lorsqu’il est devenu manifeste qu’est rejeté Celui qui avait été présenté à Israël comme le Messie, Jésus interroge ses disciples quant à sa personne. Pierre répond : « Tu es le Christ » (Marc 8 : 29). Le Christ, c’est-à-dire l’Oint de Dieu, c’est le Messie, tel qu’il est annoncé dans le Psaume 2, par exemple. Dès ce moment, Jésus défend expressément à ses disciples de dire cela de Lui à personne (v. 30). Ce témoignage-là est terminé. Et Jésus commence à enseigner ses disciples : « Il faut que le Fils de l’homme souffre beaucoup, ... qu’il soit mis à mort et qu’il ressuscite après trois jours » (v. 31). Il engage ses disciples à accepter pour eux-mêmes une position de rejet de la part du monde, jusqu’au jour où « le Fils de l’homme... viendra dans la gloire de son Père » (v. 38 ; voir aussi Matt. 16 et Luc 9). Et sur la montagne de la transfiguration, Jésus leur donne un avant-goût de la gloire du « Fils de l’homme venant dans son royaume » (Matt. 16 : 28).
            À la fin du premier chapitre de l’Évangile de Jean, Nathanaël rencontre Jésus. Saisi par la gloire de sa Personne, il Lui dit : « Rabbi, tu es le Fils de Dieu ; tu es le roi d’Israël » (Jean 1 : 49). Il a reconnu en Lui le Messie du Psaume 2. Mais Jésus conduit les pensées de Nathanaël plus loin, et évoque sa gloire de Fils de l’homme : « Désormais vous verrez le ciel ouvert, et les anges de Dieu monter et descendre sur le Fils de l’homme » (v. 51).
            En Jean 12, après que les chefs du peuple ont décidé de mettre Jésus à mort (11 : 57 ; 12 : 10), après que Jésus a fait son entrée à Jérusalem sur un ânon, présenté à son peuple comme le roi d’Israël (v. 13-15), quelques Grecs s’approchent, désirant voir Jésus (v. 20-22). Ces gens des nations qui Le recherchent au moment même où Israël rejette son Messie, évoquent dans le cœur du Seigneur ce qui se passera désormais : le salut de Dieu va être prêché à toutes les nations, les privilèges d’Israël vont s’effacer devant la grâce illimitée de Dieu qui sera proclamée jusqu’au bout de la terre. « L’heure est venue », dit Jésus, « pour que le Fils de l’homme soit glorifié » (v. 23). Mais immédiatement, sachant que sa mort et sa résurrection sont nécessaires, le Seigneur ajoute : « À moins que le grain de blé ne tombe en terre et ne meure, il demeure seul ; mais s’il meurt, il porte beaucoup de fruit » (v. 24).
            Dans tous ces passages, c’est bien le Fils de l’homme du Psaume 8 que nous trouvons, mais ce qui nous est révélé en plus, c’est que la réalisation des desseins de Dieu nécessite la mort de Celui qui est l’objet de ces desseins.

                        Les citations du Psaume 8 dans le Nouveau Testament

            Outre celle du verset 2 de ce psaume (en Matt. 21 : 16), qui n’a pas précisément pour objet le Fils de l’homme, il y en a trois. Elles développent de façon admirable la gloire du Fils de l’homme établi Dominateur sur toutes les choses créées.

                                    Hébreux 2 : 5-9

            Au premier chapitre, l’auteur de l’épître a présenté la gloire du Fils de Dieu. À partir du verset 5 du chapitre 2, il présente celle du Fils de l’homme. « Ce n’est pas aux anges » que Dieu « a assujetti le monde habité à venir ». C’est à l’homme, ou plus précisément au Fils de l’homme. Et il cite les versets 4 à 6 du Psaume 8. Ensuite il souligne le caractère universel de la domination que Dieu a confiée à Christ : « car en lui assujettissant tout, il n’a rien laissé qui ne lui soit assujetti » (v. 8). Puis il explique comment le fait se réalise dans le temps. « Nous ne voyons pas encore que tout lui soit assujetti ; mais nous voyons Jésus... couronné de gloire et d’honneur » (v. 8-9). Pour Dieu, les choses futures sont aussi certaines, aussi réelles, que les choses présentes ou passées. Même si nous ne voyons pas encore l’accomplissement du dessein de Dieu à l’égard du Fils de l’homme, nous pouvons Le voir, Lui, assis à la droite de Dieu (Héb. 1 : 3, 13), couronné de gloire et d’honneur, attendant le moment de prendre en mains sa domination effective.
            Le verset 9 du chapitre 2 explique en quoi le Fils de l’homme a été « fait un peu moindre que les anges ». C’est « à cause de la souffrance de la mort ». Les anges ne peuvent mourir. Christ s’est abaissé au-dessous des anges. Il a pris la forme d’un homme parce que sa mort était nécessaire. Il a participé au sang et à la chair (la condition humaine) « afin que, par la mort, il rende impuissant celui qui avait le pouvoir de la mort, c’est-à-dire le diable » (v. 14).
            La fin du verset 9 introduit quelque chose de plus : « en sorte que, par la grâce de Dieu, il goûtât la mort pour tout ». Selon les pensées de la grâce de Dieu envers les pécheurs, Jésus doit goûter la mort pour les sauver. Mais ce n’est pas seulement pour eux qu’il goûte la mort, c’est « pour tout ». Placée dans ce contexte, cette expression nous indique que sa mort Lui acquiert des droits nouveaux à la suprématie universelle, des droits que le premier homme ne pouvait pas posséder.
            Cette pensée est confirmée par la scène majestueuse que nous trouvons en Apocalypse 5. Dieu est sur son trône, et dans sa main droite se trouve un livre scellé de sept sceaux. C’est le livre de ses jugements envers la terre. Personne n’est trouvé digne d’ouvrir ce livre ni de le regarder. Mais voici que Christ apparaît. Non pas ici sous la forme d’un fils d’homme, comme en Daniel 7, mais comme l’Agneau qui a été immolé. Lui est déclaré digne de prendre le livre et d’en ouvrir les sceaux, car il a été immolé (v. 9). Il « a vaincu » - c’est son œuvre à la croix - « pour ouvrir le livre et ses sept sceaux » (v. 5). Et nous Le voyons prendre le livre de la main droite de Celui qui était assis sur le trône (v. 7). Les chapitres suivants nous Le présentent ouvrant les sceaux. Son œuvre est ce qui Le rend digne de déployer toutes les voies de Dieu en gouvernement.

                                    1 Corinthiens 15 : 20-28

            Nous sommes ici dans le chapitre de la résurrection. Après avoir présenté celle de Christ et celle des siens, qui Lui est essentiellement liée (v. 16, 20-23), l’apôtre envisage de façon plus générale la victoire de Christ sur la mort. Il a passé par la mort, mais Il est ressuscité et sa propre résurrection est le signe de sa suprématie sur la mort. En raison de celle-ci, Il vivifiera les corps des siens qui se sont endormis - bienheureuse et glorieuse part ! -, mais Il ressuscitera aussi ceux qui auront à subir le jugement éternel (cela est sous-entendu dans l’expression « ensuite la fin » du verset 24). Le passage mentionne le royaume de Christ sur la terre : « Il faut qu’il règne jusqu’à ce qu’il ait mis tous les ennemis sous ses pieds : le dernier ennemi qui sera aboli, c’est la mort » (v. 25-26). L’apôtre cite alors le verset 6 du Psaume 8 : « Il a tout assujetti sous ses pieds ». La mort, personnifiée ici comme un ennemi de Christ, devra s’incliner devant la suprématie du Fils de l’homme ressuscité. Lorsque tout pouvoir, autorité et puissance auront été abolies, elle (la mort) rendra tous ceux qu’elle retenait, et sera elle-même abolie (voir Apoc. 20 : 13-14).
            Ce passage nous révèle ensuite que lorsque toutes choses auront été assujetties au Fils de l’homme, lorsque son administration - si l’on peut dire ainsi - aura été manifestée parfaite et complète, Il remettra le royaume à Dieu le Père. « Alors le Fils aussi lui-même sera assujetti à Celui qui lui a tout assujetti, afin que Dieu soit tout en tous » (v. 28).

                                    Éphésiens 1 : 19-23

            Ceux qui étaient morts dans leurs péchés ont été « vivifiés ensemble avec le Christ » (2 : 5). Ils participent de sa vie de résurrection. Il faut qu’ils sachent quelle est l’excellente grandeur de la puissance de Dieu envers eux, la même que celle qui a opéré dans le Christ en Le ressuscitant d’entre les morts (1 : 19-20). Et après L’avoir ressuscité, Il L’a fait asseoir à sa droite dans les lieux célestes. Et pour décrire la gloire de cette position, l’apôtre Paul utilise des expressions qui rappellent et même dépassent ce que nous avons dans le Psaume 8. Dieu l’a placé « au-dessus de toute pouvoir, et autorité, et puissance, et domination, et de tout nom qui se nomme, non seulement dans ce siècle, mais aussi dans celui qui est à venir ; et il a assujetti toutes choses sous ses pieds » (v. 21-22).
            Mais ce passage nous fait encore une autre révélation, bien propre à toucher nos cœurs. Si Christ est « chef sur toutes choses », Il a été donné tel « à l’assemblée, qui est son corps, la plénitude de celui qui remplit tout en tous » (v. 22-23). Dans cette position de gloire, de suprématie sur toutes choses, Il n’est pas seul : l’assemblée lui est associée. Elle est son corps, sa « plénitude », ce qui Le complète ; le corps est un avec la Tête. Christ est Celui qui remplit tout en tous, c’est sa gloire divine, mais comme homme, Il reçoit une épouse - tout comme Adam avait reçu Ève pour dominer avec lui sur la première création.


J-A. Monard - « Messager évangélique » (année 1993 p. 231-241)